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La diplomatie militaire: une nouvelle équation iranienne

La diplomatie militaire: une nouvelle équation iranienne
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Par Mohamad Husseïni*

Les Américains ont toujours œuvré pour semer le clivage au sein de l'axe de la résistance dans la région, qui regroupe actuellement l'Irak, la Syrie, le Liban, la Palestine et le Yémen, sans omettre de citer un adversaire politique qui s'active pour former une force internationale de poids, face à l'axe américano-israélo-saoudien, et qui regroupe la Russie, la Chine et la Turquie. Mais les Américains qui ont échoué à frapper cet axe, ont contribué à son renforcement et à la consolidation des liens entre ses composantes. Ainsi, chaque fois que Washington s'emploie sur une scène pour couper les tentacules de la pieuvre iranienne, selon l'expression occidentale, la scène devient pro-iranienne et liée à ce pays d'une manière ou d'une autre.

Quels sont les calculs des axes?

Par contre, la confusion américano-israélo-saoudienne semble claire. Trump n'a trouvé de choix, face à la frappe contre Aramco -ce géant de pétrole dans le monde produisant la totalité de la production saoudienne- que de prendre des positions politiques ostentatoires qui couvrent davantage de chantage financier exercé à l'encontre des responsables saoudiens, qui dissimulent la tête dans le sable, au moment la communauté internationale œuvre pour contenir toute détérioration politico-sécuritaire qui mènerait à une crise internationale.

Sur le plan israélien, Benjamin Netanyahu qui a essuyé un échec lors des élections de la Knesset, tente de contourner son échec par la mise en place d'une coalition ministérielle, pour garantir son maintien au pouvoir, notamment afin d'éloigner le spectre de son incarcération, aux côtés de ses anciens homologues.

Quant au drone américain abattu par les armes iraniennes de défense aérienne et la riposte de la résistance islamique à l'offensive israélienne contre la Syrie et la Banlieue sud de Beyrouth et l'ancrage d'une nouvelle équation dans la confrontation, arrivant à la frappe d’Ansarullah contre les installations pétrolières de Saudi Aramco à Aqbaiq et Khreiss, en plus des frappes précédentes par les drones, ne sont que des preuves sur la cohésion entre les composantes de l'axe de la résistance, face à l'axe adverse.

Les positions annoncées par les responsables en Iran, en Syrie, en Irak, au Liban et au Yémen, ne furent pas de simples déclarations de positions politiques ou médiatiques, mais constituent des preuves selon lesquelles cet axe est rassuré face à toute évolution et prêt à riposter dans tous les domaines, politiques, sécuritaires et militaires.

La diplomatie militaire

En effet, l'Iran a réussi, en tant que commandant de l'axe de la résistance, à imposer une nouvelle équation, à savoir la diplomatie militaire, dont les fruits émergent en ce moment.

Les Etats-Unis avaient recouru à cette équation pour exercer les pressions contre les régimes et élargir son pouvoir dans les quatre coins du monde. Les voilà qui planchent sur la soumission à ce type de diplomatie. En outre, l'Iran qui n'a pas été affecté durant 40 ans par les pressions, les sanctions et le blocus financier, économique et commercial, ne juge pas qu'il y ait des lignes rouges dans le cadre des relations internationales. L'Iran envisage également d'imposer ses décisions par le langage du feu. Ce pays exécute actuellement ses menaces. Tous les pétroliers du Golfe sont menacés d'arrestation. Les objectifs maritimes et aériens hostiles sont exposés au pilonnage et l'Iran n'a point fait de concessions sur ses principes et ses conditions.

L'Iran établit l'équation

Des observateurs notent que Washington a épuisé toutes ses cartes de pression contre l'Iran, le Hezbollah et l'axe de la résistance et dont les objectifs ont échoué en Syrie. Il s'est tenu dans l'incapacité de riposter à la frappe contre son drone  technologique développé. Il s’est mis à l'écart lors la prise pour cible par Ansarullah des pétroliers et des raffineries de pétrole à Younboh, Dammame, dans l'aéroport de Jizane et autres sites.

Les Etats-Unis se tiennent également dans l'incapacité d'agir sur le terrain, en réponse à la frappe menée contre Aramco. Le président américain, Donald Trump, a trouvé ces évènements comme opportunité pour exercer davantage de chantage financier contre l'Arabie saoudite et les pays du Golfe, au moment où les responsables iraniens ont mis en garde contre tout acte américain irréfléchi, dont le ministre des Affaires étrangères, Mohammad Javad zarif qui a affirmé que toute frappe militaire américaine ou saoudienne contre l'Iran mènera à une guerre globale.

Certains jugeraient que les faits se dirigent vers l'escalade, au moins sur le plan politique. Cependant, l'Iran confirme sa capacité à affronter toute urgence. Les observateurs estiment même que Téhéran est dans la position de la partie qui prend l'initiative, qui lance les bombes fumigènes ici, ou des bombes explosives ailleurs, pour signifier aux Américains qu'il n'est plus un destinataire, mais la partie qui établit les équations dans la région. De surcroit, l'Arabie constitue désormais le maillon le plus faible de cette équation, à l'ombre des véritables doutes américains sur la possibilité d'écarter la destruction d'«Israël» en cas de déclenchement d'une guerre, surtout que l'axe de la résistance est désormais le plus puissant en cas de tout développement sur le front régional

La diplomatie ou l'effondrement global

Bien que Riyad ait tenté d'impliquer Washington dans une confrontation militaire dans la région, Trump fut clair dans sa réponse. Il a affirmé que la guerre est la dernière option dans l'attitude contre l'Iran. Pour sa part, Londres, comme tous les pays européens, appelle à la nécessité d'une riposte diplomatique unifiée.

Sur ce, l'administration américaine sera devant deux choix dans la prochaine période:

Ou bien se plier devant la demande iranienne de lever les sanctions comme condition à la reprise des négociations, ou adopter l'option militaire qui signifie une aventure périlleuse, que nulle partie ne peut contrôler ou prévoir les résultats, dans la mesure où toute étincelle provoquerait un incendie croissant qui introduirait le monde dans un cercle incontrôlable. De fait, la frappe d'Aramco n'était qu'un modèle sur ce qui pourrait avoir lieu en matière d'effondrement économique et financier, qui aura ses graves retombées destructives sur la stabilité mondiale.

*Traduit de l’arabe (original)

 

 

 

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