Discours du sayed Hassan Nasrallah au sujet des derniers développements
Au nom De Dieu
Mon discours ce soir est consacré aux événements qui ont eu lieu jeudi dernier. Il y aura trois titres et une conclusion. Mais avant, permettez-moi de commencer par quelques phrases rapides.
Premièrement, je voudrais présenter mes vœux à tous les musulmans dans le monde et à tous les Libanais pour l’anniversaire de la naissance du Prophète. Inchallah nous organiserons la cérémonie promise, malgré nos blessures et nous célèbrerons cette occasion malgré nos souffrances. En général, les célébrations ont lieu entre le 12 et le 17. Inchallah nous ferons notre célébration le vendredi à 19h30 sur la place de Achoura dans la banlieue sud. Nous espérons qu’il y aura une participation importante à cette cérémonie. Dans ce contexte, je dois saluer la participation massive aux cérémonies organisées à cet effet dans plusieurs provinces yéménites. Je voudrais aussi exprimer ma fierté devant une telle participation et devant les positions courageuses exprimées par le chef d’Ansarallah sayed Abdel Malak Badreddine al Houthi.
Deuxièmement, je voudrais présenter mes condoléances pour les martyrs tombés à Kandahar, tués par l’organisation terroriste «Daech», créée et parrainée par les Etats-Unis sur la base d’un financement venant des pays du Golfe. Que leurs âmes aillent dans la paix de Dieu. Pour la seconde semaine consécutive, ces agressions terroristes ont lieu en Afghanistan.
Je voudrais aussi présenter mes condoléances pour le martyr Medhat al Saleh, le résistant libéré qui a passé une grande partie de sa vie dans les prisons israéliennes et qui a été tué par les sionistes. Nous présentons nos condoléances au commandement syrien, au peuple syrien et à nos chers frères dans le Golan occupé.
Je commence mon discours en m’adressant aux familles des martyrs du massacre de jeudi :
La martyre Mariam Mohammed Farhat
Le martyr Hassan Mohammed Sobhi Mcheikh
Le martyr Moustafa Mounir Chbib
Le martyr Hassan Jamil Nehmé
Le martyr Ali Bassam Ibrahim
Le martyr Mohammed Hassan Sayed
Le martyr Mohammed Jamil Tamer
A toutes ces familles, je voudrais adresser mes sincères condoléances et leur dire : votre douleur est la nôtre, mais vos proches sont tombés en martyre. Je demande aussi à Dieu de guérir les blessés. Je reviendrai sur ce sujet à la fin du discours, pour un dernier mot à tous ceux-là que nous chérissons.
Les événements de jeudi dernier sont importants, dangereux et marquent un tournant. Ils sont différents d’incidents similaires qui ont eu lieu ces derniers temps. Ils exigent donc qu’on s’y arrête, qu’on les analyse et qu’on adopte une position à la lumière de laquelle le présent et l’avenir se préciseront.
Je commence par un point essentiel : Il y a un parti au Liban qui a un chef qui veut faire en sorte que les habitants des localités voisines de la banlieue sud de Beyrouth se sentent toujours en situation d’insécurité. Je parle des habitants de Aïn el Remaneh, Hadath, Forn el Chebbak. Il faut que les habitants de ces localités vivent toujours dans l’angoisse et considèrent que leurs voisins et en particulier les habitants de la banlieue sud sont leurs ennemis, qu’ils soient membres du Hezbollah, d’Amal ou d’autres groupes. Ils doivent vivre dans la crainte que ces voisins cherchent à envahir les régions, à s’emparer de leurs biens, à les déloger ou à les tuer. Ils doivent donc être toujours sur le qui-vive et prêts à cette confrontation. C’est dans cet esprit que certains responsables des Forces Libanaises ont parlé de «résistance» en évoquant ceux qui ont pris les armes jeudi et qui, selon eux, voulaient défendre leurs régions face à l’invasion. Autrement dit, il y a une partie qui cherche constamment à créer à nos frères dans ces régions «un ennemi virtuel permanent». Si on va sur un plan plus large, lorsque le chef de ce parti rencontre les chrétiens du Liban ou s’adresse à eux, son discours est toujours construit sur la nécessité de maintenir les chrétiens dans l’angoisse et la crainte de l’avenir, à cause de la menace que représentent les musulmans pour leur présence, pour leur dignité et pour leur avenir dans ce pays. Chaque incident est exploité dans ce sens, même s’il s’agit d’un conflit entre deux familles, ou entre des jeunes dans une même rue ou à cause d’un lopin de terre. Il s’agit constamment de mobiliser les chrétiens pour qu’ils aient peur. La peur existentielle des chrétiens est un thème ancien qui se renouvelle. L’objectif de ce plan pour faire peur aux chrétiens est de permettre à ce parti et à son chef de se présenter comme leur défenseur. Ils se qualifient ainsi de «résistance chrétienne» et ce sont eux qui protègent les chrétiens, leur dignité, leur présence et leurs biens. Sur la base de ce slogan, ils mobilisent les chrétiens et les polarisent autour d’eux. Leur objectif est lié au leadership de ce parti et au rôle qu’il propose de jouer en s’adressant à des Etats étrangers qui ont des projets et des intérêts au Liban. Les chrétiens deviennent ainsi la matière sur laquelle on investit pour permettre à un homme d’imposer son leadership et à un parti d’imposer son hégémonie, le tout pour servir des intérêts étrangers. Je parle précisément du parti des Forces Libanaises et de son chef. Je suis obligé de le faire après le massacre qui a eu lieu jeudi dernier.
Avant, nous ne parlions pas beaucoup de la situation politique interne. Après 2005, nous avons commencé à en parler parce que nous sommes devenus plus concernés d’une façon ou d’une autre dans la nécessité de faire face. Mais tout au long des dix dernières années, nous n’avons pas lancé de polémique avec les Forces libanaises, nous ne les avons pas attaquées et nous ne sommes pas approchés d’elles ni à travers les médias ni par le biais d’autres moyens. Il y a bien sûr des exceptions. Mais la tendance générale était chez nous que nous ne voulions pas de tension avec qui que ce soit. Je le répétais d’ailleurs dans les discours : nous ne voulons de conflit et de tension avec personne. Au Liban, nous ne recherchons que la stabilité, la sécurité et la paix. Notre combat principal est contre l’occupation israélienne et avec le projet sioniste et les ambitions israéliennes. Lorsque par la suite, le problème takfiriste est arrivé, et il représentait une menace pour toute la région, nous l’avons combattu, faisant fi du fait que tout au long de ces années, ce parti, ses députés, ses responsables et ses militants sur les réseaux sociaux nous attaquaient constamment, nous insultaient et nous provoquaient. Nous ne leur avons jamais répondu.
Mais je considère que ce qui s’est passé jeudi marque le début d’une nouvelle ère dans ce domaine et au niveau de la situation interne.
A partir de 2005, le chef de ce parti est sorti de prison suite à une loi d’amnistie. Il avait été condamné dans plusieurs affaires. A ce sujet, je voudrais le rappeler juste pour ceux qui réclament aujourd’hui le respect de l’autorité judiciaire. Ce n’est pas notre compétence de vérifier si les jugements à son encontre étaient justifiés ou non et nous ne voulons pas revenir sur ces dossiers. Mais c’est juste un rappel. En tout cas, au cours des dernières années, ce parti a commencé à créer un ennemi aux chrétiens pour pouvoir exécuter son projet. Les Syriens ont quitté le Liban et les Palestiniens sont dans les camps où ils connaissent de grandes difficultés. Il lui fallait donc trouver un nouvel ennemi, un ennemi qu’il pouvait vendre aux parties internationales et régionales en se présentant comme le seul à pouvoir le combattre et en le défiant dans des apparitions télévisées. C’est là qu’est arrivé le Hezbollah en sa qualité de partie principalement visée par les Américains. Il est aussi visé par les Israéliens et sur un certain plan, il est aussi visé par certains Etats du Golfe. Face à ce tableau, le Hezbollah était donc l’ennemi tout trouvé pour le parti des Forces Libanaises. Il ne lui restait donc plus qu’à convaincre les chrétiens que le Hezbollah voulait les pousser à partir, s’emparer de leurs biens, changer leur identité et même faire porter à leurs femmes des tchadors. Il a travaillé sur ce thème lors des élections de 2009. Lors de la manifestation de jeudi qui était en principe commune à Amal et au Hezbollah, et alors que les premiers martyrs tombés appartenaient au mouvement Amal, et qu’il est clair que ce sont les Forces libanaises qui ont tué ces martyrs du mouvement Amal, le chef du parti, dans ses interventions télévisées ne parle que du Hezbollah. Amal est un partenaire à part entière dans la manifestation, dans l’injustice subie, dans les souffrances consenties et dans le martyre, mais malgré cela, il ne parle que du Hezbollah pour montrer qu’il l’a affronté et pour pouvoir le vendre aux parties régionales et occidentales.
