Le Hezbollah... Quarante dimensions de la singularité : les exigences du rôle résistant (2/3)
Par Dr. Houssam Matar - AlAkhbar
Le Hezbollah est une petite organisation engagée dans le combat contre «Israël» en tant qu’entité et projet régional doté d’un soutien international ouvert. Pour cette raison, le parti avait besoin de potentialités matérielles et financières, de cadres humains, de milieu protecteur, de structure logistique, d’un commandement dynamique et charismatique et d’une profondeur stratégique, géographique et politique transnationale. Comment le Hezbollah a-t-il réussi à réaliser ces conditions?
La première partie de cet article a abordé les retombées des contextes locaux et régionaux sur la création du Hezbollah et son expérience tout au long de 40 ans. Cette seconde partie poursuit l’explication de la dimension de cette expérience, en se concentrant sur les exigences du rôle résistant.
17-Discipline et moralité strictes
On affirme que la discipline militaire est la mère de toute autre et que la bureaucratie est née au sein des formations militaires afin de consolider les chances de la victoire. En fait, le noyau ferme du Hezbollah est sa structure militaire djihadiste et toutes les autres parties du parti sont au service de ce noyau et en tire leur valeur. La compétence en matière de combat nécessite une discipline rigide, même au sein des mouvements non-étatiques ou non-gouvernementaux, notamment lorsque l’ennemi est qualifié par une haute compétence. Parmi les moyens de combler le déficit matériel face à l’ennemi israélien est d’investir au maximum dans les ressources humaines par le contrôle strict, la coordination de leurs efforts pour en extraire la meilleure action avec la plus haute faisabilité, aux côtés de la préservation de la confidentialité et le respect des règles. Ces faits nécessitent de bâtir une hiérarchie dans l’émission des ordres et une flexibilité dans les plans de combat.
La dimension religieuse surtout les concepts comme l’ordre et l’obéissance au commandement, la culture de la préservation des secrets et l’esprit djihadiste aident dans la consolidation de la discipline se basant également sur des textes religieux et des versets coraniques.
Ainsi, cette discipline au sein du parti prend une dimension religieuse aux côtés de la dimension institutionnelle. Cette spécificité a plus tard marqué, à des degrés différents, les institutions et formations du Hezbollah, qui ont permis un grand rendement aux efforts des structures militaires et civiles.
18- Le cadrage idéologique qui est nécessaire à tous les mouvements révolutionnaires, puisqu’il leur permet d’avancer un projet au public, de créer une identité et de bien contrôler leur itinéraire, le choix des objectifs et de compenser également le manque des fonds en face de l’ennemi
L’idéologie du Hezbollah a été établie sur une base religieuse dans la mesure où elle adopte une vision du monde selon laquelle ce monde est divisé entre faibles et arrogants, et la source essentielle de la crise de la région et de ses populations découle de la structure de l’hégémonie et de l’occupation; la voie vers l’indépendance et le redressement sera pavée alors par l’option de la résistance islamique. Sur ce, il faudrait éliminer «Israël» et combattre les États-Unis qualifiés de «Grand Satan». Ce pays ayant également des agents et des outils dans la région. La particularité du Hezbollah dans ce contexte est qu’il présente son idéologie par toutes les forces des discours et d’une matière intensive, intégrant des facteurs religieux, historiques et politiques faciles à comprendre par le public et selon une rédaction qui s’entrecoupe avec des idéologies du tiers monde, hostiles à l’hégémonie américaine, même si les origines étaient différentes, comme les idéologies communistes et nationalistes.
19- La montée en puissance militaire exigée par la puissance de l’ennemi israélien
En effet, le Hezbollah est passé à des niveaux record, sur le plan militaire et organisationnel.
L’armée ennemie détient une énorme force, résultant des cumuls, de la planification, du soutien occidental de large mesure et de l’exploitation efficace des ressources croissantes, liées à la croissance de l’économie israélienne et au pompage permanent des ressources militaires américaines.
