L’Iran active des centrifugeuses avancées en réponse à la résolution «injuste» de l’AIEA

Par AlAhed avec agences

L'Iran a condamné une résolution «injustifiable» adoptée par l'agence nucléaire de l'ONU contre le programme nucléaire pacifique du pays. En représailles, le président de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique (OIEA), Mohammad Eslami a ordonné l'activation de centrifugeuses avancées.

Dans un communiqué conjoint publié tôt vendredi, le ministère iranien des Affaires étrangères et l'OIEA ont déclaré que des directives avaient été émises pour «lancer l'exploitation d'un nombre substantiel de centrifugeuses avancées de divers modèles».

Cette mesure, qui vise à protéger les intérêts nationaux de l'Iran et à répondre à son besoin croissant de programme nucléaire civil, s'inscrit dans le cadre des droits et obligations du pays en vertu des accords de garanties, ont-ils déclaré.

Cela intervient après que le Conseil des gouverneurs de l'AIEA a voté par 19 voix pour, 3 contre et 12 abstentions la résolution qui accusait Téhéran de coopérer mal avec l'agence et demandait un rapport «complet» sur ses activités nucléaires «au plus tard» au printemps 2025.

Le communiqué indique que la motion «non consensuelle» a été approuvée sous «la pression et l'insistance» de la Grande-Bretagne, de la France, de l'Allemagne et des États-Unis, malgré l'absence du soutien d'environ la moitié des 35 membres du Conseil des gouverneurs.

«Les actions des trois pays européens et des États-Unis – des pays dont l’histoire est documentée de non-respect de leurs engagements, notamment dans le cadre du Plan d’action global commun (PAGC), et leur recours à des sanctions et des pressions illégales contre la nation iranienne – sont à la fois conflictuels et injustifiables», indique le communiqué.

Et de poursuivre: «Cette mesure politisée et contre-productive sape la dynamique positive créée entre l'Iran et l'Agence et contredit de manière flagrante l'engagement affiché des trois pays européens et des États-Unis à préserver l'intégrité et l'impartialité de l'AIEA. Elle met au grand jour leur utilisation de la question nucléaire comme prétexte pour faire avancer des objectifs illégitimes».

Le communiqué a également réaffirmé la détermination de l'Iran à poursuivre sa coopération avec l'AIEA comme auparavant, dans le strict respect des accords de garanties.

«La politique de principe de la République islamique d'Iran a toujours été de s'engager de manière constructive avec l’AIEA dans le cadre des droits et obligations consacrés par le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) et les accords de garanties généralisées», a-t-il affirmé.

L’Iran avait déjà prévenu que toute résolution contre son programme nucléaire pacifique entraînerait une réponse rapide.

En 2015, l’Iran a prouvé au monde le caractère pacifique de son programme nucléaire en signant le PAGC avec six puissances mondiales.

Cependant, le retrait unilatéral de Washington en 2018 et la réimposition ultérieure de sanctions contre Téhéran ont laissé l’avenir de l’accord dans les limbes.

En 2019, l’Iran a commencé à réduire les limites qu’il avait acceptées dans le cadre du PAGC après que les autres parties n’ont pas respecté leurs engagements.