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En faveur de Gaza… non du Hamas

En faveur de Gaza… non du Hamas
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Les obus israéliens qui pleuvent sur Gaza ne peuvent être assimilés qu' à certains commentaires arabes racistes, contre la Palestine et son peuple. Certains ont même souhaité le meurtre de tous les Palestiniens. Et la victoire d'«Israël». Ces positions ont été prises conjointement avec des déclarations officielles arabes, notamment celles de l'émir Turki el-Faysal, qui a applaudi la visite en «Israël» et l'accueil des Israéliens dans sa propre demeure. Ces déclarations ont provoqué un tollé contre l'homme, qui a pourtant exprimé ce que tous les Arabes ont accepté lors du sommet de Beyrouth en 2002.

Les Arabes approuvèrent alors l'initiative saoudienne consistant à normaliser les relations avec «Israël», en contrepartie de la paix. La réponse de l'assassin Ariel Charon fut significative : l'initiative arabe ne vaut pas l'encre avec lequel elle a été écrite. Plus tard, «Israël» a tué le leader palestinien Yasser Arafat dans son quartier général. Quatre années plus tard, il a lancé une offensive contre le Liban à partir de laquelle l'initiative a été lancée. Puis une guerre contre Gaza.

Aujourd'hui, il suffit qu'un homme écrive une phrase pour soutenir les héros de Gaza et saEn faveur de Gaza… non du Hamas population, pour qu'il soit assailli par les insultes de tout part. La plupart des propos durs proviennent de la Syrie et de l'Egypte. La justification de ses propos ? Le mouvement Hamas a contribué au meurtre des Syriens et des Egyptiens. Il a creusé des tunnels. Son commandement politique, notamment le président du bureau politique, khaled Machaal, aurait «trahi» les pays qui l'ont accueilli avec son mouvement et préféré suivre la voie des Frères Musulmans, de la Turquie et de Qatar, contre la Syrie, l'Egypte et l'axe de la résistance.

D'un point de vue humain, les critiques contre le Hamas semblent justifiées. En effet, les autorités égyptiennes et syriennes avaient à plusieurs reprises accusé les combattants du mouvement de s'être impliqués dans les évènements des deux pays. Et ce, tout comme les autorités libanaises, qui accusent certains dans les camps palestiniens de piéger les voitures et de les envoyer dans les milieux populaires de la Résistance. Cette dernière qui s'était toujours solidarisé avec la Palestine et sa population. Sur ce, on ne peut blâmer le citoyen ordinaire de ces pays pour ses critiques.

Par contre, le mouvement Hamas affirme n'avoir jamais reçu des rapports officiels ou écrits par des services de renseignements, confirmant l'implication de ses membres. Il précise que si l'un ou l'autre de ses partisans est impliqué, il n'exprime pas la position du mouvement appelant à la neutralité. Il rappelle n'avoir jamais pris des positions contre aucun pays arabe dans son discours officiel. Certains disent même que Machaal, lorsqu'il a porté le drapeau de la Révolution, l'avait fait par erreur.

Le problème du Hamas réside dans son incapacité à convaincre les Egyptiens et les Syriens loyalistes de son innocence. Le mouvement n'a jamais effectué une autocritique de ce qui a eu lieu. Son problème s'est exacerbé à la suite de l'inscription, par l'Arabie, des Frères musulmans sur la liste du terrorisme. Ce problème s'est compliqué davantage à la suite de l'accrochage saoudo-égyptien d'une part et turc de l'autre part. La liberté d'action du mouvement a été réduite voire annulée dans tous les pays arabes, à l'exception de Qatar ou d'autres pays non influents. Seul l'Iran, et en dépit de ses reproches, a gardé les portes ouvertes au mouvement, pour plusieurs raisons. En premier lieu, pour sa conviction quant à la nécessité de préserver les brigades Ezzeddine el-Kassam, comme faction résistante. En second lieu, parce que le maintien de la communication avec le Hamas et les Frères Musulmans contribuerait à retirer le fusible de la discorde confessionnelle. Enfin, pour préserver une carte importante dans le conflit avec d'autres pays, dont, l'Arabie.

