Le veto sino-russe n’4: une nouvelle coalition mondiale
Au moment où les deux présidents, russe, Vladimir Poutine et chinois, Xi JinPing, étaient à bord d'un navire militaire, donnant l'ordre de débuter les manœuvres navales communes n'3, les représentants des deux pays au Conseil de sécurité de l'ONU opposaient le veto n'4 afin de défendre la Syrie en face de la nouvelle démarche intimidante de l'OTAN, de déférer le dossier syrien auprès de la Cour pénale internationale.
Quatre doubles vetos et trois manœuvres militaires communes depuis le déclenchement de la guerre mondiale sur la Syrie. La riposte à cette dernière était aussi de dimension mondiale. Les deux géants qui montent en puissance depuis 2011, se sont rencontrés sur fond de la lutte du dernier bastion fort, à savoir, Damas. A l'heure actuelle, alors que la capitale des Omeyyades remporte la victoire, les drapeaux de la nouvelle alliance mondiale anti-hégémonie occidentale, sont hissés en Russie, en Chine et en Iran.
Pour la quatrième reprise, le veto sino-russe s'oppose aux plans impérialistes ourdis contre la Syrie en Conseil de sécurité. Cette fois-ci, la signification des objectifs hostiles sont différents, ainsi que la signification du double veto.
L'OTAN a trois objectifs : en premier lieu, répondre au processus militaire en Syrie par la création d'un climat tendu et affirmer que le renversement du régime syrien est toujours inscrit à l'ordre du jour. En deuxième lieu, embarrasser les russes sur le plan moral et politique, à travers l'élaboration d'une résolution qui condamne les deux parties du conflit syrien comme étant des criminels de guerre qui doivent comparaitre devant la Cour pénale internationale, utilisée par les occidentaux comme tribune d'intimidation au nom du droit international.
De ce fait, le candidat à la présidentielle syrienne, soutenue par la Russie, Bachar Assad, se transforme d'un président légitime à un fugitif recherché par la justice internationale, s'il n'était pas protégé par la Russie et la Chine.
Mais cette fois-ci, la riposte était connue à l'avance ; le plus important est qu'elle s'est manifestée par une nouvelle alliance mondiale, devenue une réalité politique, militaire et économique à Shanghai.
Au moment du premier veto, les pays occidentaux et arabes s'attendaient à l'approbation d'une décision onusienne similaire à celle qui a permis à l'Otan d'intervenir directement en Lybie et d'y renverser le régime par la force. Mais le 4 novembre 2011, Moscou et Pékin étaient à l'affut. Ces deux pays ont avorté, par le veto, la résolution hostile à la Syrie. Le 4 février 2012, les espoirs de ceux qui soutiennent le terrorisme étaient faibles. Cependant, le veto sino-russe a constitué un choc pour la coalition occidentale et réactionnaire arabe, déterminée à créer un climat international propice au renversement de l'Etat syrien.
Le second veto a été un prélude à la naissance d'un mouvement de protestation stratégique contre le monde unipolaire. Une protestation confirmée dans un troisième veto qui était prévu le 19 juillet 2012. C'est en ce moment que ce sont intensifiées les pressions sur la Russie et l'offensive contre la Syrie, suivant un parcours hors du Conseil de sécurité.
Dans l'été 2013, les Turcs ont livré aux rebelles criminels des armes chimiques qui ont été effectivement utilisées et puis fut lancée une campagne visant à justifier une offensive militaire contre la Syrie. Une campagne avortée par l'intervention de la Russie qui a conclu l'accord sur les armes chimiques d'une part, et par des déclarations iraniennes mettant en garde contre une riposte globale dans la région.
Depuis, les projets de la guerre occidentale ont été mis à l'écart, mais il parait que l'OTAN ne désespère pas de confronter les réalisations militaires et politiques syriennes (réconciliations et élections), par l'option militaire.
La Turquie a tenté sa chance à Kassab. Puis la pensée colonialiste française a soumis sa fameuse proposition : déférer le dossier syrien devant la Cour pénale internationale, par une résolution internationale, qui approuvée, aurait autorisé aux forces impérialistes de lancer une guerre contre la Syrie, sous un double alibi : se débarrasser du «régime totalitaire» et des organisations jihadistes à la fois. Une solution censée satisfaire toutes les parties. Le projet de résolution, dans sa hardiesse, s'est limité aux Syriens. Ceci ne signifie pas seulement d'accorder l'amnistie préalable aux soldats américains dans une éventuelle guerre contre la Syrie dans toute poursuite en justice pénale, mais signifie aussi d'immuniser les vrais intervenants dans la guerre en cours dans ce pays depuis plus de trois ans, y compris les responsables américains, français, israéliens, turcs, saoudiens, qataris et jordaniens ainsi que les forces du 14 Mars au Liban, voire même les terroristes étrangers !
