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Salman enflamme les conflits du Trône: bientôt un coup d’Etat !

Salman enflamme les conflits du Trône: bientôt un coup d’Etat !
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Un ensemble de résolutions et de décisions, dépassant les quarante, ont été prises par le roi saoudien Salman, provoquant une large controverse chez les analystes. Alors que les médias officiels du royaume tentent de détourner l'attention des saoudiens par l’évocation du retour des primes et des promotions aux fonctionnaires, arrêtées suite à la crise du pétrole, l'attention des observateurs se dirige vers les nouvelles nominations et les conflits de la famille régnante.

Salman enflamme les conflits du Trône: bientôt un coup d’Etat !

Le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman, a franchi le plus grand pas dans sa tentative continue à rabattre le prince héritier Mohammed Bin Nayef, afin de couper le chemin de ce-dernier vers le trône. Les deux héritiers au trône sont conscients que ce chemin passe impérativement par la capitale américaine Washington.

Apparemment, Bin Salman poursuit la suppression de toutes entraves l’empêchant d’atteindre le trône, alors que Bin Naïf garde encore le silence face aux décisions prises. Jusqu'à hier soir, l'homme n’a montré aucune réaction suite aux nouveaux décrets, bien qu’il ait toujours critiqué les décisions sensibles prises dans le royaume. Commentant le lancement du soi-disant «Vision 2030» par Mohamad Bin Salman, Bin Nayef avait décrit ce-dernier comme «mon frère et mon bras droit», dans une tentative de minimiser le rôle de Bin Salman et le montrer en tant qu’adjoint, pas plus.

Les arrêtés Royaux adoptés par Bin Salman, en utilisant le sceau de son père, selon des sources proches du Royaume, notamment la nomination du fils du roi, Khalid bin Salman, et le frère de l’héritier Mohamad bin Salman, ambassadeur de l’Arabie Saoudite aux Etats-Unis. Cette décision démontre le désir effréné du fils de Salman à améliorer sa réputation dans les milieux américains, en tant que successeur de son père, après que les rapports américains ont nié les informations sur une décision définitive prise par Washington nommant le prochain roi, malgré la tendance américaine à nommer Mohammed bin Nayef, étant donné sa grande expérience avec les américaines, en particulier dans la «guerre contre le terrorisme».

On pourrait croire que la récente rencontre entre le président américain Donald Trump et Mohamad bin Salman a donné à ce-dernier une dose élevée d'enthousiasme concernant son rapprochement avec les Américains. Le prince héritier s’est senti écouté et apprécié lors de sa dernière visite et s'est assuré de l’intention de Trump de travailler avec lui sur les grands enjeux de la région. Ainsi Bin Salman a trouvé la possibilité d'établir une ligne directe et sécurisée avec les Américains, à qui, il peut faire confiance pour garder un contact direct avec Washington, dans une tentative de bousculer les calculs de Bin Nayef et l’éloigner du chemin de ses ambitions.

Le choix est tombé sur le frère de Mohammed bin Salman, Khalid bin Salman (né en 1985), pour remplacer Abdullah bin Faisal Al Saoud, ambassadeur de Riyad à Washington, malgré son jeune âge, l'absence de toute expérience politique ou diplomatique, il sera le plus jeune prince nommé pour une telle position. Khalid qui est un lieutenant-pilote dans la Force aérienne saoudienne, a participé à la guerre au Yémen et à l’«Alliance internationale» contre «Daesh». Il a obtenu son diplôme en 2009 par le programme d’Air Force américain du Mississippi, après avoir rejoint l'école  de pilotage à Riyad.

Mohammed bin Salman ne s’est pas contenté de tout ce qui précède. Cette tentative de dépasser son cousin Mohammed bin Nayef semble avoir déclenché une guerre ouverte au royaume, touchant les dossiers de renseignement, du pétrole et de la sécurité intérieure, le dernier bastion de Bin Nayef et l’unique fichier restant en sa possession. Bin Salman a dardé les autorités de Bin Nayef à la tête du ministère de l'Intérieur, et du «Conseil des affaires politiques et sécuritaires» récemment mis en place, par la création d’un nouveau centre concurrent au nom de la «sécurité nationale», et directement lié au cabinet Royal. Mohammed Ghofaili a été nommé à la tête de ce nouveau département «la sécurité nationale», et cela dans l’intention d’assiéger Bin Nayef, et rétrécir ses pouvoirs et son influence dans le royaume.

Dans une étape aussi importante que les précédentes, le fils de Salman a décidé de mettre l’homme le plus proche de lui et le plus loyal envers lui, le porte-parole de l'Alliance internationale contre le Yémen, Ahmed Asiri, en tant que chef adjoint des renseignements, un des postes les plus sensibles qui assure les loyautés au sein du royaume, et cela à la place de Youssef Idrissi. Mohammed bin Salman est allé encore plus loin dans la vexation et l’intimidation de Mohammed bin Nayef, par la nomination de son neveu, le petit-fils du roi Salman, un ancien conseiller à l'ambassade d'Arabie Saoudite à Londres, Ahmed bin Fahd bin Salman, en tant que successeur du gouverneur de la province de l'Est Saoud bin Nayef bin Abdul Aziz, le frère aîné Mohammed bin Nayef.

Concernant le dossier du pétrole, le roi Salman a achevé sa mainmise sur le secteur des ressources pétrolières, par la création du ministère des «Affaires de l'énergie», et la nomination de l’un de ses frères à la tête de ce ministère, le prince Abdul Aziz bin Salman. Abdul Aziz est différent de son frère Khaled, il a une large expérience dans le secteur pétrolier. La mise en place de ce nouveau ministère permet à la petite famille de Salman bin Abdul Aziz, de contrôler toutes les clés du pouvoir du royaume.

Ces décisions montrent que la tendance dans le cabinet de Salman est que la descendance du roi actuel et sa parenté, ainsi que la loyauté à la personne de Mohammed bin Salman, sont les facteurs décisifs dans le choix des titulaires aux postes du royaume, après que la coutume prenait en compte de satisfaire la majorité des enfants du fondateur Abdelaziz. Il semble que les positions du Clan Salman ne trouvent aucun embarras d’éloigner les autres clan de la descendance d’Abdul Aziz du trône, et perdre tout espoir d’héritage.

Le nouveau chapitre du coup d’état blanc fait par le fils de Salman contre Bin Nayef,  a été camouflé par quelques résolutions populistes faisant appel à une célébration médiatique et particulièrement la réallocation, des primes et des avantages financiers pour les employés de l'Etat, ainsi que la décision de terminer les examens avant le mois sacré du Ramadan, et la prime de deux mois de salaire pour les soldats participant à l'agression contre le Yémen.

L'entretien de Mohammed bin Salman avec l'écrivain américain courtisan à l'Arabie Saoudite David Ignatius, pour le journal «Washington Post», précédant l’annonce des dernières décisions était un avertissement  implicite à Bin Nayef.

Enfin, la décision la plus drôle du roi d'Arabie saoudite est la destitution du  ministre des fonctions publiques, Khaled Alaraj, et l’ouverture d’une enquête, suite au rapport de la «Commission nationale de la lutte contre la corruption», l’accusant d’avoir nommé l’un de ses fils, comme fonctionnaire d’état !

Article paru dans le quotidien libanais Al-Akhbar, traduit par l’équipe du site

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