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Un rapport du MIT: les rebelles syriens responsables de l’attaque chimique du 21 août

Un rapport du MIT: les rebelles syriens responsables de l’attaque chimique du 21 août
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Par Samer R. Zoughaib

Développement spectaculaire dans l'affaire de l'attaque chimique contre la Ghouta orientale de Damas: un rapport du très sérieux Massachusetts Institute of Technology (MIT) assure que les roquettes n'ont pas pu être tirées par les forces gouvernementales mais plutôt par les rebelles.

Ce n'est plus seulement la Syrie où la Russie qui l'affirment, mais l'un des plus éminents chercheurs du MIT, le professeur Theodore Postol, et un ancien inspecteur en armement des Nations unies Richard Lloyd: l'attaque chimique qui a fait des centaines de victimes dans la Ghouta orientale de Damas, le 21 août, n'a pas pu être l'œuvre de l'armée syrienne et a probablement été lancée par les rebelles. 

Cette conclusion est le résultat de travaux scientifiques qui ont porté sur le type de roquettesutilisées dans l'attaque, la portée des projectiles, leur trajectoire et le poids de la charge qu'ils transportaient.

Un rapport du MIT: les rebelles syriens responsables de l’attaque chimique du 21 août

L'analyse des deux chercheurs remet totalement en question la version avancée par l'administration américaine le 30 août dernier, pour justifier une action militaire contre la Syrie, et selon laquelle l'attaque n'aurait pu être perpétrée que par le gouvernement de Bachar Al-Assad. D'ailleurs, le professeur Postol avoue que lorsqu'il a commencé ses travaux, sa profonde conviction penchait pour cette thèse. Mais après la fin de son enquête il a déclaré: «Maintenant, je ne suis plus sûr de rien.»

Dans leur rapport intitulé «Possible Implications of Faulty US Technical Intelligence in the Damascus Nerve Agent Attanck of August 21, 2013» (Une étude du MIT de l'attaque chimique de Ghouta conteste les services de renseignement américains), les auteurs assurent que les «renseignements (fournis par l'administration Obama) sont totalement erronés et auraient pu conduire à une action militaire injustifiée de la part des États-Unis, fondée sur de informations tronquées.

L'analyse de Postol et Lloyd, effectuée à partir de débris des roquettes utilisées au cours de l'attaque, conclut qu'elles n'ont pas pu être tirées d'une distance de 9 à 10 kilomètres de la cible, comme l'a prétendu le secrétaire d'Etat américain John Kerry, le 30 août.

L'étude conclut au contraire que la porté limite des roquettes ne pouvait pas dépasser 2 kilomètres, et que le site de lancement se serait trouvé par conséquent complètement à l'extérieur de la zone désignée par l'administration Obama, alors sous contrôle du gouvernement syrien.

Selon le rapport du MIT, le type de roquette utilisé dans l'attaque du 21 août était de conception russe, des BM-21, largement disponible un peu partout dans le monde. Sa portée habituelle est de 21 kilomètres, mais les modifications apportées impliquaient l'ajout d'un contenant pour l'agent chimique, diminuait par sa nature grandement la portée, pour des raisons aérodynamiques et structurelles. «Les rebelles syriens ont certainement les capacités de fabriquer ces armes. Je pense qu'ils pourraient même avoir plus de capacités que le gouvernement syrien», a assuré le professeur Postol.

 

Un rapport du MIT: les rebelles syriens responsables de l’attaque chimique du 21 août
Le rapport assure donc que «les roquettes chimiques syriennes improvisées utilisées dans l'attaque chimique ont une portée d'environ 2 kilomètres» et que «l'évaluation indépendante des Nations unies sur la portée des roquettes chimiques concorde précisément avec nos conclusions».

 

Ces observations supposent que ces projectiles n'ont pas pu être tirées sur la Ghouta orientale depuis le centre, ni depuis la limite Est de la zone contrôlée par le gouvernement syrien, telle que le prétend la carte des services de renseignement publiée par la Maison Blanche le 30 août 2013.

