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«Où est l’Etat», n’est plus une blague ridicule dans les jurds occupés

«Où est l’Etat», n’est plus une blague ridicule dans les jurds occupés
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Le premier ministre britannique a réitéré il y a quelques jours, ses mises en garde contre l’arrivée du groupe terroriste de «Daech» aux côtes de la Méditerranée. Il avait déjà prononcé les mêmes propos, avant quelques jours. Cette fois-ci, il a cité le Liban et la Jordanie. Il a averti contre l’extension de «Daech» vers ces deux pays.

Les propos de ce haut responsable britannique ne sont point des spéculations à la manière de la majorité des politiciens au Liban. Ce discours est sûrement bâti sur des informations de services de renseignements fournies par les services britanniques et ceux des pays alliés. A noter que les responsables sécuritaires libanais, notamment les«Où est l’Etat», n’est plus une blague ridicule dans les jurds occupés
sérieux, possèdent des informations similaires.

On dit que l’objectif de «Daech» est de parvenir à une  issue maritime: de Ersal à Akkar. Le même projet, mais par d’autres moyens, était le but des brigades de l’opposition syrienne, dans les régions de Qalamoun et du rif sud de Homs, il y a deux ans. En automne 2012, Ersal était le passage principal pour les armes, les groupes armés, les rebelles les ravitaillements et les munitions, du Liban vers les deux rifs de Homs et de Damas. Cette localité a jouit d’une couverture politique arabe et internationale, assurée par les forces du 14 Mars, par leur appui aux mesures qui ont transformé la localité de la Bekaa, en «réserve naturelle» pour l’opposition syrienne armée. En ce moment, les rebelles ont mené des batailles dans la région du bassin de l’Oronte (habitée par des Libanais, sur le territoire syrien), afin d’ouvrir une voie entre Qosseir et Akkar. L’objectif était de paver une voie pour les ravitaillements à partir de la côte-Tripoli-Akkar-Qosseir-Homs et enfin le rif de Damas.

Ersal n’a pas manqué à son «devoir». Mais l’hiver était proche. Les habitants de la région, attendaient, comme chaque année, la chute de la neige qui couvre les routes du jurd entre la localité libanaise et le Qalamoun. Les rebelles syriens ont voulu prévenir le blocage des routes entre leurs zones d’action et Ersal. Ils ont décidé d’ouvrir une nouvelle route. Ils ont choisi le bassin de l’Oronte, et commis un massacre dans le village de Haidarieh. Le Hezbollah est intervenu. Il a avorté le projet. Ils ont assuré plus tard une route secondaire, via les projets de Qaa, comme alternative aux routes bloquées du jurd.

Le discours de Cameroun, en tant que document politique, s’entrecoupe avec les données géographiques à la frontière libano-syrienne. Il constitue une sonnerie d’alerte pour le Liban.

Aux portes de l’hiver, les occupants des jurds de Ersal seront contraints de chercher des abris pour se protéger de la dureté du climat. Dans la même période de l’année dernière, ils ne se sont pas souciés, puisqu’ils contrôlaient les villages syriens de Qalamoum. En ce moment, ils sont devant deux choix: réaliser une avancée dans le Qalamoun et reprendre quelques villages de la région, ou bien se réfugier dans Ersal. De«Où est l’Etat», n’est plus une blague ridicule dans les jurds occupés
la partie syrienne de la frontière, ils mènent des combats quotidiens, sans réussir des percées majeures. Ils n’ont donc que le choix de Ersal.

Des responsables sécuritaires, politiques et militaires libanais comprennent ces données. Certains exagèrent dans l’évocation des périls qui en découlent, en raison des capacités des groupes terroristes qui occupent les jurds. Mais les autorités libanaises, en tant qu’entité, ont  renoncé à tout rôle dans ce contexte. Elles se résignent devant l’incapacité à agir. Elles refusent de reconnaitre que les jurds de Ersal sont occupés. Une partie du territoire libanais est sous le pouvoir absolu de groupes terroristes qui désirent s’étendre. Cette occupation, ainsi que la prise en otage de 36 militaires, n’ont pas poussé l’Etat à déclarer aucune forme d’état d’urgence. La vie des responsables se poursuit normalement. La publication des images de la décapitation d’un soldat, n’a  poussé aucun responsable à convoquer une réunion extraordinaire du Conseil des ministres, ou du conseil supérieur de la Défense.

