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Discours complet du secrétaire général du Hezbollah, sayed Hassan Nasrallah

Discours complet du secrétaire général du Hezbollah, sayed Hassan Nasrallah
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Au nom de Dieu

J’estime de mon devoir, en début de ce discours, de présenter mes sincères condoléances au nom du Hezbollah en raison de la disparition de l’ayatollah Mohammed Saïd al Hakim, qui laisse un grand vide, non seulement dans sa petite et grande famille, mais aussi dans les écoles religieuses, en raison de son savoir et de sa pensée religieuse et intellectuelle... Je voudrais aussi présenter mes condoléances en mon nom et en celui du Hezbollah pour la disparition du président du Conseil Supérieur Chiite au Liban, l’uléma cheikh Abdel Amir Kabalan, à nos frères au CSC et à tous les Libanais. Son humanisme, sa loyauté, son côté rassembleur nous manquent et il laissera un grand vide dans cette oumma et dans notre pays.

Je vais évoquer maintenant les derniers développements  au Liban et tout ce qui touche à la situation dans notre pays, avant de parler des nouveaux éléments sur la scène palestinienne et  du souvenir du 13 septembre qui tombe aujourd’hui.

Concernant la formation du gouvernement, nous sommes heureux qu’elle ait eu lieu et nous avons, dès le premier jour après la démission du précédent gouvernement, œuvré en faveur de cette formation. Aujourd’hui, il est donc normal que nous accueillions favorablement la naissance du nouveau gouvernement et nous voulons remercier tous ceux qui y ont contribué ou qui l’ont réalisée. Il était nécessaire de former un nouveau gouvernement surtout dans cette période difficile pour le Liban. Nous devons aussi remercier le Premier ministre Hassan Diab  qui a continué à assumer les responsabilités pendant un an après la démission de son gouvernement. C’était une année pénible et fatigante à plus d’un égard. Nous voulons aussi remercier les ministres qui ont continué à travailler à la tête de leurs ministères après la démission du cabinet dans la période de gestion des affaires courantes.

Concernant le nouveau gouvernement, les priorités du peuple libanais sont claires. Je ne parle pas ici de celles des forces politiques et de ce qu’elles disent, mais des gens et de ce qu’ils vivent. C’est pourquoi nous attendons de ce gouvernement qu’il se consacre au sauvetage. Il ne s’agit plus d’empêcher l’effondrement, car le pays y est déjà. Nous avons donc besoin d’un gouvernement qui assume la responsabilité du sauvetage et des réformes en donnant la priorité aux questions de la vie quotidienne et aux besoins des gens pour alléger leurs souffrances, notamment dans les dossiers élémentaires, comme l’essence, le mazout, les médicaments, les produits alimentaires de base, surtout au moment où la livre libanaise  perd de sa valeur...En tout cas, les propos prononcés à partir de Baabda, lors de la première réunion du gouvernement, par le chef de l’Etat et le Président du Conseil, montrent que les choses se dirigent dans ce sens. Certes, il y a aussi la préparation des élections législatives et nous l’appuyons, pour que personne ne cherche à jeter de la poudre aux yeux des gens. Nous appelons et nous tenons à l’organisation des législatives à la date prévue et ce sera là une des priorités de ce gouvernement. Nous espérons que la Déclaration ministérielle sera achevée au plus tôt et que le gouvernement obtienne rapidement la confiance du Parlement, car le temps presse et les gens ainsi que le pays sont au cœur de la crise et attendent avec impatience les moyens d’en sortir. Nous parlons ici, en premier lieu, d’alléger les souffrances, pour que personne ne s’attende à des solutions radicales en quelques mois. Mais nous sommes sûrs que ce gouvernement, au cours des mois qui précèdent les élections législatives, est en mesure  d’alléger considérablement les souffrances des Libanais et peut lancer des démarches dans le sens des réformes qui ne peuvent pas attendre. Je me contente de cela au sujet du gouvernement, car l’heure doit être à l’action non à trop de paroles, surtout si ces paroles contiennent des erreurs et ouvrent la voie à des polémiques inutiles. Ce qui est requis aujourd’hui, c’est la solidarité et la coopération de tous, pour aider les gens, et c’est aussi par conséquent le fait de donner à ce gouvernement un délai naturel pour agir avant de le juger.

J’en arrive maintenant au sujet qui a justifié mon discours de ce soir et qui porte sur l’annonce que j’ai faite au dixième jour de Achoura concernant les navires transportant ls produits pétroliers de la République islamique d’Iran.

J’avais déclaré ce jour-là, que le premier bateau devait prendre la mer dans les prochaines heures et j’avais demandé qu’on attende un communiqué officiel du Hezbollah. Depuis, certains médias enthousiastes ou empressés ont commencé à annoncer l’arrivée du bateau tel jour ou telle heure. En général, ce qui a été dit manquait de précision. Au cours de cette période, nous avons entrepris des contacts et on nous a contactés, car nous avions deux options : soit que le bateau arrive devant les côtes libanaises et décharge sa cargaison dans les installations libanaise, soit qu’il arrive en Syrie, au port de Banias. On nous a dit que si le bateau arrive au large des côtes libanaises et décharge sa cargaison au Liban, cela pourrait causer des problèmes à l’Etat libanais et même justifier des sanctions à son encontre. Ce qui lui nuirait. Or, nous ne voulions pas nuire à l’Etat, surtout s’il y avait une autre option. Nous avons donc choisi la seconde option. Nous avons alors contacté le commandement syrien qui a accepté d’accueillir le bateau en provenance d’Iran, ainsi que ceux qui vont suivre. Il a été aussi convenu que la cargaison serait transportée vers le Liban à travers les frontières terrestres entre le Liban et la Syrie. Nous renouvelons ici nos remerciements au commandement syrien qui a accepté d’accueillir ce bateau qui n’était pas destiné à la Syrie. Le commandement syrien a compris les circonstances  et les dangers que l’arrivée du bateau pourrait causer au Liban. Il a donc accepté d’accueillir le bateau et dans un premier temps de déposer la cargaison dans le port de Banias. Il a ensuite facilité le transport de la cargaison du port vers la frontière avec le Liban. Il a encore contribué à assurer le nombre suffisant de citernes pour accomplir le transport terrestre. Nous réitérons nos remerciements au commandement syrien, à nos frères les responsables du gouvernement syrien pour leur coopération, leur appui, leur compréhension et leur contribution à la réussite de cette initiative, aujourd’hui et dans le futur inchallah.