Sur ce, le parti s’est trouvé placé devant une unique éventualité, autre que la défaite : œuvrer pour suivre la force sécuritaire et militaire israélienne d’une manière créative et asymétrique. Ainsi, sous la forte pression permanente visant à préserver la capacité à la libération et à la dissuasion, avec l’assistance irano-syrienne, le Hezbollah est devenu une des organisations les plus puissantes à l’échelle mondiale, selon les experts américains. Un fait illustré à l’heure actuelle dans le projet des missiles de grande précision et des drones que possède le parti, dans l’objectif de rivaliser avec la puissance des armes israéliennes, ce qui lui permet de frapper le front intérieur de l’entité, doté d’une profondeur limitée. Cette puissance en matière d’armement, qualité et quantité, n’est pas possédée par plusieurs armées dans le monde. Mais cette capacité nécessite des potentialités technologiques, de l’organisation, de l’entrainement, de gestion, de stockage, de connaissances et de la confidentialité.
20- Ouverture aux sciences modernes et exploitation de ces dernières
Le Hezbollah a réalisé depuis le début, le besoin urgent des cadres scientifiques, notamment de ceux habilités à s’intégrer dans le développement militaire et les spécialités en ingénierie. Avec l’accélération du progrès technique israélien, le plus diligent dans le monde, le parti ancrait son intérêt aux sciences modernes, liées à la fabrication des bombes, à l’édification des capacités en matière de roquettes comptant sur les sciences d’ingénierie pour construire les installations souterraines, faire usage des techniques de télécommunications, de contrôle, de diffusion et d’interception dans l’air et en mer, aux côtés des techniques de l’informatique, de l’intelligence artificielle et de l’analyse des données.
Le Hezbollah a réussi dans ce contexte, comptant sur les expertises et connaissances iraniennes et sur l’envoi d’étudiants en Syrie et en Iran, en attirant les jeunes universitaires brillants et en orientant les étudiants vers des spécialités précises.
Il est facile pour les membres du parti de s'engager dans ces disciplines en raison de leur éloignement des problèmes philosophiques, sociaux et culturels qui peuvent entrer en conflit avec les croyances religieuses et leurs interprétations, sachant que cette culture scientifique ne s'est pas cantonnée au volet militaire ou aux sciences dures, mais s'est plutôt élargie aux disciplines des sciences humaines, sociales et économiques qui influencent la prise de décision par la mise en place d'institutions de recherche spécialisées dans les affaires publiques (droit, économie et politique), développement, statistiques, famille, éducation, culture, philosophie et histoire. Un fait qui a donné au parti un avantage par rapport à de nombreux partis et cadres politiques.
21- Plancher sur l’acquisition des leçons et le cumul des expériences, un fait que les Israéliens reconnaissent jugeant que le parti tient toujours à tirer les leçons de ses expériences et excelle dans ce domaine
Cette caractéristique est liée au besoin d’accompagner la puissance israélienne, pour compenser les ressources humaines et matérielles limitées. De même, l’environnement institutionnel du parti lui permet d’archiver les données et les renseignements pour les reprendre au moment voulu et en tirer les connaissances. Une approche montrée clairement par exemple dans la série des documentaires diffusée par la chaine Al-Manar, sur les opérations de la Résistance en Syrie et dans le jurd libanais contre les organisations terroristes, en présence d’experts dont la mission était de filmer et d’archiver les évènements.
Plusieurs institutions et cadres du parti planchent sur la documentation et l’archivage oral de l’histoire des anciens cadres, notamment de la génération des fondateurs, tout comme la fondation «Préservation des traces des Martyrs», qui rassemble leurs exploits et récits, avant de les reproduire dans des biographies, des romans et des œuvres dramatiques.
22- Spécialisation et intégration entre unités militaires, ou ce qu'on appelle l'enchevêtrement des bras
Avec l'émergence de nouveaux besoins et de capacités accrues, le parti ne cesse d'approfondir sa spécialisation dans le domaine militaire, sans que cela ne conduise à la séparation et à l'isolement des unités spécialisées, mais plutôt à leur rapprochement selon des critères et des objectifs. La spécialisation permet au parti de former des cadres hautement professionnels et expérimentés avec une haute formation, en particulier dans les domaines des sciences modernes. Avec le progrès technique dans n'importe quel domaine, des spécialisations supplémentaires apparaissent en son sein, ce qui aide le parti dans ses efforts de confidentialité en rendant l'information disponible dans chaque domaine à un plus petit nombre d'individus, ce qui rend difficile la possibilité d'une brèche dans le renseignement et limite ses résultats si elle se produit.
