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L’armée syrienne immunise Damas par quatre murailles

L’armée syrienne immunise Damas par quatre murailles
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Dans les deux derniers mois, Damas guettait la grande bataille. Les deux camps du conflit estimaient que celui qui la remporterait, occuperait le siège privilégié à la conférence de dialogue, prévue à l'issue de la rencontre Obama-Poutine, en juin.

L'armée syrienne a entrepris de protéger Damas, par quatre murailles, dans le cadre d'un plan de guerre préventive. En début de mars, la question suivante était posée en Syrie : qui débutera la bataille de Damas, l'opposition ou le régime?

Les plans des deux camps étaient déclarés. L'opposition disposait d'une voie unique pour s'infiltrer dans la capitale, par un assaut lancé par les rebelles du village Jobar, contre la place des Abbassides. Alors que le régime était contraint, s'il décidait de mener une guerre préventive à Damas, d'attaquer les points militaires essentiels de l'opposition à Jobar, (situé à 700 m de la place Abbassides), et qui est ravitaillé à partir de Douma et Harasta, et à Daraya, laquelle assure l'appui logistique à d'importants sièges de l'opposition dans la région sud, via les champs de Kfarsoussa.

Mais durant les trois dernières semaines, l'opposition a tenté de créer une nouvelle carte de combat, en vue de bénéficier du facteur de la surprise et de réaliser des percées nécessaires sur le plan stratégique et international, afin de briser le statu quo militaire sur les fronts syriens.

Ces tentatives ont été illustrées par l'activation de «cellules opposantes dormantes» dans les quartiers de Barzé et Rokneddine (habités par des Palestiniens et des Kurdes), pour agir en direction du mont Kassioun, surplombant la ville de Damas, où est installé un important arsenal de missiles et d'artilleries relevant de l'armée syrienne.

Selon des sources militaires, les tentatives d'infiltration des rebellesauraient pu surprendre l'armée syrienne, mais cette dernière disposait de renseignements lui permettant de les prévoir avant quelques jours, ce qui a aidé à les avorter.

Les quatre murailles

Les plans établis par l'armée syrienne pour protéger Damas, prennent en compte les éventuelles surprises militaires, provenant de l'opposition armée ou d'agressions étrangères entreprises par l'Otan ou par d'autres.

Pour ce, Damas a été entourée par un système de défense baptisé «les quatre murailles», lesquelles s'étendent de l'intérieur de la capitale vers le voisinage, les banlieues et les lignes de démarcation. Ces murailles sont les suivantes : celle de la garde républicaine, dont la mission consiste à protéger le mont Kassioun, puis la muraille de la quatrième brigade, qui combat avec les forces paramilitaires aux frontières de la capitale. La troisième muraille est formée par l'armée populaire, alors que la quatrième, est formée par les services de renseignements militaires, déployés aux lignes de démarcation avec le Rif de Damas.

Le plan de guerre préventive

Depuis plus de quinze jours, le régime a donné le feu vert au commandement de l'armée pour entamer la guerre préventive dans la région de Damas. L'armée a lancé une offensive orchestrée sur quatre fronts, lesquels entourent la capitale et ses provinces. Cependant le plan de l'armée ne consiste pas, cette fois-ci, à éloigner les rebelles des régions qu'ils contrôlent dans les provinces proches ou éloignées de Damas, mais consiste à prendre d'assaut ces régions dans le but de protéger la capitale et de cerner les zones contrôlées par les rebelles, dans les provinces de Damas. Alors que l'objectif final du plan est d'éradiquer la présence des rebelles sur tous les fronts de la capitale et de ses provinces, via les quatre murailles, pour que les unités de l'armée participant au combat se rencontrent, dans un timing et un lieu déterminés, au front de la région sud où se situe le camp Yarmouk et où est censée se dérouler la dernière bataille que remportera l'armée syrienne afin d'annoncer la fin de toute présence de l'opposition armée à Damas et dans les zones avoisinantes.

