Les partisans de Washington au Liban misent sur le résultat des assassinats, sans même attendre ceux des affrontements

Par Céline Farhat

L'ancien sous-secrétaire d'État américain pour le Proche-Orient, David Schenker, a publié un article dans l'Institut des politiques du Moyen-Orient intitulé «Un rare moment d'opportunités au Liban qu'il est possible de saisir à nouveau».

De fait, les partisans de Washington au Liban s'appuient sur les États-Unis pour tracer une feuille de route politique pour le pays. Il semble également qu'ils misent sur le retour de Donald Trump à la présidence américaine. Plus important encore, ils considèrent que le Hezbollah est vaincu. Ils se réjouiraient de voir «Israël» triompher et de conclure un accord de paix avec l’entité sioniste.

Dans ce contexte, il convient d’évoquer plusieurs remarques :

1- Ces personnes ne parlent pas de participation politique, mais cherchent à tirer parti de la guerre pour écarter le Hezbollah de la carte politique et lui imposer des conditions.

2- Ces hommes dont les noms sont bien connus, ont construit leurs récits sur ce qui a eu lieu en matière d'assassinats, notamment celui du secrétaire général du Hezbollah, le grand martyr sayyed Hassan Nasrallah, sachant que le parti a encaissé tous ces assassinats qui ne l’ont point brisé, alors que dans l'histoire des nations, ceux qui subissent de telles attaques se seraient effondrés et auraient capitulé. En effet, le Hezbollah est différent par sa nature, sa croyance et son idéologie. Par le passé, le martyr sayyed Abbas Al-Moussaoui a été tué, mais la résistance a continué et s'est transformée en une force d'envergure régionale sous le commandement de sayyed Nasrallah, et aujourd'hui, son projet se poursuivra.

3- Ces personnes ne suivent pas réellement ce qui se passe sur le terrain. Le gouvernement israélien souhaite obtenir des résultats dans les combats terrestres, mais cela ne s'est pas encore produit. Les guerres ne se gagnent pas dans l’air, mais sur le terrain, où les forces ennemies ont été empêchées d’avancer, et jusqu'à présent, elles n'ont pas réussi à trancher la situation.

4. Les roquettes du Hezbollah continuent d'être tirées quotidiennement et en grande quantité sur les colonies de l'entité, faisant des blessés et des morts parmi l'ennemi. Tant qu'il y a des roquettes tirées, cela signifie qu'«Israël» n'a pas remporté de victoire.

5. Il y avait dans l'entité 100. 000 colons déplacés des colonies du nord. Aujourd'hui, ce nombre s’est multiplié, car les roquettes frappent toutes les zones du nord jusqu'à Haïfa.

6- Tout ces faits prouvent, de manière réaliste, que certains Libanais misent sur une illusion. Ils doivent attendre pour voir la tournure que prendront les évènements. À ce moment-là, tout sera éclairci et les décisions seront prises en vertu de la situation.