Pendant la guerre de juillet 2006, aux côtés des unités anti-blindées conventionnelles, une unité spéciale de missiles Cornet est apparue, qui a causé de gros dégâts aux véhicules blindés israéliens et contribué à contrecarrer les manœuvres terrestres israéliennes. Cette mentalité spécialisée ne se limitait pas au domaine militaire du parti, mais s'étendait à toute l'organisation. Il existe des organismes civils qui gèrent les affaires de communication avec des segments spécifiques de la population (jeunes, jeunes, étudiants, femmes, enfants, syndicats, professions libres, artistes, professionnels des médias, enseignants, familles de martyrs, etc.) et chaque domaine a ses institutions (santé, éducation, recherche et études, Question sociale, médias traditionnels et nouveaux...etc).
23- Le progrès par des réalisations réalistes
Le parti a été contraint d'opérer un changement radical dans la mentalité générale qui prévalait au cours des années 80, qui ne voyait pas la perspective d'une résistance ou d'une victoire militaire sur l'ennemi israélien après les déceptions arabes successives, dont la dernière n’était pas celle de la sortie de l’Égypte du conflit. Ce changement n'a pas été possible par la théorisation et la persuasion mentale au début, mais a plutôt nécessité des récits de réussite successives qui inspirent les jeunes, mobilisent la société et créent la foi en la résistance.
L'un des facteurs les plus saillants de l'unicité du parti est sa volonté de changer la réalité du conflit et d'apporter une réponse sans ambiguïté au défi de l'occupation. Par conséquent, les premières vagues d'opérations de résistance ont été caractérisées par beaucoup vaillance et sacrifice humain : de l’opération martyre de Ahmad Kassir en 1982 aux opérations de la prise d’assaut des postes de l’ennemi qui ont brisé son prestige et couté à la Résistance un nombre significatif de martyrs.
L'histoire du succès du Hezbollah dans la résistance est le point d'ancrage de sa force douce, et c'est une boule de neige qui roule depuis 40 ans.
24- La suprématie dans la bataille de la prise de conscience et le récit de la victoire
Dans le contexte de la guerre avec l'ennemi israélien, le Hezbollah a réussi à atteindre une supériorité remarquable dans la bataille de la sensibilisation, basée sur l'établissement de sa crédibilité et de sa fiabilité grâce à la performance médiatique et au charisme du leadership de sayyed Hassan Nasrallah. La victoire dans les guerres contemporaines n'est plus décisive parce qu'il s'agit de guerres non globales, mais plutôt de guerres prolongées, de faible intensité, où la victoire s'obtient par accumulation. Et parce que la victoire n'est plus décisive, elle est devenue un enjeu imaginaire et relatif qui dépend des attentes, du cadrage de la bataille, des performances psychologiques et médiatiques des deux camps. L'ennemi israélien a déployé des efforts inlassables ces dernières années dans la bataille de la prise de conscience, en développant des plateformes et des réseaux médiatiques, et en contrôlant sa rhétorique et sa terminologie militaires pour reprendre l'initiative dans ce domaine.
Cela explique les efforts anti-Hezbollah pour porter atteinte à la crédibilité de ses dirigeants en tant que base pour attirer le soutien populaire et influencer les sociétés adverses. Cette caractéristique du parti renforce la réticence des Israéliens à faire la guerre, car sans résultat décisif, il sera plus facile pour le parti de présenter son récit de la guerre et sa victoire, que ce soit pour le public local ou régional ou même pour les colons de l'entité israélienne. La majeure partie des guerres modernes ne se déroulent pas sur les lignes de front, mais dans les sociétés des parties belligérantes. Par conséquent, les guerres émergentes de conscience/guerres cognitives sont actives sur les découvertes récentes en neurosciences et en psychologie, ainsi que sur l'expansion massive de des médias sociaux. Ces guerres se concentrent sur la faisabilité de la résistance par rapport à d'autres options telles que la normalisation. Une étude de la RAND Corporation sur les organisations combattantes (ils les appellent mouvements rebelles) a révélé que la croyance en la victoire au sein l'environnement protecteur est un facteur majeur dans sa tolérance aux risques, où il n'y a donc aucune objection au prix tant que la victoire est assurée.
