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La bataille des trois jours à Gaza: Le Jihad, désormais un acteur incontournable

La bataille des trois jours à Gaza: Le Jihad, désormais un acteur incontournable
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Par Samer Zoughaib

Le Jihad islamique a marqué plus de points qu’«Israël» lors de la bataille de Gaza, contrairement à ce que tentent de faire croire les médias hostiles à la Résistance.

Les milieux médiatiques et politiques «israéliens», occidentaux et de certains pays arabes ayant choisi la voie de la normalisation avec l’entité sioniste véhiculent une analyse erronée de la «bataille des trois jours» entre le Jihad Islamique en Palestine et «Israël».

Mettant en avant le bilan des pertes du côté palestinien comparé avec «zéro victime» chez les «Israéliens», ainsi que les importantes destructions matérielles infligées à Gaza, ils affirment qu’«Israël» est sorti vainqueur de cette nouvelle confrontation et que le Jihad a été «contraint» d’accepter une trêve négociée par l’Egypte.

Ils soulignent la «désunion» des rangs palestiniens du fait que le Mouvement de la Résistance islamique (Hamas) n’a pas pris part aux combats et que le Jihad a été laissé seul sur le champ de bataille.

La vérité est toute autre. Malgré la perte de deux importants chefs militaires, Taysir al-Jaabari et Khaled Mansour, et de plusieurs combattants, le Jihad a marqué des points à l’issue de cette confrontation.

Le Jihad conserve ses capacités militaires

L’importance des pertes et l’ampleur des destructions subies par les belligérants ne sont pas des paramètres suffisants pour procéder à l’évaluation d’une bataille. Celle-ci se mesure par les résultats atteints par rapport aux objectifs initiaux. L’Union soviétique a perdu plus de 20 millions de personnes et le pays a été dévasté par les armées allemandes lors de la deuxième guerre mondiale. Pourtant, Moscou est l’un des grands vainqueurs de cette guerre.

En 2006, plus de 1500 Libanais, des civils dans leur écrasante majorité, ont été tués par la machine de guerre «israélienne», contre 143 soldats et 19 colons «israéliens». Pourtant, c’est l’entité sioniste qui est sortie perdante, de l’aveu même de ses dirigeants et ses experts, et c’est le Liban et sa Résistance qui sont les vainqueurs.

Dans la dernière confrontation avec Gaza, «Israël» s’était fixé un objectif principal et plusieurs objectifs secondaires. Son but premier n’était pas moins de détruire les capacités militaires du Jihad islamique, Dans un second temps, l’ennemi voulait provoquer de profondes fissures dans le camp palestinien de manière à provoquer un conflit interne entre les différentes composantes de la Résistance.

L’objectif principal n’a pas été atteint. En trois jours, le Jihad a tiré plus de 950 roquettes dont des dizaines de projectiles de longue portée, et des centaines d’obus de mortier contre plus de 50 villes et colonies «israéliennes», dont «Tel-Aviv» et al-Qods occupée.

L’assassinat des chefs des fronts nord et sud de Gaza n’a en rien affecté la puissance de feu et la chaîne de commandement et de contrôle du Jihad. Même après le martyre d’al-Jaabari et Mansour, l’intensité des tirs de roquettes n’a pas baissé et la coordination entre les différentes unités sur le champ de bataille a montré son efficacité.     

En dépit des pertes subies, la structure militaire du Jihad n’a pas été affectée de manière grave.

La «neutralité» du Hamas dessert «Israël»

La «désunion» des rangs palestiniens est un thème qui a été amplement exploité par les médias ennemis. Le Hamas –et toutes les autres factions de la Résistance- ont pourtant exprimé un soutien sans équivoque au Jihad dans la bataille des trois jours baptisée pour la circonstance «l’unité des champs de bataille».

Certes, le Hamas, qui est l’organisation la plus puissante, n’a pas activement participé à la confrontation militaire. Mais qui a dit qu’il ne l’aurait pas fait si les combats s’étaient poursuivis au-delà des trois jours ?

Paradoxalement, la non-participation du Hamas –certains parlent de «neutralité»- a desservi les intérêts d’«Israël» qui n’a pas été capable de réduire la puissance de feu d’une seule faction.

Si l’entité sioniste se sentait dans une situation de supériorité militaire et politique et était certaine de pouvoir atteindre son objectif principal, pourquoi a-t-elle accepté la trêve négociée par l’entremise de l’Egypte, alors que les roquettes continuaient de pleuvoir sur ses villes et ses colonies ?

Le Jihad a réussi à lui seul à paralyser la vie quotidienne et l’activité économique en «Israël» et à perturber les transports aériens. Il a contraint des centaines de milliers de colons à se réfugier dans les abris. Les pertes économiques et le manque à gagner pour «Israël» se chiffrent à des dizaines de millions de dollars. La poursuite de la bataille lui aurait causé de plus grosses pertes qu’aucun dirigeant «israélien» n’est prêt à supporter à quelques semaines du début de la campagne électorale. 

L’élément qui montre avec la plus grande clarté l’impuissance d’«Israël» est l’absence de toute menace ou allusion à une offensive terrestre contre Gaza, un territoire de petite taille, soumis depuis plus de 15 ans à un implacable blocus.

Malgré l’étalage de sa puissance de feu et ses capacités de destruction, l’entité sioniste a montré dans la «bataille des trois jours» que sa seule option reste l’offensive aérienne et les bombardements de loin, évitant tout contact direct avec les résistants sur le champ de bataille.

Ce n’est pas cela qui va rendre à l’armée «israélienne» sa force dissuasive qui s’est irrémédiablement érodée au fil de ses guerres contre les Palestiniens et les Libanais.

Le résultat le plus important pour le Jihad est cependant d’ordre politique. Cette organisation, considérée comme un membre actif de l’axe de la Résistance, est désormais un protagoniste incontournable. Il aura son mot à dire dans les futures batailles et lors d’éventuelles négociations indirectes. Le Hamas ne sera plus le seul «interlocuteur», ce qui va compliquer les choses pour «Israël».

L’entité sioniste pense avoir atteint un objectif secondaire en assassinant deux des plus importants chefs militaires du Jihad. C’est sans compter que les nouvelles générations de résistants, en Palestine comme au Liban, se nourrissent du souvenir, du modèle et du sacrifice de ceux qui tombent sur le champ de bataille.

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