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Les blessés de Fouaa: l’hospitalisation avant le retour en Syrie

Les blessés de Fouaa: l’hospitalisation avant le retour en Syrie
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Tout au long de neuf mois, ils ont vécu dans la terreur. Le terrorisme les menaçait tous les jours. Ils ont longtemps attendu pour en être délivrés. En effet, les différentes factions terroristes armées n’ont cessé, durant 270 jours, de les attaquer, les exposant au péril et à la mort. Une situation tragique à laquelle les habitants de Kafria et de Fouaa ont refusé de se soumettre. Le gouvernement syrien qui a mené des négociations dures avec les groupes armés, est parvenu enfin à sauver les 122 blessés dans le bombardement incessant sur les deux localités situées dans la province  d’Idlib. Ces lieux où la brutalité de «Daech», d’«Al-Nosra» et d’«Ahrar el-Cham» est assimilée aux génocides et au meurtre systématique.

Quelques entretiens avec les habitants du village de Fouaa, dont une partie est arrivée au Liban dans le cadre de l’accord sur l’évacuation des blessés des deux villages assiégés, montre l’ampleur de la catastrophe humanitaire qui les a frappés.

Ahmad Faour a indiqué à Al-Ahednews, que les citoyens  vivaient en toute sécurité et stabilité avant le déclenchement de la soi-disant «révolution». Une «révolution» qui s’est répercutée sur eux par des agressions quotidiennes qui ne distinguaient guère  entre les adultes et les petits.

Les blessés de Fouaa: l’hospitalisation avant le retour en Syrie

Selon ses propos, des lignes de démarcation  confessionnelles ont été installées entre les deux villages et leur entourage qui vivaient en toute fraternité dans le passé. Hajj Ahmad Blouaa évoque  les souffrances  qu’il a subies ainsi que ses proches, et ses voisins. Il raconte avoir perdu deux de ses fils dans le pilonnage, ainsi que sa femme qui a péri  en raison du manque de médicaments. Il portait son fils, blessé aux yeux. En effet, la baisse de la valeur de la livre syrienne a gravement affecté les conditions de vie des familles de Fouaa et de Kafria. Selon le vieil homme âgé  de soixante ans, il n’était plus en mesure d’acheter les denrées  alimentaires surtout qu’il ne touchait plus son salaire de sa fonction publique. En plus, les avions qui larguaient  quelques produits alimentaires, étaient devenus la cible des tirs des terroristes. Même  les médicaments  nécessaires aux cas critiques et aux blessés n’étaient  plus disponibles dans les deux villages. «Le siège a atteint aussi l’eau potable et les eaux ménagères, en raison des pratiques des takfiristes d’une part et de ceux qui exploitaient la crise pour rempoter des bénéfices. En plus les prix des produits ont grimpé à large mesure», a-t-il expliqué. Selon lui, la menace de la mort était plus pesante que celle du besoin, à l’ombre notamment du pilonnage  quotidien qui visait ces villages dont le seul péché  était de renfermer des habitants de la confession chiite, accusés de loyauté à l’Iran et au Hezbollah. En dépit des souffrances, cet homme confirme sa décision de rentrer en Syrie, quels que soient les sacrifices à consentir.

Le fils de haj Ahmad, Hassan, raconte à Al-Ahednews comment il a été blessé au visage lors d’une offensive lancée par les miliciens takfiristes. «Nous avons accouru pour défendre notre village. C’était en septembre dernier, et durant nos efforts pour récupérer un point aux périphéries, j’ai été touché par l’explosion d’une roquette au moment où mon frère  a péri sur le champ. Malgré tout je suis prêt à rentrer dans mon pays natal au terme du traitement médical  que je reçois au Liban».

Pour sa part, Mohammad Dib Masri, originaire de Fouaa aussi, a laissé son père et sa fiancée dans le village. Il est venu au Liban dans le cadre de l’accord afin d’être  hospitalisé. Il a été blessé dans les pieds et le crane. Il attend de subir une opération  pour revenir dans son village même si le danger existe toujours.

Par ailleurs, l’ampleur de la barbarie pratiquée par les groupes terroristes a causé aussi des cas de traumatisme, de fatigue extrême et des troubles mentaux surtout chez les mères ayant perdu leurs fils devant les yeux.

Parmi les blessés Hassan Dadach, ayant rejoint  le comité de la défense du village. Il raconte qu’après avoir contré l’avancée du premier blindé des terroristes, une roquette RPG a explosé sur son épaule. Il a plongé dans le coma à l’hôpital durant une certaine période. A l’heure actuelle, il attend la date de son opération au Liban. Il ajoute que ses compagnons sont toujours déployés à l’entourage du village pour le défendre et ses habitants et interdire toute avancée des terroristes, et ce malgré les conditions climatiques dures et le manque d’armes. Hassan attend  impatiemment  la fin de son traitement médical pour revenir à son village natal.

Les blessés de Fouaa: l’hospitalisation avant le retour en Syrie

Le médecin Hanan Saleh exprime à Al-Ahednews sa grande tristesse pour avoir quitté ses proches de Fouaa. Elle évoque  les complications et les difficultés qu’elle a vécues  après  avoir rejoint l’équipe  médicale dans ce village assiégé et son incapacité de rejoindre son université à Lattaquié où elle suivait ses études. Elle fait état du manque de secours ce qui a entravé le soin des blessés. «Nous avons fait tout le possible  pour traiter les blessés, mais le manque de médicaments  et  d'équipements dans les chambres d'opérations ainsi que l’abondance du nombre des blessés, nous empêchaient de sauver des innocents, dont certains succombaient aux blessures, en raison de ces problèmes», a-t-elle expliqué.

Le jeune Mahdi Taki, blessé par l’explosion d’une roquette et ayant perdu la possibilité de marcher, d'écouter et de parler,  raconte à notre correspondant les moments difficiles qu’il avait vécus.

Les blessés de Fouaa: l’hospitalisation avant le retour en Syrie

«J’étais de retour de mon école  et j’ai été touché par l’explosion d’une bombe près de moi. Ma colonne  vertébrale  a été atteinte. Je ne peux plus marcher». Il ne peut plus aller à l’école mais une institutrice  a été chargée de l’enseigner à la maison. Ce jeune garçon  veut finir  son traitement afin de pouvoir pratiquer le foot. Il espère que son rêve sera prochainement réalisé.

Bref, tous les blessés de Fouaa attendent avec impatience le moment de leur retour dans leur village, pour rencontrer leurs proches encore assiégés. Le siège  de Fouaa et de Kafria a provoqué la diminution du  nombre d'habitants, de 25 mille à 15 mille personnes. Tous ces gens aspirent au secours de leurs villages des pratiques barbares qui menacent adultes et enfants. Ils croient que cet objectif sera prochainement réalisé grâce aux efforts de ceux qui se sont engagés dans la défense des innocents, et qui rejettent toute soumission au terrorisme et à l’intimidation.

Source : Al-Ahednews, traduit par l’équipe du site

 

 

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