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Le correspondant israélien Itaï Engel : Fameux “Scoop” à Deraa !

Le correspondant israélien Itaï Engel : Fameux “Scoop” à Deraa !
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Un reportage télévisé de 25 mn pourrait avoir long à dire sur l’opportunisme des médias israéliens. Mais il peut souligner d’avantage, la difficulté d’examiner l’authenticité des photos et des informations en provenance de Damas, publiées par les chaînes satellitaires ou les réseaux internet.

Depuis quelques jours, les internautes consultant « Youtube », ont été attirés par la vidéo d’un reportage réalisé par le journaliste israélien Itaï Engel, diffusé le 13 mars sur la chaîne 2 de la télévision israélienne.

Le reportage montre le célèbre correspondant, en tournée sur les maisons de refugiés syriens au nord de Jordanie, à 100m des frontières syriennes, limitrophes de Deraa.

Plusieurs sites électroniques syriens pro-régime ont transmis la vidéo, estimant que le journaliste israélien est entré à Deraa, via les frontières jordaniennes et y a rencontré ses habitants ! Il semblait que les frontières syriennes sont désormais ouvertes pour l’infiltration des « Israéliens », notamment pour un journaliste tel qu’Engel, qui avait servi dans l’armée israélienne, bien qu’il ait toujours prétendu son attachement à la paix, sous le voile de la gauche.

Malgré les bonnes intentions des sites d’informations syriens pro-régime ou officiels - plutôt que de signifier le contraire - ils ont été induits en erreur à cause de la précipitation : le journaliste israélien opportuniste n’a point pénétré Deraa ou décroché un scoop en traversant les frontières vers le cœur de la Syrie. C’est ce que pourrait constater celui qui observe le site de la chaîne télévisée israélienne, qui diffuse toujours le reportage intitulé « Vous vous demanderez un jour, comment vous n’avez pas réagi au massacre ».

Le reportage a été accompagné d’un texte poignant, dans lequel le journaliste relate ses aventures avec  « les refugiés syriens en Jordanie, près des frontières syriennes de Deraa ».

Il suffit d’avoir recours à un traducteur pour comprendre que le correspondant israélien est juste parvenu à prendre des photos éloignées de Deraa et à enregistrer les détonations des explosifs provenant des territoires syriens.

Engel s’est arrêté à 100m des frontières syriennes, où son téléphone portable s’est déconnecté du réseau jordanien. Debout sur un toit en compagnie d’insurgés fuyards,  il a contemplé de loin, le spectacle envoûtant de la Syrie.

Mais le journaliste qui a été le seul correspondant à couvrir la guerre de juillet 2006,  à bord d’un tank, a commis plusieurs erreurs professionnelles dans le « fabuleux » reportage qu’il a rêvé réaliser. Ces erreurs ne peuvent être commises que par un amateur de journalisme, un opportuniste ou  par celui qui veut jouer le héros devant la caméra et sous-estimer le public.

Engel consacre la moitié de son reportage d’une demi-heure, pour rendre hommage à son ami Rémi Ochlik, le photographe de guerre français tué récemment à Homs et pour exposer leur travail commun sur le terrain en Egypte et en Tunisie. La seconde moitié du reportage est réservée aux émotions, aux sanglots, aux lamentations et aux chansons arabes. Nous ne devons à cet égard que croire à l’affection qu’éprouve cet israélien pacifique pour la Syrie et son peuple !

Et lorsqu’il décide d’interrompre son interminable discours lyrique, Engel insère des images de torture non captées par sa propre caméra, mais déjà diffusées sur youtube, les chaînes satellitaires et les sites internet arabes, loyaux ou opposés au régime syrien. Ces scènes atroces dont l’authenticité est encore douteuse.
Il existe un accord quasi officiel entre les chaînes télévisées internationales, à l’exception d’el-Jazeera et d’el-Arabia, qui consiste à afficher un message d’avertissement sur les films diffusés sur internet, tel « l’authenticité du film n’a pas été vérifiée » et ce, par souci de crédibilité, et non en faveur de la réputation du régime ou des gangs armés.

Il est évident qu’Engel multiplie ces images dans son reportage dans le seul but, d’en étayer l’idée directrice : il est l’israélien, altruiste, qui se solidarise avec le peuple syrien.

Le problème de la propagande opposée, est qu’elle n’a pas pris la peine de traduire le reportage israélien et de le comprendre. Elle aurait alors découvert ce qui est pire que l’infiltration d’un journaliste israélien, à travers les frontières syriennes : le « scoop » publié sur le site de  la chaîne de télévision israélienne, comprend au bas de la page un numéro de téléphone réservé à CEUX QUI DESIRENT FAIRE  DES DONS AU PEUPLE SYRIEN !

Ce numéro de téléphone suffit pour nous faire comprendre que l’ampleur du souci israélien à l’égard des circonstances de la « révolution » syrienne,  a atteint un degré d’insolence et de prétention,  sans précédant.
Dans son dialogue avec les réfugiés syriens en Jordanie, Engel omet la dimension humanitaire de leur crise, sous l’angle des droits de l’homme. Le reportage met en relief des hommes et des femmes aux visages camouflés, réclamant des aides aux pays étrangers. Il suggère à ses interlocuteurs que la responsabilité de la crise syrienne incombe au Hezbollah et à l’Iran… « Et à la Russie et à la Chine » renchérit un réfugié.

Le correspondant israélien semblait confiant que nul spectateur arabe ne suivra son reportage. Alors que les critiques israéliennes ont fusé dans tous les sens : certains l’ont insulté, un autre lui a demandé les raisons de son appel à aider « un peuple arabe » et  d’autres ont exprimé leur immense joie pour le ravage en Syrie.

Avez-vous dit paix ?

Le journaliste israélien a frisé le ridicule dans l’élaboration de son reportage. Une des personnes, qui a préféré s’exprimer devant la caméra à visage couvert, a affirmé que « le Hezbollah a introduit les « chabbihas » (miliciens civils ou les sbires du régime), à partir du Liban sud…via Homs » ! Il aurait du maîtriser son mensonge, en le plaçant dans un contexte géographique plus exact !

Engel rassure par contre ses spectateurs dans l’entité d’occupation : « Certains nous ont affirmé, qu’un accord de paix avec Israël serait probable, après la chute de Bachar Assad ».

Au terme du reportage, le journaliste rencontre un berger, près de la ligne frontalière entre Jordanie et Deraa. Il l’interroge sur les détonations en provenance de l’autre partie des frontières. Le berger lui répond avec un humour patent (crainte selon Engel) : « peut-être qu’il y a un mariage ».


Source : Al Akhbar, traduit par : moqawama.org

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