noscript

Please Wait...

L’accord sur le Gaz entre Moscou et Ankara élimine une des raisons de la guerre mondiale contre la Syrie

L’accord sur le Gaz entre Moscou et Ankara élimine une des raisons de la guerre mondiale contre la Syrie
folder_openRapports access_time depuis 9 années
starAJOUTER AUX FAVORIS

La déclaration faite par le président russe, Vladimir Poutine, sur l’abrogation du plan relatif à la construction du gazoduc South Stream, entre la Russie et l’Europe via la Hongrie, fut surprenante, surtout qu’elle est survenue à partir d’Ankara, dont les relations avec la Russie n’ont jamais été en bon état.

En effet, les deux pays ont hérité le conflit ottoman –orthodoxe, depuis l’invasion de Constantinople, par le Sultan Mohammad II dans le XVIe siècle. Plus tard, la chute de l’Etat ottoman n’a point contribué à l’amélioration des relations entre les deux parties, en raison de l’adhésion de la Turquie à l’Otan durant les décennies de la guerre froide entre l’Union soviétique et les Etats-Unis.

«Nous abrogerons le projet  de construction du gazoduc South Stream», a annoncé le président  russe à Ankara. Il a toutefois attribué la responsabilité du refus de ce planL’accord sur le Gaz entre Moscou et Ankara élimine une des raisons de la guerre mondiale contre la Syrie
aux pays européens, notant que la Russie cherchait de nouveaux partenaires dans le marché du gaz, y compris la Turquie.

La visite de Poutine à Ankara a eu lieu dans le contexte de la crise mondiale, provoquée  entre la Russie, l’occident et la Turquie, en raison de la crise syrienne. Cette dernière alimentée par la Turquie, qui assure  toujours le soutien aux groupes armés les plus extrémistes sur la terre syrienne et qui autorise le passage de centaines de combattants étrangers  via son territoire. Des combattants auxquels elle a assuré la protection et l’appui, au moment où Moscou avance le soutien militaire, politique et économique à Damas. Cet antagonisme  a provoqué la froideur des relations entre les deux pays.

Dans la visite de Poutine, un grand tournant stratégique. Les premiers résultats  sur le terrain furent l’annulation du plan américain exécuté par le Qatar et la Turquie en Syrie depuis 2010. Un plan visant à faire passer le gaz qatari via la Syrie, puis la Turquie  vers l’Europe, dans une tentative américaine de cerner Moscou. Mais l’accord entre la Turquie et la Russie sur des transactions de gaz à des dizaines de milliards de dollars signifie la fin du projet du blocus sur le gaz russe dans l’intérêt de son homologue qatari.

Dans la même visite aussi, une tentative turque de mettre fin à l’isolement d’Ankara dans le Moyen Orient en raison de la guerre syrienne et à la suite de la chute du pouvoir des Frères Musulmans en Egypte. Un fait qui a privé Ankara de toute influence dans les pays arabes ; en raison aussi de ses ingérences dans les pays du «Printemps arabe», ses relations avec un bon nombre de pays arabes s’étaient  détériorées, notamment avec l’Egypte et l’Arabie.

A la suite de l’apparition de «Daech» en Irak et en Syrie, Ankara a soutenu cette organisation terroriste au moment où Washington a livré une guerre internationale contre elle. Ce fait a placé  les Turcs en face des Etats-Unis qui ont refusé toutes les demandes d’Erdogan, ainsi que ses exhortations à frapper l’armée syrienne tout comme «Daech». Washington a aussi rejeté les demandes turques d’installer une zone tampon à la frontière syro-turque, sous la protection de l’Otan.

De surcroit, l’isolement d’Ankara s’est accru avec la bataille de Kobané. En effet, les Turcs se sont trouvés en face d’une force militaire kurde, proche du PKK, combattant à Kobané sous la protection de l’Otan. Ankara n’avait donc que le choix de recourir à l’adversaire russe pour sortir de l’isolement provoqué  par plusieurs années d’imprudence politique paranoïaque, non cohérente avec la force et la taille de la Turquie.

Dans sa visite à Ankara, le président russe n’a guère modifié sa position soutenant la Syrie, en dépit de l’escalade dans les propos d’Erdogan, appelant au départ du président syrien.

De fait, les relations émergentes entre Moscou et Ankara dans le domaine du gaz et de l’énergie a annulé le projet du gazoduc qatari, mais sans affecter la position russe à l’égard de la Syrie. Damas occupe toujours une place stratégique vitale pour la Russie qui avait opposé le veto à trois reprises, à l’instar de la Chine, afin d’empêcher l’intervention militaire occidentale dans l’ouest de la Syrie. De surcroit, ce pays et le régime au pouvoir constituent une ligne rouge à ne pas dépasser pour Moscou. Toutefois, les importants accords et transactions entre la Russie et la Turquie seraient plutôt un indice sur un certain changement turc qui s’élucidera davantage lors de la signature de l’accord nucléaire avec l’Iran, soutenu par Moscou, ce nouveau fournisseur de gaz via le territoire turc.

Source: Al-Ahednews, traduit par l'équipe du site

Comments

//