Grâce à Dieu, le premier bateau  est arrivé dans la nuit de dimanche à 2h30, au port de Banias. Quelques heures plus tard, dimanche, elle a commencé à débarquer sa cargaison. Cette opération devrait s’achever aujourd’hui. Naturellement, il faudra un ou deux jours pour mettre le mazout dans les citernes, car tout cela est lié aux horaires et à quelques formalités administratives et à des mesures logistiques, pour que nous prenions notre temps et nous n’agissions pas sous la pression. En principe, les cargaisons devraient arriver dans la Békaa jeudi, c’est-à-dire dans deux ou trois jours. Elles seront transportées dans la région de Baalbeck et vidées dans des réservoirs installés dans ce but. Ensuite, elles seront distribuées dans les autres régions. Je parlerai ultérieurement des mécanismes et des détails dont j’ai la charge, alors que d’autres sont laissés aux frères qui les expliqueront par la suite.

Un rapide commentaire sur ce qui s’est passé : depuis le dixième jour de Mouharram et même des semaines avant, j’avais dit que si les files humiliantes demeurent telles quelles et si le problème de la pénurie de ces produits essentiels persiste, face à ce qu’endure le peuple libanais, ainsi que les non-Libanais résidents au Liban, nous serons obligés de prendre une initiative de ce genre. Or, nous avons vu que les problèmes ne sont pas en train d’être réglés comme il faut et que la crise s’aggrave et devient encore plus dure. Nous avons alors annoncé que nous allions commencer à agir.

Juste pour rappeler cela rapidement afin d’en tirer les conclusions qui s’imposent, notre annonce d’amener des carburants à partir de l’Iran a été accueillie par certains avec scepticisme. Selon certains commentaires, nous aurions fait cette annonce juste pour la consommation médiatique et populaire. Tout cela est fini aujourd’hui, le bateau est arrivé. Pourtant, certains avaient estimé que la promesse que nous avions faite était irréalisable, d’autant qu’il y a un problème de mazout et d’essence en Iran-même et par conséquent, la République islamique ne peut pas nous en donner...En tout cas, la question du mazout est finie. Pour l’essence, j’en parlerai dans quelques instants.

Certains ont même fait le pari que les Israéliens ne permettront pas l’arrivée des bateaux iraniens vers le Liban ou la Syrie, surtout que leur embarquement a été annoncé et que l’opération se déroule ouvertement non discrètement. Hélas, certains auraient même souhaité que l’ennemi israélien empêche l’arrivée de ces bateaux au Liban. Ceux-là ont oublié que les Israéliens se sont retrouvés dans une véritable impasse que de nombreux commentateurs et les médias israéliens ont rapportée, alors que les officiels sont restés muets  sur cette question, depuis l’annonce jusqu’à aujourd’hui. L’impasse se résumait ainsi : si les Israéliens laissent passer les bateaux vers le Liban ( ils ne connaissaient pas  au début le rôle de la Syrie), cela signifiera que l’Iran sera plus influente et présente auprès des Libanais en leur montrant qu’elle les aide dans cette période de crise. Mais s’ils cherchent à empêcher les bateaux d’atteindre leur destination, ils seront en train de contribuer à augmenter les souffrances des Libanais, sans oublier le fait qu’une telle action pourrait nous entraîner vers une confrontation maritime. Donc, les Israéliens étaient dans une impasse et l’équation de dissuasion- à laquelle il faut désormais ajouter les bateaux transportant les carburants iraniens vers le Liban- a protégé ces bateaux. Elle a ainsi permis l’arrivée du premier à bon port. Il sera suivi inchallah d’autres.

