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Discours à l’occasion du quarantième de l’imam Hussein

Discours à l’occasion du quarantième de l’imam Hussein
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3-1-2013

Pour commencer, je voudrais vous remercier tous, hommes, femmes, enfants, grands et petits, venus des localités de la Békaa et de tous les coins du Liban pour célébrer cette occasion. Je remercie en particulier ceux qui sont venus des régions éloignées et le temps manque pour citer toutes les localités. Je demande à Dieu d'accepter vos prières, vous qui avez toujours répondu à l'appel du Prophète et de son petit fils, vous qui n'avez jamais été avares en argent et en sang, en prises de positions et en sacrifices, quelle que soit l'ampleur de ceux-ci.

En venant ici, là où en l'an 61 de l'Hégire le convoi de toutes les peines est passé, vous délivrez au monde un message fort de foi et d'aptitude au jihad. En vous voyant, on voit mieux qui a été le vainqueur à Karbala en l'an 61 de l'Hégire et qui a été le vaincu.

En voyant aussi les millions de personnes réunies autour du tombeau d'Abi Abdallah al Hussein à Karbala, on comprend mieux qui a remporté cette bataille et quelle logique en est sortie victorieuse, celle de Zeinab et de Hussein ou celle de Yazid, le projet de l'islam ou celui de la Jahilia. Ce que nous voyons aujourd'hui à travers le monde et que nous avons vu à travers les siècles montre que le vainqueur est celui dont a parlé notre imam ZeinelAbidin, le chef du convoi de toutes les peines. C'est ainsi la victoire de la détermination, de la fidélité et de la loyauté. En écoutant aujourd'hui les voix des muezzins retentir cinq fois par jour, retransmises par les chaînes satellitaires et les stations de radio, à travers toute la planète, nous comprenons aussi que c'est le sang qui a vaincu l'épée à Karbala et que le projet de Hussein, petit-fils du Prophète a été le vainqueur en l'an 61 de l'Hégire. En célébrant cette occasion, nous confirmons aujourd'hui cette logique. Nous affirmons que ce projet est encore vivant et que le message de Hussein a survécu aux siècles et qu'il est toujours présent pour nous. Cette année, la célébration de cette occasion a un sens particulier.

Marcher aujourd'hui vers Karbala, c'est défier les menaces, les explosions, les kamikazes, les massacres et les tueries collectives à travers l'esprit takfiriste utilisé par les Américains pour provoquer une discorde sanglante entre les différentes confessions et les religions de la oumma. Mais ces méthodes ont-elles réussi à empêcher les amoureux de Hussein à lui exprimer leur amour au cours des dernières années ? Aujourd'hui encore, des millions de personnes marchent à pied vers son tombeau pour lui exprimer cet amour. Les tueries n'arrêteront pas les Pakistanais, ni les Iraniens, ni les Irakiens ni les Libanais ni tous autres visiteurs. Je dis aujourd'hui aux tueurs et à ceux qui accomplissent les massacres, que ces méthodes sont fausses et je dis aujourd'hui aux tueurs et à ceux qui accomplissent les massacres, que ces méthodes sont fausses et n'auront aucun impact. Au contraire, elles pousseront les fidèles à s'attacher encore plus à leurs croyances et à leurs convictions. Il faut donc revoir ces méthodes, notamment chez les takfiristes, dans le cercle musulman, qu'il s'agisse de chiites ou de sunnites.
Que signifient donc les explosions dans les églises dans plus d'un pays arabe et musulman auxquelles nous avons assisté ces dernières années ? Que signifient aussi les massacres de chrétiens dans les églises au moment où ils sont en train de célébrer les fêtes de Noël ou d'autres occasions religieuses ? Ces rites sont pourtant respectés par l'islam. En accomplissant les massacres, on invente une nouvelle religion. En cherchant à imposer une pensée, une croyance par le sang et le couteau, les explosions et les massacres, on n'aboutira à aucun résultat. On se dirige vers l'impasse. Il faut donc que cela s'arrête.

Chers frères et sœurs, nous vivons actuellement, au Liban et dans la région, l'une des plus dangereuses et des plus délicates périodes, où le climat de discorde plane et où malheureusement beaucoup semblent avoir perdu la boussole et avoir mélangé et même modifié leurs priorités, où les valeurs et les critères semblent avoir été perdus et où les instincts, les émotions, les rancoeurs et les haines prennent le pas sur toutes les autres considérations. Nous voyons ainsi sur les chaînes satellitaires des programmes de talk shows où le dialogue est le principal absent et où pendant plus d'une heure et demie c'est un étalage d'insultes.

