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Pas de chrétiens en Orient: décision officielle et fait accompli

Pas de chrétiens en Orient: décision officielle et fait accompli
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C’est un fait. Les chrétiens de l’Irak ont été déracinés de leur terre. Définitivement. Tout ce qui reste n’est que causeries et propos insignifiants. Justifier l’incapacité d’action, embellir la connivence ou réduire l’ampleur de la tragédie, à la manière d’un débat autour de l’euthanasie, en plus de quelques lamentations ou sermons. Les chrétiens ont été déracinés de l’Irak, non parce que les barbares de «Daech» (EI) forment une armée glorieuse, ni parce que l’équilibre de la force entre «l’Islam modéré» et «l’Islam takfiri», meurtrier et despotique, est désormais radicalement perturbé dans l’intérêt du second.

Les chrétiens de l’Irak ont été déracinés de leur histoire millénaire, en raison du contrat constitutif, maléfique,  diabolique, conclu entre «Daech» et les décideurs  politiques et économiques occidentaux. Ce contrat stipule le déracinement des chrétiens et leur transfert, en vue d’évacuer l’Orient de cette communauté, sous peine d’annulation du contrat.

La question ne relève point de la théorie du complot, ni d’une langue de bois face à l’incapacité et à l’échec, ni de la niaiserie. Ce sont des réalités vivantes, désormaisPas de chrétiens en Orient: décision officielle et fait accompli
écrites par le sang et les larmes. Deux preuves irréfutables prouvent ce fait: en premier lieu, «Daech» est en mesure d’exporter le pétrole, et d’encaisser ses recettes, au moment où 77 mille banques dans le monde, sont soumises au système américain FATCA, par le biais duquel sont surveillés les revenus de chaque citoyen américain, au moment où un pauvre refugié syrien n’arrive point à transférer les scolarités de son fils dans une université occidentale.

Dans le même moment, dans ce même monde américain, «Daech» vend le pétrole, en reçoit les recettes par espèce, ou par transfert de sommes.

Quant à la deuxième preuve, que «Daech» envahisse le Mossoul et la plaine de Ninive, qu’il décapite le chiite sur le champ, qu’il place le sunnite devant l’ultimatum, allégeance ou mort, qu’il donne aux Yazidis la chance de proclamer l’islam ou le génocide…mais qu’il ne tue aucun chrétien. Il se suffit à les expulser. Après avoir pillé toutes leurs propriétés bien sûr. Les chrétiens sont abandonnés dans la pauvreté et le besoin, prêts à accepter tout abri.  Prenant la fuite vers le nord, tout comme tous les exodes massifs de l’histoire, vers le nord, contrairement aux émigrations dans l’ère de la colonisation.

Pourquoi «Daech» n’a-t-il pas tué les chrétiens? La décision occidentale qui le parraine le lui a imposé. Cette décision occidentale exige deux faits: un Orient sans chrétiens. Il les veut en occident. Pour quelle raison? C’est une longue histoire connue par tous. Depuis les tentatives d’imposer la transformation des églises orientales en Latines, jusqu’à l’ère de la «sionisation». Nul ne les veut en orient. Les sionistes refusent leur présence. Les chrétiens gênent le modèle raciste d’«Israël». L’«Islam politique» les refuse aussi. Dans la profondeur de la pensée de cet «islam politique», une règle religieuse consiste à rejeter la présence de deux religions dans la péninsule arabe. Ceux qui prônent cette pensée y croient. Plus de 30 mille sites internet le confirme. Lorsque le mufti de la dynastie saoudienne au pouvoir a évoqué la destruction de toutes les églises dans le Golfe, il suivait cette règle et l’appliquait.

Certains penseurs occidentaux étaient encore influencés, sur le plan émotionnel, par les arguments sur la terre du christ, berceau de la chrétienté et par les illusions de laPas de chrétiens en Orient: décision officielle et fait accompli
protection des intellectuels et des tanks du Vatican…mais ce ne sont que des illusions, disparues à jamais.

Il ne manquait pour cette extinction, que le recul du taux de la population en occident. En raison de la baisse du nombre des nouvelles naissances, face au nombre des décès dans la plupart des pays de l’occident industriel, la démographie suscite désormais les craintes sur le plan du développement économique, puis s’est transformée en craintes sécuritaires existentielles, en raison de l’immigration islamique, avec ce qu’ont provoqué ces immigrations de crises, de banlieues de misère autour des villes et de zones non contrôlées par les pays d’hébergement.

Les décideurs en occident l’avaient dit clairement. Sarkozy, Merkel et Blaire ont dit: l’intégration islamique dans nos sociétés occidentales a échoué. Que signifie ce constat?  Il faut donc chercher des misérables émigrants, autres que les musulmans.

Ils se sont dirigés en premier lieu vers l’Amérique latine. Puis vers l’Europe est. Au summum de la crise, ils ont pris conscience des chrétiens de l’orient. Une opportunité exemplaire: «si on permet à l’Islam politique d’expulser ceux-là, nous aurions réalisé plusieurs objectifs d’un seul coup. On aurait satisfait les islamistes, on aurait servi Israël et réduit l’immigration non intégrable vers nos pays, nous aurions même créé un mouvement dans le sens contraire par la réactivation du concept «hejra et takfir». Nous  éliminerions des milliers d’islamistes dans leurs guerres civilisées…et gagné des centaines de milliers, ou peut-être des millions d’émigrants chrétiens aptes à s’intégrer dans nos sociétés, sans payer de prix supplémentaire».

Ce fut la base de la théorie du «Printemps arabe», comme elle a été conçue dans les recherches socio-économiques et développementales de Jack Attali.

Plus tard, Sarkozy a résumé cette idée, avec son arrogance coutumière, au patriarche Rahi, en septembre 2012 : «Vous n’avez pas de place en Orient. Venez ici.» En ce moment, on n’a pas cru à ce qui a été dit. Même le patriarche n’y a pas cru. Il a estimé que le «petit Nicolas», comme le nomment ceux qui le connaissent bien, s’était mal exprimé. Trois ans plus tard, plus de possibilité de doute ou de confusion. Sarkozy a quitté le pouvoir. Il est remplacé par un adversaire. En dépit de ce fait, un communiqué officiel fut publié par deux ministres souverainistes de la capitale de Charlemagne et de Saint Louis: les chrétiens de l’Irak sont les bienvenus en France. Fini. La décision est désormais officielle. Pour la première fois dans notre histoire contemporaine, le complot est écrit encre sur papier. Noir sur blanc. Pas de place pour les chrétiens de l’Orient sur leur terre.

Quoi encore? Une opportunité est encore disponible au Liban. Une dernière et périlleuse chance. Pour cette raison, elle nécessite que les faits soient évoqués par leur vrai nom…

Article paru dans le quotidien libanais Al-Akhhbar, traduit par l'équipe du site

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