Tous les communiqués des Forces Libanaises, toutes les déclarations publiques de ses membres, tout ce qu’ils disent dans les réunions publiques ou fermées – je vais parler d’une rencontre discrète dont nous avons confirmé le contenu- va dans ce sens et cela confirme aussi la tendance à l’armement, les entraînements et la structure hiérarchisée qui indiquent qu’il s’agit d’une milice combattante. Celle-là même qui ne cesse de critiquer l’existence de structures armées en dehors de celles de l’Etat… Toutes les parties au Liban ont des armes et des groupes armés. Nous voyons d’ailleurs les armes légères et moyennes dans les occasions. L’histoire de la dissolution des milices au Liban n’est pas très crédible. Les tribus ont des armes, les familles aussi… Tout cela est occulté et ils ne voient que les armes de la résistance qui protège le Liban et affronte « Israël ». Mettons cela de côté. Mais ce parti n’a pas de problème à provoquer des incidents sanglants, des affrontements avec des armes qui font des victimes des deux côtés, car cela sert leur objectif. Même si cela doit entrainer une confrontation militaire à large échelle ou encore provoquer une guerre, il n’a aucun problème à cela. Permettez-moi ce soir de parler avec la plus grande franchise. Je m’adresse au peuple libanais tout entier car notre sort est le même et notre pays est le même. Mais je m’adresse aussi aux chrétiens, je voudrais leur parler avec sincérité, du fond du cœur pour leur expliquer nos convictions et le fond de notre pensée. Ils pourront en discuter et dire s’ils partagent nos convictions ou non. Le véritable programme du parti des Forces Libanaises, c’est la guerre civile, car cette guerre est la seule possibilité qui pourrait provoquer des changements démographiques et réduire la présence chrétienne dans un canton chrétien, selon les vieux rêves, ou un Etat chrétien sur lequel les Forces libanaises auraient la haute main et dans lequel il n’y aurait de place pour aucune autre partie. C’est notre lecture, notre analyse et notre opinion sur la longue expérience avec les Forces libanaises et le parcours adopté par ce parti.
On peut me dire que je suis en train de les accuser injustement. Mais sans revenir à de lointaines années, je voudrais rappeler qu’en 2017, les FL ont proposé d’entrer dans un projet de guerre civile avec le ministre saoudien Sabhane. J’ai entendu dire il y a quelque temps qu’il est emprisonné, je n’en suis pas sûr, cela reste à vérifier, car les projets de discorde et de confrontation au Liban et en Irak ont été confiés à de nombreuses personnes mais certaines les ont pillés.
En tout cas, les FL ont proposé le projet de guerre civile en 2017 lors de la détention de l’ancien Président du Conseil Saad Hariri en Arabie. C’est connu. Ce jour-là, le chef des Forces Libanaises a été le premier à déclarer dans la presse que puisque le Premier ministre a démissionné, le président de la République doit immédiatement procéder aux consultations parlementaires obligatoires pour lui désigner un remplaçant. Il était très pressé. Il a donc trahi son allié, celui-là-même qui l’avait sorti de prison. Il l’a donc trahi. Certains alliés de Saad Hariri sont restés silencieux. Ils ne l’ont peut-être pas trahi, mais ils l’ont déçu. Lui l’a trahi. Qui a défendu à cette époque le Président du Conseil ? Le président de la République, le Président de la Chambre, le Hezbollah, une grande partie des commandements du Courant du Futur ( Une partie d’entre eux est restée à l’écart). Mais nous tous, nous avons refusé cette démission exigeant qu’elle se déroule à partir du Liban, car sinon, celle qui est annoncée à partir de Riyad est considérée comme décidée sous pression. Cette position a constitué une surprise. De grands efforts ont été alors déployés pour que Saad Hariri reste Premier ministre et qu’il puisse revenir au Liban et qu’il soit ainsi libéré. Tout cela est connu.
Qui a trahi le Président du Conseil Saad Hariri ? Qui a voulu aiguiser la situation pour parvenir à des affrontements internes ? Qui a offert ses services à Sabhane pour provoquer une guerre civile ? C’est connu, le chef du parti des Forces Libanaises. Mais c’est le comportement du président de la République, du président de la Chambre, du Hezbollah et de la plupart du commandement du Courant du Futur ont déjoué ce plan. Dans le cadre de réunions internes qui se sont déroulées il y a quelques mois, je vais y revenir, mais je voudrais préciser que je me suis assuré de l’information de plusieurs sources différentes, car je ne veux pas lancer des accusations injustes, il a cherché à inciter certains anciens alliés à se lancer dans une confrontation militaire avec le Hezbollah, car, a t-il dit, nous sommes forts. Les Forces Libanaises, a t-il encore ajouté, sont plus fortes qu’elles ne l’étaient du temps de Bachir Gemayel, alors que le Hezbollah est plus faible aujourd’hui que ne l’était l’OLP au temps de Bachir Gemayel, en raison de la situation régionale. Le Hezbollah est donc faible et c’est notre chance d’ouvrir une bataille avec lui. Bien entendu, ses interlocuteurs n’ont pas rallié ce point de vue. J’y reviendrai dans quelques instants.
Ce que je voudrais souligner c’est cette mentalité qui veut que les chrétiens doivent toujours vivre dans l’angoisse et la peur, et garder leurs armes dans leurs quartiers et dans leurs régions. La façon de parler qui utilise encore la terminologie de la guerre, les lignes de démarcation de la guerre civile, à laquelle d’ailleurs nous n’avons pas participé… Tout cela, tout cet état d’esprit et de langage, les Forces libanaises ne parviennent pas à s’en débarrasser, alors que les gens vivent ensemble en paix, se rendent des visites, coopèrent et se contactent et les municipalités travaillent ensemble et les forces politiques sont ouvertes les unes aux autres. Malgré cela, les Forces libanaises insistent pour maintenir les vieilles divisions et utiliser les terminologies de la guerre civile. C’est cette mentalité qui a préparé le terrain aux événements de jeudi dernier. Il y a beaucoup de détails à ce sujet Mais nous ne voulons pas nous y noyer. Qui a préparé le terrain à ce massacre, à ce crime et à ces événements ? C’est cette mentalité, cette culture, ce commandement et cette gestion. La veille des événements de jeudi nous avons tous entendu le chef de ce parti. Qu’a t-il dit ? Nous avons tous vu que la veille, dans les quartiers de Aïn El Remaneh, Badaro et Forn Chebbak, il y avait une mobilisation des Forces Libanaises, les éléments des Forces Libanaises étaient convoqués, des armes étaient transportées dans les voitures et installées dans les appartements… Certains nous reprochent d’ailleurs d’avoir su tout cela… Mais nous avions parlé avec l’armée et reçu des assurances qu’il ne se passerait rien. Nous avions aussi parlé avec les services de sécurité et nous avons obtenu les mêmes assurances. On nous a dit que les Forces Libanaises sont inquiètes et prennent des mesures préventives. Je reviendrai sur ces détails. Mais c’est nous qui avions demandé à l’armée de se déployer massivement dans cette région.
Le chef de ce parti a de nouveau montré cette culture en parlant avec bonheur et délectation, comme s’il avait accompli une grande action, d’un mini 7 mai chrétien. Quelle que soit la façon dont on interprète cette expression de « mini 7 mai chrétien », le parti des Forces libanaises est condamné pour cette action. Je ne vais pas l’interpréter à mon tour. Ce n’est pas mon rôle et je n’ai ni le temps ni l’envie de le faire. Mais je considère que tout ce qu’a dit le chef de ce parti, ses cardes et ses députés constitue un aval total à cette bataille. Ils ont ouvert la bataille, ont perpétré un massacre et ils l’ont revendiqué. Ce n’est que le lendemain qu’ils ont commencé à essayer de se rattraper. Ils ont vu qu’il s’agit d’une grande affaire, dangereuse aussi et qui ne peut passer comme cela le lendemain. Le premier jour ils étaient en train de célébrer la victoire d’avoir réalisé « un mini 7 mai chrétien », ils fanfaronnaient en prétendant avoir fait face à une invasion des « quartiers chrétiens » et stoppé une agression contre ces quartiers. Ils ont eu recours à cette logique et ils ont monté tous les habitants de ces quartiers dans ce but. Pourtant, l’armée est présente et elle protège tous les citoyens. Nous autres, nous lui avons confié nos vies et notre sort ce fameux jeudi.
Certains, parmi nos partisans, vont protester et nous dire : pourquoi n’avez-vous pas pris les mesures qu’il fallait, comme vous le faites dans les cérémonies que vous organisez dans la banlieue sud ? Je réponds que nous avons respecté la sensibilité de la région et les sentiments de nos frères et voisins. Nous n’avons donc pas pris des mesures de sécurité dans le sens préventif et nous avons confié nos vies et notre sang à l’armée libanaise et aux services de sécurité.
Ce sont donc eux qui ont préparé la scène du crime et qui ont mené vers cet événement. Ce problème exige désormais que la bombe soit désamorcée, même si nous avons réussi à en réduire les effets jeudi. Mais elle peut encore exploser à tout moment et dans n’importe quelle région. Nous devons tenir un discours responsable qui a trait à notre avenir à tous en tant que peuple libanais. Je vais donc commencer à traiter ce problème.
Dans le premier point que je voudrais évoquer je m’adresse certes à tout le peuple libanais, mais en particulier à nos frères chrétiens. Je voudrais leur affirmer que la tentative de présenter le Hezbollah comme leur ennemi est un mensonge, une injustice et une diffamation. Le Hezbollah n’est pas l’ennemi des chrétiens au Liban, ni le mouvement Amal. Ni les chiites, ni les musulmans. Nous avons tous fait le choix de vivre ensemble. Depuis que la guerre civile s’est terminée, les gens vivent ensemble, mais je voudrais ici insister sur le Hezbollah puisqu’il est surtout question de lui.
Je le répète, il s’agit donc d’un mensonge, d’une calomnie et d’une injustice. Je ne parle pas ici de slogans ou de bonnes intentions. Je vais développer ce point par des faits et le raisonnement. Si quelqu’un a d’autres éléments qu’il nous les donne, mais il faut cesser de juger sur de prétendues intentions.
