«Immense soulagement», «espoir»… Les réactions internationales après l’annonce du cessez-le-feu à Gaza
Par AlAhed avec agences
L’entité «israélienne» et le Hamas ont accepté mercredi un accord pour un cessez-le-feu à Gaza et la libération de captifs, après 15 mois d’une guerre génocidaire qui a fait des dizaines de milliers de martyrs palestiniens et plongé dans le chaos la bande assiégée. Depuis cette annonce, les réactions fusent de tous bords.
Le Premier ministre qatari Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani a confirmé la conclusion de l’accord, indiquant que la trêve entrerait en vigueur dimanche. «Avec optimisme, ce sera le dernier chapitre de la guerre», a-t-il commenté.
Le président américain Joe Biden a indiqué que l’accord «mettra fin aux combats à Gaza, augmentera l’aide humanitaire indispensable aux civils palestiniens et réunira les otages avec leurs familles après plus de 15 mois de captivité», évoquant un cessez-le-feu «entier et total».
«Nous avons un accord sur les otages» à Gaza, s’est également félicité Donald Trump, quelques jours avant son retour à la Maison Blanche. Le président élu américain a ensuite prévenu sur son réseau Truth Social que son gouvernement continuerait de «travailler en étroite collaboration avec Israël et (ses) alliés (…)».
«Un répit bien nécessaire»
«L’accord doit être respecté» et «une solution politique doit advenir», a réagi Emmanuel Macron. «Après quinze mois de calvaire injustifiable, soulagement immense pour les Gazaouis, espoir pour les otages et leurs familles», a écrit le président français sur X. Et d’ajouter: «L’accord doit être respecté. Les otages, libérés. Les Gazaouis, secourus. Une solution politique doit advenir.»
La présidente de la Commission Européenne Ursula von der Leyen a exhorté les deux parties à «mettre pleinement en œuvre» l’accord de trêve. «Je salue l’accord de cessez-le-feu et l’accord sur les otages entre Israël et le Hamas, qui apporteront un répit bien nécessaire aux personnes touchées par ce conflit dévastateur», a de son côté indiqué la commissaire européenne Dubravka Suica, sur X.
L’Allemagne a appelé toutes les parties à «saisir» l’occasion apportée par la trêve à Gaza, annoncée mercredi, par la voix de sa ministre des Affaires étrangères Annalena Baerbock. «Il y a de l’espoir que les otages soient enfin libérés et que les morts à Gaza cessent. Tous ceux qui occupent des postes de responsabilité doivent maintenant veiller à saisir cette opportunité», a-t-elle déclaré sur les réseaux sociaux.
Le Premier ministre britannique Keir Starmer a estimé que l’accord à Gaza, «une nouvelle qu’attendaient désespérément les Israéliens et les Palestiniens», n’avait que «trop tardé». «Ils ont supporté le plus gros de ce conflit», a-t-il remarqué dans un communiqué, ajoutant qu’il faut désormais s’attacher à bâtir «un avenir durablement meilleur (…) grâce à une solution à deux États», selon lui.
Le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez a aussi salué l’accord de cessez-le-feu, affirmant qu’il «est crucial pour atteindre la stabilité régionale». Il «représente une étape indispensable sur la voie d’une solution à deux Etats et d’une paix juste et respectueuse du droit international», a-t-il écrit sur X, ajoutant que l’accord «devrait mettre fin au conflit, permettre de remédier à la situation humanitaire désastreuse à Gaza et de libérer tous les otages».
Le ministre italien des Affaires étrangères Antonio Tajani a évoqué «une excellente nouvelle», et «un pas important vers la paix». «Nous devons consolider ce cessez-le-feu et avancer vers les prochaines étapes», a-t-il ajouté devant des journalistes.
Le Premier ministre belge Alexander De Croo a pour sa part assuré ressentir un «immense soulagement» après l’annonce du cessez-le-feu. «Espérons que ce cessez-le-feu mettra fin aux combats et marquera le début d’une paix durable. La Belgique est prête à y contribuer», a-t-il encore écrit sur X.
