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Les véritables objectifs de la coalition américaine contre le terrorisme

Les véritables objectifs  de la coalition américaine contre le terrorisme
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Le premier des objectifs de la coalition antiterrorisme, est déjà mis en œuvre. Il consiste à réactiver le réseau des rebelles en Syrie, de toutes les factions, à la suite des défaites successives. C'est une nouvelle tentative visant à mener une guerre d'usure contre l'armée syrienne et à remporter des profits politiques et militaires.

L'armée syrienne combat les terroristes sur plusieurs fronts périlleux, dans la mesure où les groupes terroristes arrivent à atteindre leurs buts. Sur le front du Golan, Al-Nosra et ses alliés s'emploient à bâtir le «mur du bon voisinage» avec l'occupant israélien, et avec l'appui de ce dernier.

Ce mur permettra à Al-Nosra de se transformer en acteur régional, et à menacer de nouveau le rif ouest de Damas. Par ailleurs, à Selmiah-à majorité d'Ismaéliens- «Daech» assiège la région et se prépare bien sûr à perpétrer des massacres et à expulser ceux qu'il considère comme des athées et des apostats, dans le contexte du plan stratégique d'épuration sectaire et confessionnelle.

Dans la zone de l'ile de l'Euphrate et d'Alep, cette organisation lance une série d'offensives successives dans le but d'élargir la superficie de «l'Etat Islamique». Et de l'enraciner.

A partir de Ersal et de son jurd, le front Al-Nosra et «Daech» œuvrent de concert pour saper l'efficacité des victoires de l'armée syrienne et du Hezbollah dans le Qalamoun. Et ce en plus d'une série d'opérations terroristes menées par d'autres organisations, moins importantes, sur plusieurs fronts, visant à disperser la pression militaire des forces syriennes.

En effet, les faits sur le terrain en Syrie, ne permettent effectivement aucune distinction entre «Daech», Al-Nosra et les autres organisations armées. Il est évident que tous ces groupes qui combattent l'Etat syrien, et en dépit de leurs différends et dissemblances, agissent selon les ordres d'un même maestro, suite à la chute de Mossoul en Irak ; Nous nous rappelons que cette opération de grande envergure a été accomplie par «Daech», des factions islamistes et baasistes, néo-islamistes et tribales, sous un parrainage américain et régional. Mais une fois l'opération réussie, «Daech» a monopolisé le pouvoir et contraint- même Ezzat El-Doury, promu pour diriger un «Conseil militaire sunnite irakien»- de prêter allégeance au califat Abou Bakr Baghdadi.

Bref, les Etats-Unis veulent exploiter l'épaisse fumée de la coalition contre le terrorisme, pour lancer une nouvelle vague terroriste en Syrie. Une vague ayant plusieurs buts : provoquer une guerre d'usure contre la force syrienne, montrer l'armée syrienne comme incapable de lutter contre le terrorisme et exercer des pressions contre les Syriens et les alliés pour négocier le départ du président Bachar Assad, selon un accord qui maintient le régime syrien comme membre de la coalition américaine contre le terrorisme. Un plan similaire à celui conspiré contre le premier ministre irakien Nouri Maliki.

Le second objectif, est en voie de préparation ; le ministre russe des Affaires étrangères, Serguei Lavrov l'avait révélé. Il a exprimé son inquiétude du fait que «les Etats-Unis exploitent les opérations militaires contre «Daech», pour mener des frappes contre l'armée syrienne en vue de l'affaiblir».

La signification des propos de Lavrov est claire : Washington envisage, non seulement de mener des frappes aériennes contre les postes de «Daech», sans aucune coordination avec Damas, mais aussi de profiter de sa fausse guerre contre le terrorisme, pour asséner des frappes contre l'armée syrienne et affaiblir cette dernière.

Le troisième objectif consiste à isoler l'axe russo-irano-syrien sur le plan politique, par la mise de cet axe à l'écart des efforts internationaux et régionaux de lutte antiterroriste. C'est ce que Lavrov a qualifié de politique «deux poids, deux mesures», portant les graines de l'échec.

Mais la question dépasse les deux poids, deux mesures. Pour l'ironie du sort, la coalition américano-occidento-turco-arabe de lutte antiterroriste, comprend notamment les pays qui ont encouragé, entrainé, équipé, enrôlé et financé les terroristes en Syrie et en Irak, y compris les terroristes de «Daech», à l'instar des Etats-Unis, la France, l'Angleterre, l'Arabie saoudite, le Qatar et la Turquie.

Le quatrième objectif réside dans la poursuite de la guerre contre «les insurgés», tel Moscou, Téhéran, Damas et Beyrouth.

Les Etats-Unis mentent lorsqu'ils évoquent la défaite du terrorisme, tant qu'ils distinguent entre les terroristes et leur zone d'action. Ils poursuivent leur soutien à certains des mouvements terroristes, sans prendre en compte l'imbrication entre les terroristes sur le terrain. Ils dupent l'opinion publique, alors qu'ils ont établi différents canaux de communication avec les groupes terroristes, même avec «Daech», tout au long des quatre dernières années.

Les Etats-Unis connaissent ces faits, mais ils ont besoin d'exploiter le terrorisme. En effet, la coalition occidento-arabo-truque ne peut se passer du terrorisme comme force essentielle pour réaliser ses objectifs politiques en Syrie et par la suite, en Iran et en Russie. Au moment où les Etats-Unis et leurs alliés furent incapables d'enrôler des forces terrestres, les hordes des terroristes furent un cadeau du ciel. D'ailleurs plusieurs objectifs impérialistes doivent être réalisés par ces hordes criminelles, à partir du renversement ou du siège d'Assad, passant par les pressions contre l'Iran,(comprenant aussi de permettre au terrorisme d'y accéder), et le sabotage des réalisations politiques et régionales de la Russie, en la contraignant de confronter les terroristes, même sur son propre territoire.

Le cinquième objectif réside dans le désir de revenir en Irak, mais cette fois comme protecteurs, non comme occupants. Ce retour pourrait réaliser les objectifs suivants : briser la communication géographique entre l'Iran et la Syrie, élargir le pouvoir américain en Irak et en profiter dans le domaine de l'hégémonie sur les ressources pétrolières.

Pour toutes ces raisons, les Américains veulent une période de trois ans pour combattre l'organisation de «l'Etat Islamique», cette même organisation qu'ils ont aidée pour envahir Mossoul en trois jours ! Ils veulent le temps nécessaire pour réaliser leurs objectifs géostratégiques au Levant, en Iran et en Russie.

Y-a-t-il un autre substitut à la mise en place d'une coalition opposée, russo-irano-syrienne, pour mener la confrontation sous l'égide de la même résolution internationale 2170 ?

Article paru dans le quotidien libaanais Al-Akhbar, traduit par l'équipe du site

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