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C’est ainsi que les prisonniers palestiniens paient le prix de leur «séjour» en prison!

C’est ainsi que les prisonniers palestiniens paient le prix de leur «séjour» en prison!
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La finance israélienne a émis des réserves sur le projet de loi en raison de l'avantage économique des allocations réservées aux prisonniers (IB-er).

 «Le plaisir est un processus de contradiction, et non pas d'intensité, de rapport non pas de dimension. Celui qui passe sa vie dans les ténèbres d'une cellule, contemplant un rectangle de soleil découpé en carreau par les barreaux de la fenêtre à une heure précise, passant de l'intrusion à l'évaporation invisible peut se sentir comme un homme paresseux qui se fait bruler le corps sur une plage pleine de gens».
(Journal d'un petit bourgeois entre deux feux et quatre murs, Regis Dubray)

C’est ainsi que les prisonniers palestiniens paient le prix de leur «séjour» en prison!

Il est difficile, peut-être pour ceux qui vivent en dehors de la prison, de comprendre le sentiment de plaisir que Dubray a pu atteindre. Il est difficile de comprendre comment un morceau de pain se transforme en un moment –après avoir été privé de sucre pendant longtemps- en une joie ou un simple plaisir qui bouge entre les mâchoires à la sensation d’un gâteau recouvert de rhum! Mais pour ceux qui ont passé leur vie en captivité, comme Dubray, ces sentiments sont peut être devenus une évidence. Ironiquement, l'écrivain et le révolutionnaire français n'était pas marié et n'avait pas d'enfants. Ceux-ci occupent une grande partie de la vie et des préoccupations des prisonniers, et c’est le cas des prisonniers palestiniens.

C’est parce qu'ils sont ainsi, ils sont alors perçus, du point de vue de l'occupation, comme l'un des points faibles sur lequel ils peuvent jouer. En conséquence, les législateurs israéliens visent à cibler la vie du prisonnier à l’extérieur. La dernière invention israélienne à cet égard est un projet de loi visant à priver les familles des prisonniers et des martyrs des allocations et les transformer en indemnisations pour «ceux qui ont été touchés par les opérations terroristes».

Pourquoi les allocations?

Le combattant prend à son propre compte la responsabilité d '«éclairer les ténèbres» à la place des autres qu’ils soient «présents ou absents» conscient que sa décision, de mener une opération de résistance, peut se terminer par la mort ou la détention. Avant d'atteindre le «dernier moment», il doit avoir soigneusement réfléchi à la question «et ensuite?», Une question qui peut produire un nombre infini de réponses, car ce moment va tout changer.

Une fois que le militant est arrêté, la vie de ses parents et de ses proches devient un véritable enfer, des interrogatoires, des fouilles, des interpellations qui ne s’arrêtent pas. Dans les cas extrêmes, les maisons sont démolies, leurs habitants sont déplacés et ils sont privés des droits humains les plus élémentaires. Dans ce cas, un organisme devrait assumer la responsabilité d'assurer un niveau de vie décent à ces familles.

Dans le cas palestinien, cet organisme est le ministère des Finances, qui finance les allocations des prisonniers à partir des taxes perçues des Palestiniens. «Ces allocations sont versées mensuellement aux familles des détenus, à leurs femmes et enfants, afin d'assurer une vie familiale digne qui les empêche d'être démunis», explique Abu Atwan, directeur du comité des affaires des prisonniers à Bethléem, ajoutant que «la somme versée est symbolique et non pas comme le prétend l’occupation israélienne».

Selon les documents consultés par le journal Al-Akhbar, chaque prisonnier palestinien condamné pour une période d'un à trois ans reçoit une allocation mensuelle de 368 dollars, et 90 dollars pour l'épouse et 16 dollars pour chaque fils mineur. Si le prisonnier est un habitant de la ville d’al-Qods il reçoit 90$ en plus, et s’il vient des territoires occupés en 1948, il reçoit 130$ en plus. L'allocation mensuelle augmente graduellement au fur et à mesure que la peine augmente, mais le maximum que peuvent recevoir les familles de ceux qui sont condamnés aux plus longues peines (30 ans et plus) est 3 000 $ par mois.