Acheminer une aide humanitaire suffisante et durable
Le président égyptien Abdelfattah al-Sissi a quant à lui salué mercredi l’accord de cessez-le-feu, qu’il a présenté comme le résultat de «plus d’un an d’efforts acharnés de médiation égyptienne, qatarie et américaine». Dans un communiqué, il a souligné «l’importance d’accélérer l’entrée d’une aide humanitaire d’urgence à la population de Gaza pour faire face à la situation humanitaire catastrophique actuelle».
L'Arabie saoudite a exprimé son soutien à l'accord de cessez-le-feu entre le Hamas et l'occupation «israélienne», exhortant les deux parties à en respecter les termes et appelant à la fin des opérations militaires israéliennes à Gaza. «L'Arabie saoudite salue l'accord de cessez-le-feu et appelle au respect de l'accord pour mettre fin à l'agression israélienne sur Gaza.», a déclaré le ministère saoudien des Affaires étrangères dans un communiqué. «Nous soulignons la nécessité d'un retrait total des forces d'occupation israéliennes de la bande de Gaza et de toutes les terres palestiniennes et arabes», a-t-il ajouté. Riyad a également appelé à s'attaquer aux causes profondes du conflit, «en permettant à nos frères et sœurs palestiniens d'obtenir leurs droits».
Le ministère jordanien des Affaires étrangères a salué également l’accord, exhortant la communauté internationale à engager une «action immédiate pour acheminer l’aide» dans le petit territoire palestinien. «Le ministère se félicite de l’annonce de l’accord de cessez-le-feu à Gaza et insiste sur la nécessité d’y adhérer pleinement», a-t-il indiqué dans un communiqué. «Nous soulignons l’urgence de lancer une action internationale immédiate pour acheminer une aide humanitaire suffisante et durable, afin de faire face à la catastrophe humanitaire causée par l’agression israélienne à Gaza», a déclaré le chef de la diplomatie jordanienne, Ayman Safadi, cité dans le communiqué.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a pour sa part salué l'accord de cessez-le-feu, exprimant l'espoir qu'il apportera stabilité et paix dans la région. «Nous espérons que cet accord sera bénéfique pour nos frères et sœurs palestiniens en particulier, ainsi que pour la région et le monde dans son ensemble.»
«Il est impératif qu’il tienne»
Le Haut-commissaire de l’ONU aux droits de l’homme Volker Türk a salué la nouvelle, affirmant qu’il promettait «un profond soulagement après tant de douleur et de misère insupportables». «Je suis extrêmement soulagé par l’annonce de la première phase d’un cessez-le-feu à Gaza, et maintenant il est impératif qu’il tienne», a-t-il déclaré dans un communiqué.
L’association Reporters sans Frontières (RSF) a réclamé «l’ouverture des frontières» et «des sanctions pour les crimes commis par l’armée israélienne», dans un communiqué publié mercredi après l’annonce. «En un an et trois mois de guerre à Gaza, l’armée israélienne a tué plus de 150 journalistes palestiniens dont au moins 41 dans l’exercice de leurs fonction », dénonce dans ce texte Thibaut Bruttin, directeur général de RSF. «Le cessez-le-feu conclu le 15 janvier entre Israël et le Hamas doit permettre d’ouvrir l’accès du territoire aux journalistes», estime-t-il. Cet accord «interrompt plus de quinze mois de guerre qui ont fait de la Palestine le territoire le plus dangereux au monde pour les journalistes», poursuit ce responsable.
Les négociations indirectes qui piétinaient depuis des mois s’étaient accélérées ces derniers jours en vue d’une trêve associée à une libération de captifs «israéliens» retenus dans la bande de Gaza depuis l’opération surprise du Hamas le 7 octobre 2023.
Depuis lors, «Israël» mène une guerre génocidaire contre la bande de Gaza qui a fait 46.707 martyrs palestiniens et 110.265 autres blessés, dont la grande majorité des femmes et des enfants, selon le dernier bilan du ministère de la Santé à Gaza, publié mercredi.