Je vais me contenter de deux étapes. La première c’est lorsque les terroristes takfiristes de Daech et du front Al Nosra sont apparus en Syrie et sont entrés par le jurd de Ersal au Liban par la chaîne orientale. Qui était leur allié, leur amis ? qui les défendait ? Qui les a qualifiés de révolutionnaires ? Qui a souhaité qu’ils puissent gouverner la Syrie ? Qui leur a envoyé de l’argent, des armes, de la nourriture ? Qui le a couverts ? Le parti des Forces Libanaises et d’autres.
Pourtant, ces terroristes représentaient une menace pour tous les Libanais, pour les Syriens et pour les chrétiens en particulier. Si vous êtes justes et je crois que la majprité d’entre vous l’est, mes frères chrétiens allez en Syrie et demandez aux habitants de Rablé et de Qousseyr, aux habitants de Deir Attiyé, de Bloudane, de Maaloula, vous pouvez demander à tous ces chrétiens aux couvents et aux églises , aux prêtres et aux religieuses , à tous les dignitaires religieux chrétiens comment le Hezbollah s’est comporté avec la présence chrétienne dans ces régions.
Ceux qui disent que le Hezbollah est l’ennemi des chrétiens et il veut les arracher de la région, devraient tenir compte de ces réalités. Qui a préservé la présence chrétienne en Syrie ? L’armée syrienne, le Hezbollah et leurs alliés. Par contre qu’ont fait les Forces Libanaises et leurs alliés régionaux, internationaux et locaux ? Répondez-moi. Lorsque Daech et le front al Nosra étaient dans le jurd de Ersal et dans la chaîne orientale et menaçaient les localités chrétiennes de la région, qui était avec les habitants chrétiens de Baalbeck-Hermel ? Qui était avec « les révolutionnaires » installés dans le jurd ?
Dans cette phase difficile, le Hezbollah était avec les chrétiens et les musulmans. Les Forces Libanaises, elles, étaient avec les révolutionnaires dans le jurd, vrai ou non ? Je parle ici d’une histoire qui est encore présente dans les mémoires, non d’une époque lointaine remontant à un siècle…Je parle donc d’une période que nous avons vécue, notre génération et celle qui nous suit. Qui a défendu les musulmans et les chrétiens de Baalbeck-Hermel ? Les habitants de la région, chrétiens et musulmans et le Hezbollah. Permettez-moi de rappeler que l’armée est arrivée plus tard. Tout simplement parce qu’il lui était interdit de protéger, de tirer, de libérer ses soldats pris en orages et de récupérer les dépouilles de ses martyrs. C’était interdit par une décision politique, américaine et autre. Les Forces Libanaises étaient des partenaires à part entière dans cette décision. Qui a donc préservé la présence chrétienne à Baalbeck-Hermel ? Les Forces Libanaises ou le Hezbollah ? Je n’ai pas besoin de donner plus d’explications à ce sujet, nous avons tous vu et vécu cette période.
Les meilleurs de nos jeunes et de nos frères sont tombés en martyrs dans cette bataille. Les meilleurs de nos jeunes du Sud, de Jbeil, du Kesrouan, du Nord, de la banlieue sud de Beyrouth, de Jabal Amel et de Beyrouth. Nous pouvons citer les noms, tous ceux-là ont défendu les chrétiens et les musulmans, tous les Libanais qui vivent dans cette région et ils ont donné leur sang pour eux.
Je vais maintenant revenir un peu en arrière, à 2000 et même avant. Il ne s’agit pas de demander la reconnaissance des chrétiens et des autres. Nos valeurs, nos principes, notre engagement, notre religion et notre foi nous imposent de lutter de cette façon. Mais je voudrais faire ces rappels pour faire face aux tentatives de déformer les réalités. Lorsque les Israéliens ont commencé à se retirer de la ligne côtière à l’Est de Saïda, nous savons tous ce qui s’est passé. Comme cela a été le cas lorsqu’ils se sont retirés de Jezzine. Le Hezbollah et Amal qui étaient alors le cœur de la résistance contre les Israéliens auraient pu entrer dans ces régions. Nous ne l’avons jamais fait. Je sais que ce sujet est délicat et qu’entre nos amis du CPL et nos frères d’Amal, il y a un climat négatif, mais ces vérités doivent être dites. J’avais parlé avec le président de la Chambre Nabih Berry et nous nous sommes entendus pour qu’il n’y ait aucune présence armée d’Amal et du Hezbollah à Jezzine, pas seulement dans la ville mais dans tout le caza. Plus même, nous avions interdit que les drapeaux d’Amal ou du Hezbollah soient brandis, par égard pour les sentiments des chrétiens et pour qu’ils restent chez eux avec un sentiment de dignité. Est-ce vrai ou non ? Nous avons respecté cet engagement jusqu’à ce que l’armée se déploie dans la région. Nous avons alors demandé à l’armée d’arrêter toute personne qui entre dans la région avec des armes ou des drapeaux de nos partis. C’était une position commune d’Amal et du Hezbollah.
Par contre, partout où se sont trouvées les Forces Libanaises, leur présence entraînait une guerre et l’exode des chrétiens. Alors que là où se sont trouvés Amal et le Hezbollah, les chrétiens sont restés chez eux dans la dignité et le respect, sans que nul ne s’approche d’eux. Même les collaborateurs, nous avons remis leurs dossiers à la justice libanaise. Jusqu’à aujourd’hui, certaines familles de martyrs nous reprochent d’avoir été trop coulants dans ces dossiers mais nous leur répondons : nous avons agi de façon correcte. 21 ans se sont passés depuis la libération de 2000 et je répète aujourd’hui que nous avons agi correctement.
En mai 2000, il y a eu la libération. Les collaborateurs étaient chrétiens et musulmans. Dans les localités chrétiennes et musulmans, beaucoup s’étaient impliqués aux côtés de l’occupant, avaient tué ou torturé nos frères et nos sœurs. Malgré cela, les 24 et 25 mai, lorsque les éléments du Hezbollah, d’Amal, du PSNS et d’autres groupes de la résistance sont entrés dans les régions libérées, ils n’ont commis aucune agression, aucune réaction contre ceux qui avaient arrêté, tué, torturé ou pillé leurs proches. Pourtant, les Israéliens avaient tout laissé en plan et ils se sont retirés. Ces jours-là, tous ceux qui ont été arrêtés ont été remis à l’armée libanaise. N’est-ce pas là la logique de l’Etat dont vous parlez ? Ou bien, pour vous, il ne s’agit que de slogans et de paroles en l’air ? Nous n’avons jugé personne, même ceux qui nous avaient jugés. Nous n’avons pas créé des tribunaux de campagne. Tout le monde sait qu’après la victoire de la résistance française sur les nazis, plus de 10 000 collaborateurs ont été exécutés, sans justice et sans Etat. Nous autres, nous n’avons pas tué un poussin. Nous n’avons jugé personne, ni tué, ni confisqué des biens.
Si vraiment le fait d’arracher les chrétiens de la région était le projet caché d’Amal et du Hezbollah, ils ont eu à plusieurs reprises l’occasion de le réaliser. Ils pouvaient même invoquer de bonnes raisons pour le faire en se cachant derrière la collaboration avec l’ennemi israélien. Mais nous n’avons pas agi de cette façon. Au contraire, nous ne sommes comportés avec beaucoup de sens moral et d’humanité. Nous n’avons d’ailleurs aucun mérite à cela. Car c’est notre religion et ce sont nos principes. Ce n’est pas par contre, la religion déformée de v os alliés à Daech et al Nosra.
Depuis ce jour de 2000 jusqu’à maintenant, le Sud, Jezzine, les villages chrétiens à l’Est de Saïda, à Marjeyoun, à Hasbaya, à Bint Jbeil et ailleurs vivent en paix avec leurs voisins. En 21 ans, il n’y a pas eu une seule attaque, une seule injustice et si cela a eu lieu, il s’agissait d’un incident individuel.
Même les Forces Libanaises où se trouvent-elles aujourd’hui ? Elles sont présentes dans les localités des cazas de Bint Jbeil et de Marjeyoun, autour de nous, avec nous et parmi nous. Est-ce que quelqu’un leur a dit quelque chose ? Est-ce quelqu’un leur a reproché d’être dans les Forces Libanaises ou leur a rappelé leur passé ? Pas du tout. Les gens vivent ensemble dans la Békaa au Sud, à Baalbeck-Hermel. A Kaa, à Deir el Ahmar, à Ras Baalbeck, il y a des Forces Libanaises. Quelqu’un leur a t-il dit quelque chose ? leurs membres vivent là depuis des dizaines d’années.
Chers chrétiens, les Forces Libanaises, il y en a d’autres aussi peut-être mais aujourd’hui j’axe sur elles, veulent vous dire qu’Amal et le Hezbollah et les musulmans en général représentent une menace existentielle pour eux, qu’ils veulent les extirper de la région. Maintenant chaque fois qu’on va organiser un événement et passer par une rue chrétienne, cela va être considéré comme une provocation. Le chef du parti va envoyer des gens de Meerab pour soi-disant organiser et protéger, en fait pour mobiliser et susciter les instincts confessionnels. C’est une injustice, une attaque et un grand piège pour le pays.
