Reprise des discours belliqueux «israéliens» contre le Liban… Des objectifs plutôt intérieurs
Par Céline Farhat
Depuis plusieurs mois, des voix «israéliennes» appellent à une intensification des actions militaires contre le Hezbollah et le Liban. Certains parlent même de guerre de grande envergure.
Selon les analystes, ces appels proviennent principalement de deux sources :
De l’extrême droite, qui ne comprend pas vraiment les exigences et les retombés d’une telle guerre. Ses revendications reposent plutôt sur des motivations idéologiques, visant à mobiliser sa base populaire.
Ainsi, des figures comme le «ministre de la Sécurité nationale» Itamar Ben Gvir, utilisent des termes absurdes et ridicules, tels que «la guerre du Liban» et «anéantir le Hezbollah».
La deuxième source des discours belliqueux est l’opposition et le ministre de la Guerre, Yoav Gallant. Ceux-ci tentent, par cette demande, de montrer le «Premier ministre» Netanyahu comme étant faible et d’inciter à agir contre lui.
Cependant, ces responsables «israéliens» sont en harmonie avec la position américaine qui appelle à mettre fin aux combats à Gaza.
Ils estiment qu'en provoquant une escalade des tensions avec le Liban, ils entraineront Netanyahu à arrêter les combats à Gaza pour se concentrer sur le Liban. Pour sa part, Netanyahu est conscient qu'il s'agit d'un piège.
La position du Netanyahu a été, tout au long de cette période, que «lorsque les objectifs des combats à Gaza seront atteints, nous passerons à un changement de la réalité sur le front nord pour permettre le retour des colons».
En effet, des pressions croissantes sont faites sur Netanyahu pour intensifier les actions militaires sur le front libanais, mais son souci principal reste Gaza et la Cisjordanie. C'est pour cette raison qu’il adoptait une approche consistant à augmenter le niveau de l’escalade contre le Liban, mais sans changer sa stratégie fondamentale. Il est probable qu'il poursuivra cette approche jusqu'à l'annonce des résultats des élections américaines.
Quant à la position américaine, elle n'est pas opposée à une escalade, mais à condition qu'elle ne mène pas à une guerre de grande envergure, ce qui ne sera pas sous le contrôle exclusif des «Israéliens».
Les estimations américaines indiquent que la guerre entraînerait des coûts énormes pour l'entité sioniste et se terminerait inévitablement par un règlement avec le Hezbollah, qui ne peut être anéanti.
L’administration américaine juge que ce règlement peut être atteint sans guerre, alors pourquoi prendre le risque alors qu'«Israël» est affaibli et n'a pas atteint ses objectifs déclarés à Gaza.