«Israël» prévoit une incursion dans le mont Hermon : les combattants en Cisjordanie dans la prochaine guerre ?
Par Firas al-Shoufi
Du mont al-Rayhan, l'un des leaders de la résistance confirme que le Hezbollah est prêt à affronter toute nouvelle agression israélienne contre le Liban. La guerre est inévitable, déclare le commandant militaire, révélant les intentions israéliennes d'avancer vers le mont Hermon et le «secteur est» du sud. Mais la résistance a prévu des surprises à l'ennemi, sous chaque arbre et chaque pierre, partout où se trouve l’ennemi.
«Cela aurait été plus facile pour nous si nous avions versé sur tout le territoire du sud de la TNT explosive de 10 cm d'épaisseur au lieu de tous ces efforts que nous avions déployé en plaçant des embuscades et des engins explosifs tout au long du territoire, préparant la prochaine guerre contre Israël», une affirmation faite par l’un des commandants de la résistance au mont al-Rayhan, expliquant à ses invités au «camp Jabour» les préparatifs à la prochaine guerre prévue contre l’ennemi israélien dans le sud du Liban.
Le commandant, âgé de 50 ans, à la barbe légèrement poussée, un peu grisâtre, son caractère calme et sobre dissimule ses longues années d’expérience dans la lutte contre l’occupation israélienne au Sud-Liban et contre les groupes terroristes en Syrie.
Ici, au mont al-Rayhan, au sommet du dernier nœud de la chaîne de montagnes du Mont-Liban, se fusionne la région Iqlim al-Tuffah à l'ouest avec la vallée de la Békaa à l’est. Sous une large tente militaire camouflée, Taoumât Nîha apparait à l’ouest et sous la falaise de la montagne au nord-est se situe Mashgharah. Les empreintes du martyr Imad Mughniyeh sont toujours gravées dans l’esprit de cette région, il avait personnellement supervisé la mise en place dans cet endroit même, où l’armée d’occupation israélienne avait subi de lourdes pertes, un camp d’entraînement après la guerre de juillet 2006, le camp porte le nom du petit lac Jabour au sommet de la montagne.
«La guerre est inévitable, et c’est sur cette base, que nous nous préparons», a déclaré le commandant militaire alors qu’il ajustait sa casquette couleur olive, qui suivait le treillis militaire qu’il portait. Pour cet homme, le camp Jabour n’est pas seulement un camp militaire avancé dans le nord de la région du Litani ayant une importance géostratégique, mais également un atelier de courage et d’héroïsme, des centaines de martyrs sont passés par là. Ce camp forme encore chaque année des milliers de combattants de la résistance, envoyés ensuite vers différents fronts, chacun selon ses compétences et son rôle. C’est là, dans cet espace géographique, que l'ennemi israélien a subi de lourdes pertes, le forçant à accélérer son retrait de la région de Jezzine et ses alentours, puis au retrait du sud Liban sous l’ampleur des opérations militaires d'envergure de la résistance, à Rayhan, dans les casernes Ayshiyyeh, à Kfarhouna, à Aramta, à Bier Kalab et à Soujoud. Le commandant rappelle un incident très intéressant, lorsqu'un combattant de la résistance s’été avancé vers Soujoud, les membres du groupe israéliens n’avaient pas remarqué son arrivée, il s'est donc battu avec l'un des soldats ennemis, il l’a frappé sur le visage et s’est ensuite retiré.
Le commandant du camp a commenté la guerre menée contre les partisans de la résistance dans une tentative de les provoquer et les inciter à se retourner contre le Hezbollah et ses dirigeants, notamment à travers les sanctions et la diffamation. En réponse aux rumeurs prétendant que les partisans de la résistance se lassent des combats, le chef militaire a dévoilé que plus de deux mille jeunes de la nouvelle génération ont rejoint le camp d’entrainement ces derniers mois.