Certains ont misé sur le fait que les Américains empêcheraient l’arrivée du bateau. Mais ceux-ci ne sont pas actuellement en mesure de bombarder un bateau transportant des produits pétroliers, ni même de le confisquer, car ils savent que les réactions seront pénibles pour eux. C’est pourquoi ils ont généralement recours aux menaces et aux sanctions. C’est ce qu’ils ont d’ailleurs fait avec les responsables libanais depuis le premier jour, lorsque l’ambassade américaine a voulu connaître le sérieux de notre décision. Elle a entamé ses contacts avec les responsables libanais et les a menacés pour qu’ils empêchent l’arrivée des bateaux iraniens vers les installations libanaises. A quelque chose malheur est bon, peut-on dire, car l’annonce que nous avons faite a sans doute poussé les Américains à entrer dans la course pour faire la concurrence aux Iraniens. L’ambassadrice des Etats-Unis à Beyrouth s’est empressée  d’annoncer que le gaz égyptien pourrait commencer à arriver à Beyrouth ainsi que le courant en provenance de Jordanie et d’autres mesures encore, dont on continue de parler. Certains ont alors misé sur un conflit entre le Hezbollah et l’Etat au cas où le premier insisterait pour que le bateau arrive au large des côtes libanaises. Cette question a été surmontée grâce à la compréhension et à la coopération du commandement syrien. Certains ont alors misé sur des tensions confessionnelles en laissant entendre que le Hezbollah donnerait le mazout en faisant de la discrimination confessionnelle pour monter une partie des Libanais contre lui. Mais cela aussi a été évité, lorsque nous avons dit que ce qui arrivera sera au service de tous les Libanais et de toutes les régions. Tous ces paris, permettez-moi de le dire, ridicules, sont finis. Nous avons entamé désormais l’étape de l’action sérieuse et véritable. Au cours des prochains jours, ils devront essuyer de nouvelles déceptions, même s’ils cherchent toujours à semer le doute et à inciter les Libanais les uns contre les autres. C’est leur travail et ils touchent des salaires pour cela. Mais ce qui compte, c’est de travailler au service des gens et de ne pas écouter ces voix...

Nous poursuivrons notre travail. Le bateau est donc arrivé. Il est chargé de mazout. Le second devrait arriver dans quelques jours, 5 ou 6 m’ont dit les frères, mais je ne veux pas m’engager sur ce point, car on ne sait pas ce qui peut arriver. Dans quelques jours, donc, le second bateau devrait arriver au port de Banias. Les formalités administratives du troisième bateau, dont j’ai déjà parlé, ont été achevées. Le bateau a été loué et il a commencé aujourd’hui, à charger de l’essence. Le troisième bateau devrait donc amener de l’essence. Et nous nous sommes mis d’accord pour un quatrième bateau qui, lui, transporterait du mazout. Car à ce moment-là, nous serons en octobre, aux portes de l’hiver et le mazout est nécessaire dans cette saison, surtout dans les régions froides.

Nous sommes donc entrés dans la phase concrète. Le premier bateau est arrivé et le second devrait le suivre dans quelques jours. Le troisième s’apprête à prendre la mer et le troisième est en train d’être préparé. Nous estimons que nous avons jusqu’à un mois et demi  pour poursuivre l’opération. Les cargaisons arriveront, en plus de celles qu’amènent d’autres sociétés, selon les besoins du pays et selon aussi els développements, surtout après la formation du nouveau gouvernement. Nous suivrons les développements et nous déciderons à leur lumière s’il faut amener  un cinquième, un sixième, un septième bateau, s’il faut continuer à donner la priorité au mazout ou s’il faut passer à l’essence ou autre. Toutes les options sont ouvertes. Mais pour l’instant, c’est ce que nous faisons, avant d’entrer dans les détails du mécanisme que nous avons adopté et de la manière de procéder à la distribution.

Je voudrais rappeler ce qui suit :

Notre but n’est pas de faire du commerce. Lorsque je vous parlerai des prix, ce point deviendra plus clair. Notre but est d’aider les Libanais et de réduire leurs souffrances, ni plus ni moins. Par conséquent, nous ne faisons pas la concurrence avec les sociétés qui importent des produits pétroliers, ni avec les stations qui les vendent, comme je l’ai déjà dit.

Je rappelle aussi que ces produits, lorsqu’ils entreront au Liban, ils seront au service de tous les Libanais qui souhaitent en obtenir, et de toutes les régions, indépendamment de toute appartenance confessionnelle ou politique. Certes, ceux qui le souhaitent en auront. Nous ne les imposons pas  et nous ne voulons pas coincer qui que ce soit. Notre but est d’aider et cela ne se fait pas en mettant les gens au pied du mur ou en exerçant des pressions sur eux. Nous comprenons  que certaines institutions, parties ou municipalités et même des établissements publics pourraient se sentir gênés d’acheter du mazout iranien et plus tard de l’essence iranienne pour certaines considérations, ou encore à cause de certaines susceptibilités. Nous n’avons aucun problème avec cela. Nous comprenons parfaitement et en réalité nous voulons aider. Ceux qui le souhaitent et nous demandent en auront. Nous avons mis au point un mécanisme qui ne gêne personne.

De même, nous ne cherchons pas à combler les besoins du marché libanais. Nous ne sommes pas en concurrence avec les sociétés importatrices. Nous voulons juste apporter un complément en quantité et en qualité de la plus haute importance en plus de ce qui existe déjà. Tout cela sera perceptible à travers le mécanisme que nous avons adopté et qui tient compte de ces remarques.

Concernant la distribution, nous avons adopté le partage suivant :

La première partie porte sur une période d’un mois, du 16 ou 17 septembre au 16 ou 17 octobre, au cours de laquelle nous souhaitons donner le mazout en guise d’aide aux parties suivantes :

Nous commençons par un côté essentiellement humain, les hôpitaux gouvernementaux. On nous a dit que l’Etat a recommencé à assurer les besoins des hôpitaux à travers ses installations pétrolières. Tant mieux, nous proposons notre aide. S’ils en ont besoin, nous sommes prêts et cela permettra à l’Etat de faire des économies. S’ils ont un manque quelconque, nous sommes prêts à fournir une partie de ce mazout pour le combler, à condition qu’ils nous contactent dès le premier jour jusqu’à la moitié de la période.

