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Echec de la stratégie des sanctions contre les Etats…l’expérience iranienne un exemple

Echec de la stratégie des sanctions contre les Etats…l’expérience iranienne un exemple
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Par Ali Matar

Les sanctions économiques se sont transformées en la stratégie la plus adoptée par les puissances influentes dans la politique internationale et la carte des forces.

Depuis la première guerre mondiale, les gouvernements ont utilisé les sanctions économiques de plus en plus pour réaliser leurs objectifs politiques, mais ces mesures sont toujours non-contraignantes tant qu'elles sont hors du contexte de la légitimité internationale.

A la suite de la deuxième guerre mondiale et puis de la guerre froide, les pays occidentaux se sont employés sous le commandement des Etats-Unis à imposer des sanctions de différents types surtout économiques, contre des pays qui ne suivent pas leurs politiques ou qui adoptent des approches non en harmonie avec la volonté et les intérêts occidentaux sur la scène mondiale.

Ainsi, les sanctions économiques se sont transformées en la plus stratégie la plus utilisée dans la politique de l'hégémonie américaine. Elles sont même actuellement le substitut des guerres militaires dans une tentative de modifier les décisions stratégiques des Etats et des parties actives qui menacent les intérêts occidentaux, dans le but notamment d'imposer des changements géopolitiques qui servent la stratégie de l'hégémonie.

Cependant, plusieurs expériences historiques ont montré que l'arme des sanctions, adoptées par les Etats-Unis pour renverser les régimes hostiles, sont inefficaces dans la plupart des moments, si elles sont imposées directement par Washington ou via le Conseil de sécurité des Nations unies.

Des exemples de pays ayant subi des sanctions

Les Nations unies étaient généralement la destination de l'application des sanctions économiques en vertu de l'article 41 de leur charte. Plusieurs résolutions ont été approuvées contre différents pays considérés comme ayant enfreint la légitimité internationale dans leurs comportements. En 1966, les premières sanctions onusiennes ont été imposées à la Rhodésie du Sud, par la publication des résolutions 216 et 217 en 1965 puis la résolution 277 en 1970. Plus tard, des sanctions ont été imposées à l'Afrique du Sud selon la résolution 418 émise en 1977 et réimposées par la résolution 558 émise en 1848.

Mais les faits se sont développés au terme de la guerre froide vers l'application des sanctions globales, notamment à la suite de l'occupation du Koweït par l'Irak.

Les sanctions ont été mise en œuvre contre l'Irak, Haïti, la Yougoslavie, Somalie, Libye, Liberia, Angola, Rwanda, le Soudan et la République islamique de l'Iran.

Quant aux sanctions imposées par les Etats-Unis, elles furent toutes hors du cadre de a légitimité internationale dans la mesure où elles violent le droit international. Parmi ces sanctions, celles imposées à l'Iran, à la Syrie, à la Corée du Nord et le Cuba. Ces sanctions économiques étouffantes, en plus des sanctions imposées à la Russie en coopération avec l'Union européenne.

Plusieurs pays arabes ont subi également des sanctions occidentales, ajoutées aux politiques hégémoniques.

En effet, la Syrie a longtemps souffert de mesures américaines et européennes en raison de ses politiques à l'égard de l'entité sioniste et de son soutien aux factions de la résistance.

L'Irak a subi un blocus total. Les Nations unies ont adopté les programmes du pétrole en contrepartie de la nourriture, puisque ce pays n'était point en mesure d'acheter ses besoins alimentaires.

Pourquoi les sanctions échouent-elles à briser la volonté des Etats?

Cuba a été le premier Etat à affronter les sanctions américaines illustrées dans un blocus qui a duré dix ans.

Pour l'administration américaine, Cuba, Venezuela, Russie, Iran et la Corée du Nord sont des objectifs pour l'imposition des sanctions. Cette stratégie a toutefois échoué dans tous ces cas. Ces sanctions n'ont pas réussi à briser la volonté de Cuba, alors que les pressions maximales contre l'Iran et la Corée du Nord ont eu des effets opposés.

L'application des sanctions est une arme à double tranchant. Cette mesure lèse l'Etat pris pour cible, mais porte atteinte également au pays qui impose les sanctions. Ainsi, les sociétés américaines ont été contraintes de s'éloigner de l'Iran, les industriels allemands ont été contraints de baisser leurs exportations à la Russie et les bassins de construction des navires français ont souffert en raison de la cessation de la vente des navires Mistral à la Russie. De surcroit, la stratégie des sanctions peut provoquer des sanctions opposées.

Ainsi, en 2014, la Russie a riposté aux mesures occidentales par l'interdiction de l'importation des produits alimentaires des pays ayant rejoint les sanctions contre Moscou. En outre, la stratégie des sanctions pourrait contribuer au renforcement des pays visés, puisque les sanctions imposées contre la Russie en 2014 durant la crise d'Ukraine, n'ont pas contribué à l'augmentation de la popularité de Vladimir Poutine seulement, mais aussi à aider à la croissance en Russie dans tous les domaines économiques et sociaux, en plus de la croissance du sentiment patriotique et de la haine contre les Etats-Unis, parce que les sanctions portent atteinte à de larges factions de la population.