C'est une période très grave et cela signifie que dans de telles circonstances, l'homme doit être plus calme, plus à l'écoute et faire preuve d'un plus grand sens des responsabilités.

Le plus dangereux projet auquel est confrontée notre région au cours des dernières années est celui de sa division en petites entités confessionnelles, religieuses ethniques ou mêmes régionales et tribales ( Nord et sud pour les pays d'une même religion et d'une même ethnie, mais formés de tribus différentes).

En ce jour consacré à l'islam et à la oumma, nous réaffirmons notre position idéologique de principe qui rejette toute forme de partition et de division au sein de tout Etat arabe ou musulman. Nous appelons avec fermeté et insistance à l'unité de chaque pays, quelle que soit l'ampleur des sacrifices et des difficultés ainsi que celle des injustices et de la justesse des revendications. Nous ne parlons pas de projets fictifs et imaginaires. La division et la partition menacent aujourd'hui de nombreux pays arabes, du Yémen à l'Irak, où l'on cherche à relancer la discorde confessionnelle, jusqu'à la Syrie qui est plus menacée que jamais, à l'Egypte, à l'Arabie saoudite, à la Libye et d'autres. Il y a des projets et des plans de partition et nous devons les affronter. Oui, les fils de chaque pays peuvent s'entendre sur la gestion de leurs affaires et sur la nature de leur pouvoir administratif. Ce sont des questions ouvertes. Mais il dit y avoir un plafond : l'unité du pays et le refus de se laisser entraîner vers la division et la partition. Ces projets et ces plans atteignent aussi le Liban, où nous devons chaque jour -et encore plus qu'avant- notre attachement à son unité territoriale, populaire, étatique et institutionnelle. Si des spectres de petits Etats ou d'émirats pointent à l'horizon, tous les Libanais doivent les rejeter, car le Liban est trop petit pour être partagé et si ces projets peuvent être viables dans d'autres pays, ils ne le sont pas au Liban. Les Libanais sont donc invités à redonner la place à cette logique, celle de la protection de l'unité de la patrie, de la population, de la terre et des institutions et du refus de toute division ou partition.

Chers frères et sœurs, nous devons reconnaître, sans nous cacher derrière notre doigt, que le Liban est le pays le plus sensible à ce qui se passe autour de lui et en particulier en Syrie. En raison de sa composition interne, de sa diversité religieuse, confessionnelle et politique, des contradictions dans les intérêts internes et de la marge de liberté qui y est assurée, en matière d'expression, d'opinion et de pratique politique. Le Liban est donc sensible à ce qui se passe en Syrie bien plus qu'il ne l'est à tout autre coin du monde, en raison des longues frontières qu'il a avec ce pays son unique voisin et de sa nature géographique au Nord et dans la Békaa ainsi que de l'interaction entre les populations dans ces régions et leurs frères en Syrie. Dans ce pays, il y a actuellement une véritable guerre et le Liban en raison de sa proximité subit les conséquences de cette guerre.

Depuis le déclenchement des événements en Syrie, il y avait au Liban deux attitudes : la première consistait à dire : nous, Libanais, nous ne sommes pas d'accord sur le dossier syrien. Chacun a son opinion, sa vision et sa position. Il les exprime dans les médias ou à travers des positions politique, mais évitons de nous battre, laissons le Liban à l'écart de la bataille en Syrie. La seconde attitude était au contraire pressée dès le premier jour à transposer le conflit syrien au Liban. Il continue à le vouloir et il a réussi à déplacer le conflit syrien dans certaines régions libanaises. Je ne veux pas les nommer. Et lorsqu'il n'a pas pu créer une discorde dans d'autres régions, il menace de le faire sans plus tarder, en se basant sur ses pronostics au sujet de l'issue du conflit en Syrie. Cette attitude est bien sûr fausse.