La géniale idée française n'égalise dans sa décadence que celle des 13 gouvernements, dont les représentants ont approuvé la résolution en Conseil de sécurité. Une résolution élaborée dans le but de mener une guerre contre le peuple syrien sous l'égide du droit international tout en disculpant les forces quila mènent effectivement par procuration ou qui la mèneront ultérieurement.
Le représentant russe, Vitali Chorkine, a vu dans le projet de résolution français, «une tentative d'exacerber les émotions politiques et de paver la voie à une intervention militaire contre la Syrie». Il a noté que l'occident œuvrait afin d'allonger la crise et de renverser le régime syrien par la force.
En effet, la bataille syrienne contre l'Otan et ses alliés ottomans et arabes, est donc longue et ardue, mais la tragédie syrienne annonce un nouvel avenir pour la Syrie, l'Asie et le monde ; à Shanghai, les deux parties, russe et chinoise, ont conclu 49 nouveaux accords, dont l'un dans le domaine de l'énergie, d'une valeur de 400 milliards de dollars pour fournir le gaz russe à la Chine, tout au long de 30 ans. Ce pays a trouvé une source sûre pour le pétrole et le gaz nécessaires à l'industrie, alors que la Russie a trouvé un substitut stratégique pour ses exportations en matière d'énergie. Ce fait lui confère une grande capacité à manœuvrer et à exercer des pressions sur l'Europe. Cependant, les domaines de la coopération sino-russe sont nombrables, comprenant aussi des projets énormes d'infrastructures et d'industrie d'aéronefs ; enfin, le jumelage a eu lieu entre le développement technologique russe dans le domaine de l'aviation et le développement industriel chinois, dans un partenariat qui imposera une concurrence aux deux sociétés occidentales Boeing et Air Bus.
Dans le domaine de l'aviation militaire, la Russie ne se contentera pas de livrer des avions de chasse «Su 35» équipés de moteurs de la cinquièmegénérationà la Chine, mais lui donnera un permis pour les fabriquer. Les deux pays examinent aussi la production d'énormes hélicoptères. Et plus encore. L'important est que l'union entre la Russie et la Chine n'est point une simple alliance politique autour des questions communes, mais une découverte de ce que produira une intégration économique entre les deux pays, qui possèdent la technologie, la main d'œuvre, les capitaux, l'énergie, les capacités industrielles et les excès financiers, en mesure de lancer le cycle de la production en une première dans l'histoire. En matière de défense, nous devons imaginer quel sera le résultat de l'union entre l'industrie militaire russe et les lignes de production chinoises !
Sur la base de ce qui précède, on ne peut interpréter le veto sino-russe n'4 comme étant seulement une position de soutien à la Syrie, en face de l'intimidation occidentale ; c'est un double veto contre la décadence occidentale, pour défendre une nouvelle étape de l'histoire du monde. Une étape qui se manifeste sur les deux fronts syrien et ukrainien, qui confère la confiance aux Syriens, non seulement par le soutien militaire et politique illimité et sans précédent, mais aussi en affirmant que la voie est assurée vers la reconstruction du pays, sans tomber dans les embrayages de l'occident et du Golfe.
Dans ce même contexte, intervient l'Iran avec force ; la Russie à l'heure actuelle n'est pas celle de 2013 ; Moscou coopèrera avec les Iraniens dans tous les domaines et leur bâtira davantage de réacteurs nucléaires, indépendamment des sanctions occidentales. Lisons ensemble les propos adressés par le maître du kremlin au président iranien Hassan Rohani, lors du sommet de «l'édification de la confiance en Asie», afin de comprendre le nouvel esprit russe, ouvert à l'est. II a dit «nous ne sommes pas seulement des voisins. Nous sommes des anciens partenaires. Nous avons réalisé de grands projets et possédons le potentiel pour réaliser d'autres».
Toujours dans ce contexte, le président chinois, lors de son entretien avec Rohani, a salué les relations économiques croissantes entre les deux pays, ainsi que la bonne coordination entre Pékin et Téhéran autour des affaires régionales et internationales importantes.
Bref, le président Rohani était le centre d'intérêt des deux géants dans le congrès de Shanghai ; Poutine et Ping réalisent que la puissance de l'Iran et son site géopolitiquesont essentiels dans la formation de la prochaine coalition allant de Pékin arrivant au Liban sud, passant par Moscou, Bagdad et Damas...toujours Damas, cœur de cette alliance, son berceau et tribune de sa victoire.