Le leader poursuit ses explications, alors que derrière lui se trouve un large tableau sur lequel était inscrit des notes concernant le danger du téléphone portable, et comment cet appareil espionnait le combattant, enregistrant constamment son mouvement. Au lendemain de la guerre de juillet, les travaux ont commencé sur le terrain dans le camp de Jabour qui s’est rapidement transformé en zone de manœuvre simulant des petits terrains de batailles, avec des champs de tirs et de petits bâtiments où des manœuvres de combat se déroulent.
Evoquer les combats dans les zones rurales, ouvre le débat sur l'expérience gagnée par la résistance dans les combats en Syrie. Le commandant du camp, a souligné que la participation aux combats aux côtés de l'armée syrienne contre les groupes takfiri, a permis aux combattants de mener des manœuvres réelles et d’acquérir une performance unique qu’aucun entrainement ne pouvait offrir. «Le combat des groupes extrémistes en Syrie semblait pour nous un grand camp d’entrainement. Il est vrai que la résistance a payé un prix élevé, un grand nombre de martyrs et de blessés, mais nous avons contribué à l’échec du projet de la destruction de la Syrie et nous avons gagné une expérience militaire qui nous permettra de combattre dans toutes sortes d'endroits face à toute sorte d’armes, et les israéliens découvriront bientôt lorsqu’ils essayent d'attaquer le Liban, les expériences et la formation que nous avions gagnées».
Le chef donne un exemple de la guerre de juillet 2006, de Wadi Al-Hujeir en particulier. L'armée d'occupation avait préparé un plan militaire et avait établi une protection par balle de trois kilomètres de long. De leur côté, les résistants ont utilisé la portée maximale des missiles Cornet, un peu moins de 5 km, et ont détruit les chars israéliens. «Grâce à la volonté de Dieu lors de la prochaine guerre, nous ciblerons les chars à partir d’une distance encore plus grande».
La guerre sur le mont Hermon et le secteur est
Au cours de la conversation, le commandant militaire a révélé une réunion tenue il y a environ un mois entre le secrétaire général du Hezbollah, sayyed Hassan Nasrallah, et le corps militaire de la résistance. Le commandant du camp, sans rentrer dans les détails, transformait brillamment certaines informations en problématiques. «Qu’est ce qui empêche de briser les défenses de l'armée ennemie ?» cette question a été suivie d’un petit sourire intentionnel, puis il se demanda, «qui a dit que quelques combattants bien informés du déploiement de l’armée ennemie dans la prochaine guerre au nord de la Palestine, ne pourront pas s’infiltrer en Cisjordanie ?»
A partir des messages indirects, le commandant s’est procédé à la dissection de l’armée israélienne, et des forces déployées dans le nord de la Palestine occupée, sur le front libanais et sur le front du Golan occupé. Le suivi attentif de la «manœuvre du légionnaire», préparé cette année par l’armée d’occupation, et le mouvement des forces et des équipes ont conduit à une certaine conclusion :
Tout d'abord, l'armée israélienne a délibérément transféré les équipes de réserve vers ce qu'on appelle le secteur occidental face au Sud Liban, ce qui signifie que l'ennemi après les pertes subies dans cette région, ne pense plus à mener des actions dans cette zone. Deuxièmement, l'armée d'occupation a déployé des forces dans le secteur est, à l’est de Bent-Jbeil vers le mont Hermon, mettant toute la force blindée, les «Merkava» et les «Tiger» sur ce front, ce qui signifie que l'ennemi mise sur la possibilité de pénétrer dans ce secteur. Cette dernière information a deux significations, la première est que l’ennemi compte sur les voies du mont Hermon qui relie les fronts libanais et syriens, se basant sur le faible potentiel des préparatifs dans cette région en raison de la nature aride qui caractérise ces voies. Deuxièmement, il compte sur la composition multi-démographique de la région qui rend difficile d'opérer librement pour les résistants.
Le chef sourit à nouveau, et reprend ce qu'il a dit au début de la réunion, que la résistance préparait des surprises pour l’ennemi : «Israël doit s’attendre à des surprises sous chaque arbre et sous chaque rocher».
Source : Al-Akhbar, traduit par l’équipe du site