Les attaques israéliennes contre la Syrie : des cibles militaires et des messages politiques
Par Jihad Haïdar - AlAhed
Les dernières attaques israéliennes contre la Syrie ont été menées après le sommet sur la sécurité à al-Qods (Jérusalem), qui a réuni les conseillers pour la sécurité nationale, israéliens, américains et russes. Elles coïncident avec l'intensification du conflit entre les États-Unis et la République islamique d’Iran, et une série de réunions du Conseil des ministres israéliens, portant sur les possibilités d'une dégénération de la situation sécuritaire dans les territoires occupés.
Même si ces attaques font partie de la stratégie «des combats entre les guerres», elles rappellent également plusieurs agressions à grande échelle menées par l'armée ennemie au cours des derniers mois. Il existe de nombreuses similitudes avec celles-ci, tant au niveau de l'étendue géographique, que de la variété des cibles, et de l'ampleur de l'agression.
«Israël» met ces attaques dans le cadre des mesures préventives visant à empêcher la présence de capacités militaires considérables
en Syrie qui pourraient affecter les équations du conflit et renforcer le pouvoir de dissuasion régionale de la résistance. Et d’autre part, d'empêcher le transfert de capacités militaires qualitatives au Hezbollah au Liban, ce qui aboutirait au même résultat.
En ce qui concerne l'impact de cette politique opérationnelle, il suffit de mentionner les déclarations des dirigeants de l'ennemi sur l’évolution des capacités militaires du Hezbollah, quantitativement et qualitativement.
Dans l'arène syrienne, l'ennemi a peut-être réalisé quelques exploits tactiques, mais à «Tel-Aviv», on reconnaît qu’«Israël» n'a pas atteint son objectif stratégique. À cette fin, l'ennemi souhaite utiliser la partie russe espérant qu’elle interagisse avec la demande israélienne d'empêcher un fait accompli militaire et stratégique menaçant la sécurité nationale d'«Israël».
Ce n'est pas un hasard si cette attaque de grande envergure a lieu après le sommet sur la sécurité à al-Qods. Bien que le sommet dépasse ces objectifs, et vise également à neutraliser le côté russe, qui a la capacité de semer la confusion et même d'empêcher l'armée de l'air israélienne de poursuivre ses attaques sur la scène syrienne, comme ce qui s’est passé à la suite de la chute de l’avion russe en septembre dernier, lorsque l’ennemi a été empêché de poursuivre ses attaques pendant plusieurs mois. Cependant, il convient de noter que Moscou souhaite éviter un affrontement avec «Israël», et se met à distance du conflit acharné entre l'axe de la résistance et «Israël». Vu l'ampleur de l'attaque, il était clair que l'armée de l'air israélienne ne se sentait pas menacée par les systèmes de défense antiaériens russes, et manœuvrait en toute confiance.
En ce qui concerne la dimension régionale, l’existence de cibles militaires, et la stratégie de «combat entre deux guerres», n’exclut pas la relation entre les frappes aériennes et les contextes régionaux, au moins au niveau du timing et du rythme, et dans la conscience et les calculs des chefs ennemis. Il est important qu'«Israël» adresse à ce niveau un message dans lequel elle affirme son intention de faire face à l'axe de la résistance et d'être prête à faire face à tout développement sur le terrain. Cependant, il n'en reste pas moins qu'«Israël» conçoit la restauration de l'armée syrienne et la reconstruction de ses capacités comme une menace pour sa sécurité nationale. À cette fin, l’entité mène une guerre (un combat entre les guerres) pour empêcher l'achèvement de cet objectif, en se basant sur l'évaluation des institutions politiques et de sécurité qui se penchent sur les effets et les implications de cette transformation qui modifiera l'équation régionale.