noscript

Please Wait...

La sortie britannique de l’Union européenne: le début de la désintégration

La sortie britannique de l’Union européenne: le début de la désintégration
folder_openAnalyses access_time depuis 7 années
starAJOUTER AUX FAVORIS

   Par Akil Cheikh Hussein

A un moment où l’on entend parler, suite aux ingérences des pays occidentaux, dont le Royaume uni, de la partition de la Syrie, de l’Irak ou d’autres pays arabes, il parait que ce qui s’impose d’ores et déjà avec une force inhabituelle est la partition de l’Occident, à commencer par le Royaume uni qui, en sortant de l’Union européenne, sort de lui-même avec les résultats du référendum du 23 juin.

La sortie britannique de l’Union européenne: le début de la désintégration

Cela ne veut pas dire que l’Union européenne constitue une protection indéfectible pour ses membres, ou que son abandon par eux les expose aux dangers de l’effondrement. Une telle destinée est ce qui attend l’Union et les pays d’Occident pour des raisons beaucoup plus profondes que le seul fait de ne pas se trouver sous le drapeau d’une telle coalition ou alliance.

Il ne veut non plus dire que l’Union ne joue pas un rôle dans l’accélération du processus d’effondrement: Elle peut ressembler à la chaine à laquelle, jadis, les combattants s’attachaient pour s’empêcher de fuir le combat et qui devenait elle-même un élément qui entrave leur mouvement et qui occasionne leur défaite et leur perte.

Unité perdue

Au moment où observateurs et analystes se penchent -pour les étudier- sur la causes de la sortie britannique hors de l’Union européenne, et des conséquences positives et négatives de cette sortie lors des semaines et des mois à venir au niveau du Royaume uni, de l’Europe et du monde, on s’intéresse à l’infinité des détails financiers, économiques, sécuritaires et diplomatiques qui régiront les rapports entre Londres et les institutions européennes. Mais c’est ainsi qu’on omet des faits plus généraux et beaucoup plus opérants dans le présent et l’avenir des pays concernés en Europe et ailleurs dans le monde.

Il parait que David Cameroun a pris en compte le premier de ces faits lorsqu’il a appelé les Britanniques à l’«unité». C‘est que le clivage britannique qui s’est imposé avec les résultats du référendum est plus périlleux pour le Royaume uni que le fait d’abandonner l’Union ou de ne pas l’abandonner.

En effet, la société britannique connait aujourd’hui un état de déchirement aigu qui s’est exprimé par la participation au référendum de plus de 72 pour cent des Britanniques. Cela peut être considéré comme un phénomène sans précédent dans l’histoire des élections en Occident. Sans précédent également est la division de cette majorité écrasante de britanniques en deux catégories plus où moins égales du point de vue nombre, ce qui signale les tensions aigues qui pourraient secouer le Royaume uni en cas d'apparition de crises inattendues.

D’autres divisions ne sont pas moins inquiétantes: La sortie du Royaume uni a ouvert la porte à ce que j’ai appelé sa sortie «de lui-même». C'est-à-dire devant sa disparition en se transformant en entités séparées les unes des autres. L’Ecosse, Wales, l’Irlande du Nord et Gibraltar ont exprimé leur volonté de se séparer de l’Angleterre au cas où le Royaume uni abandonne l’Union européenne.

Il est clair que ces revendications signifient l’entrée du Royaume uni dans un processus de démantèlement en petits semblants d’Etats qui privent le Royaume de sa place pesante sur la scène internationale en tant que membre permanent au Conseil de sécurité et autres institutions mondiales.

L’Europe sur la voie de la désintégration

C’est ce qui attend le Royaume uni. Quant aux autres pays de l’Union européenne, la question se pose sous des formes ouvertes à des processus de séparation et d’indépendance semblables. De nombreux responsables européens ont pris des positions semblables à celles de Cameroun dans son appel à l’unité et ce en appelant, de leur côté, à la cohésion de l’Europe. Il est certain que ces appels sont issus d’une bonne perception de la nature des dangers qui guettent les pays de l’Union Européenne puisque des appels des plus en plus fréquents sont lancés, surtout par les partis de l’extrême droite, pour l’organisation de référendums sur la position vis-à-vis de l’Union.

Comme le Royaume uni qui se compose d’entités nationales séparatistes, tous les pays européens se composent de communautés ethniques, linguistiques ou religieuses différentes et désirent se séparer des entités impériales en place.

L’image de l’Europe ressemble aujourd’hui à celle de l’ex-Union yougoslave avant son démantèlement. Et si la sortie britannique de l’Union européenne a été une véritable défaite pour les milieux financiers européens, la victoire ainsi remportée par les milieux populaires n’offre pas aux Britanniques de véritables promesses de stabilité et de prospérité.

Le référendum britannique et ses répercussions sont susceptibles -pour des considérations comme l’absence de mouvements véritablement avant-gardistes- d’offrir aux Européens, Britanniques et autres, un «Printemps» que tout indique qu’il ressemblerait au «Printemps arabe» avec tout ce qu’il renferme en matière de misère et de malheur.

Source: french.alahednews

Comments

//