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L’élection de Michel Aoun: une belle leçon de loyauté

L’élection de Michel Aoun: une belle leçon de loyauté
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Par Samer R. Zoughaib

L’élection de Michel Aoun à la présidence de la République conforte le Liban dans ses choix stratégiques régionaux et assainit la vie politique nationale. Ce qui ne plait pas à «Israël».

L’élection de Michel Aoun: une belle leçon de loyauté

L’élection du général Michel Aoun à la présidence de la République a été accueillie avec crainte et appréhension par la presse «israélienne». Le quotidien «Israel Hayom», proche du Premier ministre Benjamin Netanyahu, a écrit que «l’élection de Aoun signifie que (le secrétaire général du Hezbollah Sayyed) Hassan Nasrallah est le grand gagnant». Le journal s’est indigné du fait que «l’allié de l’Arabie saoudite, Saad Hariri, a baissé la tête et s’est plié aux diktats de Nasrallah». «Le drapeau blanc qui a été brandi par Hariri et l’Arabie permet à Nasrallah et aux Iraniens de progresser afin de soumettre le Liban à leurs diktats, peut-on lire dans l’article. Dans le passé, les chrétiens maronites du Liban comptaient sur le soutien de la France et des Etats-Unis ou même d’Israël. Or, aujourd’hui, la situation a changé du fait que Aoun et les maronites ont lié leur sort à celui de Nasrallah et de l’Iran», poursuit le quotidien.

Le «Times of Israel» titre, ce lundi, que les présidents syrien et iraniens, (Bachar) el-Assad et Hassan Rouhani «félicitent Michel Aoun pour son élection».

Avant la séance électorale du 31 octobre, le Yediot Aharonot écrivait que «si (Michel) Aoun devenait président, l’empreinte de l’Iran au Liban sera renforcée. Plus personne ne se risquera à désarmer le Hezbollah. Ce sera d’autant plus inquiétant pour l’Arabie saoudite».

«Israël» veut semer la discorde

La réaction des médias sionistes traduit effectivement la crainte d’«Israël» de l’arrivée au pouvoir du général Aoun. Mais ces commentaires ont pour objectifs, aussi, de semer la discorde entre les Libanais et entre le Liban et les pays arabes.

«Israël» a raison de s’inquiéter de l’arrivée à la magistrature suprême de l’allié du Hezbollah. Mais cette alliance n’est pas à l’image de celles qu’établissent les Etats-Unis avec leurs satellites, ou «Israël» avec ses valets, basées sur la dépendance, le suivisme aveugle et la subordination. La relation entre le Hezbollah et le Courant patriotique libre (CPL) est bâtie sur le respect mutuel et sur des principes inébranlables, à la tête desquels figurent la préservation de l’unité du Liban et sa défense face aux dangers qui le guettent, d’où qu’ils viennent. Sayyed Hassan Nasrallah a accordé son soutien à un homme qui s’est tenu aux côtés de la Résistance pendant l’agression de juillet-août 2006, alors qu’une partie de la classe politique libanaise et de la communauté internationale préparait l’enterrement du Hezbollah avant même d’attendre l’issue de la guerre. Michel Aoun a mis en jeu sa sécurité personnelle et son avenir politique, faisant primer l’intérêt de la patrie sur toute autre considération, misant sur la force, la détermination et la capacité de sacrifice des résistants affrontant l’armée «israélienne» au Liban-Sud. Il a gagné son pari.

Aoun, un authentique patriote

Sayyed Nasrallah a accordé sa confiance à un authentique patriote, insensible aux valises remplies de dollars, un homme aux convictions solides, qui ne cède pas devant les menaces et les pressions. Michel Aoun n’a-t-il pas dit: «Le monde peut m’anéantir mais il ne réussira pas à arracher ma signature»?       

C’est en homme libre que Michel Aoun s’est allié au Hezbollah et libre il l’est resté, dix ans après la signature du «document d’entente». Jamais une alliance entre deux partis libanais n’aura duré autant, et n’aura résisté à tellement de pressions et de campagnes de dénigrement. 

L’élection du général Aoun après deux ans et demi de vacance présidentielle est une leçon de loyauté que le général Aoun et sayyed Nasrallah ont donné à l’ensemble de la classe politique libanaise, habituée aux relations passagères, aux coups bas et à la traitrise. En soutenant la candidature du leader du CPL jusqu’au bout, et en déjouant tous les scénarios imaginés pour la faire capoter, Sayyed Nasrallah a prouvé que les relations entre les hommes et les partis politiques au Liban peuvent –et doivent- être bâties sur la confiance, la loyauté et la fidélité. Ces qualités, si elles sont appliquées dans la vie politique nationale, permettront de construire une société apaisée.

C’est le sens du message que Sayyed Nasrallah a adressé à la base du CPL le dimanche 23 octobre. Le président du parti, le ministre Gebran Bassil, a bien saisi ce message et a déclaré, lundi soir, lors de la célébration de l’élection du général Aoun, place des martyrs, que «Sayyed Nasrallah est le second partenaire dans la victoire». S’adressant au chef du Hezbollah, M. Bassil a dit: «Nous n’avons jamais douté de la sincérité de votre position à nos côtés. Ce n’est pas seulement de la loyauté mais de la sincérité, afin que tous les Libanais comprennent qu’il existe encore une éthique en politique au Liban».

L’élection de Michel Aoun est une victoire à plus d’un égard. Elle conforte les choix stratégiques du Liban dans les dossiers régionaux; elle ouvre la perspective de l’édification d’un Etat moderne. Et, enfin, elle donne une bouffée d’oxygène à une vie politique sclérosée.

Source : French.alahednews

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