Depuis le début, nous étions avec la première attitude. Nous avons même dit : soyons en conflit, même au sein du gouvernement où il y a des positions totalement opposées au sujet des événements de Syrie. Mais nous devons rester au stade des paroles, sans pour autant nous entretuer. En face de nous, il y avait des parties qui n'ont cessé d'utiliser l'incitation confessionnelle, la provocation et les insultes pour entraîner le camp qui leur est opposé à un affrontement dans la rue. Cela n'a heureusement pas fonctionné. Je dois dire à ce sujet que le grand mérite en revient en premier au gouvernement actuel. Si le camp adverse était au pouvoir dans une période aussi délicate, il aurait entraîné le pays non seulement dans une guerre interne, mais aussi dans une guerre avec la Syrie. Nous savons tous que ce que cela signifie. Je voudrais donc d'abord confirmer notre attachement à la première attitude et je voudrais aussi demander à nos frères dans la Békaa et au Nord à rester calmes et patients, à ne pas répondre aux provocations et à ne pas se laisser entraîner dans un conflit.

Nous sommes invités aujourd'hui, confessions, communautés et forces politiques, dans toutes les régions, les villes et les villages, à réaffirmer notre attachement à la vie en commun. Il n'est pas permis dans cette période particulière que les gens restent éloignés les uns des autres. Tout le monde doit participer à cette grande entreprise, les notables, les hommes de religion, les intellectuels, les élites, les voisins etc pour circonscrire et étouffer le feu de la discorde, crever les abcès et éviter l'accumulation des rancoeurs qui peut aboutir à des résultats dangereux. Cette responsabilité nous incombe à tous. Nous devons tous œuvrer pour préserver la paix civile, notre stabilité et notre coexistence, en adoptant l'attitude que j'ai déjà expliquée. J'invite donc les nôtres à continuer à éviter les provocations, en dépit du flot d'insultes qui peut les atteindre. Cette attitude est une force, non une faiblesse. La force est aujourd'hui de contrôler ses émotions et ses nerfs et de se comporter avec un grand sens des responsabilités. C'est ce qui nous est demandé.

Au sujet des déplacés au Liban : il s'agit d'un sujet nouveau qui regroupe à la fois les familles syriennes, palestiniennes ou libanaises résidant en Syrie qui se sont refugiés récemment au Liban. Qu'on les appelle des déplacés ou des réfugiés importe peu sur le fond. Il s'agit d'un dossier humanitaire très important. Nul ne dispose de chiffres précis. Les derniers en date ont été avancés par le ministre de l'Intérieur qui a parlé de 200000. Mais il pourrait y en avoir plus.
Nous appelons à traiter ce sujet sous l'angle humanitaire, sans le politiser. Autrement dit, la famille syrienne qui se réfugiée au Liban doit être traitée avec humanité, qu'elle soit avec ou contre le régime dans son pays, ou qu'elle ait une position floue.

C'est un dossier humanitaire qui doit être traité en tant que tel et s'il y a des remarques sur sa politisation, elles doivent être traitées. En même temps, nous ne pouvons pas, sous n'importe quel prétexte, fermer nos frontières avec la Syrie, tout en étant conscients du danger que représente cet afflux de déplacés, sur les plans politiques, sociaux, sécuritaires et économiques. Mais nous ne pouvons pas pour autant fermer nos frontières car les conséquences d'une telle décision seraient encore plus graves.

L'absorption du dossier des déplacés exige une grande décision claire de la part du gouvernement. Je crois d'ailleurs que celui-ci discute actuellement d'un plan global d'aide à ces déplacés dont l'application exige aussi une coopération populaire. J'appelle donc les Libanais en général à accueillir et à aider les familles déplacées dans toutes les régions suivant une approche humanitaire et morale, en dépit des conditions économiques et sociales difficiles que nous traversons actuellement. En ce qui nous concerne, nous faisons de notre mieux pour les aider et nous souhaitons que les autres en fassent autant et qu'il y ait à ce sujet une coopération officielle et populaire.

