Comment «Israël» peut-il sortir du dilemme du soutien Yéménite à Gaza ?
Par Charles Abi Nader
Il ne fait aucun doute que l'affrontement aérien et les frappes aux missiles qui se déroulent aujourd'hui sous le slogan du soutien à Gaza et au peuple palestinien, entre les unités yéménites et l'armée de l'ennemi «israélien», représentent une situation étrange d'un point de vue militaire. Ces faits ont complètement échappé à la logique habituelle et connue dans le cours des guerres, dépassant ce qui est prévu dans la science militaire selon laquelle celui qui possède les capacités supérieures entre deux parties en confrontation est généralement en position de force, remportant la victoire et s'imposant finalement.
L'étrangeté réside dans le fait que, malgré l'énorme écart en termes de ressources et de capacités, les unités yéménites ont réussi à créer un problème insoluble pour «Israël».
Les forces yéménites ont démontré l'incapacité de l’ennemi à protéger ses zones intérieures et ses colons, face à un adversaire éloigné d'environ deux mille kilomètres de la Palestine occupée. Quelles sont donc les raisons du succès des frappes yéménites, qu'elles soient de missiles ou de drones, contre l'entité israélienne, sans interruption et sans que «Israël» ne soit en mesure de les empêcher ou de les contrer de manière complète ?
Ces raisons se répartissent pratiquement entre des aspects géographiques, opérationnels, tactiques et militaires, que l'on peut définir comme ce qui suit :
Tout d'abord, la géographie du Yémen est vaste et étendue, rendant extrêmement difficile voire impossible pour «Israël» ou ses alliés occidentaux de localiser, contrôler et encercler les bases de lancement des missiles et des drones yéménites. L'élément clé dans la manœuvre visant à cibler ces projectiles a trait à leur lancement depuis des bases mobiles et dispersées sur des distances de centaines de kilomètres, bien protégées sous des montagnes inaccessibles, notamment dans les provinces du nord et de l'ouest, de Saada à Sanaa en passant par Hodeida.
D'autre part, le peuple yéménite fait partie des rares peuples dans l'histoire ayant vécu une guerre violente et ayant fait face à une agression sévère pendant des années, face à des capacités aériennes et de missiles occidentales parmi les plus avancées au monde.
Ainsi, les Yéménites ont acquis une bonne expérience des manœuvres de confrontations aériennes et de missiles, tant en défense qu'en attaque. Aujourd'hui, ces Yéménites sont parmi les combattants les plus forts dans le monde, ayant mené les combats les plus agressifs avec toutes sortes d'armes, en particulier avec des missiles et des drones.
Parmi les autres raisons qui expliquent la résistance et le succès des Yéménites dans cette confrontation actuelle contre «Israël», c’est qu’ils disposent de capacités de production, de développement ou d'importation de l'étranger, avec des modèles très avancés de missiles balistiques hypersoniques, de missiles de croisière et de drones parmi les plus sophistiqués au monde. Ils pourraient également être le camp le plus fort, tant sur le plan régional que mondial, ayant tiré parti de combats réels pendant des années pour développer et améliorer les caractéristiques et la performance de ces armes.
Face à l'incapacité de la stratégie «israélienne» à contrôler la manœuvre yéménite, et avec toutes les répercussions négatives sur le mode de vie à l'intérieur d'«Israël», toutes les options des «Israéliens» se ferment tant sur le plan diplomatique que militaire, surtout si l’ennemi envisage de recourir à la solution la plus imprudente et la plus dangereuse : une opération d'envergure contre les territoires yéménites. Si cette opération devait se produire, elle serait combinée entre des frappes aériennes et des débarquements terrestres.
Il est évident pour de nombreux observateurs et analystes, dont la plupart sont «israéliens», que cette option n'aura aucune chance de succès et serait accompagnée de difficultés terrifiantes en termes de pertes humaines pour les unités ennemies...
Pour toutes ces raisons, «Israël» ne dispose plus que d'une solution : se plier à l'unique option qui lui reste, à savoir, accepter un accord d'échange des prisonniers et mettre fin à l'agression contre Gaza.