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Damas et ses alliés à la frontière irakienne: les bras de la résistance se renouent bientôt

Damas et ses alliés à la frontière irakienne: les bras de la résistance se renouent bientôt
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Toutes les lignes rouges américaines ne sont plus viables en Syrie. La décision de Damas et de ses alliés d’atteindre la frontière irakienne, s’est réalisée. Les 3 raids lancés ne les ont pas empêchés d’appliquer leurs plans. «La Ligne pour éviter une collision» a été marquée suite à un accord américano-russe à proximité de Tanf, mais la course vers la frontière a coupé la route aux américains et leurs collaborateurs à une dizaines de kilomètres au Nord de Tanf.

Damas et ses alliés à la frontière irakienne: les bras de la résistance se renouent bientôt

Le désert Syrien a témoigné vendredi de l'un des changements majeurs depuis le début de la guerre, il y a plus de six ans. L'arrivée de l’armée syrienne et de ses alliés à la frontière irakienne prévoit d’importants changements au niveau de la région, dans un climat de tension politique, sécuritaire et militaire face à Washington. Depuis le début des opérations dans le désert, le plan était bien clair pour Damas et ses alliés, accéder à la frontière commune avec l'Irak. Les alliés ont partagé les fronts, les opérations ont commencé de la campagne Salmiye (liée à l’est d'Alep) à la campagne de Sowayda au sud. Cette bataille stratégique émanant du désert vers la frontière, a emmené le commandant des «Gardiens de la Révolution iranienne» Qassem Soleimani dans la salle des opérations militaires syriennes et entre les forces combattantes sur le terrain.

La présence de Soleimani, et l’affirmation permanente d’atteindre la frontière, ont mis Washington dans une situation délicate. Dans la pratique, il n'y avait aucun moyen de dissuasion à la décision de la Syrie à part le plan mis par l'administration américaine. Le journal Al-Akhbar avait à plusieurs reprises, ces derniers jours, publié les déclarations des responsables militaires sur le terrain affirmant : «Nous ne permettrons pas aux États-Unis de contrôler toute la frontière, et nous ferons tout ce qu'il faut, nous sommes prêts à emmener la situation au bord de l'abîme».

Il y a une semaine, «Al-Akhbar» a publié un article sur l’intention de la Syrie et de ses alliés d'ouvrir un couloir qui s’étend à une dizaine de kilomètres pour atteindre la frontière, loin d’environ 55 kilomètres au nord-ouest de Tanf. Trois raids américains perçus comme un message comprenant les «lignes rouges» américaines n'ont pas affecté la poursuite du plan syrien. Après chaque coup, les combattants de l'armée et ses alliés se répartissaient l'endroit même du raid et poursuivaient les travaux pour atteindre la frontière.

Le message envoyé par les Américains contre les forces syriennes et ses alliés était prudent et limité afin de ne pas pousser ces derniers à la riposte. De là, ces messages ne forment pas plus qu’une gifle. En revanche, la poursuite des troupes dans l’application du plan a été conçue comme un message important, qui a bien été compris par les décideurs américains. Ces frappes n’empêcheront pas la poursuite des progrès. Ils devaient donc augmenter le niveau d'agression pour montrer leur volonté et se préparer à aller vers «une évolution plus dangereuse» même si elle conduirait à un affrontement majeur. Mais les messages adverses envoyés par l'axe de résistance, étaient beaucoup plus forts.

Il semble que Washington et la direction militaire américaine aient compris que toute tentative d’avancer au bord de la confrontation conduira vers la confrontation réelle, l'institution américaine était face à plusieurs choix: était-elle prête à affronter à cette étape ou non? Si la réponse était positive, cela devrait conduire à la poursuite des messages agressifs... si c’était le contraire, le retrait serait le choix le plus favorable.

L’autre option, plus ou moins théorique, c’est la possibilité du débarquement des troupes américaines pour faire obstacle aux forces syriennes et ses alliés ... de là a été prise la décision de l’avancée rapide.

En revanche, les américains devaient, à la lumière de l’obstination de la Syrie et de ses alliés, prendre en compte le scénario de confrontation. Les alliés se sont lancés dans l’opération rapidement avant les américains, c’est pourquoi ils ont pu marquer des progrès significatifs grâce à la rapidité et le timing surprenant.

A ce niveau, l’un des commandants sur le terrain a affirmé au journal Al-Akhbar que «le processus est venu compléter les efforts pour couper la route aux forces américaines et empêcher leur expansion vers le nord du désert, et ainsi contrôler la frontière». Il est à noter que suite aux développements-les trois raids américains- survenus sur la route qui amenait au passage de Tanf, la décision de réduire la tension et l'escalade sur la route Tanf a été prise, il ne restait à la Syrie et ses alliés que de couper la route à Washington et encercler ses forces et les isoler dans la partie nord du désert». Il ajoute que «les progrès ont été difficiles, de violents affrontements ont opposé les troupes aux terroristes de «Daech», qui ont épuisé toutes leurs capacités militaires dans la région ... et grâce à ce contrôle, l'avantage militaire fut du côté de l'armée et de ses alliés vu que la zone de progression des terroristes était complètement découverte».