Certes, la solution véritable de ce problème n'est pas dans la fermeture des frontières, mais dans le traitement des causes. Autrement dit, il s'agit de travailler pour aider à trouver une solution politique à la crise en Syrie, qui mette un terme à l'effusion de sang et au combat et qui permette aux déplacés de rentrer chez eux. C'est ce qui est requis aujourd'hui. Celui qui assume la responsabilité de l'afflux de déplacés est celui qui assume la responsabilité de la poursuite de l'effusion de sang et qui empêche les Syriens de s'asseoir ensemble et de dialoguer pour aboutir à une solution, qu'il soit en Syrie, sur le plan régional ou encore sur le plan international. Ceux-là ne pensent qu'à leurs intérêts propres et à leurs projets. Ils font des pronostics faux que j'ai déjà évoqués par le passé. Depuis le début du déclenchement des troubles en Syrie, ils avaient parlé de deux moi, puis de deux mois encore et cela fait désormais deux ans que cela dure. Toutes les données montrent que si le choix militaire continue, la bataille sera longue, sanglante et destructrice. L'horizon d'une solution politique est ouvert, mais certains le bloquent. Je le répète donc encore : ceux qui assument la responsabilité de l'effusion de sang, de l'afflux de déplacés vers le Liban, la Turquie, la Jordanie ou l'Irak ce sont ceux-là mêmes qui empêchent la solution politique en Syrie. Dans ce contexte, j'invite le gouvernement et l'Etat libanais à améliorer leur position, sans pour autant être en contradiction avec la politique de dissociation, en déclarant aux Américains et aux Européens, aux Nations unies et à la Ligue arabe : vous êtes en train de faire assumer au Liban une responsabilité qui dépasse ses capacités économiques, sociales et politiques. Les déclarations ne suffisent plus. Il faut initier un nouveau mouvement politique sérieux en faveur d'une solution politique. Il ne faut donc plus se contenter de brandir la politique de dissociation, de se croiser les bras et de subir les conséquences des événements.
Au sujet des pèlerins libanais enlevés en Syrie, il s'agit aussi d'une conséquence de la crise syrienne.

Vous avez sans doute remarqué qu'au cours de la période précédente, nous avons, mes frères au sein du Hezbollah et moi-même, évité de parler de ce dossier pour éviter que nos propos soient mal interprétés ou exploités. Mais il devient chaque jour plus clair que cette affaire est en train d ‘être exploitée sur les plans politique, médiatique et moral de façon détestable. Ce dossier est utilisé pour attaquer des Etats et des forces politiques et il vise à semer la discorde entre les Libanais.
Dès le premier jour, nous avons dit aux proches des pèlerins enlevés : faites assumer la responsabilité de ce dossier à l'Etat qui est le premier concerné. Ne fermez pas les routes et ne soyez pas négatifs. C'était une position nationale générale. Aujourd'hui et après tout ce temps, lorsque les proches des personnes enlevées qui attendent en vain des développements positifs s'impatientent et prennent des initiatives, on dit cherche aussitôt à donner des interprétations politiques à leurs actes. Pourtant, ils ne les ont pas coordonné ni avec nous, ni avec Amal. Ils ont réagi naturellement face à la paralysie du dossier. Mais lorsque les proches des personnes enlevées sentiront que l'Etat bouge sérieusement, ils n'auront plus besoin de descendre dans la rue. Personnellement, je considère que l'action de l'Etat -tout entier et pas seulement le gouvernement- dans ce dossier n'est pas convaincante, malgré mon respect pour les efforts déployés par des responsables, des ministres etc. ceux-ci disent : nous avons contacté X, nous avons tenu une réunion etc. Tout cela ne suffit plus. L'Etat qui se dit responsable de ses citoyens doit déployer des efforts d'un genre différent.

Je vais développer deux points :

Premièrement, j'appelle clairement le gouvernement et l'Etat libanais en général à négocier directement avec les preneurs d'otages. Où est le problème dans de telles négociations ? Cela se produit partout dans le monde. Les plus grands Etats du monde qui déclarent ne pas négocier avec les terroristes, le font discrètement. Que personne ne nous oppose donc à cette suggestion, des considérations politiques insignifiantes. Si nous continuons à atermoyer, en parlant avec le Turc qui peut comprendre l'arabe et bouger un peu, si nous continuons ainsi, nous n'arriverons à aucun résultat et nous ne savons pas quelles seront les conséquences. J'appelle donc à une négociation directe. Le gouvernement libanais désignera une personnalité officielle qui se rendra en Turquie pour rencontrer un des ravisseurs. C'est une des possibilités et elle est adoptée par les Etats et par les sages.

