Non par amour pour l’armée libanaise, mais par haine pour le Hezbollah

Akil Cheikh Hussein

Il est peut-être possible de nier l’existence de coordination entre l’armée libanaise, d’une part, et l’armée syrienne et le Hezbollah, d’autre part, dans les combats des jurd libanais qui ont été couronnés par la défaite des deux groupes terroristes, «Daech» et «al Nosra».

Mais est-il possible de nier le fait que l’armée libanaise, l’armée syrienne et le Hezbollah aient été engagés, en même temps et au même endroit, dans un combat contre un même ennemi qui est le terrorisme takfiri ?

Cela veut-il dire une chose autre que ce qui est plus profond et plus riche en matière de conséquence que la simple coordination ? Cela n’est-il pas, effectivement, et sur le champ de bataille, un aspect de la fusion, de la solidarité et de l’union qu’impose la nature de la confrontation ?

Il est peut-être possible d’attribuer la plus grande partie de la victoire, ou même la totalité de la victoire, à l’armée libanaise, et de ne reconnaitre, à l’armée syrienne et au Hezbollah, qu’une participation marginale et sans effet décisif sur l’évolution du combat et son résultat.

Mais une telle vision -qui réduit au maximum le rôle du Hezbollah-  ne serait-elle pas en contradiction avec la violente offensive médiatique contre le Hezbollah ? C’est-à-dire avec l’offensive qui insiste sur le fait que le Hezbollah n’a pas tué ou emprisonné les terroristes, mais qui leur a, au contraire, permis de quitter les lieux et a assuré leur passage dans des bus climatisés vers un endroit en Syrie qui est d’ailleurs momentanément en sureté.

Avec tout ce qui s’ensuit comme interprétations fourbes et cyniques qui vont dans le sens de l’existence supposée d’une alliance, secrète ou affichée, entre les groupes terroristes et l’axe de la Résistance, et ce en dépit des montagnes de preuves qui ont montré que ces groupes sont des produits israélo-étasuniens en association avec les monarchies du Golfe et autres pays arabes et régionaux.

Cette objection vis-à-vis de la «tolérance» supposée du «seul» Hezbollah envers les terroristes ne signifie-t-elle pas que le rôle majeur dans la confrontation avec les terroristes a été joué exclusivement par le Hezbollah ? Sinon, pourquoi ce n’était pas l’armée libanaise qui a contraint les terroristes à jeter les armes, et qui les aurait traités de la manière qu’ils méritaient ?

Ces questions, ainsi que tant d’autres sont ce qu’imposent les contradictions dans lesquelles sont tombés les mass-médias du Nato arabe qui n’agit qu’à partir de son obsessionnelle haine morbide envers le Hezbollah et l’axe de la Résistance.

La plus saillante de ces contradictions est, en dépit de l’insistance sur la marginalité du rôle du Hezbollah dans les combats des jurd, le fait de reconnaitre la victoire réalisée par le Hezbollah dans le cadre des victoires de l’axe de la Résistance dans la région !

Mais, à ce que veulent les mass-médias du Nato arabe, ces victoires ne seraient pas possibles sans un supposé compromis étasunien avec un axe de la Résistance dirigé par l’Iran et s’étendant de l’Asie centrale jusqu’aux côtes de la méditerranée, les sales du Sinaï et le détroit de Bab el-Mandab, au Yémen.

En même temps, nous découvrons que cette complaisance est bonne et utile car elle n’est que d’une nature tactique et momentanée qui ne tarderait pas d’être suivie d’un châtiment permanent… Et d’autres délires se succèdent sans avoir d’appui autre que la triste croyance en la toute puissance des Etats-Unis qui n’a de pareille que la toute puissance de l’armée israélienne … Croyances qui ont été complètement anéanties sous les coups de la Résistance au Liban et en Palestine.

Et en dépit des éloges qu’on adresse à l’armée libanaise et sa victoire, non par amour pour cette armée, mais par haine pour le Hezbollah, les mass-médias du Nato arabe insistent en soulignant que cette victoire est «sans valeur».

Mais pourquoi ? Car l’élimination ici et là de «Daech» ne l’empêche pas de réapparaitre dans d’autres endroits sous des formes non moins puissantes que celles qui avaient été éliminées. Tout à fait comme le phénix qui renait de ses cendres plus fort et plus féroce qu’auparavant !

Cependant, les mass-médias du Nato arabe oublient que le premier objectif du terrorisme sortant de ses cendres n’est autre que la vengeance. Mais qui pourrait être la cible de cette vengeance si ce n’est la raison d’être de sa défaite dans les jurd et ailleurs ? C'est-à-dire, conformément aux allégations des médias en question, l’armée libanaise, l’artisan principal de cette défaite ?

Voilà ce que c’est le souhait du Nato arabe. Un souhait qui met à nu le mensonge de l’éloge que ses mass-médias adressent à l’armée libanaise. Le mensonge, mais également le fait que la haine qu’ils nourrissent contre l’armée libanaise est du même genre qu’ils nourrissent contre le Hezbollah.

C’est tout à fait naturel : Les événements de ces dernières années ont montré que l’armée libanaise et le Hezbollah sont sur la même ligne de front. Dans les combats sur les frontières orientales contre les terroristes, et sur les frontières au Sud contre l’ennemi israélien.

Mais aussi dans les combats de l’intérieur libanais où la haine qu’on nourrit contre l’armée libanaise et le Hezbollah est un dénominateur commun entre les terroristes takfiristes et les terroristes israéliens.

Source: French.alahednews