«Ces fausses informations auraient pu conduire à une attaque militaire américaine injustifiée sur la Syrie», soutient le chercheur du MIT, qui précise qu'«un contrôle approprié du fait que la roquette était d'une portée aussi courte aurait conduit à une évaluation entièrement différente de la situation à partir des données collectées».

«Nonobstant les raisons de ces erreurs aussi flagrantes, la source de ces défaillances reste à expliquer», poursuit M. Postol, qui conclut que «si l'origine de ces erreurs n'est pas identifiée, les procédures qui ont conduit à cette déficience de nos services de renseignement ne sera pas corrigée, et les possibilités d'un désastre politique futur croîtront de toute évidences.»

La thèse russo-syrienne confortée

Les conclusions de deux chercheurs américains confortent les affirmations des autorités syriennes, qui ont nié leur responsabilité dans l'attaque chimique du 21 août. Elles rejoignent parfaitement la thèse défendue par la Russie, qui a accusé dès le début des rebelles russes d'avoir tiré ces munitions pour provoquer une intervention militaire occidentale contre la Syrie. Les services de renseignements russes avaient spécifiquement accusé les groupes extrémistes «Ahrar al-Cham» et «Liwaa al-Islam» d'être à l'origine de l'attaque. Un diplomate en poste aux Nations unies, cité par la presse à l'époque des faits, avait indiqué que «la faction armée rebelle qui a lancé les deux roquettes, est un groupe radical qui œuvre sous les ordres d'un État arabe du Golfe», en allusion à l'Arabie saoudite.
Le 12 septembre dernier, le président russe Vladimir Poutine estimait dans une tribune publiée dans le New York Times que ce sont les rebelles syriens et non l'armée du président Assad, qui ont utilisé des armes chimiques, dans le but de provoquer une intervention des Etats-Unis. «Il y a toutes les raisons de croire que le gaz toxique a été utilisé non pas par l'armée syrienne, mais par les forces d'opposition, pour provoquer une intervention de leurs puissants soutiens étrangers, qui se seraient mis du même côté que les fondamentalistes», écrivait le président russe.
Trois jours après l'attaque de la Ghouta, soit le 24 août, la Russie avait fourni aux Nations unies des images satellites montrant que les deux roquettes chargés de produits chimiques qui se sont abattus sur la Ghouta avaient été tirées depuis la région de Douma, au Nord-Est de Damas, sous contrôle des rebelles.
Le ministre russe des Affaires étrangères, Serguei Lavrov avait déclaré: «Nous détenons de nouvelles preuves que cet acte criminel était d'une nature provocatrice. Des rapports ont circulé sur Internet, que les matériaux de l'incident et l'objet des accusations contre les troupes gouvernementales, avaient été publiés plusieurs heures avant l'attaque en question. Il s'agissait bien d'une action planifiée à l'avance». «Nous avons suffisamment de preuves reflétant le caractère provocateur de l'attaque et nous allons les présenter au Conseil de sécurité de l'Onu», avait affirmé M. Lavrov.
Ces preuves avaient été remises par les autorités syriennes au vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Riabkov, à Damas fin août.
Deux experts militaires russes cités par le quotidien Vedomosti avaient analysé des fragments des roquettes sol-sol comportant des inscriptions en cyrillique, qui figuraient sur des photographies jointes au rapport de l'Onu. Selon ces spécialistes, certains fragments, sans inscription, paraissaient de fabrication artisanale.
La vérité finit toujours par éclater. Et si la parole de Damas et de Moscou ne suffit pas pour certains, celle des auteurs du rapport du MIT devraient les convaincre que l'attaque de la Ghouta était une vaste manipulation destinée à provoquer une intervention occidentale pour inverser les rapports de force. Il fait maintenant que les vrais auteurs de cet abominable crime soit jugés.

Pour lire le rapport intégral en anglais, cliquez ici

Source : Al-Ahednews

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