25- Maîtriser les manœuvres dangereuses bien calculées
Nul doute que le parti est un acteur rationnel, même s'il sait convaincre ses adversaires qu'il n'en est rien quand il le faut, d'autant qu'il agit selon des calculs minutieux vers des «aventures» parfois inimaginables. Le besoin d'aventure est lié soit à la nécessité, soit à une fenêtre d'opportunité, soit aux deux. La force et la structure du Hezbollah, la dimension métaphysique de sa culture et son recours à un levier régional l'aident à admettre des "aventures" quand c'est nécessaire. Les deux exemples les plus récents en sont sa participation à la guerre syrienne et l'escalade actuelle de à la frontière avec l'entité ennemie israélienne, pour des objectifs d’énergie. La participation à la guerre syrienne a peut-être été la plus grande aventure du Hezbollah. Cependant, après que «l'opposition» syrienne s'est armée, s'est militarisée et a joui d’un soutien international, le parti n'a pas eu d'autre choix : soit accepter le défi, soit accepter l'issue catastrophique de la guerre en Syrie. Le parti a pu utiliser ses capacités limitées de la manière la plus efficace possible sur le terrain, ce qui a contribué à freiner une menace existentielle sur la Syrie, le Liban et la résistance et à la réduire à un défi stratégique qui peut être traité pendant des années.
Dans le second cas, le Hezbollah profite d'un moment international favorable et des nécessités locales liées à l'effondrement pour saisir l'opportunité de reconquérir les droits pétroliers et gaziers du Liban selon des étapes graduelles et calculées qui équilibrent entre le positionnement derrière le processus de négociation de l'État libanais et sa volonté d'aller à la guerre si c’est nécessaire.
26- Approfondir le front stratégique, car affronter l'entité sioniste est un conflit avec le système d'hégémonie américain dans la région. Tout mouvement de résistance nationale, surtout lorsqu'il appartient à de petits États, doit posséder une profondeur stratégique qui lui garantisse approvisionnement en ressources, maniabilité et couverture politique.
Ainsi, le parti devait construire une stratégie régionale basée sur ce besoin, et donc il était principalement préoccupé par la relation avec la Syrie et l'Iran et a longtemps choisi d'éviter d'affronter d'autres régimes arabes et a noué des liens avec des groupes et partis islamiques et nationalistes dans la région, et a inspiré et soutenu des groupes qui partagent avec lui le projet d'affronter l'hégémonie. Par conséquent, lorsque les Israéliens évaluent le coût de la guerre avec le Hezbollah, outre les pertes et les dommages sans précédent qu'ils subiront, ils prennent en compte de nombreux facteurs régionaux concernant le rôle de l'Irak et du Yémen, par exemple, et comment cela affectera le projet de normalisation et la capacité du parti d'utiliser le front syrien, et si des combats se déclencheraient à l'intérieur de la Palestine.
L'intégration plus nette par les Américains, de régimes arabes (tels que l'Arabie saoudite, les Émirats et le Qatar) et la Turquie dans l'affrontement régional après l'échec du projet d'envahir l'Irak a accru l'intérêt du parti et de l'Iran pour la construction d'une profondeur stratégique en faveur du projet de résistance et de la protection de ses principaux incubateurs régionaux.
27- La mise en œuvre de la guerre hybride
À ses débuts, le parti a suivi les méthodes traditionnelles de la guérilla en raison de ses ressources relativement limitées, de son expérience embryonnaire et de ses effectifs modestes. Cependant, la croissance et le développement de la puissance militaire du parti l'ont incité au fil du temps à développer son propre modèle dans lequel il combine les tactiques de guérilla avec les capacités des armées régulières. Cette méthode hybride a émergé dans les combats en 2006, puis dans la guerre de Syrie, et cela a suscité de nombreuses études et évaluations israéliennes et occidentales. Le parti intègre dans son effort militaire avec une efficacité remarquable entre la guerre de la sensibilisation, les messages médiatiques, la guerre psychologique et les activités de sécurité, y compris la guerre cybernétique, ainsi que des moyens traditionnels et très avancés, comme la fusion entre les images en direct de drones et les tirs ou La combinaison possible dans la guerre à venir entre les missiles conventionnels et de précision dans des vagues denses pour inonder le système de défense aérienne «Dôme de fer» afin de réduire son efficacité d'interception.
