Sayyed Hassan Nasrallah: Un leader stratégique aux yeux de l’Occident et d’«Israël»
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Par AlAhed
Vêtu d’un turban noir, et d’une robe fluide, sayyed Hassan Nasrallah a attiré l’attention par son aura difficile à ignorer. Son éloquence coupe le bruit, et son charisme attire à la fois les admirateurs et les adversaires vers son orbite. Un sourire captivant masquait sa détermination inébranlable- une détermination qui lui a consacré une des figures les plus polarisantes de l’histoire moderne du Moyen-Orient.
En tant que secrétaire général de Hezbollah, sayyed Nasrallah a inspiré ses partisans par une dévotion farouche, et par des mesures équivalentes de peur et du respect de la part de ses ennemis. Pour ses partisans, il était une lueur d’espoir, et un stratège au génie exceptionnelle dont les paroles fournissent de la force face à l’adversité.
Pour ses détracteurs, il était un adversaire dangereux, et un symbole de défi et de résistance doté d’une capacité mystérieuse à remodeler le champ de bataille, à la fois politique et militaire.
Les agences de renseignements et les Think Tanks occidentales ont suivi chacun de ses mouvement, tout en disséquant ses discours, ses décisions, et ses alliances.
Bien que les luttes et les liens armées du Hezbollah avec l’Iran aient été largement condamnés, mais le génie tactique et la détermination inébranlable de sayyed Nasrallah lui ont valu un respect à contrecœur, même parmi ses ennemis les plus féroces.
Sous sa direction, le Hezbollah a passé d’un mouvement de résistance à une force politique et militaire dominante, tout en remodelant le paysage du Moyen-Orient d’une manière qui s’est étendue bien au-delà des frontières du Liban.
Derrière l’ombre d’une vive opposition se cache une vérité indéniable: Sayyed Nasrallah était un personnage qui défiait les pronostics, brisait les moules, et exigeait de l’attention. Son nom a été toujours prononcé avec autant de révérence que de répulsion, et son héritage a toujours causé de turbulence et de transformation. Sayyed Hassan Nasrallah s’est imposé comme une force qui ne peut pas être oubliée dans la politique tempétueuse du Moyen-Orient.
Jeunesse et ascension vers le leadership
Sayyed Nasrallah est né à Bourj Hammoud, au Liban, en 1960, dans une famille chiite modeste. Les conflits politiques et sectaires qui ont défini le Liban, ont souligné ses premières années. En tant un jeune homme, il s’est impliqué dans les mouvements islamiques, et il a étudié à Najaf, en Irak, avant de retourner au Liban, et de rejoindre le Hezbollah au début des années 1980.
Après l’assassinat de sayyed Abbas Al-Moussaoui, l’ancien dirigeant de Hezbollah, lors d’une frappe aérienne «israélienne» en 1992, sayyed Nasrallah a été choisi pour lui succéder.
Sa nomination a marqué un tournant pour le Hezbollah. Sous le leadership de Nasrallah, l’organisation s’est modernisée, et a renforcé ses capacités militaires, et a étendu son influence politique. Il a transformé le Hezbollah d’un groupe de résistance en une force militaro-politique hybride, capable de mener une guerre conventionnelle et asymétrique à la fois. Le journaliste et l’analyste militaire «israélien» Ronen Bergman a mentionné dans «Rise and kill First», que «Nasrallah est un homme de patience et de calcul. Il joue le long jeu, en pensant toujours à plusieurs pas d’avance» (Bergman, 2018).
Leadership stratégique pendant la guerre de 2006
La guerre de 2006 a été un des moments les plus déterminants du leadership de sayyed Nasrallah, au cours de laquelle le Hezbollah a résisté pendant 34 jours de bombardements «israéliens» intensifs. Dans leur livre «34 jours», les analystes militaires Amos Harel et Avi Issacharoff ont signalé que: «Israël», Hezbollah, et la guerre au Liban, ont souligné que les décisions stratégiques de sayyed Nasrallah étaient cruciales pour la résilience du Hezbollah: «La capacité de Hezbollah à maintenir sa structure militaire sous un feu nourri est une preuve de la planification méticuleuse de Nasrallah, et de sa capacité à s’adapter sous la pression» (Harel et Issacharoff 2008).
Les discours de sayyed Nasrallah pendant la guerre ont démontré encore une fois sa capacité à contrôler le récit. Sa fameuse déclaration «Israël est plus faible qu’une toile d’araignée» a résonné partout dans le monde arabe, en renforçant l’image du Hezbollah comme une force capable de défier l’armée «israélienne». Sa stratégie de guerre de l’information a effectivement sculpté la perception du public, à tel point que même les responsables de la défense «israélienne» ont admis avoir sous-estimé la capacité du Hezbollah à influencer l’opinion.
