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Au lendemain de la guerre: Le Hezbollah, l’organisation militaire régionale la plus puissante parmi les acteurs non étatiques

Au lendemain de la guerre: Le Hezbollah, l’organisation militaire régionale la plus puissante parmi les acteurs non étatiques
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Par Abdallah Issa

Les menaces proférées par l'ennemi israélien ont augmenté, aux cotés des messages diplomatiques occidentaux et de ceux qui sont influencés par la domination américaine à l'échelle internationale, régionale et locale, concernant une vaste attaque contre le Liban. Ces menaces n'ont pas cessé depuis le 8 octobre 2023, lorsque le front libanais a lancé ses activités militaires efficaces et sages en soutien à la résistance de Gaza, puis ses pressions pour mettre fin au génocide mondial contre la Palestine. La Palestine, ce voisin géographique, cette cause, ce peuple et la boussole de la liberté et de la dignité humaine.

C'était une mesure préventive et dissuasive pour protéger le Liban, sa souveraineté, sa richesse et son équation en or, composée de son peuple, de son armée et de sa résistance. Le but était de préserver les équilibres de dissuasion et de les développer, proportionnellement aux évolutions sur le terrain.

Cette action de la Résistance s’est développée loin de toute soumission et faiblesse, puisque le monde ne comprend que le langage de la force.

Au cas où les tensions s'intensifient et que le champ de confrontation s'élargit dans le cadre de l’équation de la proportionnalité ou que la situation s'aggrave et glisse vers une large guerre , il est recommandé dans les deux cas de combiner une approche minutieuse des évènements en cours sur le front libanais, à partir des principaux indicateurs clairs sur la carte du conflit ouvert, dirigé contre l'arrogance occidentale, l'hégémonie américaine et l'ennemi israélien.

Plusieurs questions se posent dans ce contexte :

Quelle synthèse peut-on tirer des affrontements entre la Résistance islamique au Liban et l’ennemi israélien depuis le Déluge d’Al-Aqsa?

*Les surprises de l’ennemi à la suite du Déluge d’Al-Aqsa et les démarches de la Résistance islamique au Liban

En effet, l’ennemi israélien a divulgué ses surprises depuis le début de la bataille le 7 octobre 2023 :

1. Sur le plan temporel, en termes de durée de la confrontation, dans toutes ses conditions, de jour comme de nuit, et dans différentes conditions météorologiques.

2. Sur le plan technologique, avec un développement et une efficacité sans précédent de l'ennemi en termes de quantité et de qualité des forces de guerre, ainsi que dans la rapidité de la frappe des cibles fixes et mobiles.

3. Sur le plan de la souveraineté, en violant le droit international et en commettant l'assassinat du consul iranien haut gradé en Syrie le 1er avril 2024.

4. Au niveau de la mobilisation du soutien occidental qui a mobilisé des bases militaires, des satellites, et fourni un soutien qualitatif et des ponts aériens pour acheminer d'armes et de munitions. L’occident a également assuré une protection militaire, ce qui s'est manifesté dans les armes de défense antimissile, le développement de la coopération sécuritaire et du renseignement.

5. Dans sa capacité à dissimuler les pertes grâce à un blackout médiatique rigoureux, malgré les profondes divisions horizontales et verticales qu'il connaît au niveau politique, militaire et social, ainsi que les dommages économiques.

En revanche, la Résistance a réussi à équilibrer sa mobilisation et son action avec les évolutions du Déluge d'al-Aqsa dans les fronts de soutien, en coordonnant l’action commune, en générant de nouvelles équations et des mécanismes de travail proportionnés.

Au Liban, la Résistance a réussi à s'adapter aux surprises israéliennes et à tirer rapidement des leçons de celles-ci. Elle a adopté une grande flexibilité pour ajuster les plans, renforcer le contrôle et maintenir l'initiative, sans compromettre l'équilibre des plans, les armes de dissuasion et les installations stratégiques, et en évitant toute divulgation ou utilisation inopportune. Elle a également réussi à tenir ses engagements en maintenant et en développant les équations de dissuasion, en faisant preuve de professionnalisme dans la réflexion et la gestion militaires, et en prouvant une fois de plus sa capacité à combattre à long terme et dans différentes conditions.