Les hôpitaux gouvernementaux, les institutions pour les personnes âgées et les centres qui les prennent en charge ont des problèmes réels  en eau, électricité, climatisation, frigos etc. Ils font donc aussi partie des parties auxquelles nous offrons cette aide, ainsi que les orphelinats dans toutes les régions, les centres pour personnes ayant des besoins spéciaux, les établissements publics pour l’eau dans toutes les mohafazats. On nous a dit que pour ces derniers, l’Etat est en train d’assurer leurs besoins. Nous autres, nous avions suivi les communiqués dans lesquels on fait état de pénuries. En tout cas, nous sommes prêts à aider pour les besoins nécessaires à l’extraction et à la distribution de l’eau dans les villes et les localités. Les municipalités qui possèdent des puits artésiens  pour extraire l’eau  et non pour d’autres besoins, nous sommes aussi prêts à les aider si elles ont besoin de mazout pour distribuer l’eau, à condition toutefois qu’elles soient pauvres. Car certaines municipalités sont riches et elles ne sont pas comprises dans ce don. En tout cas, nous avons dressé des listes de toutes ces institutions  et parties, avec leurs adresses  et leurs numéros de téléphones. Mais nous ne contacterons personne pour ne pas déranger. Celui qui souhaite notre aide peut nous contacter. Je voudrais encore citer les pompiers de la Défense civile et la Croix Rouge libanaise.

En principe, ce sont les parties auxquelles nous voulons offrir le mazout pour une période d’un mois, selon leurs besoins.  Il se peut qu’il y ait des institutions similaires, mais c’est ce que nous avons pu recenser, la porte reste en tout cas ouverte à toute discussion sur ce sujet.

La seconde partie est celle qui concerne le mazout que nous vendons. Il ne s’agit donc plus d’un don. Nous voulons vendre cette matière à un prix convenable, j’en parlerai plus tard.

Comme nous n’avons pas des quantités suffisantes pour répondre aux besoins du marché (même si nous pouvons le faire, mais nous ne voulons pas entrer en concurrence avec les sociétés importatrices), nous avons dressé une échelle des priorités qui concernent les institutions, avec une partie consacrée aux individus. Nous sommes prêts à vendre le mazout  à un prix convenable aux hôpitaux privés, aux usines de médicaments et de sérums, aux minoteries et aux boulangeries. Régulièrement, les minoteries multiplient des communiqués pour dire qu’ils n’ont plus de mazout que pour deux ou trois jours, les boulangeries en font de même et menacent régulièrement d’arrêter leur travail. Nous sommes prêts à leur fournir du mazout et nous avons pris en considération leurs besoins, pour une période d’un moi avec le premier et le second bateau et inchallah que le troisième arrive.

Les boulangeries sont donc prévues, ainsi que les coopératives alimentaires qui vendent de la nourriture et de la viande car elles ne peuvent pas conserver leurs marchandises sans électricité et les générateurs ont besoin de mazout. Les usines de produits alimentaires, celles qui fabriquent des équipements agricoles sont aussi prévues pour que le secteur agricole puisse continuer de fonctionner. Les parties qui devraient bénéficier de ce mazout sont celles qui fournissent de l’électricité aux gens. C’est une façon d’aider les gens.

Bien entendu, lorsque nous fournirons le mazout, nous discuterons avec ces parties du prix de l’électricité donnée aux gens, car certaines ont relevé leurs prix sous prétexte qu’elles achètent le mazout au marché noir. Nous autres, nous comptons vendre le mazout à un prix abordable. Nous en parlerons ultérieurement. Mais lorsque nous vendrons notre mazout nous discuterons des tarifs car les citoyens ont le droit de voir leur facture diminuer. Même les heures de courant pourraient être discutées à la lumière de la demande et des quantités disponibles. Tous ces détails seront développés dans le mécanisme pratique.

Pour l’instant, nous ne ferons pas de la vente individuelle, remplir un gallon ou un baril etc.

Dans cette étape, voilà nos priorités, plus tard, nous ouvrirons la porte à la vente individuelle, surtout à la veille de la saison d’hiver.

Sur le plan du mécanisme, nous comptons essentiellement  sur la société Al Amana et ses stations. Pourquoi cette société ? Parce qu’elle s’est sacrifiée. Autrement dit, les Américains l’ont mise sur la liste de leurs sanctions. Cette société est donc dans la situation d’un noyé qui ne craint plus l’eau. Nous collaborerons avec d’autres sociétés dans différentes régions libanaises.  Une liste de numéros de téléphones sera publiée  dans les régions. Les parties  conformes aux critères que j’ai développés auront soit du mazout gratuit, soit à des prix abordables, elles n’ont qu’à nous contacter et à s’entendre avec les frères sur les quantités, les prix si c’est le cas, et les lieux de livraison.

Il y aura un accord sur les quantités  qui seront offertes et celles qui seront vendues au cours des entretiens téléphoniques et la distribution se fera progressivement pour être plus bénéfique. Par exemple, si une institution nous dit : j’ai besoin de telle quantité de mazout en un mois, cela ne signifie que nous la lui livrerons en entier d’un seul coup. Nous pouvons la lui donner en plusieurs temps. C’est aussi lié aux besoins et à la pression des demandes. Les bureaux qui seront contactés pourront donner des détails  à ce sujet et s’il y a des questions précises sur les abonnements électriques, nous y répondrons. Pour nous, il s’agit de nous baser sur les municipalités et sur les fédérations municipales. Mais si une municipalité a une position politique à notre égard, nous pourrons alors envisager de traiter directement avec ceux qui fournissent l’électricité aux abonnés dans cette localité. Mais nous préférons être en contact avec les municipalités.

