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La structure ingénieuse du discours de sayed Nasrallah : insistance sur «l’appréhension existentielle»

La structure ingénieuse du discours de sayed Nasrallah : insistance sur «l’appréhension existentielle»
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Par AlAhed

Le dernier discours de sayed Hassan Nasrallah, à l’occasion de la Journée du Martyr, a été concis, non abrégé. Un type de discours de grande concentration, mais sans complication, susceptible de constituer un modèle de leçon aux étudiants de l’art de la rhétorique, aux études supérieures des sciences politiques, aux étudiants de psychologie politique, ainsi qu'aux étudiants en médias et journalisme.

C’est dans la forme. Du point de vue contenu, ce discours est assimilé à une feuille de route pour l’issue du conflit en cours. Il a été significatif qu’à la suite de l’évocation des Martyrs concernés par la commémoration, il a abordé «l’appréhension existentielle», bien que la crise provoquée par l’Arabie saoudite avec le Liban, soit en tête de l’actualité politique et médiatique sur la scène libanaise et arabe. Cependant, sayed Nasrallah a opté pour débuter son discours par «l’appréhension existentielle» que ressent «Israël», à l’égard de la présence du Hezbollah, de sa force et de ses capacités. En d’autres termes, le secrétaire général du Hezbollah a voulu affirmer que ces «inquiétudes israéliennes» sont au cœur de la prise pour cible, alors que toutes les crises provoquées, ne sont que des tentatives visant à réduire ces inquiétudes.

Sayed Nasrallah a ajouté que l’inquiétude israélienne ne découle pas du lancement d’un missile à partir du Liban, ou de l’installation d’une mine terrestre, mais que cette inquiétude est de nature existentielle.

Il a fait ce constat, en se basant sur les analyses des politiciens et journalistes israéliens, non seulement sur la base de ses connaissances sur la force et capacités du Hezbollah.

Sayed Nasrallah a considéré que les appréhensions israéliennes sont appropriées et justes, puisque la carte de la région ne comprendra pas cette entité dans l’avenir.

Pour démontrer ces inquiétudes, sayed Nasrallah a évoqué «l’intensité des manœuvres israéliennes», qui reflètent les certitudes israéliennes quant à la prise d’assaut du nord «d’Israël», par les forces d’infanterie du Hezbollah, qui contrôleront des milliers ou des centaines de kilomètres des terrains occupés, en plus des effets stratégiques de telles opérations sur le sort, voire la pérennité de l’entité sioniste. Sayed Nasrallah a expliqué que la nature d’une telle incursion n’est point géographique, mais que sa gravité revient à la nature artificielle de cette entité.

Il parait que l’ennemi, en observant l’expérience du Hezbollah en Syrie, est sûr et certain de la capacité des combattants du parti à la prise d’assaut de la Galilée. Pour cette raison, ses manœuvres militaires ont pour objectifs d’empêcher le stationnement des forces du Hezbollah dans des points de contrôle permanents, et non empêcher la prise d’assaut ou la repousser.

Ensuite, le discours a évolué vers l’idée de la normalisation, pratiquée par certains pays arabes, la considérant comme une tentative israélienne pour alléger l’inquiétude existentielle.

Il a toutefois affirmé que cette voie est bloquée, notant que tous ces pays arabes ne sont pas en mesure de protéger «Israël». Il a souligné qu’«Israël» réalise même ce fait, dans la mesure où l’ennemi comprend que l’empressement à la normalisation ne pourra point le protéger. Il a déduit que l’ennemi ne possède pas les choix. Sayed Nasrallah a rappelé qu’assener un coup fatal au centre de gravité de l'axe de résistance - le Hezbollah - comme a appelé un chercheur de l'Institut de politique et de stratégie du Centre d'Herzliyya, est tout à fait impossible, car «Israël» se rend compte que ce sera la dernière folie que tout le monde attend avec impatience.

Par là et avec cette successivité significative des idées, Sayed Nasrallah a abordé la crise entre l’Arabie saoudite et le Liban. Une crise provoquée par l’Arabie saoudite sans raison aucune, notant que tout État refuserait d’agir de cette manière. Il a toutefois ajouté que l’Arabie saoudite n’agit pas en tant qu’État, mais plutôt en tant que famille, voire en tant qu’individu dans le monde virtuel, depuis l’accès de Ben Salmane au pouvoir.

Ainsi, Sayed Nasrallah a commencé à réfuter l’hypothèse du contrôle de l’État libanais par le Hezbollah. Ce postulat ressassé par le monde virtuel saoudien et ses partisans locaux. Il a illustré ses arguments par plusieurs exemples, rappelant que «le parti accusé de contrôler l’État libanais ne peut avoir une influence sur un juge politisé, ni décharger la cargaison des navires pétroliers iraniens sur les côtes libanaises».

«Néanmoins, la vérité est que l'Arabie saoudite, les États-Unis, ainsi que tous ceux qui accusent le parti de contrôler l'État, sur le plan local, régional et international, veulent plutôt dire que la présence du parti empêche le Liban de  normaliser les relations avec «Israël», que la présence du parti empêche «Israël » d'empiéter sur les frontières libanaises et les eaux libanaises, et  l’empêche de s'emparer des richesses libanaises, et que la présence du parti empêche l'influence américaine de  mettre en œuvre ces violations. C’est exactement ce qu'ils veulent dire».

Ceux-là, sont plus que conscients de ce que Sayed Nasrallah a dit : «Bien que nous soyons le plus grand parti libanais, notre influence dans les organismes de l’État est moindre que celle des petits partis».

Puis Sayed Nasrallah a réfuté les rumeurs, selon lesquelles l’Iran a appelé les Saoudiens à communiquer avec le Hezbollah, pour influencer Ansarullah et cesser les combats de Maarib.

Selon Sayed Nasrallah, les Saoudiens se trompent en jugeant qu’une présence du Hezbollah au Yémen est derrière les victoires des Yéménites. «Ce sont des victoires yéménites par excellence», a-t-il martelé. Des victoires réalisées par des chefs, combattants et cerveaux yéménites ; par la foi et la sagesse yéménite », a-t-il affirmé.

Il a souligné que la pression sur le Liban ne résoudra pas le dilemme de l'Arabie saoudite au Yémen, notant que la défaite saoudienne devient évidente jour après jour.

La structure ingénieuse du discours de Sayed Nasrallah expose la réalité sur un écran géant, afin que les moindres détails ne soient perdus. Un ennemi «israélien» vit dans une angoisse existentielle, car il y a un parti au Liban qui a la force et la capacité de menacer cette existence, et derrière lui se trouve un axe de résistance très vigilant et déterminé. Par contre et il y a les partisans de la normalisation avec l’ennemi qui créent des crises, en un choix désespéré pour rassurer l'ennemi inquiet, ce qui signifie nécessairement la présence de trônes fonctionnels, établis uniquement pour cette fin.

Cependant, la défaite au Yémen est une défaite pour le projet américain et israélien, comme un prélude à la défaite l'ennemi, sur sa scène intérieure.

Par conséquent, celui qui veut voir l'avenir de près, il n'a qu'à revoir le discours de Sayed Nasrallah à l'occasion de la Journée du Martyrs 2021.

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