Elle a également démontré son talent pour documenter ses actions par des moyens médiatiques professionnels créatifs de qualité, et en envoyant des messages sécuritaires et psychologiques efficaces. Dans une certaine mesure, elle a réussi à réduire le nombre de martyrs et les pertes matérielles et morales, et a développé de nouvelles méthodes pour accumuler ses objectifs et poursuivre son action militaire dans le cadre de la guerre des points, en surmontant les mesures prises par l'ennemi, notamment les systèmes de défense antimissile comme le Dôme de fer et autres mesures préventives.

Cette guerre a ajouté une nouvelle expérience de qualité au registre de la Résistance islamique, lui permettant de redéfinir ses visions et ses concepts théoriques ainsi que sa pensée pratique, en tenant compte des changements fondamentaux liés organiquement à la question de la technologie, de l'intelligence artificielle et de leurs applications possibles sur son propre champ d'opérations. Ainsi, elle a pu entrer en contact avec les stratégies, les méthodes et les techniques de combat développées par plusieurs pays, notamment l'entité sioniste usurpatrice, les États-Unis, le Royaume-Uni, la France et d'autres. Il est évident que la Résistance islamique au Liban a étudié et continue d'examiner les structures et les dynamiques des guerres modernes, notamment dans le contexte de la guerre ukrainienne (OTAN-Russie). Elle en a tiré des leçons et des enseignements, et a adapté ses capacités et son développement en conséquence, ou en recherchant les failles dans les systèmes de ses ennemis et en innovant de nouvelles méthodes. Par conséquent, des signes tangibles, tels que la qualité des armes et leur efficacité dans le déroulement quotidien du front libanais de soutien aux héros de Gaza, sont apparus, tant pour les ennemis que pour les amis.

C'est un tournant historique dans son parcours en termes de leadership et de pratique, et c'est l'une des conséquences actuelles du front ouvert. Cela promet un atelier de développement profond, qualitatif et précis, en plus de ce qui est  tiré des confrontations en cours, en attendant le jour qui suivra la guerre sur Gaza. Il vise à cristalliser une vision future émanant des défis et des menaces émergentes. Cette opération a ses propres cerveaux, ses propres hommes et ses propres techniques qui s'intègrent avec les cerveaux des composantes de l'axe de la résistance, en particulier de la République islamique d'Iran. Il est certain que la Résistance islamique n'a pas commencé à développer ses capacités récemment, car son travail fait partie intégrante de ses expériences continues. Cependant, il s'est activé après la guerre de juillet de manière radicale et structurée, en collaboration avec ses amis et en tirant parti d'un large éventail de domaines, de ses propres expériences et des expériences des autres.

 

*La courbe ascendante qui caractérise les 4 étapes historiques du parcours de la Résistance islamique

Pour compléter une vision future proche, il est approprié de se pencher rapidement sur quatre étapes historiques clés du parcours de la Résistance islamique dans son jihad et sa lutte continue, à savoir :

(1) L'expérience de la libération de 1982 à 2000.

(2) L'expérience de la guerre de juillet-août 2006.

(3) Les expériences de la confrontation contre l’offensive terroriste de 2013 à 2017.

(4) L'expérience continue de soutien au Déluge d'Al-Aqsa de 2023 à 2024.

Chaque expérience de ces quatre étapes peut être subdivisée. Elles peuvent être résumées par des caractéristiques spécifiques qui dépassent dans leurs complexités les facteurs internes et externes qui ont accompagné ces processus.

Dans sa première expérience libératrice, la Résistance islamique a entrepris des missions de formation et de construction, en se renforçant pour imposer sa force à l'ennemi sioniste et en tant que force pour le Liban et sa société résistante. Elle a accompli l'équation de libération de la terre et de l'homme, après avoir œuvré à la construction de la capacité, consolidé les équations de dissuasion, fourni un bouclier protecteur pour la communauté de la résistance à travers la résistance elle-même. Le 26 mai 2000, elle a commencé à jeter les fondements du jour suivant de la confrontation, et de libérer ce qui restait des territoires contestés et les prisonniers arabes et musulmans dans les prisons israéliennes.

La guerre de Juillet-Août a révélé la poursuite des opérations de renforcement des capacités et de consolidation de la dissuasion en tant qu'étape pour le jour post-libération. Elle a vidé la vengeance israélienne de tous ses objectifs. L’offensive a échoué face à la bravoure et perspicacité de Imad Moghnieh et des hommes forts de Dieu le 14 juillet 2006, lorsque les avions israéliens ont attaqué 44 cibles en 34 minutes, ciblant 75% de la prétendue force de missiles du Hezbollah. Cependant, ils sont tombés dans le piège de la grande tromperie puisque la Résistance avait évacué ses entrepôts de missiles durant 6 années de travail militaire et de renseignement.