Ce qui compte pour nous, c’est que le mazout arrive aux parties auxquelles il est destiné et par conséquent, que les gens en profitent au lieu qu’il aille au marché noir.  Toutes ces précautions et ces conditions visent justement à empêcher le mazout d’aller au marché noir. Sinon, nous n’aurons rien fait. Car celui-ci est très actif et malheureusement, la plupart des carburants  entrés au Liban ces derniers temps (mazout et essence) sont allés au marché noir et au stockage. Il y a encore de grandes quantités cachées. Ce qui a été découvert n’en constitue qu’une petite partie. Nous voulons donc éviter le marché noir et à vrai dire, en vendant notre mazout au prix que nous avons fixé, nous assumons en réalité  une partie du coût. Ce qui signifie que nous voulons aider les gens, non faire des bénéfices, ni augmenter ceux des trafiquants et autres commerçants qui ne sont pas encore rassasiés au détriment du sang, des souffrances et de la sueur des gens.

Les frères devraient publier demain un communiqué au sujet du mécanisme et la chaîne Al Manar donnera les numéros de téléphone qu’il faut contacter. De même, les communiqués figureront sur les réseaux sociaux. Les numéros seront mis en évidence et ceux qui le souhaitent pourront discuter avec les frères. En principe, nous possédons des informations complètes et si Dieu le veut, personne ne pourra nous tromper en se présentant comme parlant au nom d’un hôpital ou d’une boulangerie, pour utiliser le mazout ailleurs. Nous vérifierons les demandes à travers les institutions existantes, les syndicats, à travers nos amis et alliés et à travers les municipalités, car ce mécanisme est destiné à aider les gens.

Nous arrivons au prix. Le coût du mazout est connu dans le pays d’où il vient et celui du transport est aussi connu. Ce sont des tarifs connus surtout qu’il s’agit d’un long trajet. Pour nous, nous avons décidé de vendre ce mazout à un prix moins que ce qu’il nous coûte. Nous ne dirons pas que la location du bateau pour le transport nous a coûtée autant. Nous ne voulons pas faire des bénéfices. Nous assumerons donc une partie du coût et nous considérerons qu’il s’agit d’un cadeau que nous faisons  au peuple libanais et une aide. C’est aussi une contribution de la part de la République islamique d’Iran  et de la part du Hezbollah. Je ne dirai pas le prix aujourd’hui. Nous attendrons les tarifications données par le ministère de l’Energie. Ces tarifications seront retenues et nous verrons si le ministère va continuer à adopter le taux du dollar à 8000LL ou non. En tout cas, d’ici mercredi, les choses seront plus claires de façon officielle, car sinon, hier on a dit quelque chose et aujourd’hui on tient d’autres propos.

D’ici jeudi, les choses se seront  clarifiées, d’autant que le bateau arrive ce jour-là. Mercredi soir ou jeudi matin, nous annoncerons donc le prix que nous jugerons convenable pour le mazout, sachant qu’il sera acceptable et conséquent avec les difficultés actuelles des gens.

Certes, nous vendrons le mazout en livres libanaises. J’ai entendu dire que certaines sociétés et certaines stations n’accepteront plus de vendre le mazout qu’en dollar  au cours de la prochaine période. Que cette information soit vraie ou fausse, cela ne changera rien pour nous. Nous vendrons en monnaie nationale. De toute façon, lorsque nous avons amené ce bateau, nous n’avons pas ouvert un crédit via la Banque centrale et nous ne nous sommes pas basés sur un dollar à 8000LL. Nous n’avons pas fait payer un sou au Trésor de l’Etat et ce processus devrait  permettre à celui-ci d’économiser ses dollars.

Nous assurons donc un produit sûr. Inchallah il arrivera aux institutions auxquelles il est destiné, sans que celles-ci aient besoin de faire des files ou de  recourir au marché noir. Nous parlons maintenant de septembre et d’octobre. Si le besoin s’en fait sentir  nous continuerons et cela aidera à combattre le monopole et à briser le marché noir. Cela permettra aussi de mettre un frein à l’avidité incompréhensible et insatiable des monopolisateurs.

Encore un point sur ce sujet. Nous avons entendu aujourd’hui une information selon laquelle ils comptent ouvrir des crédits pour 7 bateaux sur la base d’un dollar à 8000LL. Je n’en suis pas sûr encore. Mais demain, les choses devraient être plus claires. Mon conseil au nouveau gouvernement est de confier à l’armée et aux forces de sécurité la responsabilité d’assurer l’arrivée de ce produit subventionné à destination, c’est-à-dire aux installations et aux stations. Ce gouvernement dit ne pas vouloir que la levée des subventions lui éclate à la figure et qu’il maintiendra les subventions jusqu’à la fin de septembre. C’est bien mais cela ne suffit pas. Il doit veiller à ce que le mazout et l’essence ne tombent pas entre les mains des stockeurs et des monopolisateurs, qui attendent la fin du mois de septembre pour les vendre à des prix élevés en octobre. Si donc, cette démarche ne s’accompagne pas d’une action ferme, elle profitera aux commerçants et aux sociétés, non aux citoyens, je le dis en toute franchise.