Pour conclure ce point, avant de passer à un autre, je voudrais dire que la plus grande menace pour la présence chrétienne au Liban, ce sont les Forces Libanaises et leur chef. La plus grande menace pour la sécurité de cette société c’est ce parti et son chef. Il y en a peut-être d’autres. Mais je vous assure qu’ils sont le danger nuémro1. Lisez l’histoire proche. Rappelez-vous les guerres qu’ils ont provoquées et qu’ils ont menées. Certes, ils n’en ont remporté aucune. Le résultat de ces guerres, c’était l’exode des chrétiens et la destruction de leurs églises et de leurs maisons et un changement démographique. N’est-ce pas ce qui s’est passé ? Tout cela était au service du canton et ce projet existe toujours.
Je ne veux pas parler d’Histoire. Mais je veux revenir sur une période pas si lointaine. Que s’est-il passé au sein de la société chrétienne, sur le plan des tueries, des assassinats même d’officiers et de religieux ? N’y avait-il pas une pensée hégémoniste, une dictature ? vous le savez mieux que moi, puisque vous l’avez vécu. Cette même partie a été jusqu’à s’allier avec Daech et al Nosra et avec ceux qu’elle qualifiait de révolutionnaires en Syrie.
Je voudrais poser une question : si ceux-là avaient réussi à obtenir le pouvoir en Syrie, que seraient devenus les chrétiens de ce pays ? Que l’on nous réponde. Je vais le faire moi-même : il ne serait pas resté un seul chrétien en Syrie, ni aucune église, ni aucun couvent, ni aucun prêtre, ni aucun évêque ou patriarche. S’ils avaient obtenu le pouvoir en Syrie, se seraient-ils contentés de rester dans ce pays ? Le califat noir dont ils ont publié la carte comprenait aussi le Liban. Ils ont pourtant dit : personne ne vous a demandé ou chargés de nous protéger ou de vous battre à notre place. Si Daech vient au Liban, nous la combattrons nous-mêmes. Mais moi je demande : Vous les Forces Libanaises combien tiendrez-vous face au Front al Nosra ? Posez-nous la question à nous qui nous les avons combattus en Syrie. Sur quoi basez-vous vos capacités ? En tout cas c’est un détail. Ce qui compte c’est que l’alliance avec ceux-là est une menace terrible pour les chrétiens en Syrie et au Liban. Plus même, ce sont les alliés de ce parti sur le plan international et régional qui ont créé et financé les attaques terroristes suicides réalisées en Irak à partir de 2003. Ces terroristes étaient dirigés par les services de renseignements saoudiens, qui sont les alliés des Forces Libanaises. Ces terroristes n’ont laissé ni mosquée, ni husseyniyé, ni école, ni église, ni chrétien. Regardez donc combien de chrétiens ont été contraints à l’exode en Irak. Combien y a-t-il encore de chrétiens en Irak ? Où se trouvent-ils ? Qui les a chassés ? Les chiites ou les sunnites ? Les Kurdes ? L’Etat irakien ? L’armée irakienne ? Ou bien les groupes takfiristes terroristes wahabites ? La plupart des kamikazes qui se trouvaient dans ces groupes étaient saoudiens et ils étaient en général manipulés par les Sr saoudiens. Ce sont pourtant les alliés des Forces Libanaises. Or, cela représente une menace pour la présence chrétienne en Irak, en Syrie et au Liban et ce sont les alliés régionaux et internationaux de ce parti. Je conclus ce paragraphe en disant, c’est leur culture et leur façon de penser, c’est le projet pour lequel ils travaillent jour et nuit. C’est pourquoi je le répète, c’est notre responsabilité à tous de le combattre. Je dis donc aux chrétiens, nous ne sommes pas une menace pour vous. Au contraire, nous sommes un facteur positif, je développerai ce point. Par contre, s’il y a une menace pour la présence chrétienne, pour la sécurité des chrétiens, c’est bien le chef des Forces Libanaises et son parti.
Nous avons toujours été avec le dialogue. Même si à nos débuts, nous n’étions pas très concernés par les affaires internes du pays. Mais nous étions positifs et nous appuyions toute démarche qui vise au dialogue et à la rencontre avec les chrétiens. Avant 2005, nous avions, nous avions des relations et des amitiés dans des milieux chrétiens. Lors des événements du 13 octobre, tout le monde connaissait notre position à ce sujet. Celui qui a poignardé dans le dos et a trahi, ce sont les Forces Libanaises. Elles ont trahi qui ? Le courant chrétien le plus important et l’armée dans laquelle la plupart des chrétiens croyaient. En 2006, après les développements que tout le monde connaît, il y a eu un développement très important qui a consisté dans l’ouverture entre le Hezbollah et le CPL ; Nous sommes rencontrés moi et le président Michel Aoun à l’église de Mar Mikhaël, sous la bénédiction divine. Le lieu a été sciemment choisi parce qu’il représentait dans une ancienne terminologie, une ligne de démarcation. Nous avons conclu une entente. A cette époque que nous étions ouverts sur le plus important courant chrétien, car c’est la vérité. C’est le courant qui avait la plus grande représentation chrétienne et le plus grand nombre de députés chrétiens, bien que tous s’étaient ligués contre lui, dont nous dans le cadre de l’accord quadripartite. Vous voyez je suis transparent à l’extrême. Au moment de l’accord quadripartite, il n’y avait aucune relation entre nous et le Courant. Il y avait des prémices de contacts, mais notre priorité absolue était d’éviter à tout prix toute discorde entre sunnites et chiites. Les Forces Libanaises travaillaient sur cela à cette époque. Nous nous sommes donc ouverts sur le courant chrétien le plus important et nous avons conclu une entente avec lui. Dans certains points de cette entente, nous étions en train d’essayer de dissiper certaines appréhensions des chrétiens et nous les ménagions. Mais la première partie à s’être dressée contre cette entente et qui a cherché à la déformer et à lui assener des coups, ce sont les Forces Libanaises et leur chef. Les attaques des Forces Libanaises contre cette entente n’ont pas cessé un seul instant depuis sa conclusion jusqu’à ce que j’entre au studio ce soir. Pourquoi ? Parce que leur chef n’accepte pas l’autre. Il ne veut pas de dialogue entre les parties et il ne veut pas que les chrétiens et les musulmans, et en particulier les chiites chez les musulmans, s’ouvrent les uns aux autres. Il ne veut pas que les gens aient confiance les uns dans les autres et se sentent rassurés et il ne veut pas que les gens oublient les lignes de démarcation, les fronts et les axes ? Il y revient sans cesse et en rappelle les noms. Or l’entente de Mar Mikhaël signifiait l’abolition des lignes de démarcation non du terrain car c’était déjà fait, mais aussi des esprits, des consciences et des mémoires. Commençons par ce que le président Michel Aoun appelait à l’époque la paix interne. C’est d’ailleurs ce que voulait détruire le chef des Forces Libanaises et depuis cette entente il n’a cessé d’œuvrer pour la détruire, l’annuler et la faire chuter. Certes, il n’a pas réussi. Pourtant, il n’a laissé aucun conflit, aucun problème, même ceux qui sont antérieurs à la naissance du CPL, du Hezbollah et même d’Amal, puisqu’ils remontent à de longues années et portent sur des terrains comme le conflit immobilier à Jbeil, dans la chaîne occidentale et à Ouyoun Orghoch. Il y a toujours des pièges de ce genre, de vieux abcès… Lui, en tout cas, n’a hésité à ouvrir aucun dossier -, ancien ou nouveau, qui peut susciter la discorde, réveiller les rivalités et les peurs entre les chrétiens et les musulmans et en particulier les chiites, tout cela depuis 2006 à nos jours. En contrepartie, regardez comment nous nous sommes comportés. Lorsque l’entente de Meerab a été conclue, l’avons-nous critiquée ? Au contraire, nous en avons parlé avec un esprit positif. Nous avons dit que toute entente entre les parties politiques tout apaisement sur les scènes ne peuvent qu’avoir des conséquences positives sur le pays. Nous n’avons rien dit d’hostile à cet accord et nous n’avons rien fait pour tenter de le détruire. Nous n’avons d’ailleurs jamais songé à cela. Car au Liban, nous voulons réellement et en toute sincérité la paix civile, la sécurité, l’ouverture des gens les uns sur les autres.
Je le répète. Non seulement le Hezbollah ne constitue pas une menace, mais de plus il est un élément positif surtout par rapport à la présence chrétienne. Je peux même donner des preuves qui confirment cela.
Certains leaders chrétiens comme le président Michel Aoun et hier le ministre Gebrane Bassil et d’autres disent que l’Etat est leur garantie. C’est vrai. Moi je dis aussi que l’Etat est la garantie pour tous les Libanais. , pour l’économie, la paix civile, la souveraineté etc. L’Etat est la garantie et nous voulons une présence chrétienne de poids au sein de l’Etat. Qu’est ce qui est donc demandé ? De préserver la parité. Nous le faisons. Tous les musulmans préservent la parité, je ne dis pas seulement les chiites. Mais je rappelle cela parce que récemment, on a accusé les chiites de vouloir un partage en trois tiers. Je vais le dire très franchement. Ni nous au Hezbollah, ni Amal, ni le Conseil Supérieur Chiite, aucun leader ou uléma chiite ne veulent le partage du pouvoir en trois tiers.
Le partage en trois tiers est une idée qui a été proposée par les Français sous la présidence de Jacques Chirac aux Iraniens. Ces derniers nous ont demandé notre avis. Nous avons à notre tour contacté le président de la Chambre Nabih Berry pour adopter une position commune et nous avons tous les deux refusé cette proposition. Si nous parlons en termes de partage confessionnel, cette proposition est dans l’intérêt des chiites et des sunnites, mais l’intérêt du Liban est dans la parité. Nous l’avons donc catégoriquement refusé, sans en parler publiquement et sans essayer de nous mettre en avant, ni d’exploiter cette position pour la vendre à certaines parties. Nous avons gardé le silence et nous n’en avons parlé que lorsque certains ont essayé d’utiliser ce sujet pour nous lancer des accusations. C’est une preuve que nous respectons la composition du Liban et nous ne voulons rien changer.