La Résistance islamique a entamé le tir des missiles le 16 juillet 2006 en ciblant la gare de Haïfa, marquant le début de la défaite de l'ennemi dans cette guerre, aux côtés d'autres surprises sur terre, en mer et en l’air.

Après la guerre de juillet, la Résistance islamique s'est transformée en une puissance qui vise à protéger l'ensemble du Liban. Elle s'est efforcée d'atteindre un nouveau seuil en tant que force régionale. Cela a été révélé au fur et à mesure de son engagement dans la direction et la confrontation de la vague takfiriste, comme les circonstances exigeaient. C'est à ce stade qu'il y a eu un premier contact interactif et coordonné avec d'autres forces classiques (l'armée russe, l'armée syrienne, etc.) et avec des groupes organisés pour faire face aux groupes terroristes soutenus par des pays tels que les États-Unis, la Turquie, les pays du Golfe et «Israël». Cette phase a conduit à l'élaboration d'un plan complexe d'attaque-défense, élaboré par la Résistance islamique pour repousser toute attaque de l'ennemi israélien, préserver les règles de dissuasion ou protéger les ressources pétrolières nationales, et exploiter les opportunités ou les créer.

L'opération  Déluge d'Al-Aqsa a imposé son timing et son rythme. La Résistance islamique est passée à une autre page de ses victoires, avec une nouvelle dimension.

Au cours de sept mois, elle a réussi à priver l'ennemi de sa capacité à remporter une victoire tactique décisive et à transformer la confrontation en un conflit de points. Parallèlement, elle a réussi à déplacer plus de 80. 000 colons, à créer une zone tampon aux dépens du contrôle de l'ennemi et à imposer des restrictions sur l'utilisation de sa force conformément aux limites et aux équations qu'elle a établies.

Dans le même contexte, les résultats du front libanais coïncident avec les résultats des autres fronts de soutien, tels que l'implication directe de l'Iran suite aux agressions contre ses bases et ses cadres, la fermeture des voies maritimes à l'ennemi israélien par le front yéménite, le lancement de missiles Arqab par le front irakien, et la mobilisation coordonnée du front du Golan en Syrie, ainsi que le lancement de drones par les Brigades Al-Achtar depuis Bahreïn. Ces faits s’ajoutent aux opérations de combat à l'intérieur de la Palestine occupée, qui font partie intégrante de son rayon d'action de soutien, en complément à ses propres capacités.

Ainsi, la Résistance islamique se profile comme l'organisation militaire régionale la plus puissante parmi les acteurs non étatiques dans l'axe de la résistance et dans la région de l'Asie de l'Ouest. Elle exerce une défense préventive pour le Liban et constitue le fer de lance des fronts de soutien à la résistance palestinienne dans le cadre de la sécurité nationale de l'axe de la résistance. Elle se retrouve sur l'échiquier international en simulant certaines armes et technologies internationales, et en s'opposant à une guerre mondiale menée contre Gaza. Ainsi, son poids se consolide au niveau national, régional et humain, dans le cadre de l’affrontement des plans et des ambitions internationales visant à s'emparer des ressources de la région de l'Asie de l'Ouest, à imposer la solution à deux États, la normalisation, la naturalisation, et aussi à remodeler la démographie et à redessiner les équilibres de pouvoir au service du système hégémonique américain.

Les plans préparés par la Résistance islamique, telles que le plan de mobilisation et de confrontation et les surprises qu'elle a prévues, se combinent avec les mesures qu'elle a prises en réponse aux démarches inattendues l'ennemi israélien après le Déluge d'Al-Aqsa. Ces réalités s'intègrent dans une courbe ascendante qui a été observée dans les quatre étapes historiques précitées. Ces expériences se succèdent les unes aux autres comme un mouvement dynamique continu, pour constituer la pierre angulaire du lendemain de la guerre, consolider la dissuasion et passer d'une étape à une autre. Elle rassemble toutes ses ressources avec les enseignements et les ressources accumulées dans un contexte et un cadre de confrontation qui ne se réduisent pas à la géographie et au rôle, mais qui se complètent pour ouvrir de nouvelles perspectives face aux défis, consolidant la dissuasion en voie de la victoire.

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