Un dernier point dans l’affaire des bateaux : j’ai déjà parlé d’un processus non d’un seul navire. C’est pourquoi d’ailleurs, il a provoqué toutes ces réactions et ces bienfaits, les amis et ceux qui ne le sont pas mais ont été justes, en ont parlé dans des articles de presse et des commentaires. Je ne vais pas parler de cela aujourd’hui car peut-être le moment n’y est pas propice. Mais je vais continuer avec d’autres points. Nous avons travaillé sérieusement pour atteindre cet objectif. Je vais répondre ici à une question posée par un ami. Nous pouvions dès le début  amener un convoi de bateaux, non un seul, qui aurait pris la mer en même temps et serait chargé de mazout et d’essence, avec un cortège de journalistes qui aurait fait le trajet de 20 à 25 jours et qui aurait raconté au jour le jour les périples de ce voyage. Mais nous ne l’avons pas fait. Même le premier bateau, nous aurions pu lui assurer une couverture médiatique au lieu de laisser la place aux spéculations et aux devinettes. Mais nous ne l’avons pas fait non plus. La raison, en toute franchise, c’est que nous ne voulons provoquer personne.  Je l’ai dit depuis le début, notre objectif est de servir les gens et d’alléger leurs souffrances. Nous ne cherchons pas à mener ni une guerre médiatique ni une guerre psychologique. Nous ne voulons provoquer personne, ni coincer quiconque. Pas du tout. C’est d’ailleurs pourquoi nous avons travaillé autant que possible loin des médias, non pas parce que nous ne savons pas travailler médiatiquement, mais en toute simplicité parce que notre but est, comme on dit, « manger le raisin, non tuer le gardien ». . Nous ne voulons que servir les gens, non faire de l’exploitation politique, ni du spectacle médiatique ou quoi que ce soit d’autre.

Pour clore ce sujet, il me reste à remercier la République islamique d’Iran, le Guide sayed Khaménéi et le président de la République Sayed Raïssi, ainsi que les responsables au sein du gouvernement iranien, pour leur soutien, les facilités qu’ils nous ont fournies et la responsabilité qu’ils ont assumée. Je voudrais aussi renouveler mes remerciements à la Syrie, commandement  et gouvernement pour les facilités qu’ils nous ont données, pour leur coopération, dans la période précédente et dans celle à venir.

Parmi les bienfaits de ce processus, c’est qu’il a ouvert de nouvelles portes. Vous avez vu comment après le discours du Dixième jour de Achoura, l’ambassadrice  des Etats-Unis a multiplié les contacts et a promis aux Libanais l’arrivée prochaine du gaz égyptien et de l’électricité de Jordanie. Nous avons accueilli cela favorablement. Je le répète, ce qui compte pour nous, c’est d’aider les gens et d’alléger leurs peines. La formation d’une délégation officielle libanaise pour se rendre en Syrie est aussi un développement très important. Nous réclamions cela depuis de longues années. C’est enfin arrivé, avec ou non une autorisation américaine( nous pensons qu’il y a eu une autorisation américaine). Quelles que soient les causes cachées, cela devait se passer et cela doit se poursuivre. Les efforts avec la Syrie, la Jordanie et l’Egypte doivent se poursuivre. La position syrienne à ce sujet était délicate, car le Liban officiel la boycotte depuis des années et ne lui envoie pas des délégations, mais là parce qu’il a eu besoin d’elle pour faire passer le gaz égyptien et l’électricité de Jordanie, il lui envoie une délégation, cela aurait pu lui déplaire. Mais le commandement syrien a réagi avec un esprit d’ouverture et d’amitié. Nous devons aussi la remercier pour cela, ainsi que les responsables égyptiens et jordaniens. J’espère qu’ils nous feront des facilités et des réductions en tenant compte de la situation libanaise. En tout cas, nous les remercions pour les efforts qu’ils déploient. En tout cas, lorsque le gaz égyptien et l’électricité jordanienne arriveront au Liban via la Syrie, ce sera utile pour l’EDL et devrait alléger les souffrances des Libanais.

Le fuel transformé en provenance d’IraK devrait arriver au cours des prochains jours. Cette affaire a pris beaucoup de temps, nous ignorons pourquoi. En tout cas, elle devrait être conclue au cours des prochains jours, avant la fin de septembre. Cela devrait aussi améliorer l’approvisionnement en courant des Libanais. Nous devons donc aussi remercier le gouvernement irakien pour cette démarche importante et pour son insistance à la réaliser en dépit des atermoiements qui ont eu lieu et, je le répète, dont nous n’avons pas compris la cause. Cela aurait pu être réalisé il y a quelques mois...

