L’AUB interdit à un expert en politique de prendre part au débat de la BBC

Nour Rida*

L'Université américaine de Beyrouth, qui se considère comme un sanctuaire pour la liberté de pensée au Moyen-Orient et prétend offrir une plate-forme pour la liberté d’expression, vient d'interdire à un expert en politique de participer au débat de la BBC le 8 mars dans son enceinte.

Cet incident est une preuve évidente que l'Université américaine de Beyrouth est juste une autre institution américaine de nature autoritaire qui agit contre la liberté d’expression.

Dans la perspective des premières élections législatives libanaises depuis près de dix ans, la BBC a décidé d’organiser une rencontre pour plusieurs analystes, experts politiques et commentateurs pour prendre part à son débat sur les questions mondiales afin d'explorer les relations politiques libanaises avec les pays voisins.

Le débat intitulé «Vue de Beyrouth: l’impact du conflit irano-saoudien», la BBC avait invité le professeur à l'Université de Téhéran et l’analyste politique indépendant, Docteur Mohammad Marandi, mais l'administration de l'AUB a informé la BBC samedi dernier, qu'il n’était pas autorisé à participer au débat qui aura lieu dans l’enceinte de l'AUB.

Le site Al-Ahed a contacté le Dr. Marandi, qui a commenté les faits disant: «J'étais très surpris d'avoir été exclu du débat et l'AUB a déclaré que je ne pouvais pas participer à la conférence bien que tous les autres conférenciers saoudiens et libanais y avaient le droit. Ce qui était également très surprenant, c'est que, la BBC était contrainte de se soumettre à la volonté de l'AUB, alors qu’elle m'empêche de parler. Je pense qu'il est inacceptable que l'AUB puisse imposer ses conditions aux débats et aux conférences, et je pense que la BBC, ou tout autre média ou organisation médiatique, devrait trouver cela complètement intolérable et inacceptable et qu’elle devrait changer le lieu». Dr. Marandi a également souligné que «les Américains qui prétendent défendre la liberté d'expression et la démocratie, sont ceux qui empêchent clairement la liberté de parole et refuse que des idées différentes des leurs soient entendues.»

«Ce qui me surprend encore plus, c'est que j’ai visité l’AUB en 2011 et 2012, et que j'étais aux Etats-Unis pour mon congé sabbatique de l'Université de Téhéran et que je suis né là-bas, donc si AUB ne peut tolérer la présence d’une personne née aux États-Unis, au poste d’universitaire et qui était auparavant invité dans son enceinte, alors que reste –t- il du débat? » s’est-il demandait.

Ironiquement, le site officiel de l'AUB déclare que: «L'Université croit profondément et encourage la liberté de pensée et d'expression et cherche à promouvoir la tolérance et le respect de la diversité et du dialogue.»

*Article traduit de l'anglais (original)