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Lorsque Sayed Nasrallah «conseille» aux Juifs de quitter immédiatement la Palestine occupée

Lorsque Sayed Nasrallah «conseille» aux Juifs de quitter immédiatement la Palestine occupée
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Par Abdel Bari Atwan

Lorsque sayed Nasrallah conseille aux Juifs, à l’occasion de la commémoration d'Achoura de quitter immédiatement la Palestine occupée, pouvons-nous dire que la guerre est imminente? Quels secrets sait le leader du Hezbollah? La guerre sera-t-elle la réponse à la division de l'Irak et à la fragmentation de la région? Ou du retrait de Trump de l'accord nucléaire?

Lorsque Sayed Nasrallah «conseille» aux Juifs de quitter immédiatement la Palestine occupée

Le discours de sayyed Hassan Nasrallah, rendu lors de la commémoration du 10ème jour de Muharram (Achoura) devant une foule massive, est différent de tous ses discours précédents, en matière de contenu, vu qu’il comporte des positions, des avertissements et des prédictions claires et solides, conçue a notre avis pour la lecture de l’avenir de la région, et les guerres et les changements majeurs qui peuvent se produire dans la région et aux frontières.

C’est la première fois que sayed Nasrallah distingue les israéliens des juifs, les premiers en tant que mouvement d’occupation raciste, alors que les autres appartenant à une religion céleste digne de respect. Il a souligné que la bataille est avec les sionistes et non pas avec les Juifs, avertissant les Juifs d’adhérer aux plans américains qui s’en servent d’eux pour alimenter leurs prochaines guerres dans la région.

Son éminence n'a jamais cessé dans ses discours précédents, de parler de guerres futures, ce qui est attendu du leader du mouvement de résistance qui a mené et mène toujours des guerres, directes et indirectes, contre l'occupation israélienne et ses agents. Mais ce qu’il y a de nouveau dans ce discours, tenu le jour de l'Achoura, le jour du sacrifice et la défense des opprimés, c’est d’avoir évoqué la guerre comme si elle allait commencer demain, ou à tout moment, selon ses paroles «le gouvernement de Netanyahu envisage la guerre, et s’ils se mettent à la déclencher ils ne pourront pas savoir où et quand cette guerre prendra fin». Sayed a expliqué clairement ce point en disant : «Netanyahou n’a pas pu empêcher l’accord sur le nucléaire iranien, et manœuvre maintenant avec le président Donald Trump pour pousser la région vers une nouvelle guerre».

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Le mouvement de la résistance, c'est-à-dire le Hezbollah, est un mouvement d'institutions, d'esprit sage, de centres de recherche et de surveillance, dont la structure est plus ou moins proche de celle d’un état. La résistance entretient des relations d'alliance solides avec les grandes puissances régionales telles que l'Iran, et possède certainement des études, des recherches, des informations et des évaluations qui lui permettent en conséquence de poser ses stratégies défensives et offensives.

Lorsque Nasrallah appelle les Juifs à quitter la Palestine occupée et rentrer dans leurs pays d’origine, (chose qu’aucun dirigeant arabe n'ose mentionner ces jours-ci), afin qu'ils ne servent pas à alimenter les guerres dans lesquelles le gouvernement "stupide" de Netanyahou les entraîne, les avertissant qu’ils n’auront plus le temps de fuir la Palestine occupée une fois la guerre déclenchée et qu’ils n'auront aucun lieu sécurisé. Cela ne s'inscrit pas dans le cadre d'une guerre psychologique, bien que légitime, mais dans le cadre de ceux qui planifient une guerre qu'ils croient imminente.

Les avertissements de Sayed Nasrallah doivent être pris dans le contexte de la décision prise par le président américain Trump de se retirer de l'accord nucléaire sous prétexte du non-respect de ses termes. La décision devrait être annoncée à la mi-octobre lors de l’examen périodique au Congrès.

Le retrait américain de l'accord nucléaire est une déclaration de guerre, car il rétablira les sanctions économiques imposées à l'Iran avant la signature de l’accord, ce qui incitera l'Iran à réagir en enrichissant de l'uranium à des taux élevés, rendant les perspectives de confrontation militaire plus fortes que jamais, notamment avec la fin de la guerre contre le terrorisme.

Selon les estimations israéliennes, le Hezbollah possède plus de 100 000 roquettes et des dizaines de milliers d'obus d'artillerie, sans compter trois ou quatre fois ce nombre, se trouvent également dans l'arsenal militaire iranien et syrien, et une grande partie de ces ogives vont être lancés sur les communautés juives en Palestine occupée. C’est ce qu’a voulu dire sayyed Nasrallah, qui connaît bien les secrets et les capacités de ces missiles, lorsqu’il a appelé les Juifs, à quitter le plus tôt possible.

Nous ne discutons point de l'importance des déclarations de Nasrallah selon lesquelles l'indépendance du Kurdistan irakien est un complot américain visant à diviser et à fragmenter la région. Cette division ne se limitera pas à l'Irak et pourra s'étendre jusqu’à l'Arabie saoudite et vers d'autres pays arabes et du Moyen-Orient. Mais nous pouvons confirmer selon les paroles du secrétaire général du Hezbollah que la prochaine guerre aura lieu en Palestine, pour frapper les racines de ce plan divisionnaire israélo-américain.

C’est un discours dangereux, émis par un homme qui fait ce qu’il dit, et qui est toujours sorti victorieux des guerres qu’il a menées, en commençant par la guerre pour la libération du sud du Liban en 2000, jusqu’à la guerre de Juillet 2006, durant lesquelles les chefs politiques et militaires de l'armée israélienne ont été  humiliés.

«Israël» incite l'Amérique à la guerre, se servant de l'indépendance du nord de l'Irak, et de l'accord nucléaire iranien comme prétexte et couverture. Qu’elle y va! Elle commettra alors la plus grosse erreur de sa vie, une vie d’une durée limitée de toute façon, la prochaine guerre, si elle commence, elle ne s’arrêtera pas, et sera plus féroce que toutes les guerres précédentes, si elle ne va pas être  la dernière guerre dans la région et quiconque se met à la place des Juifs en Palestine occupée, doit lire attentivement entre les lignes de ce discours.

Encore une fois, cet homme qui fait ce qu’il dit, n'a jamais mené une guerre perdante, voilà sa vie et son historique, qui est essentielle pour évaluer l'identité des personnes et leur personnalité en Occident en particulier… et les jours seront entre nous.

Article paru dans le quotidien Al-Rai Alyawm, traduit par l’équipe du site

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