Une autre preuve est donnée par notre position au sujet de la loi électorale. La loi électorale est un élément essentiel dans la vie politique car c’est elle qui détermine la représentativité au sein du Parlement, lequel élit le président de la République et choisit le Président du Conseil. C’est aussi le Parlement qui vote la confiance au Parlement et il est le pouvoir législatif. Donc la loi électorale est le moyen d’assurer une bonne représentation au sein du Parlement et de l’appareil de l’Etat. Il y a eu plusieurs lois électorales dans le pays. En tant que musulmans, la loi dite de 1960 n’est pas à notre avantage. Pourtant, pour satisfaire nos alliés chrétiens, Amal et le Hezbollah ont accepté cette loi. Nous avons essuyé les critiques de certains de nos alliés à cause de cette position. Mais nous l’avons adoptée parce que nous pensions que la priorité était de rassurer et satisfaire nos frères chrétiens. Plus tard, il a été question d’amender cette loi pour améliorer encore la représentation chrétienne et ce fut le projet dit grec orthodoxe qui stipule que chaque communauté élit ses représentants. Bien que ce projet comporte, à nos yeux, des risques et des dangers, nous et Amal l’avons accepté pour faire satisfaire nos alliés chrétiens. Ce qui a saboté le projet c’est le changement d’attitude des Forces Libanaises à ce sujet et qui a entraîné d’autres changements. Mais nous, nous avons accepté ce projet et nous avons essayé de le défendre parce que nos alliés chrétiens nous avaient déclaré : vous voulez nous aider pour qu’il y ait une représentation chrétienne claire ? Il faut alors adopter le projet dit grec orthodoxe. Nous avons répondu à cette demande sans faire de bruit ou de la publicité, ni solliciter des remerciements. En 2018, les chrétiens, le CPL, les Forces Libanaises et les Maradas notamment, voulaient cette loi qui assure une meilleure représentation chrétienne au Parlement, elle a été adoptée grâce notamment à l’appui d’Amal et du Hezbollah. Pourtant, certaines forces politiques musulmanes ne voulaient pas entendre parler de la proportionnelle. Nous avons déployé des efforts pour les convaincre de l’accepter. Aujourd’hui, ils veulent que les émigrés participent aux élections en élisant 6 députés, comme c’était prévu dans la loi. Ils disent que cela serait de nature à rassurer les chrétiens et leur fera sentir qu’ils sont des partenaires à part entière. Nous avons accepté et nous avons réclamé l’application de la loi. Donc, nous ne sommes pas les ennemis des chrétiens. Nous sommes un facteur positif. Nous nous sommes engagés dans un processus et nous avons tenu nos promesses. Même chose pour l’élection du président Michel Aoun. Une fois de plus, nous ne cherchons pas à solliciter les remerciements ou à obtenir des contreparties, mais simplement je précise certains points. Pour le président Michel Aoun, nous avons donc estimé qu’il avait un large appui populaire chrétien et l’élire c’est donner un signe rassurant aux chrétiens dans une période délicate. Certains de nos alliés ne partageaient pas ce point de vue. Vous le savez. Pourtant, nous l’avons appuyé inconditionnellement. Nous n’avons posé aucune condition. Vous pouvez le lui demander ou même le demander au chef du CPL. Nous nous sommes tenus à ses côtés pour son élection pendant deux ans et demi. Les Forces Libanaises nous ont d’ailleurs critiqués. Avons-nous alors posé des conditions politiques, administratives ou autres au président Michel Aoun ? Avons-nous réclamé tel ou tel autre portefeuille ministériel ? Pas du tout. D’ailleurs eux-mêmes n’en revenaient pas. Ils nous ont demandés : vous êtes sûrs ? Vous ne voulez rien ? Eh bien oui ! Nous avons considéré que c’était dans l’intérêt du pays. C’est une question de loyauté et nos relations sont bâties sur la confiance et le respect. C’est ce qui s’est passé avec nous dans le cadre des élections présidentielles. Par contre qu’ont fait les Forces Libanaises ? Après avoir désespéré de se faire élire, leur chef affolé de voir Frangié élu s’est empresse de conclure l’entente de Meerab. Lorsqu’il dit que c’est lui qui a fait élire le président Aoun, nous disons : non, vous, vous avez conclu une affaire, un business ! Je le dis pour l’Histoire et par souci d’équité. C’est nous qui avons fait élire Michel Aoun à la présidence, pas les Forces Libanaises.
Je sais hélas qu’il y a actuellement des susceptibilités profondes entre le CPL et les Maradas, mais je voudrais aussi rappeler par honnêteté que le ministre Sleiman Frangié s’est tenu à nos côtés au sujet de l’élection présidentielle, alors que nous nous étions engagés à faire élire le président Michel Aoun. Lorsque des séances ont été fixées pour cette élection, Frangié nous a dit : je ne m’y rendrai pas si vous ne venez pas. Alors que s’il s’y était rendu, il aurait pu être élu grâce à certains alliés. Cela ne devrait pas être oublié. C’est une attitude très noble que nous apprécions. Mais les Forces Libanaises qu’ont-elles fait ? En tout cas, ce que je veux dire c’est que nous sommes un facteur positif. Chers frères chrétiens, jeudi ou un autre jour, chaque fois que les Forces Libanaises nous agressent et nous tuent dans la rue, et que nous retirons nos martyrs, que nous pansons nos blessures en faisant preuve de patience, nous sommes en train de préserver la présence chrétienne et nous agissons positivement, parce que nous sommes en train d’éviter la guerre civile que les Forces Libanaises veulent mener contre les chrétiens, les quartiers et les villages chrétiens.
Deuxième point : je conseille au parti des Forces Libanaises et à son chef de renoncer définitivement à l’idée des confrontations internes et de la guerre civile. Ecoutez-moi je vais parler avec une grande franchise et c’est peut-être la première fois que je m’exprime de cette façon. Je leur conseille et je souhaite que les chrétiens du Liban le leur conseillent aussi. Je souhaite aussi que les autorités religieuses et politiques ainsi que les élites – et elles sont nombreuses, le fassent aussi. Le parti des FL et son chef doivent ôter de leur esprit tout ce qui pourrait provoquer une guerre civile, qu’elle soit au service de n’importe qui, un leadership, un parti ou un Etat régional ou étranger. Ils doivent l’enlever de leur esprit car ils font de faux calculs. Ce dont je vais parler maintenant est une simple description pour empêcher l’éclatement d’une guerre civile et cela pour favoriser la paix civile, la stabilité et la sécurité, et pour que personne ne fasse de faux calcul. Je reviens à cette fameuse rencontre à laquelle il a participé et dans laquelle il incitait certains de ses anciens alliés à faire des confrontations avec le Hezbollah et ouvrir des batailles contre lui. J’ai vérifié la véracité de ces propos. Si je n’en étais pas sûr, je n’aurais pas bâti une position sur ce contenu. Il a donc dit trois choses : d’abord que les Forces Libanaises sont plus fortes qu’elles ne l’étaient à l’époque de Bachir Gemayel. Ensuite qu’il dispose de 15 000 combattants prêts ( ce qui constitue un aveu de l’existence d’une milice armée et d’armes ainsi que d’une structure militaire) et enfin que le Hezbollah est plus faible que l’OLP à cette époque, il est faible régionalement et il est temps qu’on en finisse de cette histoire.
