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Rapatriez les réfugiés syriens de Ersal

Rapatriez les réfugiés syriens de Ersal
folder_openPresse arabe access_time depuis 10 années
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La fin des affrontements en cours à Ersal est encore vague. Ce fait ne découle pas de la nature de la bataille. Tous les indices annoncent la défaite des groupes armés. Beaucoup de victimes pourraient tomber. La durée de la bataille serait longue, marquée de destruction et de sang. Mais selon la logique des faits, ceux qui combattent l’armée à Ersal ne prônent pas une cause juste, pour remporter la victoire.

Au Liban, les gens seront bouleversés  par les évènements. Ceux qui soutiennent l’armée  lui demandent d’accomplir l’irréalisable. Ses adversaires ne prieront pas  pour les martyrs. Les habitants de Ersal vivront  la période la plus délicate et la plus angoissante de leur vie. Mais le public, en général, poursuivra son clivage autour de la position à adopter à l’égard de la crise syrienne. En d’autres termes, l’affaire de Ersal demeure une des répercussions de la crise syrienne. Elle ne constitue pas en soi un des éléments de la crise libanaise. De ce fait, elle ne comprend pas des facteurs de similitude avec les évènements de Abra, ni de Tripoli, même si certains tentaient de lierRapatriez les réfugiés syriens de Ersal
ces deux affaires à la crise syrienne. A Tripoli et Abra, le problème avait des racines purement libanaises. Mais à Ersal, la question, toute entière, découle du facteur syrien. Par excellence. Même les habitants de cette localité, lorsqu’ils ont pris des positions, traduites en actes dans le contexte de la crise syrienne, ils ont agi selon une logique qui les assimile aux Syriens dans leur vie quotidienne. De surcroit, le Liban, officiel, politique, social, économique, culturel et médiatique, n’a jamais jugé Ersal, comme étant un problème libanais.

Sur ce, on ne prévoit pas des effondrements politiques sur la scène libanaise. Même les craintes réalistes et justifiées face à des répercussions prenant la forme d’opérations militaires, de mouvements de protestation ou d’insurrection  dans plusieurs régions libanaises, ne constitueront pas en soi des facteurs  qui produiraient des tensions majeures, à long terme, sur la scène locale. Les tensions seront limitées à réactions, bornées à leur tour aux répercussions de la crise syrienne.

Par la suite, celui qui suit les prises de positions des forces politiques, doit les interpréter comme étant  une partie de la remise en question de la position à l’égard de la crise syrienne.

Bref, il serait logique de déduire ce qui suit:

-Les forces du 14 Mars ne peuvent annoncer une position soutenant l’armée libanaise comme si cette dernière affrontait des gangs armés, et ce, sans que ces forces ne fassent une révision de la position à l’égard de la crise syrienne. Celui qui adopte une position de refus à la ligne de conduite des groupes armés syriens à Ersal, doit reconnaitre que ce sont leurs vrais comportements partout où ils se trouvent. Malheureusement, c’est la seule ligne de conduite qui s’étend tout au long de la carte duRapatriez les réfugiés syriens de Ersal
fameux Printemps arabe.

-La position du courant du Futur, porte la malice et la malveillance en son sein. Une position arriviste, opportuniste. Ce courant accepte tout malfaiteur, à condition qu’il soit épargné de ses actes. Rien ne l’obligerait  à déclarer une position claire, sauf s’il sent le danger du feu s’approcher de lui. L’attitude de ce courant est similaire à celle de l’observateur, puisque le Futur, tout comme les forces du 14 Mars, comprend un fait: toute position décisive vis-à-vis de la crise de Ersal, nécessite une position similaire à l’égard de la crise syrienne. En fait, celui qui veut lutter contre le terrorisme au Liban, doit se diriger vers les sources.

-La position du député Walid Joumblat, ne constitue pas une nouvelle lecture des développements sur la scène libanaise. Elle  découle  de la problématique relative à la minorité druze, dont Joumblat est le porte-parole de la majorité. Les druzes ne se sont jamais sentis en sécurité dans le contexte des développements de la crise syrienne. La position de Joumblat est plutôt une remise en question. Elle résulte  de la perte du pari sur le renversement du régime  syrien par l’opposition. C’est une nouvelle tentative  pour contenir les réactions. Cette fois-ci, Joumblat a réalisé que les facteurs de la protection proviennent d’une politique et de prise de positions claires,  non d’une politique lamentable, piteuse et invalide, dite de distanciation.

-La position de la majorité populaire chrétienne ne peut être dissociée de l’inquiétude existentialiste qui frappe les chrétiens du Levant. Ces derniers réalisent désormais que le fait d’observer, sans action aucune, la guerre confessionnelle, sectaire ou nationale en cours autour d’eux, ressemble à l’attitude de celui qui attend l’arrivée d’un bus qui le transporte vers des destinations éloignées. Non à l’attitude de celui qui tient à rester sur cette terre. En plus, toute tentative de se cacher derrière des illusions telles que les minorités sont immunisées sur le plan occidental et international, ou le besoin du pluralisme dans nos pays ou derrière leur unicité qui empêche l’autre de se passer des services de cette minorité, sont des tentatives sans espoir. Les chrétiens sont devant deux choix : l’enrôlement dans la bataille ou bien le suicide muet. Les options sont claires.

Mais qu’en est-il du traitement syrien de la crise de Ersal?

Quelque cent mille personnes habitent dans cette localité à l’heure actuelle. La moitié de ces réfugiés est composée de réfugiés syriens. Rappelons dans ce contexte que les relations sociales et commerciales avaient lieu entre la majorité de ces réfugiés et les habitants de Ersal, longtemps avant le déclenchement de la crise. Cette masse de civiles doit être abordée comme étant un bloc humain, non comme bloc politique, même si sa majorité est opposée au régime en Syrie, et à l’armée et au Hezbollah au Liban.

Alors que l’initiative attendue de la part des autorités syriennes, et par le soutien, voire la pression du Hezbollah, consiste à entreprendre rapidement, très rapidement, la prise des mesures qui assurent le retour de ces déplacés  vers leurs villes et villages, sans poser de conditions sécuritaires et politiques. La seule option exigée et possible à l’égard de ces réfugiés, consiste à assurer leur retour dans leur pays. C’est alors que les armes pourraient être  pointées directement vers les bustes des hommes armés. Ils seront devant un ultimatum: rendre les armes ou mourir!

Article paru dans le quotidien libanais Al-Akhbar, traduit par l'équipe du site

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