Article paru dans le quotidien libanais Al-Akhbar, traduit par l'équipe du site
Quatre doubles vetos et trois manœuvres militaires communes depuis le déclenchement de la guerre mondiale sur la Syrie. La riposte à cette dernière était aussi de dimension mondiale. Les deux géants qui montent en puissance depuis 2011, se sont rencontrés sur fond de la lutte du dernier bastion fort, à savoir, Damas. A l'heure actuelle, alors que la capitale des Omeyyades remporte la victoire, les drapeaux de la nouvelle alliance mondiale anti-hégémonie occidentale, sont hissés en Russie, en Chine et en Iran.
Pour la quatrième reprise, le veto sino-russe s'oppose aux plans impérialistes ourdis contre la Syrie en Conseil de sécurité. Cette fois-ci, la signification des objectifs hostiles sont différents, ainsi que la signification du double veto.
L'OTAN a trois objectifs : en premier lieu, répondre au processus militaire en Syrie par la création d'un climat tendu et affirmer que le renversement du régime syrien est toujours inscrit à l'ordre du jour. En deuxième lieu, embarrasser les russes sur le plan moral et politique, à travers l'élaboration d'une résolution qui condamne les deux parties du conflit syrien comme étant des criminels de guerre qui doivent comparaitre devant la Cour pénale internationale, utilisée par les occidentaux comme tribune d'intimidation au nom du droit international.
De ce fait, le candidat à la présidentielle syrienne, soutenue par la Russie, Bachar Assad, se transforme d'un président légitime à un fugitif recherché par la justice internationale, s'il n'était pas protégé par la Russie et la Chine.
Mais cette fois-ci, la riposte était connue à l'avance ; le plus important est qu'elle s'est manifestée par une nouvelle alliance mondiale, devenue une réalité politique, militaire et économique à Shanghai.
Au moment du premier veto, les pays occidentaux et arabes s'attendaient à l'approbation d'une décision onusienne similaire à celle qui a permis à l'Otan d'intervenir directement en Lybie et d'y renverser le régime par la force. Mais le 4 novembre 2011, Moscou et Pékin étaient à l'affut. Ces deux pays ont avorté, par le veto, la résolution hostile à la Syrie. Le 4 février 2012, les espoirs de ceux qui soutiennent le terrorisme étaient faibles. Cependant, le veto sino-russe a constitué un choc pour la coalition occidentale et réactionnaire arabe, déterminée à créer un climat international propice au renversement de l'Etat syrien.
Le second veto a été un prélude à la naissance d'un mouvement de protestation stratégique contre le monde unipolaire. Une protestation confirmée dans un troisième veto qui était prévu le 19 juillet 2012. C'est en ce moment que ce sont intensifiées les pressions sur la Russie et l'offensive contre la Syrie, suivant un parcours hors du Conseil de sécurité.
Dans l'été 2013, les Turcs ont livré aux rebelles criminels des armes chimiques qui ont été effectivement utilisées et puis fut lancée une campagne visant à justifier une offensive militaire contre la Syrie. Une campagne avortée par l'intervention de la Russie qui a conclu l'accord sur les armes chimiques d'une part, et par des déclarations iraniennes mettant en garde contre une riposte globale dans la région.
Depuis, les projets de la guerre occidentale ont été mis à l'écart, mais il parait que l'OTAN ne désespère pas de confronter les réalisations militaires et politiques syriennes (réconciliations et élections), par l'option militaire.
La Turquie a tenté sa chance à Kassab. Puis la pensée colonialiste française a soumis sa fameuse proposition : déférer le dossier syrien devant la Cour pénale internationale, par une résolution internationale, qui approuvée, aurait autorisé aux forces impérialistes de lancer une guerre contre la Syrie, sous un double alibi : se débarrasser du «régime totalitaire» et des organisations jihadistes à la fois. Une solution censée satisfaire toutes les parties. Le projet de résolution, dans sa hardiesse, s'est limité aux Syriens. Ceci ne signifie pas seulement d'accorder l'amnistie préalable aux soldats américains dans une éventuelle guerre contre la Syrie dans toute poursuite en justice pénale, mais signifie aussi d'immuniser les vrais intervenants dans la guerre en cours dans ce pays depuis plus de trois ans, y compris les responsables américains, français, israéliens, turcs, saoudiens, qataris et jordaniens ainsi que les forces du 14 Mars au Liban, voire même les terroristes étrangers !