Je vais maintenant parler de la carte d’approvisionnement. J’ai deux points sur ce sujet. D’abord, le Parlement a adopté la loi et le gouvernement a publié les décrets. Les ministres et les parties concernés ont annoncé les conditions et le mécanisme d’enregistrement pour obtenir cette carte. Ce que je voudrais dire c’est que toute la philosophie de cette carte d’approvisionnement  est d’alléger les souffrances des gens, non d’adopter des solutions radicales. Cette carte est destinée aux familles les plus démunies dont la pauvreté a augmenté avec la chute dramatique de la Livre libanaise face au dollar. Ce qui a abouti à une augmentation dramatique du coût de la vie. Je voudrais inviter tous les Libanais et les familles libanaises à respecter la loi. Je parle ici de loi mais aussi de religion. Tout chef de famille qui ne répond pas aux conditions requises, autrement dit dont le salaire ou le revenu est plus élevé que celui prévu par la loi, ne devrait pas se présenter pour obtenir la carte d’approvisionnement. La loi est claire. On ne peut pas la dépasser. Mais je dirais aussi qu’on ne peut pas le faire moralement. Il n’est pas non plus de tricher ou de faire des fraudes à ce sujet. Enfin, si pour une raison ou une autre, une demande injuste a abouti  et a été signée par l’administration qui a la charge de cette mission, cela signifie que l’argent que la personne retirera de cette carte est volé. Elle sera donc en train d’utiliser de l’argent volé et en fera profiter sa famille. Nul ne doit chercher une justification légale ou même religieuse à cette fraude. Il s’agit bien de vol. Ceux qui ne possèdent pas les conditions requises pour profiter de cette loi devraient laisser cet argent à ceux qui en ont vraiment besoin. J’insiste sur ce point et j’appelle toutes les parties concernées et les autorités à être vigilantes sur ce point pour que la loi profite aux plus nécessiteux, qui sont hélas assez nombreux. Les parties officielles chargées de remettre ces cartes doivent être très fermes sur le sujet. Les parties chargées de l’enquête doivent aussi ouvrir leurs yeux, car ce projet ouvre la possibilité d’une grande corruption et d’un vol. C’est d’ailleurs ce que nous avons redouté lorsqu’on a commencé à parler de la carte d’approvisionnement. Il faut que la porte de cette corruption soit fermée. Nous connaissons déjà le passé et il faudrait des heures pour en parler. Mais il serait bon cette fois, de ne pas laisser de possibilité à la corruption et que ces modestes sommes d’argent arrivent réellement aux plus nécessiteux.

Avant de passer à la dernière partie du discours, je voudrais encore ajouter qu’il y a de l’espoir dans ce pays. Certes, il y a toujours des personnes dépressives ou qui sèment le désespoir, mais il faut savoir que l’espoir existe ainsi que les horizons. Ce dont nous avons besoin c’est de la détermination et du fait d’aller de l’avant avec courage. Si l’Etat, le gouvernement et les responsables les ont, et si les forces politiques aident, il y a bel et bien des options et des horizons nouveaux pour sortir le Liban de la crise dans laquelle il se débat.

Cela sur le dossier libanais. Avant de conclure sur la commémoration du 13 septembre, je voudrais évoquer deux points qui ne concernent pas le Liban directement. D’abord, je vais dire deux mots sur l’opération dite le tunnel de la paix, qu’ont réalisée six héros et résistants palestiniens. Six jeunes gens courageux ont accompli cette opération porteuse de grandes indications pour l’avenir. Je voulais juste saluer cette réalisation qui montre la détermination, le courage et la créativité des six jeunes hommes qui ont réussi le tour de force de s’évader de la prison. Jusqu’à présent, tout le monde se pose des questions sur la manière dont ils ont procédé, comment ils ont pu creuser le tunnel, comment ils sont sortis et comment personne ne s’est rendu compte de rien ? Cette opération est sans nul doute remarquable, elle montre une grande imagination, du courage, de la persévérance. Ces six résistants sont une grande fierté  pour toutes les personnes nobles et ils ont mis de la joie dans tous les cœurs de ceux qui ont des émotions et des sentiments. La portée de cette opération est très importante ainsi que les messages qu’elle comporte, notamment à l’adresse de l’ennemi israélien et à celle des Palestiniens. Mais le plus important reste qu’elle montre la détermination et l’insistance du Palestinien à obtenir la liberté et la libération, en dépit des circonstances terribles que vit ce peuple depuis des années. Quatre de ces moujahidins pleins de courage ont été arrêtés ne réduit pas l’importance de cette opération. Aujourd’hui, le fait que les deux autres restent en liberté relève de la responsabilité de l’ensemble du peuple palestinien présent sur les territoires de 48 et en Cisjordanie. Hier, lorsqu’il a été dit qu’il y avait une possibilité que l’un d’eux arrive vers le Liban, nous avons attendu avec une grande impatience teintée de joie. En tout état de cause, permettre à ces moujahidins de rester en liberté est une responsabilité morale, nationale, humaine et jihadiste. Je dirais même que c’est l’action qui pourra le plus rapprocher l’homme de Dieu. Il faut donc les couvrir, les protéger et leur assurer des déplacements sûrs. Il faut aussi assurer aux quatre qui ont été capturés  une protection face à toute vengeance israélienne. Tout comme il faut assurer à tous les prisonniers palestiniens dans les geôles israéliennes une protection internationale et arabe. Hélas, le monde ferme les yeux sur les souffrances énormes des Palestiniens qui ont d’ailleurs augmenté ces derniers temps.

Un second point dans le dossier palestinien : aujourd’hui c’est le seizième anniversaire de la libération de la bande de Gaza. En un jour comme celui-ci, les Israéliens se sont retirés de la bande de Gaza, avec leurs soldats, leurs bases militaires, leurs colonies et leurs colons. C’est une grande victoire pour la résistance palestinienne et la confirmation de la justesse du choix de la résistance, sa culture et son action, en Palestine et au Liban et dans tous les coins du monde. Ce choix a abouti à un retrait total et définitif israélien de Gaza qui est devenue, depuis, le symbole de l’espoir pour le peuple palestinien, à l’intérieur et à l’extérieur.

Aujourd’hui, la bande de Gaza et son peuple représentent un grand espoir pour le peuple palestinien et pour la protection des symboles sacrés, pour la préservation de Jérusalem, la libération de la terre et celle des prisonniers. Cela aussi c’est le fruit de la culture de la résistance et des équations imposées par la résistance notamment à Gaza, à travers récemment la bataille de «l’épée de Jérusalem» en solidarité et en complémentarité avec tout le peuple palestinien, à Jérusalem, en Cisjordanie et dans les territoires occupés en 1948.

