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La mort du président Morsi... une phase critique pour l’Egypte

La mort du président Morsi... une phase critique pour l’Egypte
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Par Ihab Chawqi - AlAhed

La mort subite de l'ancien président égyptien Mohamed Morsi a révélé de nombreuses failles dans un pays si grand et si important que l'Egypte, cet incident aura de lourdes répercussions sur ce pays que tout le monde attend qu’il reprenne son rôle. L'Egypte est absente de la formule régionale bien qu’elle peut assurer l'équilibre de la région en tant que soupape de sécurité empêchant le glissement dans le chaos si elle exerce son rôle juste et rejoint le camp primaire celui du pré-Camp David et du traité sinistre.

Plusieurs points révèlent le déséquilibre que vit l’Egypte :

1- Le non-respect du moment du décès de l’ex-président et le conflit politique qui a survenu entre les parties en rivalité. Dès les premiers instants de l’annonce de la mort de Morsi, les partis adversaires n’ont pas hésité à exprimer leur réjouissance alors que ses partisans ont essayé de tirer parti de la mort de leur chef pour récolter des gains politiques avant même son enterrement !

2- Le conflit a également révélé l'ampleur de la crise politique en Égypte et son intensité ainsi que l'ampleur de la polarisation, non seulement entre les loyalistes du régime et les Frères Musulmans, mais aussi entre les différents partis politiques, dont certains réclamaient le respect de la mort, alors que d’autres ont exprimé leur sympathie bien qu’ils étaient en désaccord avec le président décédé. Ces différences ont dépassé le cadre des divergences politiques atteignant ainsi le stade de conflit et des accusations mutuelles, ce qui révèle la complexité de la scène politique en Egypte et l'absence d'un minimum de compréhension.

3- La situation a également confirmé l’influence croissante des réseaux sociaux, non seulement pour sensibiliser l’opinion publique, mais également pour susciter des conflits, élargir les écarts et maximiser les contradictions.

4- La couverture médiatique officielle était inappropriée, elle s’est limitée à un mépris total de l’incident et la transmission de documentaires rappelant les «crimes» des «Frères musulmans». Comme si les médias étaient confus et attendaient des directifs. Ils se sont mis en suite à attaquer le défunt président, comme s'ils avaient senti la nécessité de se mettre contre la sympathie populaire, ce que nous considérons comme une estimation erronée et contre-productive.

5- D'autre part, les médias des «Frères musulmans» et les pays alliés au groupe ont tenté d'exploiter l'événement politiquement pour accuser le régime de Sisi et tenter de remporter des gains politiques, cela constitue également une évaluation erronée et peut conduire à un résultat opposé, à savoir la disparition de toute sympathie envers le groupe.

Ce que nous évoquons ici, c’est l’avenir de la politique en Égypte et l’impact de son cours actuel sur le futur proche, le régime égyptien et ses médias ont-ils pris exclusivement et sans hésiter la décision de rompre avec les secteurs populaires soutenant le défunt président Mohamed Morsi et les «Frères musulmans» ?

Nous distinguons ici entre l’organisation en telle et les erreurs constatées, et les graves erreurs commises par le défunt président, en premier lieu la rupture des relations avec la Syrie et la résistance et le soutien du terrorisme et du Takfiriste, ainsi que les événements sanglants qui ont suivi, dont il en était en partie responsable. L'hostilité envers certains secteurs populaires est-elle une question de sagesse et de sécurité ? Le régime au pouvoir a-t-il pris la décision d’adopter cette voie ?

La voie adoptée par les médias et les déclarations officielles, qu’elles reflètent ou pas la décision du régime en place, mènent à la séparation, à l'hostilité croissante et peut-être à la violence et aux représailles.

Une autre question concerne les forces politiques : ces forces sont-elles obligées d’adopter la même position que le régime ou existe-t-il une voie politique sage pouvant gérer correctement les divergences tout en prenant en compte la rigidité des forces politiques sans aboutir à un modèle démagogique grossier ?

Les secteurs populaires en Égypte sont divisés entre les sympathisants du défunt président -qui comptent ceux qui étaient opposé à son pouvoir- en raison des circonstances de la mort, et de la détention, ainsi que la durée du procès, et les vastes secteurs non-sympathisants. Bien que la plupart des secteurs sympathisent avec les circonstances du décès de l’ex-président Morsi et considèrent la réjouissance face à la mort comme une grande maladresse loin de la culture dominante en Égypte.

 

Le régime commet des erreurs majeures : les longs procès absurdes, aux connotations différentes pouvant être compris par les ennemis du régime comme une crainte ce qui encourage l’opposition à poursuivre ses actes. Alors que d’autres le comprennent comme l’attente d’un compromis… ces nombreuses interprétations dues à l'absence d'informations, peuvent être très dangereuses. Comme ci que ce qui est demandé c’est la poursuite du chaos, de l’hostilité et de la menace!

Et ce qui nous occupe, c’est le peuple et les forces politiques pouvant guider ce peuple : existe-t-il une ligne de démarcation entre la manipulation politique et la rivalité populaire ? Existe-t-il des frontières entre l'éthique et la culture générale provenant de la religion et des valeurs et entre les différences et rivalités politiques?

On peut dire que l'affaire a dépassé le cadre de la politique et a pris la forme de vengeance sanglante après les affrontements sanglants ayant causés des décès. Mais il serait bon d’éviter les maux qui se produisent ici et d'empêcher la colère sanglante dans le contexte de l'hostilité croissante et de la polarisation dues à la mort du président Morsi, cet incident n’est que la scène d’ouverture qui prévoit des scènes encore plus graves, à ce stade n’est-il pas nécessaire d’être plus vigilant et de s'arrêter pour prendre le souffle et gérer différemment la situation?

 

 

 

       

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