La géniale idée française n'égalise dans sa décadence que celle des 13 gouvernements, dont les représentants ont approuvé la résolution en Conseil de sécurité. Une résolution élaborée dans le but de mener une guerre contre le peuple syrien sous l'égide du droit international tout en disculpant les forces quila mènent effectivement par procuration ou qui la mèneront ultérieurement.
Le représentant russe, Vitali Chorkine, a vu dans le projet de résolution français, «une tentative d'exacerber les émotions politiques et de paver la voie à une intervention militaire contre la Syrie». Il a noté que l'occident œuvrait afin d'allonger la crise et de renverser le régime syrien par la force.
En effet, la bataille syrienne contre l'Otan et ses alliés ottomans et arabes, est donc longue et ardue, mais la tragédie syrienne annonce un nouvel avenir pour la Syrie, l'Asie et le monde ; à Shanghai, les deux parties, russe et chinoise, ont conclu 49 nouveaux accords, dont l'un dans le domaine de l'énergie, d'une valeur de 400 milliards de dollars pour fournir le gaz russe à la Chine, tout au long de 30 ans. Ce pays a trouvé une source sûre pour le pétrole et le gaz nécessaires à l'industrie, alors que la Russie a trouvé un substitut stratégique pour ses exportations en matière d'énergie. Ce fait lui confère une grande capacité à manœuvrer et à exercer des pressions sur l'Europe. Cependant, les domaines de la coopération sino-russe sont nombrables, comprenant aussi des projets énormes d'infrastructures et d'industrie d'aéronefs ; enfin, le jumelage a eu lieu entre le développement technologique russe dans le domaine de l'aviation et le développement industriel chinois, dans un partenariat qui imposera une concurrence aux deux sociétés occidentales Boeing et Air Bus.
Dans le domaine de l'aviation militaire, la Russie ne se contentera pas de livrer des avions de chasse «Su 35» équipés de moteurs de la cinquièmegénérationà la Chine, mais lui donnera un permis pour les fabriquer. Les deux pays examinent aussi la production d'énormes hélicoptères. Et plus encore. L'important est que l'union entre la Russie et la Chine n'est point une simple alliance politique autour des questions communes, mais une découverte de ce que produira une intégration économique entre les deux pays, qui possèdent la technologie, la main d'œuvre, les capitaux, l'énergie, les capacités industrielles et les excès financiers, en mesure de lancer le cycle de la production en une première dans l'histoire. En matière de défense, nous devons imaginer quel sera le résultat de l'union entre l'industrie militaire russe et les lignes de production chinoises !
Sur la base de ce qui précède, on ne peut interpréter le veto sino-russe n'4 comme étant seulement une position de soutien à la Syrie, en face de l'intimidation occidentale ; c'est un double veto contre la décadence occidentale, pour défendre une nouvelle étape de l'histoire du monde. Une étape qui se manifeste sur les deux fronts syrien et ukrainien, qui confère la confiance aux Syriens, non seulement par le soutien militaire et politique illimité et sans précédent, mais aussi en affirmant que la voie est assurée vers la reconstruction du pays, sans tomber dans les embrayages de l'occident et du Golfe.
Dans ce même contexte, intervient l'Iran avec force ; la Russie à l'heure actuelle n'est pas celle de 2013 ; Moscou coopèrera avec les Iraniens dans tous les domaines et leur bâtira davantage de réacteurs nucléaires, indépendamment des sanctions occidentales. Lisons ensemble les propos adressés par le maître du kremlin au président iranien Hassan Rohani, lors du sommet de «l'édification de la confiance en Asie», afin de comprendre le nouvel esprit russe, ouvert à l'est. II a dit «nous ne sommes pas seulement des voisins. Nous sommes des anciens partenaires. Nous avons réalisé de grands projets et possédons le potentiel pour réaliser d'autres».
Toujours dans ce contexte, le président chinois, lors de son entretien avec Rohani, a salué les relations économiques croissantes entre les deux pays, ainsi que la bonne coordination entre Pékin et Téhéran autour des affaires régionales et internationales importantes.
Bref, le président Rohani était le centre d'intérêt des deux géants dans le congrès de Shanghai ; Poutine et Ping réalisent que la puissance de l'Iran et son site géopolitiquesont essentiels dans la formation de la prochaine coalition allant de Pékin arrivant au Liban sud, passant par Moscou, Bagdad et Damas...toujours Damas, cœur de cette alliance, son berceau et tribune de sa victoire.
Article paru dans le quotidien libanais Al-Akhbar, traduit par l'équipe du site