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Le timing du Tsar

Le timing du Tsar
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Les démarches de coopération entre l’Iran, la Russie, l’Irak et la Syrie  s’accélèrent et s’élargissent, au-delà de la question des renseignements. La structure est désormais claire, alors que les missions revenant au «centre de coordination» ont commencé par le volet des renseignements. Mais selon les données, le travail de ce centre sera plus compliqué avec le temps, pour englober d’autres missions dans le combat de «Daech», dont le passage aux frappes.

Durant les derniers jours, on a évoqué dans les médias le soi-disant «centre de coordination des renseignements», dont la mise en place a été annoncée à Bagdad, entre l’Iran, l’Irak, la Syrie et la Russie. Ce fut le premier indice sur le renforcement de la présence militaire russe sur le terrain en Syrie, en appui au  président Bachar al-Assad, dans le cadre de la coalition «4+1» quiLe timing du Tsar
englobe les quatre pays et le Hezbollah, de manière à ce que les opérations ne soient pas uniquement limitées sur la scène syrienne, mais aussi en Irak voire dans toute la région où se déploient les groupes terroristes, notamment «Daech».

Lors de l’annonce de la fondation du centre en question, plusieurs parties, dont la présidence du gouvernement irakien, ont tenu à ce que l’action soit limitée sur le volet des renseignements, en ce qui concerne la collecte des informations sur les groupes terroristes et leur structure, effectifs et armement, déploiement géographique, logistique et sources des renforts en plus des données pouvant aider à l’élaboration des plans, des mécanismes d’action et des types d’armes à utiliser contre ces groupes.

Mais la question semble encore plus compliquée.

Selon les informations en provenance de Bagdad, ce centre assurera le soutien sur le terrain, lors des opérations militaires et des confrontations. De ce fait, le rôle du centre ne sera pas seulement d’avancer les rapports quotidiens. En plus, selon la nature de ce centre et de ses composantes, et l’insistance sur sa tenue à l’écart de toute violation américaine directe ou indirecte, on déduit que la coalition militaire naissante tient à recourir à tous les moyens disponibles pour éradiquer «Daech» et ses subordonnées terroristes, en Irak, et en Syrie, tout en interdisant aux Etats-Unis d’y accéder en raison de la suspicion et des preuves qui augmentent du jour en jour sur l’implication de Washington dans la formation, le parrainage et l’utilisation de ces groupes terroristes au service de ses objectifs.

La mise en place du centre a débuté avec l’arrivée de six experts russes, de six autres de l’Iran qui seront suivis de six autres Syriens à Bagdad où les réunions se multiplient pour finaliser les détails rapidement.

Pour le moment, un accord a été conclu sur la plupart des démarches relatives à ce centre, dont la base de la cellule de coordination, dans le ministère irakien de la Défense. Les membres de cette cellule résideront dans la Zone verte. Ces derniers comprendront des officiers des gardes de la Révolution iranienne, des officiers de l’armée irakienne et des forces paramilitaires, et des officiers de l’armée syrienne et russe.

On a convenu aussi que le centre sera présidé par le chargé d’affaires militaires de l’ambassade iranienne de Bagdad, Moustapha Mouradiane.

Toujours selon les informations, le travail a été réparti sur les parties concernées: La Russie assurera les engins et les techniques nécessaires au développement de la collecte des renseignements de manière à installer une banque de renseignements relatifs à l’ennemi («Daech» et les autres groupes terroristes), aux amis, ainsi qu’aux armées des pays voisins. De même, des cartes militaires seront élaborées pour toutes les zones de combat.

La première mission de ce centre sera de fournir des renseignements quotidiens ainsi que l’assistance militaire directe sur le terrain, lors des opérations militaires.

De plus, ce centre devra préciser les besoins des forces actives sur le terrain, afin de leur assurer, surtout les besoins en matière d’armes, de roquettes, d’artillerie et d’antichars.

Cependant, les divisions irakiennes se sont soulevés contre ce centre. Certains ont même  tenté d’entraver son action, voire de détourner cette action pour des objectifs suspects. On évoque dans ce contexte le premier ministre irakien, Haïdar al-Abadi, l’un des principaux  défenseurs de l’alliance avec les Etats-Unis et de la nécessité de les englober dans tout effort visant à combattre «Daech».

Cet homme a même  défendu le point de vue américain, sur la nécessité de changer le système politique du pays, afin de permettre un rôle plus efficace aux alliés des Etats-Unis dans le processus politique, en plus de son appui à la formation des forces de la Garde nationale, relevant de chaque province, ce qui signifie une partition de l’Irak.

D’après les informations en provenance de Bagdad, Abadi aurait lancé une bataille afin de limiter l’action du centre sur les questions relatives aux renseignements et de lui interdire toute action opérationnelle sur le terrain. Mais lorsque sa tentative a échoué, il a ouvert une autre bataille, considérant, qu’en tant que haut commandant des forces armées, il jouit du droit de nommer les représentants de l’armée irakienne au sein de la chambre de coopération. Une démarche qui lui assurerait un accès à toutes les activités et échanges. Cette même démarche a été jugée comme une tentative américaine d’imposer un représentant dans cette chambre, ce qui a poussé les Russes et les Iraniens à tenir des réunions à huis clos, suivies de réunions entre les Russes et les forces paramilitaires, en plus des contacts russes avec les forces kurdes en Syrie.

A rappeler dans ce contexte que les Iraniens tout comme les forces paramilitaires irakiennes ne cessent de se plaindre du travail avec Abadi qui tient à associer les forces de la coalition dirigées par les Etats-Unis à toute opération militaire de grande envergure contre les groupes terroristes. Une position qui a abouti à plusieurs reprises à des protestations de la part des forces paramilitaires ; mais cette situation s’est aggravée dernièrement, avec l’insistance d'Abadi à mettre ces forces à  l’écart  de toute opération militaire dans l’ouest de l’Irak, surtout dans les provinces Al-Anbar et Ninive, puisqu’il semble vouloir laisser cette zone à la coalition des tribus et des forces américaines. Une situation qui a accentué la suspicion chez la partie adverse. Cette dernière réalise désormais que Washington et Abadi veulent exploiter l’opération de la libération d’Al-Anbar et de Mossoul, pour réclamer  une part dans la gouvernance de l’Irak duquel les forces américaines ont été chassées en 2011.

Article paru dans le quotidien libanais Al-Akhbar, traduit par l'équipe du site

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