Tous ces faits sont compris. Mais que certains Arabes souhaitent la mort à la Palestine et son peuple et la victoire d'«Israël», ceci signifie tout simplement que l'entité sioniste et ses alliés ont vraiment réussi à enfoncer le poignard le plus dangereux dans le corps arabe. Lorsque la Palestine perd son statut comme «première cause arabe», et le palestinien, non seulement le pro-Hamas, suscite la suspicion dans les pays qui l'avaient accueilli, soutenu et agi en sa faveur, ce fait relève de la catastrophe, non seulement pour la Palestine, mais pour tout Arabe.

Dans ce contexte, il faut citer quelques faits :
- Nombreux Palestiniens combattent aux côtés du commandement syrien. Ceux-là sont hostiles au Hamas sur le plan politique et idéologique.
- Plusieurs factions palestiniennes, dont le Jihad, le Front populaire, le front démocratique, le commandement général et autres, ont défendu depuis le début des crises arabes et défendent toujours l'axe de la Résistance.
- Des leaders du Hamas ne désiraient pas s'impliquer dans les affaires arabes, non politiquement et ni militairement. Ces hommes ont maintenu leurs contacts avec l'axe de la résistance.
- Le soutien permanent de l'axe de la résistance à la résistance intérieure en Palestine, est aussi important pour cet axe, non seulement pour les Palestiniens. On ne peut jamais envisager une victoire contre «Israël» , à l'insu du peuple de la Palestine.
- Le mouvement Hamas représente toujours une grande partie du peuple palestinien.
Ce qui a lieu ces jours-ci dans le monde arabe est minutieusement orchestré. On veut transformer le Palestinien en suspect. On veut plonger ce monde, surtout ses pays influents, dans les discordes confessionnels. On veut dire que les Arabes et les Musulmans sont la faction qui tue, égorge, mange les cœurs et les foies. Qui tranche les gorges.

Celui qui lie les documents britanniques ou américains comprend parfaitement ce qui se déroule dans le monde arabe, dont les pays l'avaient expérimenté dans l'histoire.
Dans le passé, l'Angleterre provoquait les clans du Golfe, les uns contre les autres. Le gouverneur britannique tentait le chah d'Iran par des terrains de Bahreïn ou de Qatar. Ce gouverneur suggérait à cet émir ou chef qu'il était le seul fiable pour la reine britannique.

Celui qui lie les documents américains et occidentaux comprend comment certains arabes ont sapé le rêve de Jamal Abdel Naser. Les ouvrages publiés sur cette période, dont un livre écrit par le Français Charles Anderlain et intitulé «Les négociations secrètes arabo-israéliennes de 1917 à 1997», est surpris du fait que le premier ministre israélien, Golda Maïr, envoyait en personne des fonds à certains responsables arabes afin de les inciter contre la révolution arabe ou pour les soudoyer. Ce ne serait pas surprenant de savoir que certains leaders arabes avaient reconnu avoir rencontré les Israéliens au moment où «Israël» ravageait des pays arabes.

Il suffit de voir la jubilation de certains Arabes contre la population de Gaza, ses héros et ses enfants qui confrontent leur ennemi et ses arsenaux, pour comprendre que les plans occidentaux pourraient réussir. Après avoir plongé les armées arabes de l'entourage d'«Israël» dans les guerres intestines, on projette d'écraser ce qui reste encore de la Palestine.

La question ne concerne plus le Hamas, a-t-il commis des erreurs ou s'est-il impliqué dans les conflits arabes. La question posée concerne plutôt l'avenir de la Palestine. Les évènements en cours semblent favorables à ceux qui veulent s'affranchir de l'embarras à l'égard de la cause-mère. La déclaration de Turki e-Faysal en est une preuve. Qui empêchera désormais le meurtre des Palestiniens ? Qui empêchera demain l'implantation des Palestiniens au Liban ou la transformation de la Jordanie en patrie alternative ? Rien. Sauf les bras des jeunes palestiniens des brigades al-Qods, des brigades Ezzeddine el-Kassam et des autres factions, ainsi que les poings des enfants et leurs pierres. Sauf certains Arabes. Ceux qui pensent encore que la Palestine est la cause. Non le Hamas.

Article paru dans le quotidien libanais Al-Akhbar, traduit par l'équipe du site

 

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