Des rêves démoniaques... l’Occident et le monde
Les débats entre les ministres européens des Affaires étrangères, récemment réunis à Bruxelles autour de plusieurs affaires internationales, y compris celle de la Syrie, suscitent le rire et le sarcasme.
En effet, les questions abordées par ceux-là semblent avoir lieu dans d'autres mondes. Mais la déconnection des dirigeants occidentaux de la réalité n'est plus surprenante. Elle date depuis longtemps et se répercute sur l'Europe et ses relations avec les autres populations du monde.
Depuis quelques années, certains Européens font une autocritique en raison de l'exagération de leurs régimes dans l'adoption du concept de la centralité de l'Europe face à tout ce qui se déroule dans le monde.
Au moment où nous ne nions guère l'importance du rôle européen, comme de celui des Etats-Unis, de la Russie et de la Chine, ou même de celui de l'Union africaine, des instances de l'Amérique latine et de l'Asie, la restitution, par certains pays européens, de leur rôle colonialiste selon lequel ils seraient capables de contrôler le sort du monde suivant leurs intérêts géopolitiques, suscite la perplexité et l'appréhension !!
Dernièrement, avec la montée des tensions dans les relations américano-européennes avec la Russie, le président russe Vladimir Poutine a indiqué que les pressions européennes et américaines sur son pays s'inscrivaient dans le contexte des aspirations de ces pays à renouveler leur hégémonie impérialiste.
Certainement, cette approche n'est pas seulement exacte, mais confirme aussi ce que ressentent les pays en voie de développement, ainsi que d'autres.
Il convient de noter dans ce contexte que les politiques américaines et européennes se sont axées sur cette méthode depuis la fin de la guerre froide, au début des années 90 du siècle dernier.
En ce moment-là, les politiciens américains et leurs alliés de l'Europe avaient affirmé que le XXIe siècle sera le siècle américain par excellence. Ceci signifie l'hégémonie occidentale sur les affaires du monde, sur le plan économique, politique, intellectuel, culturel, financier et médiatique.
Les écrivains russes qui suivent de près la détérioration des relations russo-occidentales estiment que ce que nous avons cité ci-dessus revient à la décision occidentale délibérée de marginaliser les intérêts de la Russie et d'autres pays sur la scène internationale. Ceci fut évident durant la crise de la Bosnie en 1995, le pilonnage de Belgrade et la première vague de l'extension de l'Otan en 1999, lors du retrait du traité sur le système de la défense balistique conclu en 1870, durant le différend autour de l'invasion de l'Irak en 2003, et la violation franco-britannique des lignes rouges quant à la résolution du Conseil de sécurité sur la Lybie, en dépit de la protestation de la Russie et de la Chine, et enfin durant la crise syrienne toujours en cours et celle de l'Ukraine en 2014.
Avec le retour du président Vladimir Poutine au Kremlin, la classe politique et l'élite des pays occidentaux ont entrepris d'induire l'opinion publique internationale dans l'erreur, sans aucune responsabilité ou respect des règles de l'information crédible.
Ces parties ont évoqué l'impossibilité du lancement d'un dialogue constructif avec le pouvoir russe, lors du mandat de Poutine. Il n'était pas surprenant que les responsables des principaux pays occidentaux évoquent ce fait, en une violation flagrante de tous les protocoles. C'était l'attitude orchestrée de Barack Obama, d'Angela Merkel, de David Cameroun, et même des premiers ministres d'Australie et du Canada. Il s'est avéré que ces dirigeants œuvrent dans le but de ternir, sciemment, l'image et le rôle du président Vladimir Poutine, ce leader national, dans le but d'affaiblir la Russie et d'y saper la légitimité des autorités.
Les développements ont aussi prouvé que l'Europe, n'était pas seulement incapable de traiter avec des pays qui se développent rapidement, comme la Chine, l'Iran, l'Inde, le Brésil et l'Afrique du Sud, mais ne comprenait pas aussi comment agir avec la Russie, indomptable.
Au lieu de se tenir à égale distance à l'égard de la nouvelle conjoncture, l'Europe et l'occident tentent de s'éloigner davantage et de plonger dans des questions mineures, sans signification aucune, évoquant l'importance de l'engagement et de la conformation aux politiques et aux dispositions européennes.
Il convient de noter à ce propos, que les Européens sapent leur réputation par leur alliance avec des régimes décadents dans le Golfe, à l'instar de l'Arabie Saoudite, dont le système stagne encore dans le Moyen âge, et par les pots de vin payés par le Qatar et d'autres pays.
Les pays du monde entier n'avaient-ils pas suivi l'intervention occidentale en Chine, lorsqu'ont éclaté les évènements de Tiananmen, et puis récemment ceux de Hong Kong ?
Et plus tard après les dernières élections en Russie, n'avons-nous pas suivi tous, les manifestations qui visaient à renverser les élections démocratiques et leurs résultats ?
En effet, les pays occidentaux n'ont pas encore appris comment agir à l'égard de la Syrie, courageuse par ses décisions, dotée de principes dans ses orientations et tranchante dans sa décision de défendre les intérêts de son peuple et ses élections qui ont illustré la décision et les aspirations du peuple syrien.