Deuxièmement, le gouvernement libanais déploie des efforts auprès des Etats ayant une influence sur les ravisseurs. Ne nous moquons pas les uns des autres. Y a-t-il réellement en Syrie des groupes que nul ne peut influencer ? C'est bien entendu faux. Il y a des Etats qui financent, qui arment qui entraînent et qui ouvrent leurs frontières. Pour être plus précis, trois Etats ont une influence claire et peuvent régler ce dossier. Il s'agit de la Turquie, de l'Arabie saoudite et du Qatar. Pourquoi sommes-nous en train de créer de la confusion ? Ces pays donnent de l'argent, des armes et sont en contact avec les groupes armés, alors que la Turquie fournit les facilités à travers ses frontières. L'Etat libanais a ses contacts, il est membre de la Ligue arabe et de l'OCI, qu'il utilise ces possibilités et fasse preuve de sérieux. Il est inacceptable d'entendre tel ou tel autre responsable déclarer : j'ai contacté X etc.

Je continue à demander aux proches des otages de miser sur l'Etat. Mais si celui-ci est impuissant, s'il estime qu'il ne peut plus rien faire, il doit le dire aux familles et aux forces politiques (dont nous). A ce moment, les gens sauront qu'ils doivent régler eux-mêmes ce dossier. Les choix ne sont pas impossibles. J'appelle donc l'Etat à avoir un comportement responsable au lieu de se contenter de critiquer les familles. Celles-ci ont le droit d'être en colère et de réagir émotionnellement, d'autant qu'elles n'ont pas l'impression que l'Etat agit sérieusement dans cette affaire.

J'en arrive au dernier point pour aujourd'hui :
Nous avons actuellement un grand dossier sur lequel nous attachons beaucoup d'espoirs pour régler le problème économique, financier et social du pays. Il s'agit du dossier du gaz et du pétrole. Nous insistons toujours sur le fait qu'il relève de la responsabilité de l'Etat qui lui seul, peut régler les problèmes sociaux, financiers et économiques.

Pour ne pas nous attaquer les uns les autres, je dirais que ce dossier est une bouffée d'espoir. En espérant qu'il ne soit pas une source de problèmes, puisque certains analystes affirment que l'une des causes de ce qui se passe dans la région est la volonté de certaines parties internationales de s'emparer des ressources pétrolières et gazières des pays théâtres de troubles.

Aujourd'hui, nous avons donc de l'espoir. Si ce dossier est traité sérieusement, le problème économique, celui de la dette et d'autres pourraient être réglés et nous cesserons de nous disputer au sujet de la nouvelle échelle des salaires, des enseignants etc. Mais en même temps, l'argent peut être source d'injustice et de drames d'un autre genre s'il est mal utilisé. Le gouvernement actuel a accompli un grand pas dans ce dossier et cela doit être porté à son actif. Mais il faut aussi malheureusement préciser que notre ennemi qui a volé les terres et les ressources des palestiniens a lui, achevé toutes les étapes. Dans trois mois, selon ses médias, il sera en mesure d'extraire et d'exporter ces ressources, alors que nous sommes encore plongés dans les préambules. Combien prendra de temps la seconde étape ? Dieu seul le sait. L'Etat doit donc se comporter avec sérieux, d'autant qu'il ne s'agit pas de la propriété d'une région ou d'une confession. Les ressources sont à tous les Libanais et nous devons traiter ce dossier comme une occasion historique nationale de sortir le Liban de la situation dans laquelle il se trouve.

Une question importante se pose à cet égard et exige une réponse claire : Ces ressources peuvent pousser l'ennemi ou ceux qui l'appuient à adresser des menaces au Liban ou aux sociétés chargées de l'extraction. Comment l'Etat libanais compte-t-il traiter cette question ? J'appelle donc à l'adoption d'une stratégie nationale à ce sujet. Et si l'on souhaite nous le donner, nous sommes prêts.

