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La route vers l’abime

La route vers l’abime
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Les spéculations de Mohammad hassanien Haykal à propos de l’avenir du régime saoudien semblent très  réalistes. Elles semblent même encore plus proches à entrer en vigueur que ce que l’a estimé cet homme ne croyant pas survivre encore plus d’une décennie.

Bien sûr Haykal a plusieurs comptes à rendre à l’Arabie. Le royaume le traque aujourd’hui, même auprès  du président Abdel La route vers l’abimeFattah Sissi. Mais le problème de l’Arabie avec ce journaliste éminent réside dans son appel à un rôle central de l’Egypte. Un rôle de commandement dans une opération qui puisse contenir la discorde sunnite-chiite. Une discorde que la dynastie Saoud œuvre à exacerber, jugeant que c’était la planche de salut pour son régime sanguinaire et arriéré.

Le problème des Saoud avec une Egypte puissante et indépendante réside dans la capacité de ce pays  à permettre au monde de bien distinguer entre les vrais acteurs et les acteurs virtuels. Et puis, l’Egypte est en mesure, selon Haykal, de diriger le premier et le meilleur dialogue avec l’Iran de la Révolution islamique  et de parvenir à des ententes  non relatives seulement  aux politiques générales de la région, mais aussi au renforcement de la coopération  qui pourrait consolider la logique de l’indépendance et du renoncement au suivisme à l’occident.

Des faits que les dirigeants de l’Arabie jugent comme prélude  à la destruction de leurs trônes dans toute la région.

En effet, depuis le début des manifestations ayant renversé  l’ancien président Hosni Moubarak, la famille Saoud, ainsi  que les princes du Qatar et des Emirats, ont jugé nécessaire  de prendre le contrôle de la décision  égyptienne. A la demande ou non de l’occident. L’objectif était de bloquer la capacité de l’Egypte à récupérer son rôle régional  qui la rend la capitale de la véritable arabité, capitale de la confrontation avec «Israël» et le terrorisme provenant de la péninsule arabe. D’ailleurs c’est ce qui a poussé les pays du Conseil de coopération des pays du Golfe à tenter de rapprocher les régimes arabes ayant besoin de tout soutien financier, politique et militaire. Un fait qui leur a permis aussi de contrôler la Ligue arabe. Mais  lorsqu’il s’est avéré  que cette dernière était dans l’incapacité de réaliser des mutations, elle a été bloquée à son tour. C’est dans ce contexte qu’on peut comprendre les énormes  pressions exercées successivement par les pays du Golfe contre l’Egypte, était-ce durant le mandat des Frères Musulmans ou durant celui des militaires.

De fait, il n’y a point de différence entre ce que voulaient Qatar et la Turquie de l’Egypte sous les Frères  Musulmans et entre ce que veulent l’Arabie et les Emirats de l’Egypte sous le pouvoir des militaires. Un  seul  objectif : poursuivre les pressions sur ce qui reste de gouvernements arabes capables de faire face au projet de la tutelle américaine.

Cependant, les faits ont plongé la région dans la confusion. Le monde arabe a été submergé par le feu des guerres civiles ambulantes. Le Printemps arabe escompté a disparu. L’Automne des régimes, des gouvernements, des partis, des idées et des sociétés  s’est installé. Un torrent qui ne peut être freiné par des barrages de sable dans les pays de la péninsule  arabe, ni par les fonds, les avions et les prières. Comment serait le cas alors si la folie voulait ancrer son pouvoir  dans la terre du Califat ?

Les saoudiens ont avancé davantage sur la voie de la folie. Ils soutiennent toujours le plus grand crime commis en Syrie et en Irak. Au lieu d’agir avec sagesse, ils sont allés à l’extrême folie. Ils ont œuvré pour imposer leur  pouvoir sur la totalité de la péninsule  arabe. Ils ont occupé Bahreïn de nouveau, ils  y ont réprimé  le soulèvement  pacifique des bahreïnis. Ils ont réussi  à contenir les Emirats, et le Koweït. Ils ont effrayé le Qatar, l’ont isolé et puis réussi  à le contenir. Seul le Sultanat d’Oman a échappé  à leur emprise. Ils ont décidé  de le considérer comme  la prochaine cible après l’occupation du Yémen.

Tout en étant conscients que nul au monde ne combattrait en leur faveur et que l’occident puissant est sorti vaincu du Levant arabe, ils ont compris qu’ils doivent passer à l’acte. Agir de leurs propres mains.

La première démarche vers l’effondrement a été la création d’une coalition hybride pour couvrir le plus grand  crime commis contre le Yémen. Une coalition qui n’a récolté que la défaite, plus de mort et de souffrance et de sous-développement  pour le peuple yéménite. Mais cette coalition a révélé la vraie face des Saoud : la vérité de leurs capacités, de leurs idées, de leurs illusions, de leurs relations, de leur pouvoir et de leur tutelle sur les autres.

Un an plus tard depuis la guerre sanglante, le siège et la folie, la famille Saoud se trouve dans le carré de la défaite. Aucun de ses objectifs n’a été réalisé. Mais leur mentalité bédouine ne leur permet de penser qu’aux représailles. Un fait qui mènerait  à davantage d’erreurs et de folie. La veille de la découverte de leur défaite cuisante par leur peuple avant le reste du monde, ils ont trouvé un nouveau stratagème. Ourdir  une nouvelle coalition. Ils se sont réservés  la mission de lutter contre le terrorisme. Là, nul n’a besoin de connaitre qui est le terroriste. Leur doctrine, leurs politiques et leur logique le montrent.

La coalition annoncée la veille en Arabie ne ressemble qu’à Mohammad Ben Salman. Ce fils ingrat qui attire les tragédies pour sa famille et menace le reste de stabilité dans la région. Une coalition voulue pour couvrir davantage de crimes. Un fait accompli, mais opérant par les combattants des organisations terroristes et des armées des régimes terroristes, que l’Arabie tentera de pousser vers le cercle du feu allant de l’Irak, vers la Lybie, passant par le Yémen  poignardé.

C’est donc une nouvelle aventure. Toutefois, nous découvrirons  rapidement que Al-Saoud sont seulement en mesure d’annoncer cette coalition et de lui assurer le financement. Cependant un problème se pose : nous ne verrons pas une armée comptant des millions, mobilisée pour libérer  la Palestine. Ce serait plutôt l’occupant israélien, et l’occident qui dirigeront cette coalition, serait-elle dotée d’un rôle ou une simple bombe fumigène visant à couvrir la série  des défaites, dont dernièrement la victoire du peuple yéménite  sur la machine à meurtre, et la folie américano-saoudienne.

Artcile paru dans le quotidien libanais al-Akhbar, traduit par l'équipe du site

 

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