Quels sont les détails de ce plan?

Avant le début de la dernière campagne préventive menée par l'armée syrienne, les groupes armés de l'opposition étaient déployés sur quatre axes autour de la capitale syrienne.

Le premier axe s'étend de Ghouta- ouest et son point fort se situe à Daraya. Le second axe traverse la région de Ghouta-est. Le troisième s'étend dans la région du sud, comprenant les banlieues de Tadamoun, Hajar el-Assouad et les camps palestiniens. Alors que le quatrième axe comprend les régions de Zabadani, de la vallée Barada et d'el-Hamah.

A l'heure actuelle, dans l'axe de Ghouta-ouest, les sources de l'armée syrienne affirment avoir contrôlé Daraya à 100%. De ce fait, cet axe qui constituait le fer de lance de l'opposition pour attaquer Damas, est pratiquement paralysé.

Après avoir contrôlé Daraya, l'armée s'emploie à attaquer le quartier Moazzamia, devenu récemment une ligne de démarcation entre l'armée et l'opposition, dans l'axe de Ghouta-ouest.

Dans l'axe Ghouta-est, l'armée exécute un plan militaire, en coopération avec les forces paramilitaires, dans le but d'encercler les rebelles qui s'y trouvent. Les premières étapes de ce plan sont arrivées à leur fin, puisque l'armée syrienne se déploie actuellement sur la route de l'aéroport et dans les villages avoisinants tels Hran, Awamid, Nachabieh et Akraba... Durant cette étape du plan, deux développements significatifs ont été réalisés, dont le contrôle par l'armée de 70% de la région de Jobar et de la région de Mliha.

Cependant, l'axe de la région sud demeure le plus dangereux, puisqu'il est le plus proche de la zone administrative de la capitale et vu la présence massive des combattants du front Al-Nosra, notamment dans les camps palestiniens, au quartier Tadamoun, arrivant à Beit Sahem.

Selon le plan militaire préventif, les lieux de déploiement des rebelles dans les régions précitées subissent un pilonnage qui vise des cibles ponctuelles, précisées par les renseignements militaires, notamment les lieux des réunions des leaders de l'opposition ou leurs convois. Pour l'instant, aucune offensive terrestre n'a été lancée contre les bastions de l'opposition sur cet axe, sauf quelques opérations limitées aux périphéries des camps «Palestine» et «Yarmouk». Ce dernier est considéré comme étant la ligne de démarcation principale dans l'axe de la région sud de Damas.

Ce camp comprend trois rues principales : la rue Thalathine, Palestine et Yarmouk. Ces trois rues mènent au quartier Tadamoun, où habitent des déplacés syriens du plateau du Golan.

Selon les informations militaires, la situation dans le camp Yarmouk se résume par ce qui suit : aucune partie du conflit ne contrôle la rue Thalathine, alors que l'armée contrôle la superficie qui s'étend de la rue Yarmouk jusqu'à la place el-Rijeh, située en son milieu. La partie restante de cette rue, laquelle s'étend vers le quartier Takadoum, est contrôlée par les rebelles.

Quant à la rue Palestine, l'armée syrienne la contrôle jusqu'à la place Tarabiche, alors que le reste est dominé par les rebelles.

Ce positionnement des deux parties du conflit dans le camp Yarmouk, instaure une certaine équivalence entre les deux places : «Tarbouche» de la rue Palestine et celle de d'el- Rijeh, de la rue Yarmouk. Selon le plan militaire préventif, le timing de la prise d'assaut de la totalité du camp et de la région sud, attend la victoire dans la bataille de la région de Ghouta-est. L'armée se contente durant cette période, d'assiéger les rebelles dans l'axe de la région sud.

Les combats les plus féroces

Dans le quatrième axe comprenant les zones de Zabadani, de la vallée Barada et d'el-Hamah, les rebelles s'y trouvent mais sans qu'ils aient des bastions forts comme est le cas à Daraya de l'axe de Ghouta-ouest. La majorité des combattants de l'opposition y adhèrent au front Al-Nosra, parmi lesquels se trouvent des combattants étrangers.