Il est vrai que ces sanctions, qu'elles atteignent ou pas leurs objectifs, ont un impact économique significatif sur les pays ciblés, ce qui affecte le ralentissement de leur développement technologique, provoque des taux de chômage élevés et l'appauvrissement de leur population, mais cela ne conduit pas au changement escompté. Oui, ça pourrait produire une gronde populaire contre le gouvernement, mais aussi contre les forces hégémoniques et n'aboutissent pas au changement du régime.

Le cas  pourrait également s'aggraver, puisque des sanctions inefficaces peuvent conduire à la guerre militaire comme moyen final.

De retour au cours historique de ces sanctions où on n'évoque pas des Etats qui s'étaient pliés pour cette raison ou d'un peuple qui s'était révolté contre son gouvernement dans le contexte des sanctions, de sorte que l'inverse a été le cas où les pays qui ont été soumis aux sanctions sont restés inébranlables et capables de continuer. Certains d'entre eux ont fait preuve de courage et d'un défi de taille, et de capacité à la créativité, en compensation de ce qui a été perdu en raison des sanctions.

En conséquence, les pouvoirs hégémoniques compensent généralement leur incapacité à atteindre leurs objectifs politiques par les guerres qu'ils ont menées contre certains pays dans les sanctions, tel que fut le cas de l'Irak.

L'Iran, un modèle de résistance et de mise en échec des sanctions

L'administration américaine avait la conviction que des sanctions plus sévères contre l'Iran entraîneraient l'érosion des ressources de ce pays, l'assiégeant et le poussant à se rendre, sans prêter attention aux grandes capacités que possède l'Iran et sans lire le cours historique du peuple iranien doté d'une civilisation solidaire et interdépendante face aux menaces, comment alors si ces sanctions constituent une punition collective, car elle exerce une pression sur les classes moyennes et impose un fardeau disproportionné aux pauvres.

De nombreux avis ont convenu que la politique de pression maximale sur l'Iran adoptée notamment par l'administration Donald Trump, n'avait pas atteint son objectif. Elles ont provoqué des tensions dans la région, loin de réaliser les objectifs de l'administration de Trump.

L'échec des sanctions ne fut que le résultat de la politique iranienne face à cette guerre. En effet, l'Iran a réalisé un grand succès dans la construction d'une économie de développement agricole et industriel et dans l'autosuffisance dans divers domaines de la fabrication de produits alimentaires et pharmaceutiques, y compris les médicaments pour les maladies chroniques, d'une part, et la construction d'un projet nucléaire pacifique qui lui a permis de produire de l'énergie. Le nucléaire et la réalisation de progrès dans les domaines scientifiques, ont eu un grand impact sur l'échec des sanctions. L'autonomie et la solidarité entre la population et la prise de décisions strictes par les dirigeants iraniens ont contribué à réduire la crise jusqu'à ce que l'Iran commence à aider d'autres pays visés par le blocus, comme le Venezuela et la Syrie.

En plus de ce qui précède, d'importants facteurs économiques ont été illustrés dans l'orientation vers l'Est. L'Iran a tenu à consolider la coopération économique et politique avec les pays de l'Est tels que la Chine, l'Inde, la Russie, la Corée du Nord et même le Japon, allié de Washington. La Chine est l'alternative commerciale et d'investissement la plus importante pour l'Iran, comblant le vide des investissements européens.

Par ailleurs, il y a d'autres facteurs politiques qui ont contribué à l'échec de la politique de sanctions, car les sanctions avant l'accord nucléaire ont été prises par le Conseil de sécurité et étaient basées sur l'engagement international, de sorte que la Russie et la Chine ont été impliquées dans le soutien du système des sanctions. Mais aujourd'hui la réalité est différente. Les Etats-Unis sont les seuls à imposer de nouvelles sanctions sans même être soutenus par leurs alliés européens qui ont tendu la main à l'Iran pour trouver un mécanisme de communication.

On ne peut pas dire que les sanctions n'ont pas affecté gravement l'économie iranienne. Des effets illustrés dans le prix bas du riyal iranien ainsi que dans le taux d'inflation élevé, qui ont incité Téhéran à rechercher des moyens de contourner les sanctions. Cependant, Washington n'a pas été en mesure de briser la volonté de l'Iran, qui s'est révolté grâce à l'économie résistante et à la diversification des secteurs économiques productifs selon les directives du Leader de la Révolution islamique, sayed Ali Khamenei. De ce fait, les sanctions ont constitué une incitation réelle et forte pour l'Iran à s'appuyer sur ses potentialités et à avancer sur la voie de la découverte et de l'innovation. L'Iran est désormais un Etat fort et redouté au niveau régional et mondial, constituant ainsi un modèle concret sur l'échec des sanctions et la victoire. Selon l’exemple de l’Iran, on s'attend à ce que la Syrie puisse surmonter la loi César, en s’appuyant sur soi, sur la constance de son peuple et sur l’aide de ses alliés.

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