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Les habitants du Golan expulsent les ministres de l’occupation: «Israël» tue les enfants de Majdal Chams à deux reprises!

Les habitants du Golan expulsent les ministres de l’occupation: «Israël» tue les enfants de Majdal Chams à deux reprises!
folder_openPresse arabe access_timedepuis un mois
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 «C'est la plus grande tragédie depuis 1926, quand les Français ont bombardé et brûlé Majdal Chams», a résumé Milhem Abou Saleh, un spécialiste des archives du Golan, à Al-Akhbar, évoquant le terrible massacre qui a mélangé les restes des corps des enfants avec l'herbe d'un terrain de football dans le village occupé, entraînant la mort de 12 personnes et des dizaines de blessés, dont la plupart étaient des enfants.

Ce village, l'un des cinq villages occupés par «Israël» en 1967, refuse la «citoyenneté israélienne» et persiste à préserver son identité arabe syrienne, refusant de s'intégrer à la «société israélienne».

Après l'occupation du plateau du Golan et le contrôle «israélien» sur environ 80% de sa superficie, et le déplacement de sa population, il ne reste que 6 000 Syriens, concentrés dans la partie nord-ouest du plateau. Aujourd'hui, ils sont environ 26 000 Syriens, vivant dans les villages de Majdal Shams, Bekaata, Masaade, Ein Qinya et Al-Ghajar, la plupart étant des Druzes, avec une petite partie de la communauté alaouite à Al-Ghajar.

Les autorités de l'occupation n'ont jamais cessé de tenter de les déplacer et d'exploiter leurs terres et leurs ressources au service de leurs projets de colonisation, le dernier en date étant le projet d'éoliennes auquel les habitants se sont opposés il y a un an. Contrairement aux Druzes de Palestine, «Israël» n'impose pas le service militaire obligatoire aux Druzes du Golan, car ils ne sont pas considérés comme des citoyens. Néanmoins, une petite minorité d'entre eux servent dans l’armée ; une minorité rejetée par la communauté du village, connue par ses positions nationales et ses principes, malgré les divisions sur les questions politiques liées à leur patrie d'origine, depuis le début de la guerre en Syrie.

Dans ce contexte de division, il n'était pas surprenant d'entendre des voix appeler à frapper le Liban, tenant le Hezbollah responsable de ce qui s'est passé. Il y a eu aussi une petite minorité qui a accueilli, dans la nuit, le ministre de la Guerre, Yoav Gallant et le chef d'état-major Herzi Halevi, venus «présenter leurs condoléances», alors qu'aucun responsable «israélien» n'a assisté il y a deux semaines aux funérailles du couple de colons «Noa» et «Ner Biran», de la colonie de «Ofra», tués par un missile tiré par le Hezbollah.

Les habitants, victimes du massacre, et les anciens de la communauté syrienne du Golan, ont appelé à «ne pas exploiter ce qui s'est passé», se soumettant à la volonté divine jusqu'à ce que les faits soient éclaircis.

En général, les habitants du Golan sont divisés, comme l'expliquent les sources du journal Al-Akhbar. Certains tiennent «Israël» pour responsable, pour plusieurs raisons, dont le fait que si le missile avait réellement été tiré du Liban, pourquoi n'a-t-il pas été intercepté, alors que les autorités d'occupation sont responsables de la sécurité de ces personnes. D'autres, dont certains ont été témoins de ce qui s'est passé, affirment que ce qui est tombé sur le terrain de jeu était un missile du «Dôme de fer», et ce qui renforce leur version est la déclaration du porte-parole de l'armée «israélienne», Dani Hagari, selon laquelle ce qui est tombé était un missile de type Falaq contenant 50 kg d'explosifs, alors que le cratère produit par le projectile ne dépasse pas un mètre de profondeur, soit bien moins que la quantité d'explosifs d'un Falaq, sachant que le «Dôme de fer» s'est trompé à plusieurs reprises et que ses roquettes sont tombées dans les environs du village.

À cet égard, et comme le refuge public se trouve à seulement un mètre de la porte du terrain de jeu, comment explique-t-on que les jeunes n'aient pas réagi au son de la sirène d'alarme qui s'est déclenchée juste au moment de l'explosion (ce qui signifie que le temps de détection du tir du missile a coïncidé avec le son de la sirène)? Sur cette base, les habitants exigent la mise en place d'une commission d'enquête dont on ne sait jusqu'à quel point elle sera impartiale, étant donné que «Israël» contrôle tous les événements.

Si la roquette a effectivement été tirée depuis le Liban, pourquoi les missiles du «Dôme de Fer» ne l'ont-t-elles pas interceptée ?

De leur côté, les autorités d'occupation, responsables du crime, ont essayé de l’exploiter ; en effet, aucun responsable «israélien» n'a manqué de se rendre à Majdal Chams le soir de la tragédie. Ces gens qui ne connaissent en fait ni le village ni ses habitants, si ce n'est à travers les opérations de démolition de leurs maisons et de vol de leurs terres et de leurs biens, se sont mis à menacer le Liban d'une riposte sans précédent, alors qu’ils faisaient la «sourde oreille» à leurs citoyens juifs qui les appellent depuis des mois à «rayer Beyrouth de la carte» !

Pour leur part, les proches des victimes n'ont pas toléré l'hypocrisie des députés du «Likoud» et des sionistes religieux, qui sont venus présenter leurs condoléances, avant d'être accueillis par des cris de protestation. Le ministre de l'Économie Nir Barkat, la ministre de la Protection de l'environnement Adit Silman et le ministre de l'Éducation Yoav Kisch ont tous été chassés. Quant au ministre des Finances Betsalel Smotrich, il a subi la plus grande partie de la réprobation ; les habitants ont crié lors de sa visite : «Sors d'ici, criminel, ordure, tu es à l'origine de tous les problèmes. Nous ne te voulons pas au Golan».

Tous ces responsables sont venus, malgré le fait que le président de l'autorité druze, Yasser Ghadban, a adressé un message à tous les représentants politiques, ministres et officiers hauts gradés, leur demandant de ne pas venir présenter leurs condoléances, conformément à la volonté des proches des victimes.

Dans ce contexte, le président du Comité de suivi supérieur de la population arabe - qui est la plus haute instance représentative non parlementaire des Palestiniens de 1948 - Mohammed Barakeh, a publié une déclaration dans laquelle il a souligné que «Israël en général et Israël de Netanyahu en particulier n'est absolument pas qualifié, et n'a pas le droit moral de parler d'humanité, non seulement à cause des crimes qu'il commet à Gaza et en Cisjordanie, mais aussi à cause de l'occupation du Golan syrien depuis plus de 57 ans».

Il a ajouté : «Majdal Chams n'est pas un village druze dans le nord d'Israël. Il est dépourvu d'abris et de moyens de protection comme le sont nos villages et villes arabes. C’est un village fier, arabe syrien, druze et occupé, situé dans le sud de la Syrie.»

Barakeh a tenu Netanyahu «responsable de ne pas avoir arrêté le feu et l'effusion de sang, car c'est lui qui s'entête, se dérobe et tergiverse, contrairement à la position de la plupart du monde et même à la volonté de certains milieux israéliens». Il a conclu que «la fin des atrocités et des massacres d'enfants ne peut pas passer par le battement des tambours de guerre, de meurtre et de mort, mais par l'arrêt immédiat de la guerre sur tous les fronts.»

Article paru dans le quotidien libanais Al-Akhbar, traduit par l’équipe du site

 

 

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