Ce front témoigne de combats féroces depuis plus d'un mois, dans un contexte de black-out médiatique exercé par les medias de l'opposition à l'étranger. Un fait justifié par des défaites militaires des rebelles. Des défaites qu'il serait difficile de camoufler, comme affirment les sources du régime.

Sur le plan militaire, ce front de nature montagneuse et rocailleuse est traité par le pilonnage intensif et les offensives terrestres successives. Dernièrement, les combats s'y sont intensifiés, notamment dans la vallée Zabadani afin de réaliser les objectifs suivants :
-Couper les voies de ravitaillement des régions des rebelles
-Couper les voies du trafic entre ces régions et les territoires libanais.

L'armée syrienne considère que pour trancher la situation sur ce front, il faut suivre la même équation adoptée au nord de la Syrie, comprenant Alep et ses provinces : pour y remporter la bataille il faut couper les voies de ravitaillement liant le premier front avec le Liban, alors que les voies du deuxième doivent être coupées avec la Turquie.

Durant les derniers jours, l'armée syrienne a intensifié ses opérations afin d'expulser les rebelles de leurs zones d'action, sous la pression du pilonnage et des perquisitions. Cette situation a abouti au retrait d'un grand nombre de combattants de l'opposition vers des régions attenantes aux frontières libanaises. Il était prévu que le front Al-Nosra décide de transposer sa bataille à Zabadani, vers les territoires libanais, afin de se prémunir du siège, en traitant les régions libanaises avoisinantes comme il le fait à Aazaz avec les régions turques adjacentes et afin de fournir à l'opposition de l'étranger, la possibilité de lancer une campagne médiatique, prétendant que la bataille de Zabadani se déroule avec le Hezbollah.

Des sources politiques et militaires syriennes mettent en garde contre des positions de responsables libanais, lesquels pourraient déclarer que la bataille de Zabadani serait un conflit entre l'armée syrienne et le Liban, ce qui servirait les objectifs de l'opposition syrienne. De telles positions libanaises constitueraient un soutien aux efforts visant à sauver le front Al-Nosra du siège dans cette région et créeraient de nouvelles données selon lesquelles la situation au Liban nord, notamment au secteur est des frontières libano-syriennes, serait similaire à celle qui prévaut aux frontières turco-syriennes.

Les sources syriennes révèlent, que depuis quelques jours, l'opposition syrienne armée a tenté de sauver sa situation au front Zabadani, en essayant de prendre d'assaut le bastion du Front populaire de la Libération de la Palestine-Le commandement général, à Koussaya. Mais cette tentative a été avortée. Elle avait pour but de contrôler une région surplombant l'autoroute de Masnaa, reliant Beyrouth à Damas.

Les parcours de la bataille

Des sources proches de l'armée syrienne dressent le scénario final que suivra la campagne de l'armée loyaliste pour finaliser la bataille de Damas.

D'après ce parcours, l'armée syrienne ayant contrôlé Daraya, passera à Mouazzamia puis à Katana où se déploient de petits groupes de rebelles. L'armée projette par la suite de prendre d'assaut la région située à la droite du grand rondpoint du sud de Damas, notamment des champs de Kfarsoussa et d'el-Louan, à partir desquels sont lancés les obus de mortier contre la capitale.

L'armée se dirigera par la suite vers les quartiers el-Kadam pour atteindre la rue Tahalathine du camp Yarmouk où ses forces rencontreront les unités déjà déployées dans la première partie de cette rue et puis, l'assaut sera poursuivi vers el-Hajar el-Assouad et Tadamoun, au moment où le camp sera livré au comités de défense populaire, puisque la décision syrienne consiste à ne pas entrer dans les camps palestiniens.

Source : Al Akhbar, traduit par : moqawama.org

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