28- Économiser la force militaire pour éviter la guerre d’usure et le gaspillage, car le parti est conscient des limites de sa force et de ses capacités, et donc sa performance apparaît parfois conservatrice, mais cela est lié aux estimations de son leadership sur le rationnement de la force, même si elle est parfois excédentaire. Cette tendance est liée à la crainte que les éléments du pouvoir ne soient gaspillés au détriment du conflit primaire avec l'ennemi israélien. Et cette épargne de la force signifie de l’utiliser selon le minimum possible en dehors du conflit direct avec l'ennemi israélien et essayer d'influencer avec d'autres outils ou la menace de la force. Ainsi, les événements du 7 mai 2008 ont été une exception pour instaurer la règle du non-usage des armes sur la scène locale, et la guerre de Syrie a été une exception liée à une menace existentielle pour la résistance.
Beaucoup d'expériences de forces nationales qui se sont engagées dans des conflits internes qui les ont épuisées. Un fait qui place obsession du refus de la guerre civile sectaire, sous une grande influence extérieure hostile à la résistance, dans la conscience des dirigeants du Hezbollah. Ce surplus de puissance militaire pousse parfois le parti à l'austérité dans le recours à son influence politique sur la scène locale afin que cela ne soit pas considéré comme un investissement dans sa puissance militaire.
Cette gestion du pouvoir inclut le conflit avec l'ennemi israélien lui-même, où la résistance calcule avec précision chaque étape et ses résultats et ce qu'elle révélera en termes de capacités et de faisabilité en prenant en compte l'objectif, la nature de la période et le coût. Le pouvoir est tentant, c'est donc tout à l'honneur du parti qu'il comprenne et maîtrise ses limites, et non l'inverse.
29- L’excellence dans les capacités de sécurité et de renseignement qui fournissent au commandement du parti une énorme quantité de données et d'informations politiques, sécuritaires et sociales au niveau interne et liées à l'ennemi israélien et aux arènes qui ont un impact sur le projet de résistance.
Ce besoin de renseignements motive le parti à consacrer des ressources importantes à l'investissement dans la technologie. Cet investissement, ces données et ces informations nécessaires aux besoins militaires et de sécurité se reflètent automatiquement dans le reste des unités civiles par le transfert d'expérience, d'expertise et d'informations afin qu'elles soient utilisées pour extraire des connaissances pour élaborer des plans politiques, de développements, électoraux ou médiatiques.
30- Dynamisme des jeunes, car le parti porte une attention particulière à attirer cette catégorie qui est la plus capable de combattre et de travailler de terrain. Le parti s'est construit sur de jeunes cadres, l'ancienne génération de l'époque ayant fait ses choix politiques dans d'autres formations. Il était donc naturel que la génération fondatrice du Hezbollah soit constituée de jeunes à la recherche d'un projet politique différent. Le Hezbollah profite de la nature du travail djihadiste, qui attire des jeunes qui sont captivés par le désir de force, de réussite et d'héroïsme, et qui sont plus disposés à se sacrifier. Le Hezbollah alloue une grande quantité de ressources et d'institutions spécifiquement pour attirer et intégrer les jeunes dans le parti, et travaille dans une large mesure pour les réhabiliter culturellement, militairement et politiquement et leur donner des rôles qui leur permettent de travailler et d'avancer dans les domaines militaire et civil. Par conséquent, le Hezbollah est une organisation jeune, dynamique et renouvelée, mais cela n'est pas sans défis et dilemmes liés à la différence entre les générations et à l'émergence de nouvelles cultures et valeurs au sein de l'organisation du parti qui peuvent soulever certaines tensions.