Gaza: Le manque de sécurité après la trêve pourrait rendre difficile l’augmentation de l’aide, selon l’ONU
Par AlAhed avec Reuters
Il sera difficile d'augmenter à court terme les livraisons d'aide à Gaza après le cessez-le-feu entre «Israël» et le Hamas si l'accord ne prévoit pas de dispositions en matière de sécurité dans l'enclave, a déclaré mercredi un haut fonctionnaire de l'ONU.
Après 15 mois de guerre, les négociateurs sont parvenus mercredi à un accord de cessez-le-feu. Cet accord comprendrait une augmentation significative de l'aide humanitaire dans la bande de Gaza, mais il n'était pas clair si un accord couvrirait les dispositions en matière de sécurité.
«La sécurité n'est pas (la responsabilité) des humanitaires. Et c'est un environnement très chaotique. Le risque est qu'avec un vide, il devienne encore plus chaotique», a déclaré à Reuters un haut fonctionnaire de l'ONU, sous couvert d'anonymat. «En l'absence d'accord, il sera très difficile d'augmenter les livraisons à court terme».
Les Nations unies ont longtemps décrit leur opération humanitaire comme étant opportuniste, confrontée à des problèmes liés à l’offensive militaire «israélienne», aux restrictions d'accès d'«Israël» dans et à travers la bande de Gaza et, plus récemment, au pillage par des bandes armées.
«L'ONU s'est engagée à fournir une aide humanitaire pendant le cessez-le-feu, comme elle l'a fait pendant la période d'hostilités actives», a déclaré Eri Kaneko, porte-parole du Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l'ONU.
«La levée des divers obstacles auxquels l'ONU a été confrontée au cours de l'année écoulée - notamment les restrictions à l'entrée des marchandises, le manque de sécurité, l'effondrement de l'ordre public et la pénurie de carburant - est une nécessité absolue», a-t-elle ajouté.
L'ONU a travaillé avec des partenaires pour développer un plan coordonné afin d'augmenter les opérations, a dit Mme Kaneko.
600 camions par jour
L'accord de cessez-le-feu - selon un fonctionnaire informé des négociations - exige que 600 camions d'aide soient autorisés à entrer dans la bande de Gaza chaque jour de la période initiale de cessez-le-feu de six semaines, dont 50 camions transportant du carburant. La moitié des 600 camions d'aide serait acheminée vers le nord de la bande de Gaza, où les experts ont prévenu que la famine était imminente.
«Nous sommes bien préparés et vous pouvez compter sur nous pour continuer à être ambitieux et créatifs», a déclaré le fonctionnaire de l'ONU, peu avant que l'accord ne soit conclu. «Mais le problème est et sera l'environnement opérationnel à l'intérieur de Gaza».
Les Nations unies ont déclaré en juin qu'il incombait à «Israël», en tant que puissance occupante de la bande de Gaza, de rétablir l'ordre public et la sécurité dans le territoire palestinien afin que l'aide puisse être acheminée.
La guerre «israélienne» actuelle, déclenchée le 7 octobre 2023, a fait plus de 46 000 martyrs. «Israël» a dévasté une grande partie de Gaza et la population de l'enclave, qui s'élevait avant la guerre à 2,3 millions de personnes, a été déplacée à de multiples reprises, selon les organismes d'aide.