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La fin du rêve israélien de zone tampon au Golan occupé

La fin du rêve israélien de zone tampon au Golan occupé
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   Par Samer R. Zoughaib

La chute de la poche de Beit Jin, contrôlée depuis des années par les groupes extrémistes, près du Golan, permet de sécuriser définitivement la frontière libanaise et brise le rêve israélien d’établir une zone tampon le long du plateau syrien occupé par «Israël».

La fin du rêve israélien de zone tampon au Golan occupé

La prise de la poche de Beit Jin, située dans un triangle entre la frontière syro-libanaise et le plateau du Golan occupé par «Israël» en 1967, est une victoire stratégique qui permet de réaliser deux objectifs. Premièrement, elle sécurise définitivement la zone frontalière, notamment au niveau de la localité libanaise de Chebaa. Désormais, les groupes armés extrémistes, conduits par l’«ex-Front al-Nosra», n’ont plus aucun contact avec les rassemblements de réfugiés syriens installés à Chebaa et à Kfarchouba, et dont le nombre avoisinerait les 25000 personnes. Deuxièmement, et c’est le plus important, la chute de Beit Jin brise définitivement le rêve d’«Israël» d’établir le long du Golan une zone tampon, contrôlée par des groupes armés qui lui sont proches, afin d’éloigner les troupes syriennes et celle du Hezbollah du plateau occupé.

La poche de Beit Jin, adossée au flanc sud-est du mont Hermon (Jabal al-Cheikh), était, en effet, une pièce-maîtresse du plan pour lequel «Israël» a mobilisé de gros moyens humains, militaires et financiers dès les premières années de la guerre en Syrie. Pour garantir le succès de ce plan, il s’est d’abord débarrassé des témoins gênants que constituaient les Casques bleus de l’Undof, déployés dans la zone démilitarisée. Pour atteindre cet objectif, les groupes armés ont enlevé, en plusieurs étapes, au moins 70 soldats de l’Onu, poussant ainsi l’organisation internationale à retirer définitivement ses contingents de la région, notamment de la très stratégique position 85, qui surplombe une grande partie du plateau occupé et des régions syriennes libérées limitrophes.

«Israël» aide les extrémistes

Entretemps, «Israël» s’est employé à tisser des liens solides avec les groupes armés actifs dans la région, y compris le «Front al-Nosra». En 2013, le ministre israélien de la Guerre de l’époque, Moshé Yaalon qualifiait cette organisation de «branche la plus modérée d’al-Qaïda». Dans un rapport distribué aux quinze membres du Conseil de sécurité la même année, l’ancien secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, confirmait l’existence de liens directs entre «Israël» et les groupes armées en Syrie, y compris «al-Qaïda». Les rapports des observateurs onusiens ont dénombré 59 réunions entre des officiers israéliens et des chefs de groupes armés, ainsi que des transferts d’armes et de munitions.

Le 19 juin 2017, le Wall Street Journal publiait une enquête basée sur des révélations de six «chefs rebelles» syriens, qui ont reconnu qu’«Israël» payait leurs soldes afin qu’ils achètent armes et munitions «dans le but de d’établir une zone tampon le long du Golan». Le 8 décembre 2014, le journal français Libération écrivait que les «rencontres entre des officiers israéliens et des rebelles étaient quasi-quotidiennes».

Par ailleurs, ces cinq dernières années, quelque 2200 «rebelles» blessés au combat, dont des membres de l’«ex-Front al-Nosra», ont été soignés dans des hôpitaux «israéliens». Maariv révélait, en janvier 2015, que le «ministère israélien de la Santé» avait dépensé à cette date plus de 14 millions de dollars en soins médicaux aux groupes armés syriens.    

Hadar résiste aux assauts

Et ce n’est pas tout. L’armée israélienne s’est impliquée dans les combats en apportant une aide directe aux «rebelles» à travers des barrages d’artillerie pour préparer leurs offensive contre l’armée syrienne et ses alliés sur tout le front de la province de Quneitra. Les batteries israéliennes ont pilonné régulièrement des positions syriennes et au moins trois chasseurs-bombardiers syriens ont été abattus dans le secteur. La dernière «attaque rebelle», en novembre 2017, contre le village de Hadar, qui fait face à la localité de Majdel Chams dans le Golan occupé, a été préparée en coordination totale avec les Israéliens. Près de 200 combattants «rebelles», dont des membres de l’«ex-Front al-Nosra», ont été acheminés par les Israéliens via le Golan occupé, pour attaquer Hadar par l’arrière. Cette offensive surprise a permis aux groupes armés de prendre quelques collines stratégiques, avant d’être repoussés par une contre-offensive menée par l’armée syrienne, appuyée par les habitants du village.

La prise de Hadar était un objectif prioritaire pour les groupes extrémistes, car cela leur aurait permis de faire la jonction entre les poches de Beit Jin et celle de Jabbanat al-Khachab, plus au sud. Avec la chute de Beit Jin aux mains de l’armée syrienne et de ses alliés, cette jonction n’est plus d’actualité. Les extrémistes ne disposent plus que de la poche de Jabbanat al-Khachab, encerclée de trois côtés, et qui ne peut plus être approvisionnée que par le Golan occupé.

Lors de la dernière bataille de Beit Jin, les Israéliens observaient les combats du haut de leurs positions sur le mont Hermon, qui surplombe toute la région. Ils communiquaient aux «rebelles» les moindres mouvements des troupes syriennes et de leurs alliés. Mais malgré cet avantage, les «rebelles» ont été défaits et ont accepté l’offre d’évacuation proposée par Damas, vers Idleb et Deraa. Leur chef, surnommé «Moro», dont les liens avec le «Mossad» sont connus de tous, aurait préféré, lui, se réfugier en «Israël», exactement comme l’avait fait avant lui, il y a 17 ans, un autre grand collaborateur, le Libanais Antoine Lahd.

Source: french.alahednews

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