Responsable humanitaire à Sanaa: la situation se détériore à tous les niveaux
Le problème du déplacement est un problème catastrophique à l’échelle mondiale et la situation se détériore à tous les niveaux et le nombre de personnes touchées par ce problème augmente de plus en plus, les chiffres se sont multipliés, a déclaré le directeur du comité national pour les affaires humanitaires à Sanaa Abdulwahab Sharffeddin lors d’un entretien avec l’agence de presse U-News.
«Nous souffrons toujours de ce problème en l'absence de la coordination et de toute réaction de la part des organisations internationales: lorsque nous parlons du rôle des organismes internationaux, nous ne leur imposons aucun fardeau, mais nous sommes membres des Nations Unies qui ont de leur part des droits et des engagements. Ils n’ont pas accompli leurs obligations comme il le faut, ce qui a causé le transfert de la Banque centrale et a aggravé la situation économique, et la délivrance des ports terrestres, aériens et maritimes" a ajouté, Sharffeddin.
S’adressant à la communauté internationale, le directeur du comité nationale pour les affaires humanitaires à Sanaa a noté «Nous disons aux personnes concernées et à la communauté internationale qu’ils sont la principale cause de l'aggravation de la situation humanitaire au Yémen et s’ils ne sont pas jugés et tenus responsables par les pays du monde, ils seront condamnés et jugés par la mémoire de l’histoire, c’est pourquoi il est nécessaire de chercher une vision internationale commune pour régler cette catastrophe humanitaire».
Signalant que «Les chiffres sont en augmentation continue, nous parlons de 60 000 familles déplacées et de plus de 75 000 familles de pauvres et de marginalisés, les fonctionnaires de l'Etat ont rejoint ces chiffres, parce qu’ils ont été obligés de se déplacer suite au déplacement de la banque».
Il a noté qu’ « il y a une augmentation remarquable du nombre de déplacés dans la province de Taez, il y a près de 16 milles familles et le flux des migrants est encore très important ainsi que dans certains départements de Hodeidah et Mareb et Al-Jawf. Le problème n'est plus lié au désastre de la guerre seulement, mais s’est transformé en un désastre politique avec l’absence de tous les besoins vitaux élémentaires. Le déplacement contient un certain nombre de normes et la guerre a pris l’allure d’une agression économique et d’un déplacement forcé de la population des provinces du sud et de la province de Taez ».
«Nous sommes préoccupés par les affaires humanitaires et les personnes déplacées vers la capitale viennent de toutes les régions du pays où il y a des affrontements militaires», a déclaré Sharafuddin.
«Il y a un grand manque dans les besoins humanitaires, et nous n'avons aucune ressource pour servir les personnes déplacées à l'exception de quelques organisations internationales.» Ajoutant que «le travail se base sur l’aide des personnes déplacées et le travail humanitaire, et le gouvernement est le premier responsable de cette affaires, viennent ensuite les initiatives communautaires».
Nous sommes opprimés et nous vivons dans une situation humanitaire critique et nous devons supporter cette situation
«Nous avons eu un grand nombre de personnes déplacées dans la capitale Sanaa, les unités déplacées ont été intégrées au comité national des affaires humanitaires et nous prenons en charge tous les groupes de gens non seulement les personnes déplacées, mais aussi les vieux, les veuves, les handicapés, et les plus démunis».
«Des critères ont été établis pour identifier les personnes déplacées», a déclaré Sharafeddine dans un entretien accordé à l’agence de presse U-News. «Nous parions sur ce peuple et nous disons aux déplacés que leur patience et leur fermeté sont aussi importants que la fermeté et la patience des combattants sur les fronts.»
«En ce qui concerne la santé, nous coordonnons avec les hôpitaux et les centres gouvernementaux pour qu’ils puissent recevoir les personnes déplacées, nous avons également fait des arrangements avec les hôpitaux privés pour obtenir des subventions pour les personnes en déplacement».
«Nous avons pris rendez-vous avec le syndicat du secteur privé pour discuter des subventions gratuites, et certains centres médicaux ont répondu à cette demande et d'autres ont montré une grande coopération», a déclaré Sharafeddin. «Nous vivons dans l’oppression et nous sommes dans une situation humanitaire critique et nous devons rester fermes».
«Nous avons mis en place des centres pour l'accueil des patients atteints de maladies chroniques et il y a plusieurs organisations internationales qui ont montré un intérêt à ce centre».
Nous avons plusieurs projets liés au travail, à la formation, à la réhabilitation et à l'implication des personnes déplacées dans la société. "Tout ce qui se passe dans la région du sud se reflète sur la région du nord et vice versa, lorsque les régions du nord ont subi des conditions difficiles nous les avions recueillis».
"Les derniers événements à Aden ont entraîné le déplacement de nombreuses familles vers la capitale, nous les avons reçues même tout en sachant que certains membres de ces familles combattent contre nous au front dans les rangs des forces de la coalition", a ajouté Sharafeddine dans un entretien avec l'agence de presse.
"Nous avons appris à coordonner avec les dirigeants des différentes régions pour enregistrer toutes les personnes déplacées vers la capitale."
«Quand nous avons appris qu'il y avait une aide humanitaire de la part du Roi Salman Centre vers les autres régions, nous étions optimistes que les Yéménites qui ne font pas partie des régions appartenant à l’armée et aux forces populaire auront de quoi vivre, mais il s'est avéré que ces aides ne sont que des prétentions, et des propagandes médiatiques, en faveur des pays de la coalition, qui se présentent comme des Etats charitables.»
«Nous avons plusieurs projets liés aux offres d'emploi, à la formation, la réhabilitation et l'intégration des personnes déplacées dans la société, pour leur procurer des moyens de subsistance.» Ajoutant «nous remercions les déplacés, pour leur fermeté, leur résistance, et leur patience, face au défi actuel et à l’arrogance, nous remercions la communauté de Sanaa et la société yéménite. »
Source : U-News, traduit par l'équipe du site