Un dernier point sur le 13 septembre qui est un souvenir cher à nos cœurs. Depuis longtemps, nous n’avons pas commémoré ce souvenir. Mais comme c’est aujourd’hui le 13 septembre, on ne peut pas occulter cette date. J’en profite donc pour en parler et mettre l’accent sur une idée sur laquelle travaillent les Américains.

Je voudrais rappeler que le 13 septembre 1993, une marche est partie de la banlieue sud du rond-point de Ghobeyri à celui de l’aéroport. Il s’agissait de protester contre l’accord d’Oslo. Une force de l’armée et des FSI  a tiré sur cette manifestation pacifique, faisant 10 morts et entre 40 et 50 blessés, la plupart d’entre eux ont été atteints à la tête ou à la poitrine, et sans l’intervention de Dieu, le nombre de martyrs aurait pu être plus élevé. L’objectif de cet événement pouvait être de pousser vers une confrontation entre l’armée et les forces de sécurité d’une part, la résistance de l’autre. Il s’agissait ainsi de préparer en quelque sorte le terrain  au Liban et dans le monde arabe à une paix entre les Arabes et les Israéliens, puisque cela s’est passé à l’époque de l’accord d’Oslo le 13 septembre 1993. Nous avons fait ce jour-là preuve d’une grande et belle patience. Les familles des martyrs et nos partisans aussi. C’était l’un des premiers rendez-vous de notre public avec les épreuves et un test pour notre patience et notre sens des responsabilités ainsi que pour notre conscience des dangers. Vous n’êtes pas sans savoir qu’au Liban, il n’y a pas un seul village, un seul quartier qui ne possède des armes individuelles. Nous le voyons parfois lorsqu’une personne meurt et ses proches tirent en l’air. Nous le voyons aussi dans certaines localités, lorsque deux familles entrent en conflit et même, hélas, pour accueillir un ministre comme cela s’est passé ces derniers jours. Donc dans la région où a eu lieu l’événement, toutes les maisons ont des armes individuelles, mais personne n’a réagi en les prenant pour tirer. Ni les organisateurs, ni le public, ni le Hezbollah, ni le mouvement Amal, ni personne.  Aucune balle n’a été tirée contre les soldats et les forces de sécurité, qui eux, avaient pourtant visé la tête et la poitrine. . Ce jourà, nous avons eu même deux martyres femmes. Mais nous avons patienté, nous avons caché notre peine et nous avons surmonté cette épreuve.  Nous avons surmonté le piège et quatre ans plus tard, le 13 septembre 1997, le sang des résistants est tombé avec celui des soldats de l’armée au Sud, à Arabsalim et à Jabal al Rafih, à Iqlim el Touffah, dans une confrontation avec l’ennemi israélien. Il y a eu donc des martyrs de l’armée et de la résistance tombés côte à côte.  Je voudrais les évoquer par leurs noms, surtout les martyrs de l’armée.

Pour la résistance, il y a eu les martyrs Haytham Moghnié, Ali Kawtharani et votre fils martyr Hadi. DE l’armée, il y a eu le capitaine martyr Jawad Azar, le sergent Khodr Ghaya, le caporal Milad Ghalberji, le caporal Wael Saouma, le caporal Rafic Kandil, le caporal Mohammed Taabani. Ils sont de toutes les régions du pays et de toutes les confessions.  Ce sang a eu pour résultat de consolider la fameuse équation en or armée-peuple-résistance. Le sang des résultats et le sang des soldats ont forgé ensemble cette équation et depuis, elle continue à être présente en force dans le paysage libanais et elle s’est concrétisée à travers la victoire de 2000 ainsi qu’à travers l’absorption de cette victoire. Elle s’est aussi exprimée à travers la victoire de 2006, ainsi que dans le cadre de l’épreuve dangereuse de 2007 et elle continue  d’être présente et efficace aujourd’hui encore.

Pourquoi ai-je voulu évoquer ce sujet aujourd’hui ? Parce que nous ne pouvons pas ne pas y penser lorsque nous entendons les Américains dire qu’il faudrait convaincre le Congress de ne plus accorder des aides à l’armée libanaise... Quand on pense à ce qu’ils ont laissé derrière eux en Afghanistan  comme équipement militaire, avions sophistiqués tanks, véhicules de transports de troupes et autres armes moyennes et légères qui suffiraient à équiper trente ou quarante armées comme l’armée libanaise, on se demande pourquoi ils évoquent les moyens modestes qu’ils réservent à cette dernière... Quelle est leur logique ? Nous aidons l’armée libanaise et nous l’équipons pour qu’elle affronte le Hezbollah. Cette aide est donc destinée à l’incitation de l’armée contre le Hezbollah, mais cela n’arrivera pas, et en même temps il s’agit de monter le Hezbollah contre l’armée. Ce qui ne risque pas de se produire non plus.

Aujourd’hui, en ce 13 septembre et en mémoire du sang des soldats et des résistants tombés ensemble, je voudrais dire aux Américains et aux non-Américains : tout comme tous vos espoirs et vos paris ont échoué, tout comme vos complots et vos plans et vos politiques ont aussi échoué, ce projet aussi échouera et l’équation en or qui protège le Liban demeurera. L’équation armée-peuple-résistance brisera tous vos espoirs et dissipera vos rêves. Le sang pur des Libanais nos martyrs et ceux de l’armée continuera à tracer notre chemin vers de nouvelles victoires. Allez en paix.

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