Je lui dis donc : vos calculs sont faux, tout comme ils l’étaient dans toutes les guerres que vous avez menées et que vous avez toutes perdues. De plus, depuis la date de son émergence en 1982, le Hezbollah n’a jamais été aussi fort. Je sais de quoi je parle. Nous avons avec nous la région, les Etats et notre rôle régional est reconnu. Je suis un homme modeste. Je n’utilise pas les qualificatifs collés au Hezbollah et à son rôle dans la région. Je me contenterai de dire que le Hezbollah a une influence dans la région, même si les autres disent bien plus que cela. Dans les calculs de la région vous êtes dans l’erreur à 100%. Si les FL sont plus fortes maintenant qu’elles ne l’étaient du temps de Bachir Gemayel, je l’ignore. Je ne peux pas commenter cette affirmation. Par contre, dire que le Hezbollah est plus faible que l’OLP, cela c’est une grande erreur. S’il bâtit ses calculs sur cela, il se trompe totalement. Je voudrais dire une chose au parti des FL et à son chef : si vous voulez préparer une guerre civile et si vous voulez nous l’imposer, je vous dis que le Hezbollah, sans compter les alliés, les membres d’Amal, les amis, les partisans, les étudiants, les syndicats, les organisations, les femmes, les institutions civiles, les couts et tous ceux qui évoluent dans notre orbite, le Hezbollah donc compte 100 000 combattants. Vous savez bien que je n’ai jamais recours au mensonge, même dans le cadre de la guerre psychologique, j’ai toujours misé sur la sincérité et la crédibilité, même nos ennemis le savent. C’est pourquoi je me vois aujourd’hui dans l’obligation de dire cela et je vous prie de noter ce chiffre. Je ne le dis pas pour faire peur, mais pour empêcher qui que ce soit de penser à déclencher une nouvelle guerre civile. En parlant de 100 000 combattants je parle uniquement d’hommes, Libanais depuis plus de cent ans, non pas seulement depuis 10 ans, entraînés, prêts, organisés et armés, ayant une expérience et motivés. Vous devez savoir que Mariam Farhat, tuée injustement, Hassan Mcheik, Moustafa Zbib, Hassan Nehmé, Ali Ibrahim, Mohammed Sayed et Mohammed Tamer ont derrière eux 100 000 combattants. Vous voulez donc déclencher une guerre civile ? Où voulez-vous entraîner le pays ? 100 000 combattants avec leurs armes multiples, nous ne les avons pas entraînés pour une guerre civile ou pour des affrontements internes. Nous les avons entraînés pour qu’ils défendent le pays, pour libérer notre territoire, protéger notre gaz et notre pétrole, pour défendre nos villes et nos villages à Baalbeck-Hermel, qu’ils soient chrétiens ou musulmans, pour préserver la dignité et la souveraineté du Liban face à toute agression et face au terrorisme. Pas pour la lutte interne. C’est pourquoi nous n’avons pas eu recours à eux dans la lutte interne. Nous avons été tués à Khaldé et nous avons misé sur la retenue. Nous avons été tués jeudi et nous avons aussi misé sur la retenue. Mais nous ne sommes pas faibles, ni impuissants, ni effrayés. Nos calculs sont précis. Nous avons des principes, des objectifs et une cause, un message de religion, de valeurs et de morale. C’est pourquoi je dis au parti des FL et à son chef directement : ne faites pas de faux calculs. Restez sages. Restez sages et soyez polis. Soyez polis et tirez la leçon de toutes vos guerres et de toutes les nôtres. Il y a une responsabilité qui repose sur l’Etat libanais, sur les autorités religieuses, et en particulier chrétiennes, pour qu’ils s’opposent à ce criminel sanguinaire et partitionniste, dont voici le plan, le projet et l’objectif. Ils doivent l’empêcher de déclencher une guerre civile, des conflits internes et consolider la paix civile pour renforcer la paix dans le pays.
Dans cette partie, je voudrais revenir un peu sur les événements qui se sont déroulés.
Dans le cadre de notre opposition au juge d’instruction dans l’affaire du port, nous avons eu recours aux institutions constitutionnelles, à la justice et au Conseil des ministres. Au final, personne ne nous a répondus. . Nous avons alors décidé, Amal et le Hezbollah, d’organiser un rassemblement pacifique et symbolique devant le palais de justice. Depuis plus d’un an, voire depuis de deux ans, exactement depuis le 17 octobre 2019, tout le monde organise des manifestations, nous insulte et insulte nos femmes, dresse des potences, brûlent nos portraits et malgré cela nous nous taisons. Avons-nous tiré sur qui que ce soit ? Au pire des cas, il y a eu dans un mouvement de colère, des rixes, des coups de bâtons ou des jets de pierres. Mais nous n’avons tué personne. Nous avons le droit, comme les autres, d’exprimer un point de vue et de manifester devant le palais de justice. Malgré cela, certains nous disent : vous avez tort. Comment êtes-vous descendus sur le terrain ? Comment manifestez-vous ? Mais tout le pays est occupé par les manifestations ! C’est un droit naturel. Je vais donner quelques détails que les gens doivent connaître. Nous avons formé une commission conjointe avec Amal et nous nous sommes entendus pour que le nombre des manifestants soit entre 2000 et 3000, tous appartenant à l’élite, c’est-à-dire soit des avocats, soit des étudiants. Nous n’avons donc pas adressé un appel populaire à manifester. Car si nous l’avions fait, tout le monde sait qu’il y aurait eu un grand nombre et où serait alors le pays ? Nous avons donc fixé un nombre précis que nous nous sommes partagés entre nous. Ensuite, nous avons été très fermes sur le refus de brandir des drapeaux partisans, ni ceux du Hezbollah ni ceux d’Amal. Nous avons dit aux manifestants : si vous voulez brandir des drapeaux que ce soit ceux du Liban. De même, nous avons établi les slogans qui seraient clamé à travers les microphones. Nous avons été très précis sur cette question, pour ne pas laisser une chance à l’improvisation. Nous avons aussi formé des commissions de discipline, mais nous n’avons pas porté les armes ni pris des mesures de sécurité. Nous avons entièrement confié cette question à l’armée libanaise et aux services de sécurité. Car il s’agit d’une région sensible. Elle ne se situe pas au cœur de Haret Hreik, ni à Nabatiyé ni à Baalbeck. Nous avons même fixé le temps et déclaré aux autorités que la manifestation ne durerait pas plus d’une heure. Nous avons dit que les gens se rassembleraient devant le palais de justice, clameraient les slogans et se retireraient. Il n’est pas question d’envahir le palais, ni de brûler quoi que ce soit ou de provoquer des incidents. Le dernier groupe voulait arriver vers le palais de justice en passant par Tayyouné. Il y a eu un incident quelconque. Supposons qu’il s’agisse de slogans erronés, qui n’auraient pas dû être clamés. Vous voyez je suis très franc. IL y a donc eu des slogans qui n’auraient pas dû être prononcés. Ils ont été considérés comme provocants. Juste après les martyrs ont commencé à tomber, tous d’un seul côté. On appelle cela des affrontements ? Affrontements entre qui et qui ? Le communiqué le plus véridique est celui qui a été publié au début par le commandement de l’armée et par le ministre de l’Intérieur. C’est cela la vérité. Après cela il y a eu des interventions. Mais où y a-t-il eu des affrontements ? Il y a eu des martyrs et des blessés. Les martyrs qui sont tombés au début étaient des frères d’Amal. Cela a provoqué une vague de panique et beaucoup de gens se sont réfugiés dans les immeubles. Il y a eu des tirs. Pendant des heures, l’armée libanaise et les commissions conjointes d’Amal et du Hezbollah ont coopéré pour permettre aux gens cachés dans les immeubles d’en sortir. Les gens sont revenus à Tayyouné mais les tirs ont continué. C’est la première partie. Les services de sécurité nous ont déclaré à l’unanimité que selon les données en leur possession, les jeunes gens qui étaient sur le terrain ont été indiscutablement tués par les balles des Forces Libanaises. Certains nous disent d’attendre l’enquête. Pas de problème. Nous attendons l’enquête. Les gens se sont donc retirés et sont rentrés dans leurs maisons. Ils sont revenus avec des armes et ils ont tiré sur un ou deux immeubles d’où ils ont supposé que les balles ont été tirées. C’est la seconde partie.
A mon avis, il y a donc deux parties : la première c’est lorsque les martyrs et les blessés sont tombés et qu’il y a une panique et la seconde lorsque les gens sont revenus avec des armes et ont tiré alors que les gens ont été stupéfaits. L’armée était déployée massivement et malgré cela, les tirs ont continué. IL y a donc une zone sombre et des questions dont l’enquête doit tenir compte à laquelle elle doit répondre.
A ce sujet, je voudrais soulever quelques points, pour le peuple libanais, pour les responsables et en particulier pour le public de la résistance, celui d’Amal et du Hezbollah.
Le premier point : nous sommes d’accord que nous voulons tous une enquête réelle, sérieuse et rapide. Elle ne doit pas se prolonger pendant des semaines et des mois. Nous voulons tous savoir pourquoi les martyrs et les blessés sont tombés et comment ce massacre a-t-il eu lieu ? Nous attendons l’enquête.
Deuxième point : nous voulons que les responsables qui ont tué et agressé les gens, le sont tués et blessés soient punis. C’est indiscutable pour nous.
Troisième point : Une vidéo montrant un soldat en train de tirer sur les manifestants a circulé. Elle montre clairement, de prime abord, que les manifestants sont des civils et ne portent pas d’armes. Pourtant certains d’entre eux ont été tués et d’autres blessés. Le commandement de l’armée a aussitôt publié un communiqué pour dire que ce soldat est actuellement interrogé par les autorités compétentes et qu’il y aura une position ferme à son égard. C’est parfait, c’est ce que nous voulons. L’enquête doit montrer si ce soldat a agi de son propre chef oui sur base d’instructions. Dans ce cas, son supérieur ou celui qui a donné des instructions doit être puni, quel qu’il soit. IL ne doit y avoir aucune complaisance à ce sujet. Et le commandement de l’armée devrait être le premier à réclamer cela.
