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«Daech» et «Al-Nosra»…Une même monnaie, une seule face

«Daech» et «Al-Nosra»…Une même monnaie, une seule face
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Certains entreprennent de disculper le front «Al-Nosra» des actes terroristes. Ils présentent ce mouvement comme étant  distinct de «Daech», juste parce que ce dernier a excellé dans le meurtre et les décapitations.

Mais il s’avère que les tentatives de blanchir l’image d’«Al-Nosra», s’inscrivent dans le contexte d’un processus visant à légitimer ce front, en lui réservant une place au sein de l’Islam politique sunnite, en dépit de l’extrémisme et du fondamentalisme desquels il fait preuve. Des tentatives visant plutôt à créer un genre d’équilibre avec l’Islam politique illustré par le Hezbollah. Et de ce fait, placer les deux parties dans deux cadres«Daech» et «Al-Nosra»…Une même monnaie, une seule face
similaires, malgré les dissemblances voire l’antagonisme qui les opposent.

Le front «Al-Nosra», comme l’imaginent certains, est susceptible de former une force pour freiner «l’extension chiite». Selon eux, ce front est, théoriquement, un instrument pour ternir l’image du Hezbollah. Ils suggèrent que le positionnement d’«Al-Nosra» dans le contexte sunnite, est similaire à celui du Hezbollah dans les milieux chiites.

Les tentatives en question accompagnent la crise syrienne, à l’ombre de l’absence de l’«Armée Syrienne Libre» (ASL) du panorama syrien, surtout qu’il fut prouvé que «Daech» constituait un modèle intolérable, non valable à l’adoption ou à la promotion. Ce fait permettrait alors à «Al-Nosra» de s’ingérer au Liban, comme étant l’aile islamiste de l’opposition syrienne légitime, dans une réaction  justifiée à l’intervention du Hezbollah en Syrie.

Cependant, les efforts pour faire la distinction entre «Daech» et «Al-Nosra», commencent par l’étude des origines des deux mouvements. Le premier est une extension d’Abi Mosaab Zarkaoui, connu par ses pulsions terroristes. Alors que le second est annexé à l’organisation Al-Qaïda, dirigé par Ayman Zawahiri, ce qui signifierait  pour certains qu’«Al-Nosra» reflète  un état  «jihadiste», non fondé sur le meurtre et le crime, sachant par contre que l’étude  du parcours historique de «Daech» et d’«Al-Nosra», du point de vue mise en place et itinéraire, aboutit à les placer dans un seul cadre. En plus des preuves sur la similitude entre les deux en matière de pensée, de mentalité et de pratiques. Ce constat signifie que la controverse entre les deux ne dépasse point le conflit autour du pouvoir, du commandement et de l’émirat.

Dans le passé, fut fondé en 2004 le groupe «Tawhid et Jihad» en Irak, sous la bannière de l’organisation Al-Qaïda, et le commandement  d’Abi Mossaab Zarkaoui.

A la suite de la mort de ce dernier en 2006, Abou Hamza el-Mouhajer est monté au créneau, pour que ce groupe passe plus tard à la proclamation de «l’Etat islamique en Irak», sous le commandement d’Abi Omar Baghdadi. Mais le 15 octobre de la même année, après la mort des deux responsables islamistes dans un raid américano-irakien, le 19 avril 2010 dans Al-Anbar, «l’Etat Islamique en Irak» a annoncé la nomination d’Abi Bakr Baghdadi comme leader, ainsi que de Nasser Ledine Allah Sleimane, comme ministre de la guerre.

Fin 2011, en pleine crise syrienne, les combattants de «l’Etat islamique», de différentes nationalités, se sont rendus en Syrie, sous la bannière du front «Al-Nosra et du Jihad», commandé par Abi Mohammad Joulani, dans le but d’élargir le pouvoir de «l’Etat Islamique de l’Irak», pour englober le Levant, arrivant en fin de compte à la déclaration  de la naissance de «Daech», par la jonction du Levant dans «l’Etat de Baghdadi», au moment où «Al-Nosra»  réussit  à étendre son pouvoir dans plusieurs endroits en Syrie.

Mais rapidement, le différend a éclaté entre Baghdadi et Joulani, «émir d’Al-Nosra».

Le premier a voulu  faire de la Syrie un «émirat» annexé à son «Etat». Le second a insisté pour  maintenir l’indépendance  de cet «émirat» de «l’Etat en Irak». Depuis lors, les partisans d’«Al-Nosra» se sont dispersés.  Certains ont prêté allégeance à Baghdadi. D’autres ont maintenu leur loyauté à Joulani, avec l’échec de l’intervention  de Zawahiri qui a tenté de trancher la question par la prise de la partie de Joulani. Un fait qui a poussé Baghdadi à l’insurrection  et à se proclamer «calife des musulmans».

Où seraient donc les disparités entre «Daech et Al-Nosra»?! Ce sont la seule face, du même terrorisme.

Article paru dans le quotidien libanais As-Safir, traduit par l'équipe du site

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