En plus, les pays occidentaux insistent à ne pas coopérer avec la Russie, grande par ses prises de positions, et intransigeante dans la défense du droit international, dans l'exercice de la démocratie dans les relations internationales et dans son appel à tous de respecter le droit et la charte des Nations Unies, le respect des principes de la souveraineté et la non-intervention dans les affaire intérieures et l'indépendance des autres pays.
De fait, la série des positions exprimées par le président russe durant sa conférence de presse annuelle il y a quelques jours, sont des leçons que l'occident doit apprendre et en profiter. En effet, la politique de l'édification des empires et la prise à la légère des valeurs des autres pays ne sont plus acceptées dans le monde de ces jours-ci.
Dans ce contexte, le sabotage de l'économie des autres pays et l'imposition des sanctions sont désormais inefficaces, et constituent aussi des politiques immorales, adoptées par les Etats-Unis et l'Union européenne contre des pays comme la Syrie, la Chine, la Russie, Cuba, Venezuela et l'Argentine, dans le but de porter atteinte aux capacités de ces pays en matière de développement et à leurs aspirations à bâtir un monde où n'existent plus l'injustice, la violence et l'inégalité. Un monde de liberté et de coopération internationale constructive.
L'écrivain russe Andre Baycov, duquel nous nous sommes inspirés pour écrire cet article, a indiqué qu'avec la détérioration de la crise ukrainienne, les faits ont frôlé la limite de l'hystérie à l'égard de la personnalité du président russe.
En effet, depuis mars et avril 2014, la personnalité de Vladimir Poutine et les analyses de cette dernière, de sa ligne de conduite et de la méthode qu'il adopte dans la gestion des dossiers, sont devenues le point d'intérêt de la presse occidentale, en commençant par le Times, passant par The Indépendant et arrivant à l'Economiste. De même furent rédigés les articles littéraires, falsifiés par leurs analyses et leur crédibilité scientifique. Ils proclament le jeu sans règles. Pour eux, tous les moyens sont bons dans la guerre. Cette véritable guerre, même si elle se déroulait dans les medias.
Après ces propos sur la campagne déchainée contre la Russie, un des pôles essentiels sur le plan économique, militaire et culturel, nous ne prévoyons pas des politiques différentes de celles occidentales, barbares, contre la Syrie. Ce pays qui a défendu durant de longues années les valeurs de la Nation arabe et sa croyance en son arabité et aux causes de son peuple, à sa souveraineté et à l'indépendance de sa décision. Il va de soi de dire que la campagne menée contre le chef du peuple syrien, le président Bachar Assad, est survenue dans le même contexte descampagnes qui viseraient tout chef engagé dans la défense des constantes de son peuple et de son droit à protéger son territoire, la dignité de ses citoyens et la lutte contre l'hégémonie et l'occupation étrangère.
Lorsque les responsables européens se rencontrent durant les réunions et sommets, pour discuter des affaires des pays du monde, certains s'attendent à ce que les sages parmi eux, agissent sérieusement afin de freiner la décadence à laquelle est arrivée l'Union Européenne. Cette union qui s'est éloignée des valeurs et des idéaux que les peuples de l'Europe ont œuvré pour ancrer dans la vie de l'humanité depuis le XVIe siècle.
Mais nous sommes parvenus à une conviction difficile à modifier : la majorité de ces responsables et leaders n'ont pas été éduqués dans les écoles de Shakespeare, de Rousseau, de Molière, de Goethe et de Hegel...Nous ressentons plutôt que ce sont les disciples des écoles de Bagdadi, de Ben Laden de Zarkaoui, d'Erdogan de Bandar Ben Sultan Ben Abdel Aziz Al-Saoud et d'autres.
Il y a quelques jours, les Européens se sont assis sur leurs sièges dans le bâtiment de l'UE à Bruxelles. Ils y ont rédigé un papier démoniaque, comprenant des idées diaboliques et des rêves sataniques autour de la Syrie.
Sur le papier en question, ils ont planifié et prétendu avoir élaboré des solutions à ce qu'endure la Syrie. Cependant, ce qu'ils ont ourdi, sous la pression de la France, de l'Angleterre et d'«Israël», et des dirigeants européens qui ont perdu leur légitimité, ne sont que des idées visant à poursuivre le meurtre du peuple syrien, le soutien du terrorisme et la destruction de l'infrastructure bâtie par ce peuple. Ce sont aussi des conditions imposées à l'émissaire spécial de l'ONU en Syrie et un nouveau soutien à Daech, au front Al-Nosra et aux branches terroristes d'Al-Qaïda, en face des Syriens valeureux qui affrontent le terrorisme à Deirezzor, Alep, Raqqa, Deraa, Koneitra, Homs, Hama et Lattaquié.
Dans le contexte des fêtes de la naissance du Christ et du Nouvel an, nous nous attendons à ce que l'occident cesse la politique du meurtre, de l'hypocrisie, de la destruction et du soutien du terrorisme. Nous nous attendons au respect des valeurs des autres pays. Ces valeurs prêchées et ancrées par jésus, fils de Marie.
Nous nous attendons aussi que ceux-là s'emploient à bâtir un monde dominé par la sécurité, la stabilité, l'égalité et le respect mutuel ; à ce qu'ils renoncent à leurs rêves impériaux et colonialistes démoniaques.
Article paru dans le quotidien libanais Al-Binaa, traduit par l'équipe du site