Je vais aborder maintenant une question sensible. Je sais que la blessure est encore récente et que certains ne pourront pas supporter ce que je vais dire. Mais je n’ai pas pris l’habitude de dire ce que les gens aiment car notre souci est d’assumer la responsabilité de nos propos devant les hommes et lors du Jugement Dernier. Lorsque cette vidéo a circulé, il y a eu des réactions sur les réseaux sociaux. Je voudrais confirmer un principe : pour nous, l’institution de l’armée libanaise il faut la protéger à n’importe quel prix et malgré ce qui s’est passé avant, maintenant. Ce n’est pas une affirmation ponctuelle. Elle s’inscrit dans la durée. Nous savons qui a tiré sur nous le 13 septembre 1993, l’armée libanaise au aussi tiré sur nous à Hayy el Sellom et sur le rond-point de l’aéroport. Malgré tout, nous devons appuyer cette institution et la soutenir, nous soucier de sa cohésion, de son unité et de sa position parmi les Libanais. Non pas pour faire plaisir à X ou Y, mais parce que l’unité et la cohésion est la principale garantie de l’unité du Liban. Croyez-moi, nous ne sommes pas l’unique garantie pour cette unité. Si cette armée se divise, le pays se dirigera vers la guerre civile et vers la partition. Un petit incident peut entraîner le pays vers la guerre civile, hélas. Je ne cherche pas à faire peur. La sécurité et la paix dans ce pays sont tributaires en premier lieu de cette institution. C’est pourquoi chers frères, le public d’Amal et du Hezbollah, vous qui aimez la résistance, ne cherchez pas l’incident qu’en fait, les Etats-Unis veulent, le Grand Satan le cherche. Israël le veut aussi. Ecoutez ce que disent aujourd’hui les responsables israéliens ? Ils misent sur les combats internes que veulent les Forces Libanaises ; Je le dis aussi le projet des Forces Libanaises est d’entraîner plus tard le Hezbollah et l’armée libanaise vers la confrontation. Car c’est là le plan américain et israélien. Cela ne signifie pas que nous devons pardonner à un soldat ou un officier ou un grand ou petit chef de l’armée libanaise qui commet une faute ou un crime. Pas du tout. Mais nous devons mettre une marque rouge autour de la faute, ou du crime, pour les corriger. Nous devons réclamer une enquête à ce sujet et une punition des coupables pour corriger. Nous ne voulons pas créer de nouveaux ennemis, faire des provocations ou susciter les peurs et à ce moment-là à tel barrage de l’armée quelqu’un tirera ou jettera des feux d’artifice...Cela est interdit. Nous sommes attachés à chaque soldat et officier de l’armée libanaise, de toutes les confessions. L’armée libanaise, ce sont nos amis, nos frères, nos fils. Ils sont la garantie et constituent une partie essentielle de l’équation en or à laquelle nous sommes attachés. Que nul ne se moque de cela ou le prenne à la légère. Lorsque nous disons que nous sommes attachés à cette équation, nous avons en tête que nous avons été tués le 13 septembre 1993 sur le pont de l’aéroport. Nous avons vécu cela ensemble. C’est pourquoi la justice doit faire son devoir, enquêter, juger et punir. C’est cela notre garantie. Ce parcours que nous suivons est le bon. Certains vont me dire : nous avons été tués à Khaldé. C’est vrai. Mais dès le premier nous avons dit que l’Etat doit assumer ses responsabilités. Nous ne laissons pas le sang de nos frères sur le sol sans rien faire. L’Etat, l’armée, la justice doivent assumer leurs responsabilités. Nous avons des éléments et nous les avons transmis aux services de sécurité. Ceux-ci ont des informations qu’ils ont rassemblées chez les SR de l’armée. Des groupes ont été arrêtés, des perquisitions ont été effectuées. Des personnes se sont elles-mêmes rendues à la justice, d’autres ont été livrées par des parties politiques que nous remercions. Certaines ont été libérées parce qu’elles n’ont rien à voir avec les faits. D’ailleurs, nous ne voulons pas qu’une injustice soit faite. Nous voulons que les coupables soient châtiés. Nous sommes des croyants et nous rejetons les injustices et le recours aux boucs émissaires. J’ai promis que je poursuivrai ce dossier personnellement et le procès devrait avoir lieu rapidement et le tribunal dira c’est un crime, et celui-là est innocent ou non... J’ai dit dans une rencontre fermée, mais cela a été divulgué, que si l’Etat, l’armée, les SR et la justice n’assument pas leurs responsabilités, nous verrons ce que nous ferons. Mais nous ne laisserons pas le sang de nos frères sur le sol. Tout le monde sait ce que signifient ces propos. C’est la même chose dans ce cas. Le parcours juste c’est le recours à la justice. Indépendamment des remarques que nous avons sur la justice, nous suivons l’enquête. Avec Amal, nous suivons, c’est nous qui avons été blessés et tués. Nous suivons les développements en permanence. Nos yeux sont ouverts, si l’enquête est politisée, couvre les coupables ou est étouffée, nous aurons une position différente. Le sang de nos martyrs ne restera pas sur le sol.
La dernière partie porte sur l’enquête du port et je suis désolé d’avoir été aussi long, mais la situation est délicate et ce qui s’est passé est grave et dangereux. J’ai vu de nombreuses déclarations et questions sur les réseaux sociaux. Je vais essayer de répondre et on connaîtra ainsi les questions posées.
Nous sommes concernés par cette enquête car nous considérons que tous les martyrs et les blessés tombés dans cette explosion sont les nôtres. De même, les maisons détruites sont les nôtres. Cela sur le plan national. Mais sur le plan privé, nous avons aussi des martyrs et des blessés du Hezbollah. Depuis le début, nous avons été visés médiatiquement et politiquement. Vous vous en souvenez, je n’ai pas besoin de le répéter. Nous sommes particulièrement soucieux de connaître la vérité sur cette explosion. Nous sommes concernés par cette enquête. Je dis cela parce que certains disent ni le premier ni le second juge d’instruction ne se sont approchés de vous. Nul n’a accusé le Hezbollah. Aucun de vous n’a fait l’objet de poursuites. Pourquoi donc vous sentez-vous visés ? Comment peut-on dire que nous ne sommes pas concernés ? N’y a-t-il pas eu 200 morts, des milliers de blessés, des quartiers ont été détruits et nous ne sommes pas concernés ? De quelle logique s’agit-il ?
Ensuite, lorsque nous voyons que l’enquête se dirige dans un sens qui n’est pas celui de la vérité et de la justice, même si nul du Hezbollah n’est poursuivi, devons-nous rester silencieux ? A ceux qui nous disent pourquoi parlez-vous je réponds : pourquoi vous taisez-vous ? Pourtant chaque fois que nous disons quelque chose, vous dites que c’est vrai. Nous parlons d’arbitraire et vous dites c’est vrai. Nous disons qu’il y a des infractions dans procédure juridique, vous dites c’est vrai. Je ne vais pas développer ce point parce que c’est technique. Pourquoi alors vous taisez-vous ? Lorsque nous avons senti que l’enquête prend une tournure arbitraire et prend des cibles politiques parmi nos amis et nos alliés, nous avons protesté. Mais plus important que tout cela, c’est la vérité et la justice pour les martyrs, les blessés, leurs proches qui compte. Dès le premier jour, elles ont essayé de faire de cette tragédie nationale, un dossier confessionnel, entre chrétiens et musulmans. Cela est devenu le sujet dans les médias. Nous autres, nous ne lâcherons pas ce dossier jusqu’à ce qu’il aboutisse à la justice à travers l’acte d’accusation le procès puis le jugement de la cour. Certains croient que nous nous dénoncés. Moi, je dis que non. Nous avons juste assumé notre responsabilité morale et politique. Nous avons été les plus courageux. Beaucoup ont des choses à dire sur ce sujet, mais n’osent pas le faire. Pourquoi ? Parce qu’il y a de l’intimidation on leur dit qu’on peut les arrêter et les traîner en justice. Il y a des images satellites, il y a les Etats-Unis, la France et l’Occident et il y a un climat confessionnel très tendu. Personne n’ose parler. Nous le faisons. Nous assumons, pour que les proches des martyrs puissent réellement connaître la vérité. C’est d’ailleurs pourquoi j’étais en contact permanent avec eux et je leur conseillais de demander au juge. Qu’il vous dise discrètement, s’il ne veut pas le dire publiquement. Pourquoi ne dit-il rien ? Pourquoi le rapport technique n’a-t-il pas été publié ? C’est pourquoi nous assumons cette responsabilité et nous continuerons à le faire.
On nous a dit : personne ne s’est approché de vous et nul ne vous a accusés. D’ailleurs aucune personne appartenant au Hezbollah n’est liée à ce dossier. En toute franchise je vous dis que lorsque nous avons commencé à prendre position sur ce dossier, nul ne s’était approché de nous ou ne cherchait à nous fabriquer des implications. Même lorsque la chaîne MTV a accueilli ce pauvre homme, ses proches savent que c’est un pauvre homme, il le sait lui-même aussi et il a commencé à recevoir les leçons sur ce qu’il doit dire- Vous savez de qui je parle, je ne vais pas le nommer- j’avais d’ailleurs parlé de ce sujet et dit : Pauvre Hezbollah s’il n’a pas d’endroit où mettre le nitrate d’ammonium, il n’a pas de dépôts, alors que les Israéliens affirment qu’il possède plus de 150 000 missiles. Malgré cela, le Hezbollah n’a pas d’endroit pour cacher 2 à 3000 tonnes de nitrate d’ammonium. Pauvre Hezbollah qui n’a ni des dépôts, ni des moujahidins, ni des camions. Il est donc descendu au port et il a rencontré ce chauffeur et il lui a demandé de transporter ces cargaisons…Est-ce possible ? or, après cela comment le juge d’instruction a traité ce dossier ? A-t-il demandé des comptes à la chaîne et au présentateur de l’émission pour faux témoignage ou pour informations peu crédibles ? Après cela, ceux qui nous disent qu’on n’est pas en train de fabriquer un dossier au Hezbollah ne sont plus crédibles. C’est ce que veulent les Etats-Unis. C’est ce que veulent les Israéliens et certaines forces occidentales et régionales. Le dossier est fabriqué et on dit au Hezbollah qu’il contrôle le port de Beyrouth et vous y avez vos entrées… Tout cela est faux et n’a aucun fondement. Ce n’est d’ailleurs pas ce qui nous a poussés à réagir. Nous ne sommes pas inquiets. Que ceux qui veulent nous accuser apportent des preuves pour cela. Même les faux témoins ne nous font pas peur. D’ailleurs de nombreuses parties, même au sein du Conseil des ministres se sont voulues rassurantes et nous ont dit que disent personne n’accuse le Hezbollah, ne soyez pas inquiets. Je le répète : nous ne sommes pas inquiets et nous réagissons comme nous l’avons fait dès le premier jour, nous estimons que ce processus ne mène pas vers la vérité et à la justice et le sang des martyrs sera ainsi perdu. C’est pourquoi nous réagissons.
