Genève 2 au cœur des pourparlers prévus entre Kerry et Lavrov

En effet, il parait que les Américains ont réussi d'aplanir l'obstacle du refus de l'opposition syrienne de participer aux pourparlers avec le régime syrien, à la suite de plusieurs développements, dont, le renoncement des pays européens et des États-Unis à l'armement des rebelles et la grande offensive militaire lancée par les Kurdes contre les bastions du front Al-Nosra dans le nord de la Syrie.

Selon une personnalité de l'opposition, la nouvelle attitude de la coalition syrienne à l'égard du dialogue avec le régime a résulté de l'affaiblissement rapide de la confrérie des Frères Musulmans, qui dirigeaient les groupes de l'opposition via le Conseil national syrien ou la Coalition de l'opposition. «La chute des Frères Musulmans au Caire et l'arrestation de leurs dirigeants a eu des retombées sur le pouvoir de cette confrérie en Syrie. Elle fut obligée de baisser le plafond de ses aspirations et de faire preuve d'humilité devant les composantes de l'opposition, au terme de deux ans de mainmise sur ses décisions».

La Coalition de l'opposition syrienne avait dernièrement annoncé sa disposition à prendre part à la conférence Genève 2, mais en posant des conditions, après avoir longtemps refusé l'idée des négociations avec le régime, tant que le président Bachar Assad demeure au pouvoir.

La déclaration de l'opposition syrienne est survenue après la visite d'une délégation de la Coalition, regroupant Assi Jerba, Michel Kilo et Farouk Tayfour en France, où ils ont rencontré le président français François Hollande.

Les trois hommes y ont constaté que l'Occident avait complètement renoncé à ses engagements de fournir des armes létales aux rebelles. Le président de la Coalition, Ahmad Assi Jerba, a alors déclaré que l'opposition perdra la guerre si les pays occidentaux ne lui assurent pas le soutien militaire, dans les proches délais.

La Coalition de l'opposition avait évoqué dans un document son «grand désappointement de l'atermoiement de la communauté internationale à l'égard de l'armement des rebelles, au moment où les amis du régime syrien (La Russie, l'Iran, l'Irak et le Hezbollah) sont déterminés dans leur appui matériel et militaire au régime».

«L'hésitation et le manquement des occidentaux à leurs engagements d'armer les rebelles pourraient empêtrer l'opposition dans une guerre d'usure de plusieurs ans ».

Toujours selon le document, «l'incapacité de la Coalition d'assurer une cohésion interne ancrera son inaptitude à influer sur le commandement militaire des rebelles; en plus, ce commandement n'a pas assez d'emprise sur les rebelles actifs en Syrie».

«Si le statuquo dure encore et le conflit entre l'Organisation de l'état islamique et l'ASL est exacerbé, ces faits allongeront la vie du régime et il serait impossible de contenir les répercussions dangereuses de la déclaration d'un gouvernement kurde dans la zone frontalière du nord -est du pays. Cette démarche pourrait aboutir à des exodes d'ordre ethnique et à un conflit de longue durée».

Source : Al-Ahed, traduit par l'équipe du site