En toute franchise, je dirais que dans le passé, l'Etat a laissé la libération du territoire à la population. Celle-ci dans sa grande majorité -en dépit d'une partie restée négative-et à travers plusieurs factions et partis a accompli une première victoire en 1985, puis une autre en 2000 et la résistance populaire a montré qu'elle est en mesure de protéger son pays. Si vous voulez donc lui laisser la responsabilité de défendre les ressources gazières du pays elle peut le faire. Mais si vous préférez adopter une stratégie nationale, il faut le faire vite. «Israël» a une stratégie claire à ce sujet. Les Libanais doivent le savoir, «Israël» a modifié ses mesures militaires, navales aériennes, terrestres et technologiques en fonction de ses gisements. Qu'avons-nous fait, nous au Liban ? Matin et soir, nous parlons des armes de la résistance. Est-ce de cette façon que l'ont peut protéger les ressources du pays ? Si vous ne voulez pas que le peuple assume seul cette responsabilité, construisez une stratégie nationale. Pour l'instant, nous ne sommes pas en mesure d'adopter une stratégie nationale de défense parce que certains posent des conditions rédhibitoires. Qu'ils reviennent donc à la table du dialogue ou alors, dans le pire des cas que le gouvernement demande au Haut conseil de défense d'établir une stratégie pour défendre les ressources gazières du pays. Nous sommes prêts à tout ce qui nous sera demandé, à nous, force de résistance, dans ce cadre. D'autant que nous avons déjà assumé des responsabilités dans ce sens, sans partager le butin et les avantages. Nous sommes donc prêts à assumer de nouveau des responsabilités sans réclamer la moindre compensation, toit simplement parce que nous pensons que ces ressources sont utiles à la nation et ce qui compte pour nous c'est que le Liban, en tant que patrie, peuple et Etat puisse profiter de ses propres ressources dans l'intérêt général.

Dans ce contexte, je voudrais rappeler qu'en tant que résistance et fils de Hussein, nous savons que de grands défis nous attendent au cours de l'année qui commence. Les Israéliens et les Américains cherchent à nous encercler dans le monde et dans la région et des efforts sont déployés pour faire figurer le Hezbollah sur la liste européenne des organisations terroristes. Des décisions américaines visent à nous empêcher d'avoir la moindre activité en Amérique latine et il y a une tentative de diaboliser la résistance au Liban dans le monde arabe et musulman et de se venger d'elle parce qu'elle a remporté une victoire sur «Israël» et qu'elle a coincé les régimes et les dirigeants arabes. Elle a aussi coincé de nombreuses forces qui se prétendent résistantes au sein de cette oumma. En ce quarantième de l'imam Hussein, je vous le dis : toutes ces tentatives ne serviront à rien. Aujourd'hui, les Américains et les Israéliens discutent des retombées des événements de Syrie sur l'armement du Hezbollah et de la résistance au Liban. Ils examinent la question en détail : les armes continuent-elles à arriver au Hezbollah ou bien se sont-elles arrêtées ? Le stock d'armes du Hezbollah a-t-il commencé à diminuer ou non ? Qui est en train d'aider cette formation ? En d'autres termes, c'est leur souci principal : comment réduire cette force au Liban et l'encercler, l'isoler en vue de la détruire. En cette journée, je le dis aux Américains, aux Israéliens et à tous ceux qui complotent avec eux : faites ce que vous voulez, vous ne parviendrez pas à nous atteindre. Je voudrais aussi leur rappeler qu'en 1985, la résistance n'avait pas beaucoup d'armes. Même chose en 2000 et elle a pourtant remporté des victoires sur l'ennemi. En 2006, certes, la situation était préférable, mais les moyens de la résistance étaient dérisoires comparés à ceux des Israéliens et pourtant, c'est la résistance qui a gagné. Je leur dis aussi qu'ils se trompent s'ils mesurent notre force en comptant les missiles et en comparant avec les moyens d'«Israël». Notre véritable force est dans notre foi, notre amour pour le Prophète et pour son petit fils. Notre force est dans notre détermination, dans notre engagement et dans notre attachement à une vie digne. Vous vous trompez dans l'évaluation de notre force dont la source est à Karbala et que nous répétons chaque jour et chaque heure : que Dieu nous préserve de l'humiliation !

Nous réaffirmons notre foi et notre détermination et nous allons de victoire en victoire. Nous avons prouvé au cours de nos trente ans d'existence que nous ne craignons pas la mort, que nous accueillons celle-ci comme un martyre, s'il s'agit de défendre notre dignité. A nos ennemis comme à nos amis, je dis aujourd'hui : n'ayez pas peur pour cette résistance car sa force vient d'ailleurs. Nous sommes aujourd'hui à Baalbeck, près du lieu où l'imam Moussa Sadr haranguait les foules, près de la place dédiée au sayed des martyrs de la résistance islamique sayed Abbas Moussawi, et non loin de la place qui a servi de point de départ de la résistance islamique au Liban et c'est de là que nous réaffirmons notre engagement, notre refus de l'injustice, de l'oppression et de l'occupation. Nous restons fidèles à Karbala et rien ne parviendra à nous faire renoncer à notre combat et à notre foi.

Traduit par French.alahednews

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