Lorsqu’on interroge un responsable concerné, sur ce qu’envisage faire l’Etat, la réponse des autorités politiques illustre l’impotence: l’armée ne possède pas des tanks et des avions pour la confrontation. Les Libanais se doiventde négliger la performance des commandos de l’armée lors de la récupération des postes militaires pris par les groupes terroristes à Ersal et dans son entourage. Un des politiciens qui suit de près l’action militaire, affirme que les soldats libanais ont combattu avec acharnement.

«Certaines unités de la huitième division de l’armée se sont acharnées dans la bataille, avant l’intervention des commandos». Mais la performance de la brigade fut marquée par plusieurs lacunes, qui s’ajoutent à la crise structurelle dont souffre l’armée au niveau logistique: munitions, transport et alimentation, ainsi que la carence en matière d’effectifs.

Qu’a fait le pouvoir pour remplir ces lacunes? Rien.

Il a décidé de recruter cinq mille soldats. Mais il a lié cette démarche au financement. Quelqu’un a-t-il commencéà chercher des sources de financement? Les responsables ne réalisent-ils pas que le recrutement dans l’armée, dans le même moment que celui des Forces de sécurité intérieure et la Sûreté générale amoindrira le nombre des recrutés dans l’institution militaire? Y-a-t-il un plan pour encourager les jeunes à rejoindre les institutions militaires et sécuritaires? La réponse est simplement négative. Demandera-t-on des comptes à quelqu’un pour avoir empêché l’équipement du Liban en hélicoptères et tanks, russes par exemple? bien sûr que non.

Certains ministres réfléchissent aux moyens de prévenir toute nouvelle offensive visant«Où est l’Etat», n’est plus une blague ridicule dans les jurds occupés
à envahir Ersal. Mais que fait le Conseil du ministre? Et son président? Rien.

Un quelconque homme au pouvoir a-t-il tenté de trouver des moyens de pressions sur les ravisseurs des otages? La réponse encore négative. Le Premier ministre et certains ministres n’ont que le choix de compter sur les initiatives de Qatar et de la Turquie.

Où en est le ministre de la Défense Samir Mokbel? Planche-t-il, comme étant un haut responsable, non comme homme d’affaire, sur la possibilité d’acheter des arsenaux à l’armée?

Les responsables politiques réalisent-ils que l’armée est interdite, de facto, de perquisitionner les demeures de ceux qui l’ont combattue à Ersal?

L’armée sera-t-elle en mesure d’isoler les jurds de la localité?

Les responsables militaires disent que c’est notamment l’objectif des unités sur le front. Par contre, les miliciens ont agressé ces unités il ya quelques jours en riposte à ces mesures.

Cependant, la froideur des autorités politiques à l’égard du crime commis récemment, n’annonce pas que ce qui aura lieu à la suite de la bataille de Ersal est différent de ce qui l’a précédée.

Le commandant en chef de l’armée, Jean Kahwaji, affirme que l’ancien Premier ministre Saad Hariri soutient l’institution militaire dans sa bataille. Dans le 8 Mars, les leaders affirment que le chef du Futur est sincère. Selon eux, Hariri a échoué dans l’expérience des milices formées avant 2008 et ne trouve que l’armée pour le protéger des salafistes et des pro-Al-Qaïda.

Mais une question se pose: Y-a-t-il une décision saoudienne  d’interdire à «Daech» et à ses homologues d’engloutir le public de Hariri, mais en maintenant les groupes takfiris comme force d’équilibre en face du Hezbollah?

Le don des milliards de dollars qui ne se sont pas encore manifestés, ainsi que la nouvelle disparition de Hariri, n’annoncent rien de bon. Comment serait le cas si on y ajoute «l’arrêt royal» annoncé par des écrivains éminents dans les journaux de Al-Saoud, sur l’insatisfaction quant à l’orientation de frapper seulement «Daech»?

Bref, le danger de la reprise de l’expérience de Ersal dans les prochaines semaines est ressenti à l’heure actuelle, au moment où les autorités ne semblent pas au courant de ce qui se passe à leur insu. Ou bien, c’est plutôt la volonté du parrain saoudien qui les appelle à fermer les yeux.

Artcile paru dans le quotidien libanais Al-Akhbar, traduit par l'équipe du site

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