L’axe de progression

Les forces de l'armée syrienne ont progressé, il y a deux jours, à partir des zones contrôlées récemment à proximité du puit-Assi (Station T3 au Sud de Palmyre), vers l'est jusqu'Oum Al-Salabaet les puits Sjeri (cette zone se trouve à environ 23 kilomètres au nord de Zakkaf dans laquelle se stationnaient les forces spéciales américaines accompagnées de militants de la faction «commando de la révolution»). Puis ils se sont dirigés au sud-est, vers la frontière avec l'Irak, arrivant à un point frontalier.

Maintenant, après avoir dépassé les lignes rouges-américaines et israéliennes-, c’est à Washington de jouer, et de choisir parmi plusieurs options, la première est d’accepter la situation actuelle, et donc rester dans la zone de Tanaf dans les limites des 55 kilomètres pour sécuriser ses forces et les groupes qui les accompagnent.

La deuxième option, est la possibilité de viser les troupes syriennes à la frontière, mais cette fois-ci une attaque similaire aux raids précédents sera sans aucune valeur, et n'affectera pas l'équation sur le terrain. Par conséquent, l’option d’une grande frappe serait conçue comme une déclaration de guerre, qui pourrait dégrader la situation dans la région vers une option indésirable pour Washington, à la lumière des messages envoyés par Moscou affirmant que Damas et ses alliés n’arrêteront pas leur opération.

En réponse à une question de l’«AFP», «l’alliance» n'a pas commenté de manière directe le progrès syrien sur le terrain, mais a souligné que «le progrès des forces pro-régime vers les zones de l'alliance et ses partenaires (...) est un sujet de préoccupation, et la coalition prendra des mesures appropriées pour protéger ses forces».

Dans ce contexte, la Russie était politiquement claire en soutenant la progression syrienne. Au siège du ministère de la Défense à Moscou, a été présentée sur une carte, l’arrivée des forces syriennes à la frontière et l’isolement des forces américaines et ses factions, des «zones» contrôlées par «Daech».

En outre, la progression soutenue par Moscou, est conforme à l’entente non déclarée avec Washington, concernant «la division des zones influence dans la surface frontalière avec l'Irak, et qui garantit aux américains le déplacement dans une marge de 55 kilomètres à proximité de Tanf».

Le commandant des troupes russes en Syrie, Sergueï Sorowickin a déclaré que les américains «agissent selon des informations absurdes selon lesquelles les forces gouvernementales constitueraient une menace pour les bases et les camps d’entrainement des militants de l'opposition au sud de la Syrie». Il a ajouté qu'en conséquence, les avions de (l’Alliance) et les terroristes ont essayé d’entraver les opérations des forces syriennes qui «établissent des postes frontaliers le long de la frontière avec l'Irak, au nord-est de Tanfà Abou Kamal», notant que «ceci est une violation du droit souverain de la Syrie à protéger ses frontières». « La direction russe fait de son mieux pour éviter un accrochage entre les parties, et assurer la sécurité des rassemblements des forces syriennes», a-t-il ajouté. Concluant que les forces syriennes poursuivent ces opérations pour mettre les frontières avec la Jordanie et l'Irak sous leur contrôle.

Du côté irakien, les forces des Hashd Al-Chaabi poursuivent les opérations militaires, pour fixer des points à la frontière syrienne, de la ville d'Um Jeris au nord vers la colline Safouk au sud, sur une surface totale, d’environ 55 km de la ligne frontalière. Il est prévu que le plan des Hashd Al-Chaabi inclut un progrès vers le sud, afin que les forces irakiennes atteignent les passages frontaliers d’Al-Qaeem et Al-Walid, où ils rencontreront les forces syriennes. Selon les informations, la ligne de progression des forces irakiennes serait dans deux sens, le premier du nord au sud, de la colline Safouk, jusqu’au passage Al-Qaeem, le second de l'est à l'ouest, et plus particulièrement des zones entourant la ville Alrutba, où les forces paramilitaires seront rassemblées, pour aller rencontrer les forces de l'armée syrienne (jusqu’au passage d’al-Walid), sans que la frontière ne soit franchise par aucune des deux forces.

En conséquence, l'événement qui s’est produit il y a quelques jours –l’accès des forces syriennes et ses alliés à la frontière irakienne- renforce la position du pouvoir syrien, et représente une nouvelle perte à Washington… La résistance a tracé une nouvelle ligne dans l’équation: renouer les bras de l’axe de la résistance bientôt.

Article paru dans le quotidien libanais Al-Akhbar, traduit par l’équipe du site

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