noscript

Please Wait...

Le nucléaire iranien: perspicacité d’un imam, meilleur alibi!

Le nucléaire iranien: perspicacité d’un imam, meilleur alibi!
folder_openPresse arabe access_time depuis 9 années
starAJOUTER AUX FAVORIS

Le premier homme de l’Iran a prouvé, de nouveau, qu’il était toujours l’acteur le plus intelligent et expérimenté, non seulement dans le contrôle du jeu intérieur de la scène locale iranienne, mais aussi dans sa capacité à plonger les plans de l’adversaire dans la confusion et à changer les règles  d’engagement, même au niveau international !

En effet, l’ennemi et l’acteur principal dans le groupe 5+ 1, à savoir l’Américain, se préparait à transposer la bataille la plus périlleuse de l’histoire du conflit Américano-iranien, à la scène iranienne. Une scène qu’il voulait diviser en deux: une partie enthousiaste à l’accord nucléaire, considérant ce dernier comme un besoin urgent pourLe nucléaire iranien: perspicacité d’un imam, meilleur alibi!
le maintien de son pouvoir et son renouvellement, et une autre partie enthousiaste à avorter l’accord qui pourrait constituer un défi pour l’Etat national iranien en raison de la diplomatie selon laquelle tout accord serait meilleur d’un non-accord.

De fait, celui qui a prôné ladite «diplomatie héroïque» a entrepris une démarche non prévue dans le jeu d’échec iranien.  Le voici en train de soutenir, de tout son poids et contrairement aux attentes, la branche technocrate de l’Etat, la qualifiant  d’intègre, de courageuse et de croyante, au moment où les sceptiques s’en prenaient aux négociateurs iraniens.

La démarche courageuse et planifiée minutieusement, entreprise par l’imam Khamenei, transfèrera effectivement la confrontation diplomatique entre Téhéran et Washington de l’état de défense à celui de l’offensive. Un fait qui pourrait lancer la boule de feu dans le camp occidental. Mais quand ? Dans la minute 90 du jeu. Un moment que les Iraniens ont bien expérimenté dans le passé.

En d’autres termes, l’Américain œuvrait afin de cerner le négociateur iranien- qui aspirait à toute entente au sein du gouvernement de Rouhani- afin de lui imposer des conditions draconiennes et un accord même mauvais, ou de le blâmer si l’aile technocrate refusait ces conditions. C’est notamment en ce moment que le premier parrain de la scène iranienne et le plus habile «boxeur», est sorti de l’arène, pour annoncer au public, qu’il ne remplacera  point ses joueurs par d'autres et que ce sont eux-mêmes qui remporteront la course et assommeront l’adversaire par le coup de grâce.

A rappeler dans ce contexte que l’imam Ali Khamenei avait précisé que «la diplomatie héroïque» ne consistait pas à convaincre un ennemi imbattable mais consistait plutôt à le plaquer par terre, sur le terrain du conflit. Des propos prononcés lors d’un entretien avec les cadres du ministère iranien des AE.

En d’autres termes, le premier tuteur de l’Iran a réussi à pousser une polarisation voulue et planifiée par l’ennemi pour avoir lieu sur la scène iranienne, la transformant en polarisation entre l’entité iranienne et l’entité étrangère occidentale !

Mais en même temps, il a posé ses conditions ou les règles du jeu comme il se doit:

1-Nous n’avons point confiance en l’histoire de l’action de l’Agence internationale de l’énergie atomique, affiliée aux forces occidentales. Par la suite, «ce ne sont pas les normes adoptées par cette agence qui détermineront nos engagements et nos besoins».

2-Nous refusons catégoriquement tout arrêt, même temporaire, des recherches scientifiques dans nos institutions ou nos activités nucléaires, durant ce qu’ils appellent la période de la mise à l'épreuve des intentions.

3-Nous insistons absolument sur l’abrogation  des sanctions financières, bancaires et économiques unilatérales, ou prises conjointement par les autorités américaines et européennes, ainsi que celles émises par le Conseil de sécurité de l’ONU. Ces sanctions doivent être annulées dès la signature de l’accord et non dans le contexte de la mise en œuvre de cet accord comme le souhaitent certains.

4-Nous refuserons catégoriquement toute démarche ou demande de fouiller les lieux non relatifs aux activités nucléaires, notamment les sites militaires ou de nature sécuritaire ainsi que toute tentative d’interroger nos scientifiques nucléaires.

Ainsi, le premier parrain de la diplomatie nucléaire, l’homme national de l’Etat iranien, et le chef de la Révolution et commandant des forces armées, aurait déplacé la scène, les spectateurs et les arbitres à l'endroit où l'action doit se dérouler, comme il avait affirmé à plusieurs reprises: aux Etats-Unis !

Dans le même moment, il aurait aussi unifié les deux ailes, technocrate et fondamentaliste, derrière la volonté de l’Etat national iranien, accordant en même temps au négociateur  iranien le courage de bien défendre les constantes nationales iraniennes et d’élaborer une entente à laquelle se soumettra Washington et les capitales occidentales. Il aurait aussi conféré au négociateur le courage de rejeter toute pression ou tentative d’imposer toute sorte d’engagement, armé d’une position intérieure unanime rare dans l’histoire du conflit américano-iranien.

De ce fait, Washington, se serait soumis à la volonté de l’Iranien et de son chef, parrain de sa révolution et aussi de sa diplomatie.

Ce n’est point la formule dite Win- Win, comme certains tentent de promouvoir.

La vraie interprétation des faits est la suivante: les négociations et le dialogue menés par «la diplomatie héroïque», dans le but de bien argumenter et de river à l’adversaire son clou.

Oui, le croyant est doté d’assez d’intelligence, de sagesse et de perspicacité.

Article paru dans le quotidien libanais al-Akhbar, traduit par l'équipe du site

Comments

//