Communication charismatique et perception du public
Sayyed Nasrallah était largement reconnu comme un maître orateur qui a captivé l’audience partout à travers Liban, et au-delà de Liban. Contrairement à de nombreux dirigeants qui se sont distanciés du public, sayyed Nasrallah s’est délibérément présenté comme un homme du peuple. Ce lien avec les citoyens ordinaires l’a élevé au rang d’une figure vénérée, même parmi ceux qui ne s’alignaient pas pleinement sur l’idéologie du Hezbollah.
Dans «Inside Lebanon: Journey to a shattered land», Noam et Carol Chomsky ont remarqué que: «Contrairement à plusieurs leaders régionaux, Nasrallah s’adresse directement aux préoccupations de son peuple, en s’adressant à lui avec sincérité, et avec une compréhension approfondie de ses luttes» (Chomsky et Chomsky, 2007).
Robert Fisk, le correspondant de guerre britannique, qui a interviewé sayyed Nasrallah plusieurs fois, l’a décrit comme «l’un des leaders les plus disciplinés, et les mieux prépares dans la région» (The Independent, 2006). Fisk a noté que la capacité de sayyed Nasrallah à analyser les évènements, à articuler la position du Hezbollah, et à délivrer des messages puissants faisait de lui un leader particulièrement efficace.
Engagement et sacrifice personnel
Les sacrifices personnels de sayyed Nasrallah ont renforcé sa crédibilité en tant que leader. Contrairement à de nombreuses personnalités politiques qui ont restés éloignées des réalités de la guerre, il était profondément investi dans la lutte du Hezbollah.
En 1997, Hadi Nasrallah, son fils aîné, est tombé en martyre lors d’un affrontement avec les forces «israéliennes». Au lieu de montrer cette perte uniquement dans le cadre d’une tragédie personnelle, Nasrallah l’a présentée comme un symbole de son engagement envers la cause de Hezbollah. Ehud Yaari, le journaliste «israélien» a signalé dans «The Jerusalem Report» que: «La décision de Nasrallah d’envoyer son propre fils au combat n’était pas seulement un acte de sacrifice personnel, mais un message adressé à ses partisans: il n’était pas au-dessus de la lutte, il en faisait partie» (Yaari, 1998)
L'expansion politique et sociale du Hezbollah
Sous la direction de sayyed Nasrallah, le Hezbollah est devenu plus qu’une organisation militaire. Il est devenu un acteur politique clé au Liban, remportant des sièges parlementaires, et des postes ministériels. Le Hezbollah a également investi dans les services sociaux, en créant des hôpitaux, des écoles, et des programmes sociaux destinés à soutenir les communautés marginalisées.
L'ancien officier de la CIA Robert Baer, a reconnu le double rôle du Hezbollah dans le diable que nous connaissons: «Le Hezbollah sous la direction de Nasrallah fonctionnait comme plus qu’une milice; c’était un gouvernement au sein d’un gouvernement, fournissent des services là où l’État libanais avait échoué» (Baer, 2008).
Respect des adversaires
Bien qu’il soit un adversaire d’«Israë»” et des États-Unis, le génie stratégique de sayyed Nasrallah était respecté aussi bien par les responsables militaires que par les analystes. L’ancien chef du «Mossad» Meir Dagan, a admis que: «Nasrallah est peut-être l’ennemi le plus intelligent auquel Israël ait été confronté au cours des dernières décennies» (Haaretz, 2011).
Seymour Hersh, le journaliste américain, a résonné un écho à ce sentiment dans The New Yorker: «Nasrallah a démontré une capacité remarquable à naviguer dans la politique régionale, en maintenant l’indépendance du Hezbollah tout en forgeant des alliances stratégiques» (Hersh, 2008).
Le martyre de sayyed Nasrallah, et son héritage
Le 27 septembre 2024, sayyed Nasrallah a été assassiné lors d’une frappe aérienne «israélienne», marquant un tournant pour le Hezbollah et l’ensemble du Moyen-Orient. La perte d’un leader doté d’une telle profondeur stratégique, et d’un tel soutien d’une base populaire a laissé l’avenir de Hezbollah incertain.
Mais même dans sa mort, son héritage persiste, comme l’écrivait Yossi Melman, l’analyste de sécurité «israélien»: «Nasrallah était un ennemi, mais ce n’était pas un ennemi ordinaire. Il était l’un des esprits les plus vifs que nous ayons jamais rencontrés» (Melman, 2024).
Sayyed Hassan Nasrallah était une figure polarisantes, mais indéniablement influente. Sa clairvoyance stratégique, ses compétences de communication exceptionnelles, et son engagement inébranlable envers sa cause lui ont valu le respect, même de la part de ses adversaires. Les analyses provenant de sources «israéliennes» et occidentales accentuent son impact en tant qu’un des dirigeants les plus redoutables de l’histoire moderne du Moyen-Orient. Même après son martyre, l’héritage de sayyed Nasrallah continue de façonner la dynamique politique et militaire de la région.