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Un diplomate russe à Beyrouth: l’offensive terrestre après l’épuisement des rebelles

Un diplomate russe à Beyrouth: l’offensive terrestre après l’épuisement des rebelles
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L’intervention militaire russe dans la guerre syrienne a tracé de nouvelles lignes rouges que la coalition occidentale anti-Assad ne pourrait plus dépasser. Cette coalition serait plutôt dans l’obligation de cohabiter avec elles en attendant de pouvoir imposer un contre choc.

Comme tout choc qui frappe la région, les deux camps du 8 et du 14 Mars s’empressent d’exagérer dans l’anticipation, les interprétations et les paris sur des évènements locaux, comme contrecoups des évènements en cours à l’extérieur. De ce fait, il y aurait un gagnant et un perdant. Ainsi ils prévoient ce qui aurait lieu à la suite du choc russe.Un diplomate russe à Beyrouth: l’offensive terrestre après l’épuisement des rebelles

Ce fut le cas lors de l’avancée du régime de Bachar al-Assad et de l’armée dans le conflit syrien et puis après lors de l’avancée de l’opposition. C’est aussi ce qui a eu lieu lorsque les Houthies ont lancé l’offensive et puis ont régressé.

La situation n’a pas été différente depuis l’intervention militaire russe en Syrie, datant du 30 septembre dernier. Les analyses et interprétation des faits se sont ramifiées. Tantôt, une partie  indique que la Russie a plongé dans le bourbier du conflit entre le régime d’Assad et ses opposants. Une autre partie estime que les frappes russes, quasi quotidiennes, ont pour but de renverser les équilibres de la force, après un certain recul du régime et de l’armée et ce dans le but de consolider la situation de ces derniers.

Mais une telle polémique menée par le 8 et le 14 Mars, n’est point suffisante pour évaluer leurs attentes quant au rôle russe militaire et ferme en Syrie durant la prochaine période. Un rôle qui survient après une position politique assez solide.

Lors d’un entretien privé dans la demeure d’un ancien responsable libanais, un diplomate russe a défini le nouveau rôle de son pays dans ses deux branches militaire et politique, en voie du règlement du conflit en Syrie, comme indique Moscou.

Le diplomate russe a mis en exergue les remarques suivantes:

1-La Russie soutient le régime d’Assad mais aussi le changement en Syrie. Elle insiste sur le fait qu’Assad quittera le pouvoir lorsque les Syriens le lui demanderont, non lorsque les Etats-Unis ou les deux vieux pays, la France ou la Grande Bretagne le font. Moscou se dit prêt à discuter d’une solution politique, non du changement des personnes, dont le sort est déterminé par la volonté des Syriens, selon un mécanisme dirigé par le nouveau système politique.

2-La Russie est en Syrie, parce que la Turquie, le Qatar, l’Arabie et l’Europe occidentale s’y trouvent, y combattent Assad et veulent renverser son régime. Le diplomate russe ajoute que trois régimes arabes s’étaient effondrés, dont celui de Hosni Mobarak, de Moammar Kadhafi et d’Ali Abdallah Saleh, qui étaient plutôt proches de Washington. Mais ces régimes ont été renversés parce que les Américains l’ont voulu. Selon lui, une telle méthode est inacceptable pour Moscou, puisqu’il illustre le modèle du Cowboy.

3-Il est évident que les forces russes sont venues en Syrie afin de soutenir le régime d’Assad et que la Russie n’a point hésité à livrer des armes sophistiquées à l’armée syrienne qui s’entraine actuellement à les utiliser, en prélude aux batailles qui aboutiront, selon le responsable russe, à un changement du parcours de la guerre.

4-L’armée de l’air russe n’avait pas l’intention de frapper «Daech» hors des zones situées dans l’ouest de la ligne Alep-Deraa. Mais la force aérienne russe a modifié ses plans à la suite des campagnes des medias occidentaux et des raids menés par la coalition dans l’est du pays. L’armée russe a alors pilonné Raqqa.
En effet, dans l’ouest de la ligne Alep-Deraa, habitent 75% de la population dans ce qu’on appelle «La Syrie Utile». On y trouve aussi 85% du produit national, au moment où le désert couvre l’est de cette ligne. Par la suite, pour préserver le régime d’Assad, il faut protéger les régions situées sur cette ligne, dans le milieu arrivant vers le Sud et la côte ouest. Mais selon le diplomate, les raids consécutifs pavent la voie à l’épuisement des rebelles, pour faciliter l’avancée terrestre de l’armée syrienne, soutenue par des combattants iraniens et du Hezbollah afin de prendre le contrôle de la région.

5-Moscou semble prêt à l’heure actuelle, simultanément aux opérations militaires, à coopérer avec Washington et l’occident afin d’aider les Syriens à parvenir à une solution politique. La Russie sera concernée par l’ancrage de ce compromis, après les positions du leader de la Révolution islamique en Iran, sayed Ali Khamenei, ayant laissé le soin des négociations à Moscou. Il avait dit que Téhéran ne négociera pas avec Washington autour de la Syrie.

6-Ce ne sont pas les Russes qui sont endommagés par l’immigration syrienne massive vers le continent européen. Ce sont plutôt les pays européens qui souffrent de cette charge étant dans l’incapacité  de contenir ces nombres. Par la suite, Moscou estime, selon le diplomate, que l’occident est le plus intéressé par le règlement politique du conflit dans le but de cesser la guerre et puis les vagues d’émigration légales et illicites vers leurs territoires. Mais un tel compromis doit prendre en compte la présence d’Assad à la conférence du dialogue, non sa présence en tant que dirigeant du dialogue.

Article paru dans le quotidien libanais Al-Akhbar, traduit par l'équipe du site

 

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