Il s'agit d'un simple «soutien financier» symbolique que les prisonniers reçoivent comme allocations que l'occupation veut confisquer sous prétexte qu'il «encourage le terrorisme». Le Comité ministériel a ratifié un projet de loi qui demande de confisquer ces allocations, selon ce projet l'autorité palestinienne doit présenter un rapport annuel concernant le montant des allocations transférées aux familles des prisonniers et des martyrs, principalement à partir des recettes fiscales transférées par les autorités de l'occupation à l'Autorité en vertu des Accords d'Oslo et de Paris. L'objectif du rapport annuel demandé par le ministre de la Sécurité, est de déduire la valeur de ces allocations des recettes fiscales données à l’autorité palestinienne et qui font partie des droits des Palestiniens qui ont été retirés des revenus des Palestiniens.

La cantine: Buffet Intercontinental

Alors que les allocations des prisonniers sont versées aux comptes de leurs proches dans les banques, les détenus de leurs coté touchent environ 100$ par mois, selon Abu Atwan. A la porte des prisons, la scène familière est celle des mères ou des épouses suppliant les geôliers de leur permettre de donner des vêtements et des besoins nécessaires à leurs proches détenus, l’administration pénitentiaire refuse toujours ces demandes, dans le but de les humilier et les insulter et laisser les prisonniers en manque, alors que la cause majeure de ce refus est purement économique. Les avocats des prisonniers disent que les bénéfices du commerce de la «cantine» à l'intérieur des prisons sont estimés à plus d'un million de shekels par an, financé principalement du Trésor général palestinien, et le comité des affaires des prisonniers.

La Cantine est gérée uniquement par des compagnies israéliennes, et aucun produit palestinien n'est autorisé à entrer. Les prix sont «hallucinants» par rapport aux prix réels hors de la prison. Bien que les accords internationaux et les traités obligent l’administration pénitentiaire à subvenir aux besoins essentiels des détenus, le prisonnier palestinien est obligé de payer les frais de sa captivité!

En conséquence, le prisonnier achète de la cantine les détergents, du papier hygiénique, des vêtements, de la nourriture et des boissons à cause de la mauvaise nourriture et du peu qu’il lui est présenté. Quant aux prisonnières, elles achètent même de la «cantine» les serviettes hygiéniques par l’argent transféré. Comme les prix à l'intérieur de la prison sont trois fois plus élevés qu'à l'extérieur, les prisonniers dépassent toujours le montant de leur allocation mensuelle.

Dans ce cadre, le ministère israélien des Finances a émis des réserves sur le projet de loi présenté par le ministre de la Guerre, Avigdor Lieberman, après une révision juridique du projet, plusieurs remarques ont été émises concernant un certain nombre de points. La raison n'est surement pas, «humaine», mais concernant les avantages économiques des allocations des prisonniers pour «Israël».

Lieberman transforme la «menace» en une «opportunité»

Le moindre qui puisse être dit contre cette loi est que c'est un nouveau crime contre les prisonniers, parce qu'elle légitime la privation de leurs droits fondamentaux. Lieberman et tous ses prédécesseurs sont des «macho». Le but du projet de la loi présentée est de piller les allocations pour financer les tribunaux israéliens contre l'Autorité palestinienne et les auteurs des opérations de résistance, soutenir des projets qui renforcent la lutte contre le «financement du terrorisme» ainsi que l’amélioration des infrastructures des villes israéliennes.

Selon les dernières données publiées par le ministère israélien de la Sécurité, les sommes versées par les finances palestiniennes aux familles des prisonniers et des martyrs atteignent 345 millions dollars par an. L’année dernière seulement, l’Autorité palestinienne a versé au comité des prisonniers palestiniens, et aux familles des martyrs et des prisonniers et des blessés près de 200 millions de dollars, ce qui vaut environ 7% du budget annuel de l'Autorité.

Avec la ratification du projet de loi en vue de le présenter devant le «Knesset» pour un vote, Lieberman a signalé sur son compte tweeter que: «Nous allons bientôt mettre un terme à cette farce, ridicule ... les salaires des saboteurs que nous prendrons seront utilisées pour prévenir le terrorisme et le financement des victimes».

Article paru dans le quotidien libanais Al-Akhbar, traduit par l’équipe du site

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