Nous avons eu recours aux institutions judiciaires. Nous n’en avons laissée aucune sans lui communiquer nos remarques. On nous a dit qu’elles sont vraies et judicieuses. Mais qu’a-t-on fait ? Nous avons alerté les médias. Mais nul n’a réagi. Au contraire : on continue à dire que le Hezbollah et l’Iran contrôlent le pays et d’autres inepties de ce genre. Oui, le Hezbollah est un grand parti et avec le Mouvement Amal, nous parlons avec les juges, nous parlons avec les parties responsables au sein de l’Etat. On nous dit : c’est vrai vos remarques sont pertinentes. Pourquoi le juge agit-il ainsi ? Mais personne ne traite cette question. Pourquoi ? Parce que personne n’ose aborder cette question. Si nous demandons que le juge soit changé, c’est une menace mais si les Américains menacent de suspendre leurs aides ce n’en est pas une. De même, si la France ou une autre partie étrangère disent qu’il est interdit de s’approcher de ce juge, c’est acceptable. Lorsque des autorités religieuses et politiques protègent le juge, il devient un dictateur et il ne se soucie plus de la loi, de l’arbitraire, des failles de procédures, de la politisation. Il se croit tout permis et l’opinion publique est à ses côtés. Cela sert-il la justice ?
Nous autres, nous avons eu recours à la justice. Je ne vais pas répéter le contenu de nos remarques. Vous le connaissez. Je vais juste insister sur un point celui de la discrimination et de la politisation. Je l’ai dit la dernière fois, ceux qui assument la plus grande responsabilité dans ce crime, ce sont les juges. Le juge qui a autorisé l’arrivée et le débarquement du nitrate d’ammonium. Sans cette autorisation, la cargaison serait restée à bord du bateau et celui-ci aurait été dans un autre port ou aurait échoué dans la mer. Les services de sécurité dont certains petits responsables sont en prison, le directeur du port qui est en prison, le directeur des douanes qui est aussi en prison ont tous certes une responsabilité, je ne cherche pas à les défendre, mais sans l’autorisation du juge, auraient-ils fait entrer cette cargaison ? Donc, c’est ce dernier qui assume la plus grande responsabilité. De même, les juges qui a gardé la cargaison au port tout au long de ces années assument aussi une grande responsabilité. Je pose une question à l’ensemble du peuple libanais : a-t-on émis des mandats d’arrêt contre ces juges comme cela a été fait pour un ancien Premier ministre et d’anciens ministres ? Pas du tout. A-t-on demandé leur arrestation ? Non plus. Il a été dit qu’ils ont fait l’objet de plaintes. Mais on n’a jamais su où ? Les a-t-on insultés ? Non. Occupez-vous donc de ce dossier vous le Conseil Supérieur de la Magistrature et le Parquet près la Cour de Cassation… Faites donc un sondage auprès du peuple et voyez combien de personnes connaissent les noms de ces juges. Même les proches des martyrs ne connaissent pas leurs visages. Se sont-ils rendus devant leurs maisons pour crier leur colère comme ils l’ont fait avec les autres ? Comment appelez-vous cela ? Une justice intègre ? Une enquête intègre ? Ce processus mène-t-il à la justice ? Nous nous sommes adressés à la justice et au Conseil des ministres. Où pouvons-nous exprimer nos réserves ? En général, au Liban lorsqu’on dépose une plainte, la réponse prend du temps, parfois des mois et des années, mais lorsqu’une plainte touche ce juge, la réponse arrive en quelques jours. Même lorsqu’on a recours à la Cour d’appel puis à la Cour de cassation, la réponse est très rapide. Pourquoi cette rapidité et ce zèle ? Parce qu’on leur fait peur. Ils ne prennent même pas la peine de discuter, peut-être qu’ils ne lisent même pas le dossier. Les formalités administratives routinières dans la justice au Liban prennent des semaines. Mais là, tout est réglé en 24 heures. Parce qu’il y a des autorités, des ambassades et de la politique. C’est pourquoi nous n’avons pas organisé des manifestations massives. Nous avons organisé un rassemblement symbolique et c’est notre droit naturel. C’est même moins que nos droits. Maintenant, si quelques jeunes ont lancé des insultes, nul n’a le droit de les tuer pour cela. Cela fait des années que l’on nous insulte et que l’on nous adresse des propos insupportables. Pourtant, nous n’avons pas eu recours aux tueries.
Ce dossier est actuellement entre les mains des responsables, le président de la République, le Premier ministre, le Président de la Chambre, le Conseil des ministres, le président du CSM. Au début on disait que ce dernier n’était pas complet. Il l’est désormais. Aujourd’hui, nous tenons ces propos alors que nous avons des gens qui souffrent, des proches de martyrs, des blessés, la peine est entrée dans toutes les maisons. Nous disons donc à l’Etat de droit et des institutions, aux institutions constitutionnelles, voilà la réalité. Ne nous dites pas : vous avez raison et les choses continuent comme elles sont. Non, ce temps-là est révolu. Vous devez agir et assumez les responsabilités. Il faut traiter ce dossier car le maintenir en suspens de la sorte ne sert pas les intérêts du pays.
Je conclus en m’adressant aux familles des martyrs, aux blessés et à notre public. Quand la situation est grave et difficile, en général, nous revenons vers Dieu, même les non croyants agissent ainsi lorsqu’il y a des épreuves. Nous relisons donc le Livre de Dieu et nous y trouvons la consolation, la vérité et le soulagement. Ce Livre parle de patience, de récompense divine et de nécessité de supporter les épreuves. Faites donc preuve de patience, de sens des responsabilités et de foi. Soyez à la hauteur de vos responsabilités nationales et religieuses. Les familles des 7 martyrs se sont exprimées ces derniers jours. Le monde entier les a entendues. Elles ont été à la hauteur de cette situation dramatique. Elles ont été à la hauteur de l’engagement des martyrs à Amal et au Hezbollah. Le public a coopéré et il a fait preuve de sens des responsabilités, de sagesse et de discipline. Il a pansé ses blessures dans la dignité et le calme en dépit des provocations, en mettant en tête de ses priorités, l’intérêt du pays.
Je voudrais encore dire aux familles des martyrs, que nous poursuivrons le processus vers le châtiment des coupables. De plus, lorsque les hommes meurent par trahison et injustice, ils sont des martyrs comme ceux qui tombent au combat face à l’ennemi ou pour libérer la terre. Ils poursuivent le même objectif ; préserver l’intégrité du pays et permettre aux gens de vivre chez eux dans la dignité… De plus, ils ont servi la volonté de Dieu et face à cette volonté, tous les sacrifices deviennent acceptables.
Le Liban doit être un pays stable et sûr et pour cela, il faut punir les criminels. Cela est sûr. Mais nous ne devons pas perdre de vue que nos ennemis veulent la guerre civile. Les Etats-Unis veulent déclencher une guerre civile au Liban, comme ils l’ont fait en Syrie, en Irak, au Yémen, en Afghanistan et partout dans le monde. Daech travaille selon l’agenda américain en Afghanistan. Cela est indiscutable. Notre ennemi veut nous enlever ce que nous avons réalisé, c’est-à-dire le sang commun qui a été versé par l’armée et la résistance face à l’ennemi israélien et face aux terroristes takfiristes. Ils veulent nous arracher cette coexistence qui nous caractérise. Ecoutez donc les responsables israéliens combien ils craignent une guerre contre nous. A ce sujet, je voudrais dire aux Forces Libanaises ; si vous voulez vraiment déclencher une guerre contre nous – nous ne nous laisserons pas entraîner dans ce processus- qui pourra vous aider ? Les Israéliens qui se tiennent sur un pied et demi, dans la peur ? Les Américains qui se sont retirés d’Afghanistan et étudie comment le faire de toute la région ? Les Saoudiens qui ne savent pas comment terminer sa catastrophe au Yémen ? Faites bien vos calculs. Les Israéliens que disent-Ils ? Qu’une guerre contre le Liban est coûteuse et signifie que nous aurons à supporter 2000 missiles par jour. Donc, sur quoi misent-ils ? Sur une guerre interne, des affrontements internes. Mais je dis aux Libanais : ouvrez bien vos oreilles et écoutez ce que disent les Israéliens. Notre public est le premier à devoir écouter ce que disent les Israéliens.
C’est pourquoi aujourd’hui, il nous est demandé de faire plus que jamais preuve de patience. Même si ces propos ne sont pas populaires je dois les dire en raison de mes responsabilités religieuses et des responsabilités de nos frères au Hezbollah et à Amal, de nos ulémas. Nous devons donc faire preuve plus que jamais de patience, de sens des responsabilités et d’ouverture islamo-chrétienne, d’ouverture entre les régions, les localités et les quartiers. Tout cela pour éviter les pièges que peut nous tendre l’ennemi.
C’est ce que j’ai voulu dire ce soir et j’exprime de nouveau toute mon affection pour les familles des martyrs et pour les blessés en leur disant que toutes ces souffrances seront récompensées par Dieu et toutes ces souffrances fleuriront grâce à une victoire que nul n’attendra. Mais pour l’instant, restons patients et confiants.