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Poutine ripostera-t-il aux attentats perpétrés dans son pays?

Poutine ripostera-t-il aux attentats perpétrés dans son pays?
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Le ministère russe des Affaires étrangères, n’a guère attendu les résultats officiels des enquêtes. Il a pointé du doigt les planificateurs des deux attentats. Il a affirmé que les explosions de Volgograd sont similaires aux actes terroristes aux États-Unis, en Syrie, en Irak, en Lybie, en Afghanistan, au Nigeria et ailleurs. Il a aussi dit que les instigateurs sont les mêmes. Que le scénario est identique. Une action internationale est donc requise contre ce phénomène. Il faut de même éviter toute recrudescence des haines confessionnelles.

De la sorte, le «jihad takfiri» est la cible. Les planificateurs de ce terrorisme seront les prochains objectifs de la Russie. Le président Vladimir Poutine, élu par le Times comme personne de l’année, a commencé, dès les premiers instants de l’attentat de Volgograd, à planifier la riposte…

Que fera-t-il?Poutine ripostera-t-il aux attentats perpétrés dans son pays?

Observons d’abord le contexte dans lequel ont eu lieu les attentats terroristes:

Ils sont survenus suite à la bataille entre Poutine et l’Europe, autour de l’Ukraine. «Le Lion russe» s’est empressé d’offrir à «l’État frère», 15 milliards de Dollars. Il a privé les Européens de plusieurs cartes.

Les attentats sont aussi survenus à la veille des jeux olympiques d’hiver, censés être lancés à Sotchi le 7 février 2014.

Avant que la bataille n’éclate au cœur de la Russie, Poutine avait reçu des mises en gardes, voire des menaces, de déplacer la bataille vers son pays, s’il ne renonce à son soutien à la Syrie et à l’Iran. Selon ses adjoints, il avait répondu qu’il coupera la main à celui qui osera toucher la scène russe intérieure.

Les attentats sont survenus suite à l’avancée du dossier syrien vers les négociations dans la conférence de Genève 2. La Russie veut tenir cette conférence sous le slogan de la lutte contre le terrorisme. Washington et certains de ses alliés refusent. Ils ne pourraient camper sur cette position après le sang de Volgograd.

Les attentats sont survenus suite aux propos de Poutine et de son ministre des Affaires étagères, Serguei Lavrov, sur la nécessité de la cessation du trafic d’armes et des takfiris vers la Syrie. Le monde ne pourra plus leur dire, suite au sang de Volgograd, qu’ils exagèrent par leur demande. Cette dernière n’était pas adressée à Washington. La Russie a exercé des pressions pour cette fin. Les pressions ont réussi. Le secrétariat d’État américain a clairement indiqué, il y a quelques jours, que les dirigeants des pays de la région «doivent prendre des mesures efficaces pour empêcher le financement et l’enrôlement des combattants dans les groupes terroristes», dont, «L’état islamique de l’Irak et du Levant» et le front Al-Nosra, et pour cesser l’afflux des combattants étrangers en Syrie. Des combattants qui perpètrent plus tard des attentats suicides contre les civils innocents en Irak.

Après le sang de Volgograd, Washington sera contraint de passer à l’acte auprès de ses alliés dans le Golfe et ailleurs. Certains pays du Golfe sont désormais accusés d’encourager le terrorisme sur le territoire russe. Ceci est une ligne rouge. Lorsque Poutine est poussé vers cette ligne rouge, il faut faire attention. Le président Tchétchène, Selim Khan Yandarbayev, n’a-t-il pas été assassiné par l’explosion de sa voiture au Qatar? L’ex-chef militaire Tchétchène, Selim Yamadayev, n’a-t-il pas été assassiné à Dubaï?

Quel serait le cas s’il s’avère qu’un pays arabe ou des parties dans un pays arabe étaient derrière les attentats de Volgograd. Ces pays seront-ils épargnés de la riposte sur leur territoire ou contre leurs intérêts?

Pour l’instant, il parait que Poutine suit l’exemple de Téhéran, suite à l’attentat contre son ambassade à Beyrouth. Il dira au monde qu’il est la victime et que ce monde doit l’aider dans la lutte contre le terrorisme. La Turquie a commencé à agir face à l’infiltration des terroristes vers la Syrie. On dit que Qatar le fait aussi. On demandera à l’armée libanaise d’intensifier ses frappes contre le terrorisme.

L’Arabie demeure au-devant de la scène…

Poutine avait souligné au chef des renseignements saoudiens, l’émir Bandar, que le terrorisme est une ligne rouge. L’émir a tenté de le convaincre que l’Iran, le Hezbollah et le président Assad, renforcent ce terrorisme. Il lui a répété les propos du commandement saoudien à ses visiteurs, selon  lesquels, le terrorisme est «d’origine chiite». Poutine a répondu qu’il connaissait parfaitement qui avait introduit le terrorismePoutine ripostera-t-il aux attentats perpétrés dans son pays?
aux anciennes Républiques soviétiques. Et que l’entente avec l’Iran était meilleure.

Avant les attentats en Russie, l’ancien ministre Mohammad Chatah, est tué dans un attentat qui a secoué le monde, avant que les regards ne soient dirigés vers Volgograd. L’ancien premier ministre, Fouad Siniora, déclare la bataille de la libération du Liban des armes illégales. Cette déclaration est précédée d’accusations vers le Hezbollah et la Syrie. Bahreïn accuse la Syrie et l’Iran d’introduire des explosifs sur son territoire. L’opposant Bahreïni, cheikh Ali Salman, est arrêté. Riyad, qui accueille le président français, François Hollande, publie des déclarations contre le maintien d’Assad au pouvoir. Un accord autour d’un soutien de 3 milliards de Dollars à l'armée libanaise. Des spéculations prévoient des démarches politiques prises par le président Michel Sleiman, contre ses adversaires. Des tensions aux frontières libano-israéliennes. Autres tensions à l’entrée du camp d’Ain-Heloué. Détérioration de la situation dans le sud du Yémen, où un certain nombre de militaires sont tués. L’Irak immergé dans le sang des innocents, par des attentats terroristes.

Ces évènements pourraient être isolés. Mais rien n’empêche de penser que ces évènements sont liés par un fil. La région est plongée dans le pire des conflits du siècle. Le règlement des comptes locaux et régionaux est au paroxysme. Les ententes internationales sont confrontées à l’obstination de parties régionales. Une obstination traduite parfois sur le terrain par des opérations sécuritaires. Que fera l'armée libanaise lorsqu’elle recevra les fonds et les armes? Frappera-t-elle le terrorisme? Ou certains lui veulent-ils un autre rôle, contre le Hezbollah? L’assassinat de Chatah est-il en relation avec ces questions?

Tout est possible. Mais suite aux attentats de Volgograd, le monde adoptera certainement le point de vue russe. La priorité est à la lutte contre le terrorisme. Qui s’entêtera payera le prix. Poutine, au visage de marbre, plaisante rarement lorsque la question concerne la sécurité et les intérêts de son pays…

Article paru dans le quotidien libanais Al-Akhbar, traduit par l'équipe du site

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