Plan israélien pour le gaz et la «paix»: voici les cartes de force du Liban
Par Jihad Haïdar
On n'éprouve pas le besoin de déployer des efforts exceptionnels pour explorer les paris israéliens sur les négociations indirectes, relatives aux frontières maritimes du Liban sud.
Il n'est plus également nécessaire de chercher les messages qui illustrent les positions israéliennes ou les indications du niveau de la représentation et sa nature durant les négociations. Un niveau que l'ennemi tente d'imposer au Liban pour réaliser ses plans et ses objectifs cachés.
En effet, le chef du département des recherches de la division des renseignements militaires, Aman, le général Drour Chalom, a clairement annoncé qu'il y avait une grande éventualité pour que les pourparlers économiques avec le Liban se développent vers un «accord de paix». Il a toutefois ajouté que le Hezbollah pourrait saper cette éventualité.
Que signifient les estimations de Chalom? Et que signifie qu'il rappelle que le Hezbollah pourrait saper ces tentatives?
Tout d'abord, il convient de rappeler un fait: sans la résistance au Liban, «Israël» ne se serait point contraint de se plier à l'équation des négociations, selon les principes délimités dans l'accord-cadre.
Il va de soi d'ajouter qu'en l'absence de l'équation de la dissuasion, le Liban aurait observé comment ses ressources seraient pillées, sous une couverture américaine.
Cependant, l'élaboration de l'accord-cadre, révèle la reconnaissance par «Tel Aviv» et Washington de l'équation de la dissuasion et de la force qui gouverne la relation avec le Liban.
Il est donc normal de dire que le chef de la division des recherches au sein des renseignements militaires, n'évoque pas cette affaire ou autre, du point de vue de l'observateur neutre, mais plutôt du point de vue de la partie qui explique les données, délimite les menaces, les chances et les prochains processus et avance ses recommandations aux parties de la prise de la décision politique et sécuritaire à «Tel-Aviv».
Bien que le Liban ait évoqué un accord-cadre et des négociations indirectes, l'ennemie tente de profiter de la situation pour relever le niveau de sa délégation, vers le niveau politique, en y introduisant le conseiller politique du Premier ministre Benjamin Netanyahu, Raoubine Azaz, qui occupe le poste de la présidence du département de la politique étrangère. Cette branche qui assume la coordination de la planification politique stratégique au sein de la commission de la sécurité nationale, en faveur du niveau politique, en plus du responsable du système politique dans le ministère israélien des Affaires étrangères, Alone Bar.
Indépendamment de ce que fera l'entité ennemie, la réussite de son plan est tributaire de la réponse de la partie libanaise, puisque tout accord nécessite deux parties et ne peut être unilatéral.
C'est pour cette raison que les propos de Chalom sur l'éventuelle progression des pourparlers sur les frontières maritimes à des négociations politiques, signifient qu'il se base sur des données qui supposent la présence de certains, favorables à la réponse au processus souhaité par l'ennemi.
Mais les faits seront tributaires de plusieurs développements. Lorsqu'il évoque une grande éventualité, ceci signifie qu'il juge que les pressions pourraient réaliser les résultats escomptés, de son propre point de vue.
A rappeler que les propos du chef du département des recherches des services de renseignements, sont le fruit d'une méthode adoptée par les services de renseignement, basé sur l'hypothèse et une série de scénarios possibles, potentiels et souhaités.
Dans ce contexte, il estime que parmi ces scénarios, celui de la signature d'un «accord de paix» possède les facteurs de la réussite, et par la suite, pose l'éventualité de la réussite du plan israélo-américain.
Par contre, le haut officier n'a point émis de noter que le Hezbollah est en mesure de saper tout ce processus, dans le moment où le parti estime que ce dernier a dévié pour réaliser les ambitions israéliennes.
Le militaire israélien n'a point mis en doute la capacité du Hezbollah à agir. Sur ce, le résultat de ses estimations constitue une grande éventualité, en cas de la non-prise en compte de la position du Hezbollah et de toutes les forces attachées au choix de la résistance.
Malgré ces faits, les propos du responsable israélien font état d'un plan adopté par l'ennemi, et par Washington et ses alliés au Liban et dans la région, visant à exercer des pressions sur la scène libanaise sous le prétexte de l'avancée vers un accord de paix avec Israël, qui permettra au Liban d'extraire le gaz et de régler sa crise financière.
Si le Hezbollah entrave ce processus, on lui attribuera la responsabilité de la poursuite de l'effondrement et de la courbe descendante.
Par ailleurs, il faut rappeler que le droit du Liban à ses ressources naturelles, n'est point lié à la signature d'un accord de paix avec l'entité ennemie, mais constitue deux questions distinctes.
Le Liban possède une force de dissuasion basée sur une Résistance qui a prouvé son efficacité dans toutes les étapes du conflit.
Ainsi, les forces politiques au Liban ne doivent que bien exploiter cette force, pour consolider leurs positions en face de Washington et de «Tel-Aviv».
Ils doivent être armés du courage d'entreprendre des démarches pratiques qui consacrent le droit du Liban et pavent la voie à l'extraction de ses ressources. Le reste sera aux mains de la Résistance qui est en mesure d'imposer une équation: celui qui prive le Liban d'extraire ses ressources, sera privé d'extraire ses propres ressources pétrolières et gazières en Méditerranée.